[Event de Noël] Alors, cette fin de soirée ?

Décidément, ce n’était pas son jour. Déjà, avec les problèmes survenus chez les Sawada, il était de mauvaise humeur. En plus de ça, voilà que l’oyabun se plaignait du nouveau… Pfff. Mais il savait que la fête organisée spécialement en ce jour était la priorité et ne devait pas en pâtir. Il se devait de faire au moins une mini apparition, alors il était tout de même descendu, après s’être préparé un peu et avoir pris soin d’appeler Séphiel. Depuis quand on se permettait d’enlever un fils Sawada dans sa ville ? C’était n’importe quoi. Il fallait vite rattraper l’idiot qui avait osé faire une stupidité pareille.

A dire vrai, la vue de Vaëm lui avait redonné le sourire. Sa tenue de chaton, parfaitement ridicule mais saillante, lui allait à souhait. Kioshi n’était pas vraiment dans ce genre de trip fétichiste, bien que ce soit lui qui ai choisi cet accoutrement. Certes, il y avait bien quelques clients avec ce penchant qui serait très heureux de l’apercevoir ainsi, mais c’était bel et bien une envie de jouer avec le feu qui l’avait poussé à choisir ce costume. Allez savoir pourquoi, son côté gentil sadique ressortait quand il s’agissait de Vaëm…

Après quelques minutes de bavardages sans intérêt, et sans avoir compris la véritable raison de la docilité de Vaëm, Kioshi faillit pourtant perdre à nouveau son tempérament. Jetant un regard furieux à Eïreï, il ordonna à l’hôte de le suivre. Ils ne pouvaient pas rester avec des vêtements souillés, même si c’était par le meilleur champagne de la maison. Décidément, cette soirée ne pouvait-elle donc pas bien se terminer ?

Enfin, c’est ce qu’il avait pensé avant de se retrouver dans les vestiaires. Il avait préféré éviter de monter se changer dans ses appartements, sûr que l’hôte rechignerait à l’y suivre, d’autant qu’il n’y aurait pas eu de vêtements à sa taille là-bas. Bref, en attendant même Vaëm accroché à son bras ne lui avait pas redonné le sourire. Pas le vrai. Il avait affiché une expression de façade le temps de traverser le club, rien de plus.

- Dehors.

Allez savoir pourquoi, les gloussements insupportaient à l’instant. Les deux jeunes hommes qui se trouvaient là eurent tôt fait de comprendre que ce n’était plus le moment de prendre leur pause. Après avoir enlevé ses chaussures, il commença à retirer sa chemise, maugréant dans sa tête. C’est à peu près alors qu’il cherchait une chemise et un pantalon à sa taille sur le grand rack de vêtements réservés au personnel (heureusement qu’il prenait soin de ses employés en leur payant de telles fringues sinon il ‘aurait rien eu à se mettre) qu’il se rendit compte que Vaëm était sous la douche. Attendez... Vaëm ?... Douche ?... Nu ?... Là ?... Ok. Il avait retrouvé son sourire.

Après avoir retiré ses chaussettes par sûreté, c’est donc torse poil qu’il s’avança dans les douches, sa bonne humeur revenue en flèche à tel point qu’il ne s’énerva pas à propos du traitement donné aux morceaux de costume gisants à terre. Cependant, quand l’hôte fut à portée de vue, les traces visibles sur son corps lui plurent franchement moyen. S’approchant pour constater les dégâts, il se retrouva bientôt avec une main aventureuse sur le torse…

- Tu cherches quelque chose, peut être ?

Il avait bien pensé à "si tu cherches le robinet, c’est plus bas", mais s’était retenu… [xD] Compte tenu de l'état d’esprit actuel de Kioshi, se retrouver nu devant lui à l’instant n’était peut être pas la meilleure idée pour un hétéro. Mais la docilité récente de Vaëm était peut être de bonne augure, qui sait ? Oui, avouons le, Kioshi songeait fortement à abuser de cet état d’ébriété qui ne se reproduirait sans doute pas avant longtemps… Et dire qu’il avait viré en toute innocence les deux couillons qui étaient là…

Neurones Off.
Il enlaça le corps nu et offert sans pudeur à son regard, pressant sa bouche sur celle de son voisin, qu’il colla délicatement au mur, se trempant lui-même au passage. Il risquait quoi, au pire ? Vaëm le prenait déjà pour un immonde pervers sans vergogne, sans nul doute. Alors quoi, un oeil au beurre noir ?... Tant pis.

Les deux hôtes en pause congédiés, le jeune homme s'était empressé de se diriger vers les douches communes, bien décidé à rincer ses jambes du champagne les poissant. C'était en retirant ses bras qu'il s'était rendu compte que le raz-de-marée mousseux avait aussi atteins son short, et son ventre, maculant sa peau brune de reflets irisés forts jolis à voir, mais particulièrement poisseux. Avec un grognement contrarié et l'insouciance que donne l'ivresse, il s'était donc débarrassé de son costume, l'abandonnant négligemment sur le sol avec un soulagement certain, et s'était glissé jusqu'au fond de la salle dallée de blanc pour se glisser ensuite sous un puissant jet d'eau chaude qui n'avait en rien diminué son ébriété.
Fredonnant pour lui-même, a moitié oublieux de l'homme qui était en sa compagnie, il avait entreprit de se laver avec soins, chassant régulièrement l'eau lui coulant sur le visage... au point de finir par se mettre du savon dans les yeux. Tâtonnant autour de lui pour tenter de trouver un gant qu'il n'avait pas amené, il avait enfin sentit la présence qui se profilait non loin de lui, mais beaucoup trop tard pour pour y faire quoi que ce soit.

Une main chaude se posa sur sa poitrine, lui arrachant un frisson.

- Tu cherches quelque chose, peut être ?

Son corps se crispa instinctivement à l'écoute de la voix grave de Kioshi, et il ouvrit les yeux, grimaçant à la brûlure du savon. L'homme se tenait devant lui, tout proche, torse nu, sa main posée non loin de la brûlure de cigarette qui l'élançait encore un peu. La petite alarme de méfiance qui carillonnait dans sa tête depuis leur entrée dans leur départ de la grande salle, jusque là agréablement étouffée par de nombreux verres de bon vin, parvint enfin à se frayer un chemin jusqu'à la lisière de sa conscience, et il leva ses doigts couturés de petites cicatrices blanches pour tenter de repousser son patron.
Le regard de braise de ce dernier sur son corps nu le mettait mal à l'aise, le rendant bien plus vulnérable qu'il ne l'aurait voulut. Lorsque ses doigts se posèrent sur les épaules de l'homme, il releva la tête en une parodie d'amusement, les yeux brillants d'insolence, avant de forcer son visage à adopter une expression ironique alors même que son sang battait chaudement dans ses veine à cause de la proximité de leurs corps.

- Ouais, de l'espace vit...

Le reste de sa bravade fut étouffée dans un petit gémissement par les lèvres qui vinrent se presser contre les siennes.
Ses épaules heurtèrent délicatement le mur glacé, l'eau détrempant Kioshi tout en rinçant le visage de l'hôte. Hôte qui avait fermé les yeux. Qui répondait. Qui luttait vaguement contre son désir.
Les bras qui l'enserraient communiquaient à son corps une chaleur qui était loin d'être totalement déplaisante...
Mais il ne pouvait pas vraiment laisser faire ça.

Par réflexe plus que par désir, il arracha ses lèvres au baiser qui les accaparaient, reprenant son souffle et assassinant d'un regard encore largement pailleté d'alcool l'homme qui avait osé faire ça.
Sans ménagement, il tenta de se soustraire à l'étreinte, finissant effectivement par frapper son patron pour pouvoir se dégager. Promptement, il s'écarta du mur, son corps dénudé s'exposant un peu plus au regards aux milieu de cette salle vidée de ses occupants, ses yeux verts étincelants légèrement de colère, son instinct animal refusant de valider ce qui venait de se passer.

- On demande la permission avant de faire des choses pareilles !!!

Mal à l'aise dans sa nudité, il chercha nerveusement du regard des vêtements qui pourraient dissimuler son corps qui, à sa grande honte, n'avait pas eut besoin de grand chose pour s'éveiller. Avisant le rack, il le gagna en quelques enjambées pour en tirer un peignoir qu'il drapa autour de lui, sans prendre le temps d'en enfiler les manches, avant de lancer un coup d'oeil hostile à son patron détrempé dont la beauté humide était loin de le laisser indifférent.

Nerveux, il montra les dents. Quelque part au fond de son corps, il se sentait obligé de lutter contre ce mâle Alfa qui pourrait si facilement avoir raison de lui...

Il lui avait fallu quelque temps avant de se rendre compte que Vaëm était parti, passant de lui-même sous la douche. Mais sitôt qu’il s’en rendit compte,il n’eut pas besoin de plus longtemps pour venir se faufiler dans les douches, son instinct de voyeur s’étant réveillé d’un seul coup. Le jeune hôte avait il vraiment bu à ce point qu’il puisse de lui-même s’extirper de ses vêtements alors qu’il les avait seul tous les deux en ces vestiaires ?

Seulement, le fait de le voir ainsi offert sans pudeur à sa vue eu un effet collatéral évident... Quand il était de mauvaise humeur, Kioshi pouvait au choix s’isoler, ou se perdre dans des instincts et désirs un peu plus primaires... Et là, non seulement il n’était pas seul, mais en plus on lui offrait un Vaëm saoul, dénudé, savonneux... Autant dire que le début de réplique insolente ne l’arrêta pas, ni même ne commença à le ralentir.

