[EVENT DE NOËL] Enlèvement de Nagasaki

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Séphiel avait traversé la salle comme un bateau fend l'onde, laissant son héritier derrière lui, et peut-être même Tomeo... à vrais dire, il n'avait pas du tout vérifié si son frère lui avait emboité le pas, et il n'était même pas certain d'avoir envie qu'il l'ai fait. Il avait eut cette impulsion pour punir son fils, mais aussi parce que la présence des personnes présentes commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs.
Soucieux, il se dirigea vers les salons privés, non sans faire un crochet par le bar pour commander une bouteille de whisky 18 ans d'âge et deux verres, indiquant d'un geste nonchalant de la main à ses gardes de rester dehors. Il ne risquait pas grand chose en compagnie de Tomeo.
Tomeo...
Ce fut à ce moment là seulement que le chef de la mafia se souvint qu'il n'avait pas vérifié sa présence derrière lui.

Se retenant de le faire, il posa sa main aux doigts fins sur la poignée du salon qui lui était réservé et y entra en coup de vent, se débarrassant d'un même mouvement de son lourd kimono d'apparat pour le jeter négligemment sur un canapé, ne restant vêtu que de son "sous-vêtement" de soie couleur perle. Resserrant machinalement sa ceinture, il s'approcha de la large baie vitrée donnant sur la ville et croisa les bras sur sa poitrine, la tête ailleurs.
C'était... Tellement improbable...
S'en prendre à l'un de ses fils, même à un cadet, c'était tout simplement impensable !
Et c'était probablement pour ça que c'était arrivé.
Il faudrait qu'il renforce les consignes de sécurités autour de ses fils. En particulier autour de Nico. Il ne voulait pas qu'on kidnappe son héritier...

L'homme passa une main fatiguée sur son visage et contempla brièvement son reflet dans la vitre : le kimono perle soulignait la pâleur de sa peau, lui faisant regretter amèrement d'avoir retirer son vêtement de fête, ce dernier le faisait moins ressembler à un cadavre.

Avec un soupir, il se détourna de la baie vitrée, adressa un signe de tête au serveur qui venait d'apporter sa commande et se laissa choir sur un divan, le visage grave.
Ils étaient dans une impasse...
Se permettant un soupir, il se laissa aller en arrière, croisant les jambes, appuyant son coude sur le dossier du canapé afin de pouvoir poser sa tête contre son poing, son autre main jouant distraitement avec son verre.

- C'est insensé... personne n'oserai faire une chose pareille...

Il secoua la tête, dirigeant son regard sombre vers Tomeo.

- Personne.

Et pour la première fois, une certaine angoisse transparaissait sur son visage.
Ses certitudes étaient ébranlées. Ils n'étaient plus aussi intouchables, plus aussi indestructibles... leur image allait s'en ressentir, ils allaient devoir se battre pour la restaurer, négocier plus âprement, ils n'étaient plus la famille crainte et toute puissante qu'ils étaient jusqu'à maintenant... et surtout, il craignait pour son fils.
Ses doigts se remirent à jouer nerveusement avec ses cheveux.
Il jeta un coup d'oeil à son frère, caressant brièvement des yeux la masse blonde cascadant sur les épaules de ce dernier, puis porta son verre à ses lèvres, laissant le liquide ambré lui brûler la gorge.

- Je suis désolé Tomeo... mais tu vas devoir mettre un peu tes affaires de côté, le temps que cette histoire soit réglée. Je vais avoir besoin de toutes les personnes disponible...

Un fin sourire passa sur son visage.

- Et je ne doute pas que tes relations commerciales ont des oreilles partout. Tu pourrai probablement apprendre des choses auprès d'elles. Il va aussi faloir dissimuler la disparition de Nagasaki, inventer un voyage ou une punition pour le faire "disparaître" de façon moins... indisposante pour notre image, je compte aussi sur toi pour gérer les débordements de mes deux autres fils... si Tatsuya n'est rien d'autre qu'un camé, Kenji risque de rentrer dans une colère incontrôlable s'il apprend ce qui est arrivé à son frère...

L'homme finit son verre et lissa d'un geste distrait la soie perle qui couvrait ses jambes.

- Il va aussi falloir s'occuper de son poste au commissariat. Il y était sous couverture... si jamais quelqu'un apprenait que c'est un Sawada infiltré, nous aurions de gros problèmes. Je ne l'ai pas dissimulé au monde pour que son existence éclate au grand jour dans un moment pareil.

Il se mordilla une nouvelle fois la lèvre inférieur, sans s'en rendre compte.

- Bon sang... mais quels enfants stupides !