Volant un baiser brûlant à son vis-à-vis, Kioshi l’enlaça avec ferveur, le collant au mur tout en laissant ses mains libres de répondre à leurs fantasmes. C’est avec surprise qu’il se rendit compte que sa proie répondait à ses baisers, et s’enflamma de plus belle. Cependant, Vaëm ne le laissa pas faire selon sa volonté très longtemps, et se défendit soudain, tentant de se dégager, et allant jusqu’à le frappa pour pouvoir sortir de là.

Avec un soupir lassé, l’homme le laissa s’enfuir et tendit le bras pour éteindre le jet d’eau qui avait eu largement le temps de le détremper entièrement. Cependant quand il se re-focalisa sur Vaëm, son regard ne loupa assurément pas très longtemps le fait que son chaton n’avait vraiment pas été totalement insensible à ses actions. S’approchant de lui d’un pas sûr, il attrapa machinalement ses cheveux pour les essorer.

- On demande la permission avant de faire des choses pareilles !!!

L’hôte tenta de se cacher, et attrapa un peignoir pour dissimuler son corps à son regard qui avait pourtant déjà tout vu, et surtout qui n’avait rien loupé... Demi-sourire aux lèvres face à ce malaise, qu’il préférerait pourtant de loin voir dépassé, Kioshi s’approcha, tendant le bras pour attraper une serviette non loin d’un Vaëm en mode défensif. Sans le lâcher des yeux, il s’épongea le torse :

- Mais tu m’as donné la permission, en répondant.... deux fois.

Son regard était explicitement descendu sur ses parties, à présent cachées, afin de faire comprendre qu’il avait bien vu qu’il n’avait pas seulement répondu au baiser, mais bien à l’ensemble de ses avances...

- Enfin. Si tu veux je peux te redemander... autant de fois qu’il le faudra.

D’une main ferme, il avait attrapé un poignet qui était à sa portée. Pas fou, il comprenait bien qu’en poussant un peu sa chance, il aurait peut être une ouverture inespérée. Et puis... il n’avait plus l’habitude qu’on lui résiste avec autant de passion, ce qui rendait Vaëm d’autant plus attirant à ses yeux.

Il attira le jeune homme à lui avec une fermeté empreinte d'une certaine douceur, et referma ses bras autour de lui. Sa main était instinctivement remontée sur sa nuque afin de l’empêcher de se reculer. Là, il retenta le diable en l’embrassant de nouveau, toujours avec la même ardeur...

L'avancée de Kioshi vers lui lui avait fait faire un pas nerveux en arrière, ses mains se crispant un peu plus sur le peignoir drapant son corps, et il avait sentit son talon cogner légèrement contre le mur. S'adossant à ce dernier, il avait essayer de conserver un air agressif tandis que son patron le frôlait pour attraper une serviette et éponger un peu l'eau détrempant sa peau.
Nerveux, partagé entre désir et méfiance, il soutenait sans peine le regard posé sur lui, espérant bien résister autant que possible...

- Mais tu m’as donné la permission, en répondant.... deux fois.

La réponse le souffla, le laissant lèvre entrouvertes d'étonnement et joues empourprées de honte. Mal à l'aise, plus gêné pour sa pudeur que pour ce que l'homme à côté de lui avait pu voir, il baissa légèrement les yeux pour échapper à la sensation pesante du regard posé sur lui. Ou plus particulièrement sur son entrejambe.
Le peignoir se resserra un peu plus autour de son corps.
Il serra les dents.

- Ça n'a rien à voir...

Le murmure à peine échappé de ses lèvres, Kioshi renchérissait, avec un brin de moquerie semblait-il, sur le fait qu'il lui demanderait autant de fois qu'il le voudrait s'il le fallait, et avant que l'hôte ne réagisse, une main ferme mais douce s'était saisie de son poignet, l'attirant de nouveau contre l'autre corps dénudé. Le peignoir glissa, seulement retenu par le bras qui enlaçait Vaem tandis que le jeune homme griffait sans grande conviction la peau offerte à ses ongles trop courts pour essayer de se dégager.
Cependant, la main refermée sur sa nuque suffisait presque à l'immobiliser, comme un chaton attrapé par la peau du cou, et ses lèvres s'étaient entrouvertes, laissant la langue de l'homme contre lui se mêler à la sienne avec un petit gémissement plaintif.

Le corps tendu comme un arc, l'hôte gouttait à la chaleur de la peau contre la sienne, a la proximité puissante de l'homme le tenant dans ses bras, à l'impression étrange que produisaient les larges mains de Kioshi sur lui... il n'avait toujours pas l'habitude d'être caressé ou étreint, et ces deux éléments réunis provoquaient en lui une alchimie délicieuse... que sa fierté le poussa encore une fois à repousser.

Profitant d'un relâchement de son compagnon, il se sauva de l'emprise de ses bras d'un léger mouvement de côté qui l'entraîna contre le rack de vêtements. Avec un sourire de chat satisfait d'avoir leurré son agresseur, il fit un pas en arrière pour se dissimuler derrière les nippes et... se pris les pieds dans celui du support. Avec une exclamation de surprise, Vaem bascula en arrière, se raccrochant à ce qu'il pouvait, et ne parvenant qu'à provoquer l'effondrement du rack et de son contenu sur le sol.

Le jeune homme mis quelques secondes à s'extraire de la masse de tissus qui le couvrait, un peu commotionné, de nouveaux bleus se formant déjà dans son dos et sur ses fesses. Assit sur le sol froid des vestiaires, il avait ramené ses jambes contre lui pour dissimuler le désir qui pulsait toujours entre ses cuisse, et entreprit de lécher minutieusement une vilaine plaie apparue sur le dos de sa main, la précarité de sa situation lui échappant dans des vapeurs d'alcool tandis qu'il s'occupait de sa blessure.

Kioshi ne comprenait pas bien ces personnes qui, malgré leur désir évident, continuaient de nier l’évidence, et refusaient de sombrer dans un peu de passion sans conséquences. Déjà tout jeune, une fois passés les premiers émois, il avait lui-même cessé de se poser trop de questions pour préférer se laisser aller de temps à autres à un peu de bonheur éphémère dans les bras de quelques bienheureux.
En y repensant, Vaëm en était peut être encore au stade de ses premiers émois en la matière, comme il venait à peine de découvrir le plaisir homosexuel. Enfin, en tout cas était-il que cela amusait Kioshi à peu près au même point que ça l'insupportait tout à la fois.

En appuyant bien sur le fait que l’hôte ne savait pas ce qu’il voulait, compte tenu de ses réponses physiques pourtant claires, il s’épongea tranquillement le torse, l’envie de quitter rapidement son pantalon trempé se faisant sentir. Cependant, il ne voulait pas faire fuir sa proie, qui semblait susceptible de se laisser aller, peut être, avec un peu de patience de sa part. Il avait bien entendu sa réponse, qui lui avait arraché un nouveau sourire, mais avait préféré ne pas la soulever, proposant plutôt de redemander encore et encore la permission, oui, mais à sa façon...

Joignant le geste à la parole, il s’était saisi du poignet à sa portée afin de lancer sa prochaine attaque. Attirant l’hôte contre lui, il eu le plaisir de voir son peignoir glisser, le dénudant à nouveau. Sa langue se perdait dans la bouche entrouverte, entraînant celle de Vaëm avec elle. Sentir les ongles du jeune homme le griffer ne fit étrangement qu’attiser son désir, lui rappelant certainement quelques expériences mouvementées et sauvages qu’il avait eu l’occasion de tester.

Sentant son vis-à-vis tendu, il entreprit de le caresser avec tendresse, ce qui sembla faire son petit effet… jusqu’à ce que l’hôte ne lui fausse compagnie. Mais Kioshi n’eut pas le temps de froncer les sourcils que le chaton se gaufrait lamentablement, entraînant dans sa chute le rack de vêtements et son contenu. Pendant les premières secondes, l’homme aux cheveux de feu s’était avancé d’un pas, affichant une expression de soucis pour son chaton. Contrairement à sa réputation, il n’était pas un pervers sanguinaire. Enfin, pas sanguinaire quoi.

Rassuré de voir Vaëm sortir par lui-même de ce bazar, il l’observa un instant, assis, nu, et léchant sa main comme un véritable chat avant d’apercevoir la plaie qui était la cause de ce comportement. Allez savoir pourquoi cela lui donna des idées étranges, mais en tout cas est-il que Kioshi se retrouva vite à terre à son tour. Ou plus précisément, à terre entre les cuisses de Vaëm qu’il avait fait basculer en arrière et dont il avait saisi la main blessée afin de lécher à son tour la blessure. Bizarrement le sang s’arrêta de s’écouler, comme si la circulation entière de l’hôte s’était figée devant cette position plus qu’explicite…

Kioshi avait pu voir, mais aussi sentir nettement que le jeune homme n’était aucunement insensible à ses avances. Ainsi collés à nouveau, il pouvait le sentir encore… Après avoir lâché sa main, il murmura son prénom au creux du cou à sa portée d’une voix grave et teintée de désir, venant embrasser la peau tendre qui s’offrait à lui.

- Vaëm…

Déjà, ses mains vagabondaient sur le corps et l’une d’elles ne se priva pas de passer entre eux, désireuse de le sentir se raidir un peu plus, pour mieux se libérer par la suite...

L'hôte avait poussé un petit cri de surprise lorsque Kioshi l'avait reversé en arrière sur les vêtements, s'immisçant au passage entre ses jambes, et avait eu un vague geste de défense pour tenter de le repousser, sa main droite se posant légèrement sur l'épaule de l'homme sans même y faire pression.
Allongé sur le dos, les yeux grands ouverts, il avait regardé avec fascination l'homme s'emparer de sa main blessée et la porter à ses lèvres. Frissonnant, il sentit la langue passer délicatement sur sa blessure, et quelque part en lui, la part lucide lui figea les sangs. Cette position était dangereuse. Hautement dangereuse. Etendu, il n'avait plus aucunes chances !
Et pourtant...
Pourtant il n'arrivait pas à avoir envie de se dégager.

Ses yeux continuaient de suivre les mouvements caressants de la langue sur sa main, le souffle coupé, emprisonné dans une poitrine qu'il osait à peine soulever de peur qu'elle ne frôle celle qui la surplombait.
La pression du bassin de son patron sur le sien était déjà bien suffisant comme sensation...

- Nh... Non...

Le jeune homme se débattit vaguement jusqu'à ce que les lèvres de Kioshi se posent sur sa peau, lui arrachant un profond gémissement accompagné d'un pur frisson de plaisir.
C'était pas du jeu... il n'avait pas le droit de s'attaquer à cet endroit là !

- Vaem...

Pas plus que de prononcer son prénom de cette façon !
Avec un minuscule geignement, Vaem glissa sa main dans les cheveux roux caressant sa gorge, les tirant en arrière sans conviction avant de renverser un peu plus la tête en arrière pour s'offrir à ces lèvres tandis que ses jambes remontaient à la rencontre des hanches de son patron pour essayer de le repousser, ne parvenant qu'à plaquer un peu plus son bassin contre celui de son compagnon.

Une main possessive se posa sur sa poitrine, le faisant sursauter.
Ces doigts...
Le jeune homme s'agita un peu plus, sentant son corps exploser d'envie et de désir sous ces caresses. Tentant encore vaguement de résister, il alla planter ses dents dans le cou de Kioshi, marquant sauvagement la peau blanche à sa porté alors même que son corps se cambrait de nouveau.
Si bon...
Sa main blessée remonta pour se poser sur le dos de Kioshi, caressant avec timidité le dessin net de ses muscles, redécouvrant avec avidité la peau et le corps qui pesaient si agréablement sur le sien.
Grisé, il relâcha la pression de ses dents sur le cou de son patron pour venir s'emparer de ses lèvres, l'embrassant avec fougue, son autre main toujours crispée dans les cheveux roux comme s'il avait voulut les arracher.

Un gémissement ténu s'étouffa entre leurs lèvres jointes tandis qu'une main glissé entre eux le faisait se raidir.... se raidir...

- Aah...

Avec un soubresaut nerveux, l'hôte se laissa aller sans pudeur, maculant son ventre et le pantalon de son compagnon de semence. Avec un petit soupir angoissé, Vaem se détendit un peu, se laissant aller sur les vêtements froissés, ses lèvres se séparant enfin de celles de Kioshi. Il ne savait pas trop ce qui allait se passer maintenant, mais quoi que ce serait, il savait confusément que ça ne le dérangerait pas. Ses doigts vinrent doucement caresser le visage le surplombant, soulignant le dessin du nez, des lèvres, s'attardant délicatement sur les yeux avant de redescendre sur les joues, puis glisser sur les épaules.
Si fort...
Il l'embrassa avec douceur et... tenta encore une fois de se sauver.

En quelques secondes à peine Kioshi s’était retrouvé entre les jambes de Vaëm, qui pourtant n’avait rien demandé, affairé à lécher la plaie qu’il s’était fait sur le dos de sa main. Un peu grisé par sa propre excitation, mais également par celle de son vis-à-vis, l’homme n’avait pas non plus tardé à prodiguer d’autres caresses, venant embrasser la chair tendre de son cou et effleurer des doigts le torse dujeune homme sans prêter attention à ses vagues tentatives de le repousser.

Les réactions de Vaëm étaient presque toutes unanimes, et son patron savait que malgré ses rares vagues protestations, il ne faisait que réclamer plus de ces tortures. Réalisant qu’il semblait être extrêmement éro-sensible au niveau de son cou et de sa nuque, il s’y appliqua d’autant plus.

Il pouvait sentir les mains de Vaëm batailler à demi avec ses cheveux encore mouillés qui commençait à onduler doucement en séchant. Quand le chaton le mordit sauvagement, il poussa un gémissement grave, étouffé dans l’épaule de celui-ci. Pourtant, encore une fois, cela ne fit que l’enflammer encore plus. Plus vraiment maître de ses pensées, Kioshi se perdait dans l’instant. D’autant qu’aussitôt que la morsure fut relâchée, ses lèvres furent happées avec fougues par son hôte.

Ses mains avides caressaient le corps de l’autre de part en part et l’une d’elles ne tarda pas à descendre doucement entre eux deux, afin de trouver un endroit qui, à n’en pas douter, serait encore plus sensible que son cou. Encouragé par les gémissements qu’il pouvait entendre, il continua caresses buccales et manuelles de plus belle, jusqu’au moment où il sentit Vaëm tressaillir légèrement, avant de se laisser aller à jouir.

La tension extrême qu’il régnait dans la pièce se calma légèrement pour quelques instants. L’hôte se laissa aller à quelques mouvements tendres... Kioshi sachant les apprécier à leur juste valeur. Seulement, quand le jeune homme tenta de profiter de ce relâchement pour s’enfuir, son patron s’affaissa un peu sur lui, pour lui signaler qu’il n’irait nulle part. Avec un sourire, il lui demanda :

- Tu ne comptes pas me laisser comme ça, eh ?

En effet, son érection, toujours contenue dans son pantalon à présent maculé de semence, n’avait toujours pas été libérée, elle.
Sans attendre de réponse, il avait saisi à nouveau les lèvres tentantes dans un baiser passionné, fiévreux. Au même moment, d’une main qui se voulait caressante, il s’assurait que le petit ne tentait pas une nouvelle fuite tandis que l’autre ouvrait les boutons de sa propre braguette et baissait pantalon et sous vêtement, se retrouvant souillées de fluide par la même occasion. Il avait une envie folle de lui... Sa main rejoignit bien vite le sexe qu’elle avait lâché à peine une minute plus tôt, et le caressa légèrement. Mais ce n’était pas sa cible. Se décalant un peu pour avoir un accès plus facile, toujours sans lâcher les lèvres de Vaëm qu’il embrassait sauvagement, comme pour lui refuser un quelconque droit de protester, il parvint à accéder à son fessier, et commença à le triturer de ses doigts experts...

Le jeune homme avait donc tenté encore une fois de s'enfuir, plus par désir de garder Kioshi en alerte, de lui faire comprendre que rien n'était encore gagné - même s'il se rendait à ses arguments au fur et a mesure - que par réelle envie de lui échapper.
Lorsque l'homme s'affaissa sur lui, il poussa un petit "mia !" à la foi boudeur et ravis, et ses ongles cassés griffèrent légèrement les épaules nues qui s'offraient à eux.

- Tu ne comptes pas me laisser comme ça, eh ?

Il lui répondit par un sourire qui n'avait de bravache que l'intention.

- Pourquoi pa... mf...

Les lèvres de Kioshi étaient revenues s'emparer des siennes, étouffant sa réponse de même que son soupir. Ses bras passèrent doucement autour des épaules et de la nuque de son compagnon, répondant avec fougue au baiser qui le réduisait au silence. Une main douce caressait agréablement sa peau, le faisant frissonner, et c'est à peine s'il sursauta au son de la braguette qui se défaisait.
Une légère angoisse l'étreignait cependant, et il lui fallut tout son courage pour ne pas mordre de nouveau son patron lorsqu'il sentit son membre entrer en contact avec sa peau.

L'hôte ferma les yeux, s'absorbant dans leur baiser, ses mains caressant le dos puissant de Kioshi, et il étouffa un gémissement lorsque les doigts de ce dernier vinrent d'abord effleurer son intimité puis la préparer. Cambrant le dos, il remonta un peu plus les jambes pour faciliter le travail, son corps se raidissant petit à petit de désir brûlant.

Un petit gémissement s'échappa de ses lèvres et ses mains glissèrent le long des flans de son patron pour venir caresser son torse, puis, timide, vinrent glisser sur le sexe dressé qui l'effleurait, le découvrant du bout des doigts avant de le caresser plus franchement.
Lui aussi commençait sérieusement a en avoir envie...

Il libérera ses lèvres pour respirer, haletant, venant passer une langue joueuse sur la bouche de l'homme aux cheveux de feu, puis sur ses yeux, avant de revenir se blottir contre son cou, mordillant la peau qu'il avait déjà marqué de ses dents. Malgré son envie de passer au dessus pour ne pas subir, et la peur qui nouait toujours un peu ses entrailles, il esquissa un sourire et vint lécher l'oreille qui lui était offerte.

- Même pas cap'...

Kioshi avait apprécié le petit moment de tendresse que Vaëm lui avait donné, après son orgasme. Cependant quand il chercha à se dérober, il reprit vite les choses en main. Etouffant la petite bravade de l’hôte en un baiser ardent, il se hâta d’ouvrir son pantalon et de baisser tout ça, afin d’avoir enfin un peu d’espace. Sentant l’hôte lui répondre, il s’enhardit bien vite et alla caresser son sexe, puis son intimité, un peu plus bas, cessant de l’écraser de son poids.

Se délectant des caresses, gémissements de son partenaire, le sentant s’offrir à lui, lui faciliter l’entrée, même, Kioshi se sentait brûler d’un désir de plus en plus vif. Appuyé sur un bras, embrassant toujours sa proie bien qu’en dérivant quelques fois dans son cou, il visitait son antre de ses doigts, tâchant de trouver la zone qui lui ferait perdre pied.

Quand il sentit Vaëm effleurer timidement son sexe puis enfin le caresser, il poussa un petit soupir de satisfaction étouffé par leurs baisers. Mais c’est quand il mordilla sa peau, son oreille, y glissant des mots indécents qu’il cru défaillir. Quel était cet homme ? Où était passé son Vaëm ?... Laissant échapper un petit rire, il répondit simplement :

- Je parierais pas…

Retirant ses doigts, il vint lécher le cou qui lui était tendu avec ardeur pour l’exciter à son maximum, dévorant la peau tendue, tandis que sa main guidait son chibre vers sa destination, ne tardant pas à le pénétrer. Il se retint de pousser un petit grognement de satisfaction afin d’écouter avec attention l’effet que cela produisait chez son partenaire, et ne s’arrêta pas une fois qu’il fut entré jusqu’à la garde, commençant immédiatement des mouvements, bien qu’assez lents pour commencer. Cependant, il ne traîna pas à augmenter la cadence.

En ce moment, il n’existait que deux choses, qui étaient respectivement son propre plaisir et celui de l’hôte. Les problèmes de la soirée l’avaient complètement quitté, il les avait laissé aux vestiaires (ou plutôt au placard, justement !). Commençant déjà à se concentrer pour retarder son propre orgasme, voulant prolonger cet état de plénitude le plus longtemps possible, il fut perturbé par le bruit d’une porte s’ouvrant derrière lui. Il n’arrêta pas ses activités pour autant, se contentant de lâcher un :

- Dehors !

Légèrement mécontent et essoufflé en entendant la personne rentrer plus avant au lieu de s’en aller. C’était pourtant pas compliquer de comprendre que c’était pas le moment de venir se changer, non ?

La joue encore brûlante du coup de son père, Nico lançait ses ordres, glacial. Peut-être n'était-ce que son imagination, mais il aurait juré que Séphiel avait intentionnellement frappé sur sa blessure. Histoire de marquer un peu plus le coup ? De l'enfoncer un peu plus devant les hommes, la ville ? C'était certainement ça. Un jour, l'Oyabun payerai toutes ces indélicatesses, ces remarques et ces coups. Il l'avait cherché.

Cependant la préoccupation majeur était pour l'instant la disparition de son imbécile de frère. Celui-là aussi allait l'entendre. Partir avec un inconnu, même un gamin de cinq savait qu'il devait tirer la langue et refuser. Il ne manquerait plus que la défense de son frère soit « Oui, mais il avait des bonbons » et le plus haut pont de la ville accueillerait bientôt un aîné exaspéré.

Son téléphone le brûlait. Ou était-ce le regard de Ciaira ? Elle ne faisait que de le fixer. Il lui avait pourtant demander de rentrer ou de s'amuser, qu'importe. Sa fiancée pouvait bien aller jouer dans n'importe quel lit, Nico s'en fichait. Et royalement. Il était énervé. Profondément énervé. Contre tout le monde et en particulier contre ses connaissances. Kioshi...Kioshi n'était même pas capable d'assurer la sécurité dans son établissement. Kenji...Kenji ne disait que sottises et billevesées. Un autre crétin. Intelligent, mais crétin quand même. M'enfin, au moins n'atteignait-il pas le degré de Nagasaki. Un véritable record celui-là. Puis Vaëm...Vaëm...Où était-il celui-là ? Aux dernières nouvelles, il faisait joujou avec Kioshi. Kiokioc.

Nico secoua doucement la tête. Non, là il déraillait. S'il commençait à donner des sobriquets ridicules aux gens, il allait finir dans un asile de fou. S'il n'y était pas déjà. A regarder ses hommes s'agiter, il en doutait. L'héritier appela son subordonné le plus efficace et vérifia du bon fonctionnement de l'affaire. Tout roulait, hormis le fait qu'il n'y avait pas encore un seul résultat. Bon. Sa présence n'était plus nécessaire. Nagasaki avait peut-être disparu, mais une autre évaporation lui tenait à coeur. Vaëm.

Eïrei ne répondait pas. Aurait-il déjà démissionné ? Au vu du caractère de l'hôte gardé, ça n'aurait rien d'étonnant. L'héritier s'était déjà surpris à convoiter une défenestration de chat. Ce dernier n'était plus au premier étage d'ailleurs...en tout cas plus à la même place. Tournant autour des tables, Nico ne put s'empêcher de remarquer l'absence du maître des lieux. Inquiet, jaloux sans l'admettre, il chasse le bras de sa fiancée pour rejoindre l'étage supérieur. C'était stupide d'imaginer le pire. Kioshi était remonté dans son bureau et Vaëm s'était isolé, voilà tout.

Voilà tout...Il y avait de la lumière dans la salle des douches...Vaëm devait y être, seul. Nico sourit, il s'était encore fait des idées pour rie...
Non.
Il y avait deux personnes là-dedans. Et elles ne se douchaient pas. Au vu des bruits, ce qui se passait sur le carrelage était sans doute plus confortable dans un lit. Et cette voix..
Vaëm...
Il n'avait pas l'air forcé...
Alors...

Des yeux, l'héritier reconnut un bac déposé près du mur, le saisit et le remplit d'eau glacée. Il était blessé. Furieux, mais surtout blessé. Entrant, Nico eut un mince sourire cruel au « Dehors » de Kioshi. Oh oui. Il allait sortir. Mais ce n'était pas le il personnel auquel le patron du Luxurious pensait. L'héritier se fichait bien que celui-ci soit hiérarchiquement plus puissant que lui. De toute manière Séphiel serait ravis de pouvoir le réprimander un peu plus. Sans plus réfléchir, Nico arrosa le couple à terre.

Sa voix fut aussi doucereuse que tranchante. Ironique aussi. Lourde d'ire.

« Vos clients vous espèrent, Kioshi-san. Ou dois-je vous offrir un lit à vous et à Vaëm ? Ce serait plus confortable, vous ne croyez pas ? A moins que cette douche ne vous aie refroidi ? Quelle idée aussi de faire ça en ce lieu. »

Le mépris pesait lourd dans les yeux bleus. Mépris teintée d'une jalousie aigüe que le jeune mafieux ne tentait même pas de dissimuler. Vaëm lui appartenait ! Il ne le céderait jamais.

(bombe numéro une posée)

[Aïeuh ! xD]

Enivré autant par le vin que par les caresses de son compagnon, l'hôte avait finit par mettre ce dernier au défi d'aller plus loin, dissimulant le désir qui lui rongeait les reins sous une énième bravade puérile. Son corps tout entier vibrait sous les attention de Kioshi, sa peau le brûlait là où l'homme avait posé ses doigts, son ventre se contractait par spasmes, autant de peur que de plaisir, et entre ses cuisses, le sang pulsait avec fougue, emporté par les doigts qui le besognaient, ne lui laissant pas de répit.

Il eut un petit grognement de frustration lorsque ces derniers se retirèrent, bien vite étouffé par la sensation délicieuse de lèvres sur son cou, puis par le fait que c'était si bon que ça en devenait insupportable. Ses doigts abandonnèrent le membre qu'ils caressaient pour venir crocheter les cheveux rouges, les malmenant alors même que leur propriétaire laissait échapper des gémissements plus que suggestifs.
Tendu à se rompre, il accueillit le membre avec un grognement sourd, ses muscles se crispant au point de lui faire mal tandis qu'une vague de terreur le submergeait brièvement, bien vite chassée par une profonde sensation de plénitude, sa douleur et son désir de se faire posséder ayant trouver leur point d'équilibre dans la pénétration.

Les bras noués autour du coup de Kioshi, il se permit un petit gémissement plaintif avant de venir enfouir son visage au creux de l'épaule de ce dernier, honteux de s'abandonner de la sorte, ses yeux verts déjà embués de plaisir.
Serré contre son partenaire, il sentit les mouvements de ce dernier prendre de l'ampleur au creux de son corps, et ses lèvres s'ouvrirent sur de longs gémissements lascifs, entrecoupés de longues périodes aux halètements expressifs tandis que ses hanches bougeaient à l'unisson de celles de son compagnon.
Perdu dans l'acte, il n'entendit pas l'intrus arriver.

Le "Dehors !" de Kioshi lui arracha un sursaut, le faisant se blottir craintivement contre lui, la part encore vaguement intelligente de son cerveau ne souhaitant pas qu'on l'identifie.
Peine perdue.
Quelques secondes plus tard, une cascade d'eau froide les arrosait, et une fois doucereuse lui glaçait les sangs bien plus efficacement que n'importe quelle onde glacée.

Nico...

Une vague de panique submergea l'hôte, accompagnée de la honte de s'être fait surprendre dans cette position, et d'une peur irraisonnée des conséquences. Mortifié, il se dégagea de Kioshi pour pouvoir se défendre, roulant sur le côté pour ensuite se redresser, la respiration hachée, le corps enveloppé d'une longue veste pour cacher le fait que si l'eau avait éteint son ivresse, elle n'avait pas éteint le feu qui brûlait entre ses cuisses. Nerveux, les cheveux collés à la figure, il prit un peu de distance, tout son être irradiant d'une agressivité rentrée à l'encontre de l'Héritier.
Mais au fond de lui il était mort de trouille...
Il y avait peu de chances, très peu de chances que Nico le laisse s'en sortir sans dommages sérieux cette fois-ci... et l'ombre de la petite cellule au sous-sol lui semblait déjà planer à la lisière de son avenir proche.

Tétanisé, il ne pouvait que regarder l'affrontement qui n'allait certainement pas tarder à suivre entre deux hommes plus dangereux l'un que l'autre.

Haletant de plaisir, il pouvait sentir Vaëm s’agripper à lui, bouger contre lui, se crisper autour de lui, ses gémissements l’encourageant de plus belle...
Cependant, ce moment de pur bonheur fut bientôt gêné par un intrus. Sans se retourner ni cesser ses mouvements, Kioshi avait ordonné à ce dernier de sortir en comprenant qu’il osait s’avancer au lieu de repartir. Sentant l’hôte se ramasser craintivement contre lui, il embrassa doucement son épaule pour le rassurer, certain que cela ne les dérangerait pas plus longtemps. Mais à sa grande surprise, les pas se rapprochaient toujours. Stoppant l’acte, il tourna la tête pour voir quel abruti...

Splash

Une voix méprisante retentit alors que l’eau froide finissait de lui remettre les idées en place. Mais sans avoir eu le temps de répondre, il reçut plusieurs coups d’un Vaëm qui semblait prêt à tout pour se dégager de là. Le laissant partir, il se releva lui même, rattrapant d’une main son pantalon qui tombait à ses chevilles, toujours maculé du sperme de l’hôte. Souhaitant juste ne pas se prendre les pieds dedans, il ne prit pas la peine de le refermer, se fichant pas mal de cacher son érection toujours bien présente. C’était également comme une façon pour lui de répliquer que « Non, cette douche ne l’avait pas refroidi » sans avoir à prononcer ces mots pour autant.

Essorant un peu ses cheveux, il songea un instant qu’il allait définitivement devoir appeler le pressing au vu de l’état des vêtements entassés au sol. A présent debout, il toisa l’intrus avant de répondre :

- Nico. Figurez vous que je ne me fixe pas de jour, heure et lieu pour forniquer trois mois à l’avance...

Tout en parlant, il était venu se placer entre les deux autres hommes. Vaëm semblait terrifié d’avoir été ainsi surpris, et était repassé en mode défensif. Mais il pouvait voir que toute sa peur était dirigé vers un seul individu, et il se s’agissait pas de lui.

De l’autre côté, Nico irradiait colère, mépris et jalousie. Un homme possessif prêt à tout pour reprendre ce qu’il croyait lui appartenir. Et qui soulagerait probablement ces passions d’une manière peu agréable.
Kioshi poussa un petit soupir, et divulgua finalement sa pensée du moment.

- ... Je n’apprécie pas que l’on malmène mes hôtes, Nico.

Il ne tenait pas à être responsable de la façon dont il allait justement soulager sa colère après les avoir ainsi surpris, d’autant que sa règle d’or était la sécurité de ses hôtes. Avoir laissé l’exclusivité de Vaëm à Nico était déjà une grave erreur en ce sens ; il ne comptait pas le laisser repartir avec lui dans une colère pareille.

- Si vous tenez tant que ça à posséder complètement Vaëm, peut être devriez vous faire preuve d’un peu plus de tact et de gentillesse ?

Il avait vu les bleus et les traces sur le corps de son partenaire. Un homme qui a besoin d’en venir là pour arriver à ses fins était à ses yeux méprisable.

L'attitude de Vaëm l'énerva un peu plus. Mais comme un rien irritait Nico, ce n'était pas bien grave. Une piqure d'insecte. Que l'hôte le fuie n'était pas si étonnant et facile à encaisser. Bien, un homme de plus. Finalement le garçon était comme tous les autres. Le croire différent avait été une erreur. Ou alors était-ce lui qui était si méchant et cruel ? Il essayait pourtant d'être juste. Non. Il l'était et n'allait pas laisser un objet lui prétendre le contraire.

« Peut-être y a-t-il des jours où vos devoirs s'imposent ? Ou bien est-ce votre manière de gérer vos affaires ? »

L'héritier avait déjà décidé qu'il n'y aurait pas de coup. C'était strictement inutile. Au mieux des poings ne déclencheraient qu'un petit incident, au pire...bah, ça ne valait même pas la peine d'imaginer. Se concentrant un peu plus, Nico contint un peu de sa colère et se maîtrisa mieux. Etre sur les nerfs n'était décidément pas une bonne idée. Quoique...mettre son poing dans la figure de cet homme l'aurait certainement soulagé.

Il observa Vaëm, réussissant malgré la présence de Kioshi à discerner la peur et l'agressivité. A cette vue, le regard bleu se ternit un peu plus. Depuis quelques temps il n'avait fait qu'osciller entre humanité et mafieuserie. A cause ou grâce à la présence de l'hôte près de lui. Peut-être que son caractère était délicat à supporter, mais malmener ? Pas une seule fois il n'avait forcé Vaëm contre son gré. Il y avait bien eu quelques claques, parfois, d'énervement. Mais les coups ? Chacun n'avait été qu'une réponse à ceux du plus jeune. Ses yeux fixèrent un court instant l'érection de Kioshi.

« Je m'en doute. Apparemment veiller à leur bonheur est pour vous une affaire personnelle. »

Sa colère s'effaçait doucement en un masque bien lourd à porter. Jalousie...blessure...Nico ne réagissait que d'une manière lorsque ses sentiments prenaient le dessus. Son sang bouillait toujours, mais il ne voulait plus le montrer. A quoi bon ? Les mots froids et réfléchis faisaient bien plus mal que des insultes. Sa voix siffla.

« Vous devez vous douter qu'après un tel spectacle je ne puisse plus souffrir la présence de cet homme. »

La phrase, lourde de mépris, n'était pas destinée à Kioshi, mais à Vaëm. Recentrant son regard sur le patron du Luxurious club, Nico se surprit à apprécier la tenue mouillée de ce dernier. Oui, c'était puéril, mais très agréable à l'égo. Tout comme la ruine des autres habits ou même l'interruption de l'action des deux hommes. Gardant un gout appréciable de ces diverses constatations, il continua.

« Mais comme depuis notre récent contrat, il a quitté votre tutelle pour entrer sous la mienne, je dois vous reprendre. Vous n'aviez gardé que les avantages. »

Il n'y arrivait décidément pas. Sa première idée avait été de rendre totalement Vaëm à Kioshi, de s'en débarrasser ainsi que l'on jette un jouet cassé. L'hôte ne lui aurait ainsi plus posé de problèmes et Nico aurait eu l'impression de s'être vengé. Sauf qu'un minuscule gravillon empêchait ses plans d'aboutir. Il ne pouvait pas laisser le garçon à un autre. Ce n'était même pas une question de possessivité. Il ne pouvait tout simplement pas s'imaginer sans Vaëm.

Entre ça et la furieuse envie de gérer cette affaire comme une autre, soit de se séparer d'un embarras, il ne savait plus que dire. Une pirouette pour voir ce que donnerait la suite. Mais guère plus. Il refusait de s'engager dans une conversation sur le tact et la gentillesse. Se voir mis à nu l'aurait insupporté au plus au point. En somme, l'héritier était confus, n'en n'avait pas l'habitude et sentait sa colère reprendre le dessus.

Il avait vu avec un soulagement certain Kioshi s'interposer entre lui et l'héritier. Pendant un instant, il avait craint que l'homme ne fasse rien, après tout, il n'avait aucunes raisons de prendre la défense d'un hôte qui lui avait été venu et qui n'était pas spécialement heureux d'être là. Reculant un peu, le jeune homme s'était adossé contre le mur le plus proche, hésitant entre la terreur et la fuite en avant.
Tremblant, la veste serrée étroitement autour de son corps, il observa les deux hommes s'opposer, remarquant avec une pointe d'étonnement le regard de Nico se ternir lorsqu'il réalisa que l'hôte avait peur de lui... et lorsqu'il fut sujet de malmenage.
Il serra les dents.
Oh certes, Nico ne l'avait jamais frappé sans "raison", et ce n'était pas de la faute du mafieux si la peau du jeune homme marquait aussi facilement... mais il l'avait enfermé alors même qu'il savait que ça le rendrait fou, il continuait de le séquestrer dans son appartement, lui interdisant toute possibilité de sortir, il faisait partit de ceux qui l'avaient privé de sa liberté. Et ça ça comptait autant que n'importe quel coup pris dans les dents.

Indirectement, c'était aussi de la faute de Nico s'il s'était fait violer, brûler, et mal soigné par la suite. Alors le simple fait qu'il semble mal prendre les reproches qui lui étaient adressées lui firent l'effet d'une bombe. Il était peut-être impuissant pour lutter contre les forces que les deux hommes dirigeaient, mais ce n'était pas non plus une raison pour en laisser un se foutre de sa gueule de la sorte.
Il allait intervenir lorsque le mafieux lâcha une phrase qui fit disparaitre toute coloration de son visage.
"Je ne puis plus souffrir la présence de cet homme."

Alors c'était comme ça...
Saisit de nausée, Vaem détourna la tête, la bouche réduite en un mince pli de profond dégoût. On l'arrachait à sa liberté, on le forçait à faire des choses allant à l'encontre de sa nature, et maintenant... maintenant...
Un haut le coeur secoua ses épaules.
Il n'osait même pas imaginer devoir travailler ici. Sentir des hommes... sur lui... tous les jours... différents...
Portant sa main à sa bouche pour éviter de vomir, il se détourna de la conversation pour attraper un pantalon et s'en vêtir, gardant la veste posée sur ses épaules. Toujours livide, c'est à peine s'il entendit le reste de la conversation. Il ne voulait pas repartir avec Nico... pas plus que rester ici. Il s'était laissé aller avec Kioshi parce qu'il savait confusément qu'il n'avait rien à craindre avec lui, et que vue sa situation, il n'avait pas trop d'autre choix que d'apprendre à supporter ce genre de choses... puis peut-être à les apprécier.
Parce qu'il n'était pas en mesure de lutter. Il avait ce stupide bracelet traceur au bras, les deux hommes les plus puissants de la ville sur le dos... alors il avait renoncé...

S'adossant de nouveau au mur, dissimulant le tremblement de ses mains en les serrant sur la veste, luttant contre sa nausée, il esquissa un sourire ironique qui tordit bizarrement son visage n'ayant pas encore retrouvé ses couleurs.

- Vous avez finit ?...

Ses yeux verts se posèrent sur Nico.

- C'est facile hein... j'en veux, j'en veux plus... j'le jette si j'en ai envie... c'est vrai quoi... après tout, ce n'est pas un humain. (il eut un léger rire désabusé) Franchement... y'a vraiment des fois où tu me donne envie de vomir. Petit mafieux qui a tout ce qu'il veut...

Il se redressa légèrement, sa voix comme sa posture prenant de l'assurance tandis que la nausée refluait au profit de la colère.

- T'as juste oublié un petit truc... c'est que moi j'ai PAS envie d'être là. J'te rappel que j'ai pas choisit d'attérir ici, que c'est de la faute de ta famille si je me retrouve dans cette galère, que je suis pas heureux d'être à ton service, bridé comme une bête d'exposition qu'on garde enfermé alors même qu'on sait que ça la tue. (en disant cela, il agita brièvement son bras droit orné du traceur) Je ne te dois rien... Rien. Surtout pas après ce que tu m'as fais.

Il coula un regard en coin à Kioshi.

- Et je ne lui dois rien non plus... Vous vivez vraiment dans un autre monde. Un petit monde magique où tout le monde fait ce que vous voulez...

Il laissa un temps de silence, presque surprit qu'on l'ai laissé parler jusque là sans l'interrompre.

- Alors allez vous faire foutre. Tous les deux.

Et il se dirigea vers la porte, les frôlant des manches flottantes de sa veste, le visage pâle et fermé de colère glacée.
Putain qu'ils faisaient chier !

Une affaire personnelle. Kioshi se prit à sourire à ces mots. Très bonne réplique ! Qui ne le touchait pas du tout, ceci dit, le faisant plus rire qu’autre chose, mais bonne réplique tout de même. Il remarqua ensuite que Nico semblait se calmer pour afficher un visage plus composé. Ce qui n’était pas forcément meilleur signe, par ailleurs.

Semblant siffler sa colère par les mots, il déclara ne plus vouloir de l’hôte, non, ne plus pouvoir supporter ne serait-ce que sa présence. Kioshi leva un sourcil. Il abandonnerait ses « droits » sur Vaëm, juste comme ça ? Il y eut un blanc, pendant lequel le propriétaire de ces lieux put entendre des froissements de vêtements, l’homme dans son dos se rhabillant manifestement. Hmm… reprendre l’hôte comportait bien des soucis, compte tenu de sa nature peut docile. Mais il devait avouer que l’idée de le reprendre à Nico lui paraissait séduisante.

Cependant, il ne fallut pas attendre bien longtemps pour que le mafieux ne se contredise lui-même, évoquant leur contrat comme la raison pour laquelle il était obligé de le reprendre. Pas dupe ni idiot, Kioshi savait que derrière ces mots se trouvait la volonté vraie de le garder, à lui seul, la jalousie le rongeant, sa fierté l’empêchant de le laisser à ses soins. Il refusait cette idée comme un enfant s’accroche à un jouet… un mari jaloux à sa femme.

Kioshi, étrangement, pris également cette remarque comme une sorte d’affront qu’on lui faisait, comme si Nico voulait lui montrer que dans ce domaine, sur ce sujet précis, il ne pouvait rien. Or, si un contrat est un contrat, l’homme disposait toujours de moyens, pouvait toujours s’arranger, et il ne fallait pas l’oublier. Juste pour lui rappeler qu’il y avait de plus hautes instances que lui en ce monde, le punk ouvrit la bouche. Il voulait lui parler de son père, insinuer quelque chose sur le changement de contrat qui avait été fait dans le dos de celui-ci… Mais la voix de Vaëm s’éleva avant la sienne.

L’homme se tourna pour regarder ce dernier, surprit de voir qu’il avait l’air livide, presque au bord de l’évanouissement. Cependant, il parlait avec force, sa colère irradiant de lui malgré son aspect maladif. Il parlait, il parlait à Nico, lui balançant deux trois vérités peu sympathiques à entendre. Surtout formulées de la façon dont elles sortaient de la bouche de l’hôte. Kioshi s’était tu, le laissant vider son sac. Ca ne pouvait pas faire de mal une fois de temps en temps. Surtout que ce n’était pas lui qui s’en prenait plein la gueule lol.

Après un moment cependant, Vaëm clama ne rien lui devoir. Il n’en était pas étonné. Non, il se doutait bien que de son point de vue, les choses n’étaient pas faciles. Qu’au milieu de toute cette merde, il ne voyait pas, ne pouvait pas concevoir, qu’un de ses bourreaux avait accepté le risque de ternir la réputation de son établissement pour lui permettre une voie de sortie autre que celle réservée à ceux qui se frottaient de trop près à la mafia.

Il ne releva pas, fronçant juste les sourcils à l’évocation de « son petit monde magique où tout le monde fait ce qu’il voulait ». Il croyait quoi ce petit con ? Qu’il avait jamais eu à galérer ? Lui aussi s’était retrouvé sans rien, à dormir dans la rue, ou dans le lit d’inconnus. Mais c’était une partie de son passé sur laquelle il ne s’étendait pas.

- Alors allez vous faire foutre. Tous les deux.

Sur quoi Vaëm partit d’un pas pressé vers la porte. Kioshi porta la main à sa poche, sortant d’abord un paquet de cigarette cabossé et humide, qu’il balança à la poubelle, puis son portable. Il tapa le chiffre 3 et décrocha, lançant à Vaëm qui passait la porte au même moment :

- Tu te rends compte que tu ne dépasseras pas le bout du couloir ?

Puis il donna l’ordre de lui ramener tendrement les fesses de l’hôte par téléphone. Où que celui-ci se retrouve pour passer la nuit, il valait mieux que ce soit en suivant gentiment l’un des deux autres plutôt qu’en subissant les coups des hommes de main de Nico. Ce qui ne manquerait certainement pas d’arriver s’il sortait du club.

En attendant qu’il ne repasse la porte, il jeta un œil à la pièce, particulièrement au rack de vêtements qui gisait à terre, à la flaque d’eau non loin de là, et... ah. Il s’avança pour récupérer la serviette qu’il avait précédemment utilisée, et commença à s’essorer négligemment les cheveux.

Malgré sa confusion intérieur, il y avait certaines choses que Nico ne pouvait pas accepter. Ou tout du moins sa fierté. Certes, il avait essayé ces derniers jours de considérer Vaëm comme un humain, et non comme un de ses sous-fifres, mais il y avait certaines règles immuables. Le remettre à sa place en public, même s'il l'avait mérité, ne pouvait être toléré. Surtout la dernière phrase. Oui, il avait tout ce qu'il voulait, et alors ? On n'allait pas lui reprocher d'être chanceux ? Si ?

Et la bouche venimeuse de continuer de cracher. Encore et encore. La tirade avait bien commencé, mais à force, cela devenait ennuyeux . Vraiment. Le Sawada avait trop l'habitude des reproches hurlés pour tenir compte de ceux-ci. Il n'y avait qu'un avantage à ce genre de récital, fixer les idées. Nico ne voulait pas blesser l'hôte, mais il en avait par dessus la tête de ses jugements. Vivre dans un monde à part ? Oh oui, un monde où l'on courait le risque de mourir à chaque seconde, pleins de pièges. La vie n'est facile pour personne....chacun à sa part de merdes. C'était sa philosophie depuis le début.

« Quel imbécile... »

L'héritier laissa Kioshi se charger du fugitif. Après tout, il avait depuis longtemps interdit à ses hommes de le suivre à l'intérieur. Les seuls présents étaient ceux de Séphiel, et Nico n'avait aucune envie de les voir tabasser son jouet. Il avait sélectionné son personnel pour l'élégance des techniques employées, on ne réglait pas toujours les problèmes à coup de poings. Théorie que les brutes de son père semblaient mépriser.

Rassemblant ses pensées, il en fit de même pour ses habits. Son pantalon avait essuyé la douche imposée aux fornicateurs et ses chaussures se retrouvaient dans un triste état. Son aspect vestimentaire reflétait en quelques sorte son état mental. Les paroles de Vaëm avaient été une belle giclée glaciale. Lier des liens avec des personnes de basse extraction devait être impossible. Surtout quand on n'avait aucune envie de se fouler plus que le strict nécessaire.

« La douche aura au moins eu le mérite de rafraîchir votre teint. Vous sembliez agacé à la réception. Je vais récupérer cet ignorant et essayer de le faire survivre quelques jours de plus. A ce rythme, il aura bientôt toute la mafia sur le dos. »

A caractère instable, destinée instable. Nico le savait, il faudrait qu'il prenne une décision rapidement. Apparemment se débarrasser de Vaëm lui était impossible, autant l'armer au moins un minimum pour éviter un suicide. Insulter les puissants, quelle insouciance. L'héritier était passablement énervé par l'attitude qu'il jugeait stupide. L'hôte devait soit se sentir en sécurité avec eux soit être inconscient. C'était de la bêtise pure et simple. Bien sûr que se vider était nécessaire, mais il fallait le faire en temps et en heure bon sang !

La jalousie c'était dissipée dans le regard bleu, l'héritier fixait la porte, attendant l'apparition du fugitif. Il n'avait plus envie de déclarer la guerre à Kioshi, Vaëm ne comprenait rien à rien. Il n'en valait tout simplement pas la peine. Il y avait certaines limites à ne pas franchir, Nico n'avait jamais balancé à l'hôte à quel point son comportement était stupide et borné, digne lui aussi d'un enfant gâté.

- Tu te rends compte que tu ne dépasseras pas le bout du couloir ?

Vaem lui avait servit son plus beau sourire de chat.

- On ne perd rien à essayer...

Et s'était esquivé sans demander son reste.
Frôlant Nico au passage, il avait ensuite décampé dans le couloir, enfilant les passages réservés au personnel pour être sûr de ne croiser personne sinon des hôtes revenant de leur chambre, et avait rapidement gagné l'une des portes de derrière qu'il avait repéré dès son arrivée au Luxurious. Vif comme un chat, la veste encore étroitement serrée autour de ses épaules nues, il s'était glissé à l'extérieur puis derrière une poubelle, histoire de laisser passer les gros bras que Kioshi n'allait pas manquer d'envoyer à sa recherche.

Bingo.
Installé dans l'ombre, il en vit passer quelques un puis compta jusqu'à dix avant de s'extraire doucement de sa cachette et de se mettre à "chercher" avec eux. Habillé en noir comme il l'était, si personne n'y regardait de trop près, ça pouvait le faire...
Manque de bol, l'un d'eux avisa qu'il était pied nu et là... autant pour la crédibilité.

Le jeune hôte pris donc ses jambes à son cou et, excellent coureur, les distança sans trop trop de peine. La rue gorgée de passant et brillamment éclairée lui souriait déjà lorsqu'une ombre surgit de nul-part et s'agrippa à ses jambes, le faisant s'étaler de tout son long sur le sol. Lâchant la veste, le garçon se réceptionna tant bien que mal sur les coudes, se les écorchant au passage, puis tenta de se libérer jusqu'à ce qu'une grosse patte l'immobilise et le jette en travers d'une épaule. Cette dernière, profondément enfoncé dans son ventre, lui coupa le souffle un moment, le calmant au passage, jusqu'à ce qu'il réalise qu'il était de nouveau à l'intérieur du Luxurious.

- LÂCHE MOOOOIIIIIII !

Battant des bras et des jambes, la tête en bas dans le dos du videur qui le ramenait, Vaem entreprit de rendre la vie impossible à son porteur qui sembla s'en soucier comme de sa dernière chemise. Bientôt, on le fit de nouveau basculer à l'endroit, les bras coincés dans le dos, et il se retrouva tout chancelant dans la pièce qu'il avait quitté à peine une demi-heure plus tôt.
Il frissonna, ses cheveux encore trempés lui gouttant sur le nez.

- J'ai froid.

Son regard effronté passa de l'un à l'autre des deux hommes présent tandis qu'il s'agitait légèrement en grimaçant pour essayer de soulager le tiraillement dans ses bras.
Poussant un soupir en voyant qu'il n'arrivait à rien, il finit par s'adosser au videur qui le tenait toujours, lâchant avec ironie :

- Et maintenant on fait quoi ? On s'appelle et on s'fait une bouffe ou on tricote toute la nuit ?...

[désolé, c'est naze]

Kioshi ramassa la serviette qui trainait encre par terre, et n’avait pas été touchée parla vague d’eau glacée à laquelle il avait eu droit avec Vaëm. Même si le climat du club était toujours très chaud, pour permettre les tenues légères à très très légères, il ne voulait pas rester trempé et risquer de tomber bêtement malade.

- La douche aura au moins eu le mérite de rafraîchir votre teint. Vous sembliez agacé à la réception. Je vais récupérer cet ignorant et essayer de le faire survivre quelques jours de plus. A ce rythme, il aura bientôt toute la mafia sur le dos.

- Je crains que ce ne soit pas la douche qui ait effacé mon agacement...

De ce côté-là, il était évident qu’il devait remercier Vaëm... Ce n’était peut être pas une bonne idée de le clamer devant l’héritier, mais il n’en avait rien à foutre. Certes, il ne voulait pas que l’hôte se prenne une raclée à cause de leur petite partie de jambe en l’air. Qui en plus de ça avait été avortée... Pour le coup il n’avait toujours pas évacué son trop-plein.

Enfin. De cette phrase, il fut tout de même heureux de retenir que Nico comptait protéger Vaëm, à sa façon. Etrangement, même s’il savait qu’il n’était pas desplus tendres, et lui en voulait d’avoir frappé et malmené le chaton, Kioshi sentait que l’homme y était attaché malgré tout. Il allait ajouter quelque chose quand un bruit se fit entendre dans le couloir. Manifestement, ses hommes lui ramenait le fugitif. Il espéra un instant qu’ils soient passés par l’intérieur, compte tenu du bordel qu’il faisait à lui tout seul. Il regarda la livraison silencieusement, et sourit en entendant le chaton clamer qu’il avait froid.

- Quelle idée de sortir trempé, aussi ?!

Avec un soupir, il alla chercher une serviette sèche dans un placard, tout en ajoutant, à l’adresse du videur :

- Merci. Vous pouvez sortir et attendre devant la porte jusqu’à nouvel ordre.

Revenant sur ses pas, il lança la-dite serviette à l’hôte, afin qu’il se sèche un peu. Ce qui était valable pour lui l’était pour les autres. Il ne voulait pas de malades.

- Je ne suis pas vraiment du style à tricoter, et je ne pense pas que ce soit le cas de Nico non plus. Hmm ?...

Il tourna son regard vers le Sawada. Il n’avait pas non plus une tête à faire de la belote... Enfin, passons. Maintenant que tout le monde s’était un peu calmé, il pouvait aborder la libération du petit plus sereinement.

- Et bien. Je suppose que pour ce soir, soit tu dors au club, soit tu rentres tout de suite avec Nico.

Soulignez « au club », à contrario avec « dans mon lit ». C’était pas le moment de remettre ça sur le feu, bien que si ça ne tenait qu’à lui il ne dirait pas non.

Il avait encore envie de hurler. Voir Vaëm se laisser aller dans les bras d'un autre...pire que de le vexer, ça l'avait blessé. Nico savait bien que sa conscience envers l'hôte n'était pas d'une pureté incroyable. Il l'avait blessé, arraché à sa petite vie d'étudiant, séquestré, battu. Pas toujours dans cet ordre, mais de manière assez régulière en fin de compte. Une excellente manière de rassasier les exigences de sa réputation, mais aussi un moyen très efficace de lui saper le moral de temps en temps. Comme à cet instant. La culpabilité parvenait presque à l'effleurer de ses gluantes tentacules. Presque. Il ne fallait pas trop lui en demander non plus.

Le remord, même léger, avait le don de rendre les gens inertes et mou. Ainsi Nico ne réagit-il pas à la nouvelle couche que crut bon d'ajouter Kioshi. Le mafieux savait que son aîné serait satisfait de savoir Vaëm un minimum protégé et il n'avait pas envie de déclencher une guerre civile en offrant une nouvelle douche au patron du club. Nul besoin d'ajouter un soucis à l'oignon de sa vie. D'ailleurs le principal concerné revenait, interrompant toute conversation par ses aimables hurlements.

Le mode de livraisons était plaisant et agréable à l'oeil. Seul l'oreille souffrait, heureusement bientôt épargnée par la cessation des hostilités. Vaëm s'était tu. Pour une seconde. Il n'était raisonnablement pas possible d'espérer le voir docile et silencieux. Nico regarda le gamin se sécher, une légère chaleur le prenant sans qu'il n'y prête attention, assimilant la chaleur à la présence des douches. Sa tête franchement dubitative répondit à la question non-formulée du patron. Non, effectivement, il ne tricotait pas. A vrai dire il ignorait même tout du concept de maille. Il ôta sa veste. L'onde chaude se répandait doucement en lui, l'agaçant. Qu'est-ce qui lui prenait ?

« Je le prends avec moi. »

Pas de raisons particulières, simplement l'envie d'avoir un simili d'excuse pour pouvoir rentrer. Même si la fatigue de son corps semblait chassée au loin comme un mauvais souvenir. Le regard vif et pourtant voilé de lourdeur, le Sawada se sentait basculer en un entre-deux étrange. État qu'il avait déjà expérimenté, une seule fois. Le mauvais dosage d'une drogue puissante et inodore. Peu détectable au goût et pas du tout mélangée à ses diabolos menthe. Le cerveau un rien engourdi, l'héritier visualisa son dernier verre dans les mains de Ciaira et pesta. Elle devait bien s'amuser à l'imaginer.

« Il faut que je m'isole. »

Il pouvait presque sentir les battements de tambour en lui. Les sens aiguisés par le mélange peu recommandé d'aphrodisiaque et d'excitants, la perception rendue était affreuse. Il sentait le parfum des deux hommes face à lui, l'odeur l'attirait. Dégouté d'être aussi sensible à de simples produits chimiques, Nico se détourna brusquement et réajusta son écharpe autour de son cou, déterminé à cacher son trouble momentané.

« J'ai besoin de passer un coup de téléphone. La batterie du mien étant à plat, puis-je vous emprunter un fixe ? »

Mensonge éhonté et de mauvaise qualité. Le mélange avait eu tout le temps de se dissoudre en lui et de parcourir son corps. Bombe à retardement, il mettait du temps à agir, mais survenait brutalement, prenant son contenant en imprévu. Ciaira voulait le retenir hors des propriétés Sawadienne et des réceptions, il n'y avait pas d'autres explications. Pourquoi, il n'en savait rien, mais elle avait intérêt à avoir une bonne justification lorsqu'il serait en mesure de téléphoner.

___
Désolé pour le temps et la qualité.

[Wuaaah >< Désolé désolé désolé !!! J'avais pas vu que Nico avait répondu... vous avez le droit de torturer Vaem pour vous venger !]

Il avait attrapé la serviette au vol et s'était empressé de la passer autour de ses épaules, s'enveloppant dans l'agréable chaleur du linge qui reposait encore quelques secondes avant sur un radiateur. Rendu de mauvaise humeur par tout ça, sur la défensive, angoissé et trempé, aussi bien d'eau que de sueur, il resta à bonne disatance des deux hommes qui "s'affrontaient" dans la pièce. Prenant un bout de la serviette dans une main, il entreprit de se sécher les cheveux, histoire de se donner une contenance, ses yeux verts passant furtivement de Kioshi à Nico.
Son patron venait de lancer une sorte d'ultimatum visant visiblement à mettre un terme à la tension reignant dans la pièce.
"Tu dors au club ou tu rentres tout de suite avec Nico"...
Un minuscule soupir lui échappa.
Voilà... c'était la fin de l'histoire. Soirée foutue.
Tout ça parce qu'il avait eut envie d'être bien...

Secouant la tête, l'hôte jeta un coup d'oeil au Sawada, guêtant la réponse en s'abstenant bien de l'ouvrir cette fois, même s'il avait soudainement très très envie de dormir au Club...

« Je le prends avec moi. »

Cette fois le soupir de Vaem fut clairement audible. Tout, dans son attitude, attestait de son absence d'envie de rentrer. Resserrant la chemise autour de son torse nu, le jeune homme ouvrit la bouche pour protester... et capta le regard trouble de l'Héritier.
He ?... Pas normal ça...

« Il faut que je m'isole. »

Le jeune homme fronça les sourcils et lança un coup d'oeil interrogateur à Kioshi. C'était plus qu'inhabituel de la part de Nico se genre de dérobade... surtout après une telle incartade. Demander à s'isoler, c'était reconnaître que la situation l'avait affecté, qu'il avait besoin de récupérer... non, c'était réellement inhabituel. Carrément impossible même.
Quelque chose n'allait pas.

- Nico ?....

Oubliées, les bonnes manières, le "vous" obligé, le titre de noblesse. Oublié la colère, les envies de crier, le besoin de frapper très fort l'Héritier. Passé au second plan le regard chaud de Kioshi, ses mains sur sa peau et son envie d'être sous sa "protection" au moins pour cette nuit. L'hôte était inquiet. Un tel laissé aller chez le mafieux ne présageait rien de bon.
Lentement, avec un reste de prudence, Vaem posa une main légère sur l'épaule du brun.

- ... Ca va ?...

[mh, du coup c'est assez médiocre... T^T Désolé...]

[Désolé du retard ! *carpette* ]

_________________

Nico ne tricotait pas. Bon, il devait avouer qu’il s’en doutait, mais le regard que le mafieux lui avait lancé l’avait fait sourire. Non, il ne le voyait définitivement pas s’amuser à faire des mailles....

Trêve de plaisanterie, Kioshi proposa comme une évidence les deux options qui s’offrait à eux, ou plus précisément à Vaëm, dont il aurait aimé connaître le choix. Cependant, cela fut rendu impossible par la réponse catégorique de l’héritier... Aussitôt suivie d’un soupir à fendre l’âme. Il semblerait donc que le chaton de ces messieurs ne souhaitait pas quitter le club en cette soirée.

Le propriétaire des lieux, passant une main dans ses cheveux encore trempés, commença à ouvrir la bouche, avec l’intention de faire en sorte que la préférence du petit soit respectée au moins pour la nuitée. Quitte à ce qu’il retourne auprès du Sawada le lendemain. Cependant, il fut distrait un instant par un petit quelque chose d’étrange...
En effet, quelque chose ne tournait pas rond, visiblement. Les yeux troubles de Nico tentèrent d’éviter son regard, arguant qu’il devait s’isoler un instant, d’une voix légèrement changée. Il ne fallut pas bien longtemps à Kioshi pour recoller les morceaux. Il avait déjà eu l’occasion plus d’une fois depuis sa jeunesse décadente de voir ce genre de comportement, si ce n’est de le tester lui-même. Mais surtout, il avait une longueur d’avance dans la compréhension de ce puzzle.

- J'ai besoin de passer un coup de téléphone. La batterie du mien étant à plat, puis-je vous emprunter un fixe ?

Visiblement, il n’était pas le seul à s’être rendu compte de la situation. En effet, Vaëm commença à se montrer inquiet. L’air de rien il avait dû apprendre à bien connaître le Sawada.

- Nico ?... ...Ca va ?...

- Oh, il va bien.

Kioshi le coupa. Il était inutile de le laisser s’inquiéter pour une histoire aussi stupide.

- Hmm. Désolé Nico. C’est moi qui ai donné le... produit à Ciaira, à sa demande.
Je ne pensais pas qu’elle en ferait usage immédiatement.

Désolé, désolé. C’était vite dit. Mais il était vrai que le rouquin n’avait pas idée de l’utilisation que la jeune femme ferait de cette drogue.

- Je veux bien vous passer mon portable ou même un fixe, mais vous comprendrez bien que je ne peux pas vous laisser partir avec Vaëm dans cet état-là. Pas avec un aphrodisiaque aussi puissant dans le système.

Il avait ajouté la dernière phrase afin que l’hôte réussisse à suivre le cours de la conversation. Dans un sens tout ça tombait plutôt bien. Une excuse pour ne pas les laisser partir ensemble.

Il se sentait un peu planant, entouré d'un lourd voile d'odeurs et de mouvements. Les sens aiguisés par la drogue, le jeune héritier peinait à garder le contrôle total de son comportement et livrait une véritable bataille intérieure à chaque réflexion. Ses gestes mêmes en étaient affectés. Il tressaillit à la main posée sur son épaule et s'en écarta immédiatement, trop conscient du fait qu'un contact prolongé l'entraînerait sur une pente raide.

« Vous avez donné ce produit à Ciaira ? »

Son regard exprimait clairement ses pensées quant à la folie de Kioshi. Bon dieu, sa fiancée avait une réputation qu'il fallait écouter ! On n'offrait pas ce genre de substances à une perverse manipulatrice dévergondée !

Enfin, au moins le gérant du club avait-il une bonne excuse pour retenir Vaëm. La jalousie gonfla aussitôt suite à cette pensée pour exploser dans le système du Sawada. Se maîtriser, il fallait qu'il se contienne. Ne pas montrer à quel point la drogue l'affectait.

« Evidemment. »

Avait-il tant le faciès d'un violeur ? Pour le monde extérieur peut-être, mais il ne lui semblait pas donner une image de grand méchant. A vrai dire, il était toujours trop gentil pour pouvoir assumer pleinement ses fonctions. Trop gentil et trop jeune. Et après tout...si Vaëm lui préférait Kioshi...soit. Nico n'était pas en état de se battre, son cerveau périclitait trop gravement.

« J'emprunterai volontiers votre portable. »

Ou allait-il faire usage de sa boucle ? Après tout, Mel ne devait sans doute pas être très loin. Son garde saurait le ramener discrètement...oui mais Nico ne tenait pas à ce que son père apprenne cette mésaventure.

« Et une chambre pour la nuit. Seul. »

Une légère transpiration prenait place sur tout son corps alors qu'il se contenait du mieux possible. Une fois qu'il aurait téléphoné et situé Ciaira, les cris voleraient bas. Ils étaient en pleine réception que diable ! Il y avait des limites à la malice !
...
Bon d'accord, il l'avait un peu négligée depuis son retour au Japon...mais elle avait suffisamment d'amants pour s'occuper !

Apparemment pas. Ne jamais laisser une femme s'ennuyer. Comment avait-il pu oublier ce principe de base ?

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