[EVENT DE NOËL] Sujet principal

Il avait laissé son neveu et lui avait fait porter de la glace, Tomeo connaissait suffisamment Séphiel pour savoir qu’il n’avait pas la main légère, et son geste face à ça partait d’une bonne intention. Nico ne comprendrait peut être pas mais à cet instant, occupé à suivre son ami il n’en avait cure. Tomeo avait préféré garder quelque distance, face aux nombreux invités de la soirée et à l’enlèvement de Nagasaki, paraître détaché le plus possible de cet homme lui avait paru plus sûr. Encadré par ses gardes du corps il observait Séphiel, qui avait fait un arrêt au bar sans aucun doute pour commander avant de prendre la direction d’un salon privé où il le précéda.

Seuls dans l’ambiance feutrée de ce genre d’endroit, il ferma la porte à la suite de Séphiel, alors que celui-ci retirait son kimono d’apparat d’un geste souple qui laissa Tomeo songeur. Notre ami l’observa longuement adossé près de la porte, c’était la première fois qu’il se retrouvait véritablement seul avec lui depuis son retour, et son regard épousa à plusieurs reprise la silhouette de cet homme, qui songeur lui aussi contemplait les lueurs de la ville face à la baie vitrée.

Tomeo abandonna ses songes pour se diriger près du kimono de Séphiel : il prit l’étoffe de tissu entre ses doigts et c’est presque machinalement qu’il la plia soigneusement pour porter son regard de nouveau vers son frère. Il pensa à Naga pour lequel il eu un sourire plein d’amertume : quand ils le retrouveraient, la mort ne suffira pas à faire payer son ravisseur.
Son regard se fit caresse alors qu’il attardait son regard sur la nuque pâle de Séphiel, qui passait à cet instant une main las sur son visage. Tomeo entendit une petite alarme sonner dans son esprit, tandis que son ami allait s’installer sur le divan dans un soupir.

L’arrivée du serveur le fit se diriger vers la baie vitrée, tentant de reprendre un semblant de sérieux, ses mains se nichant dans les poches de son costume, il pensa à tout ce qu’il devrait faire d’ici demain. Nagasaki courrait un grand risque, on ne savait pas où il était, à quelles genre de personnes ils allaient avoir à faire, s’ils voulaient une rançon, faire du chantage au clan…

Tout comme son ami cela lui paru improbable, voir grotesque !
Comment avait-on pu s’en prendre à lui, à eux ?!

Tomeo ferma les yeux et fronça des sourcils, il allait devoir mettre ses collaborateurs les plus proche sur le coup.
La voix de Séphiel le ramena sur terre, se tournant alors dans sa direction, il fut quelque peu déstabilisé par sa position le laissant de nouveau songeur l’espace d’un instant, mais une nouvelle alarme s’enclencha dans son esprit quand il vit transparaitre l’angoisse qui devait tenailler son ami se dessiner sur ses traits .Notre ami se figea.

Oui, personne n’aurait osé toucher à la famille, et pourtant…

Guidé par un même questionnement il se rendit compte que cela remettait en cause la place de la famille dans la ville. Tomeo reporta son attention au dehors, mettre de l’ordre dans cette affaire allait s’avérer difficile, et c’est dans un demi-sourire qu’il accueillit l’ordre implicite de son ami. Il se détacha de la vue qui s’offrait à lui pour en retrouver une un peu plus intéressante, Séphiel…

Tomeo s’approcha de lui et se servit à son tour un verre, puis s’installa dans un siège face à lui. Il sourit en remarquant qu’ils étaient un peu sur la même longueur d’onde par moment : ses contacts seraient en effet un appui de plus sur lesquels ils pourraient compter. Quand à Nagasaki, vrai qu’ils allaient devoir trouver un motif justifié pour son « absence ». Cette pensée le fit rager intérieurement et Tomeo bu une gorgée de whisky avant de ramener le verre sur sa tempe en fermant les yeux. Une chaleur rassurante naquit en lui à l’écoulement de la boisson, et notre ami rouvrit les yeux pour poser son regard sur celui de Séphiel.

Le reste de son discours lui arracha un soupir : Tatsuya et Kenji, ses neveux… Les surveiller tout les deux allait être dur, rien n’était plus sûr en ce qui concernait Kenji. S’il s’était auparavant plaint d’avoir du travail par-dessus la tête, d’avoir le visage défait mais dissimulé sous un peu de font de teint, là il pouvait tout retirer. Tomeo les aimait, mais cela représentait tout autant de travail…

La suite devrait pouvoir se faire sans trop de difficulté : un congé maladie… une lettre de démission… l’administration ne devrait pas poser problème. Notre ami bu une gorgée de plus alors que son regard fut attirer une nouvelle fois par un mordillement de bouche de Séphiel. Il ferma les yeux et se réprimanda d’avoir autant bu ce soir, avant de finir d’une traite son verre, le poser et se lever. Tomeo passa une main nerveuse dans ses longs cheveux puis retira sa veste dans un mouvement rapide qu’il posa négligemment sur l’accoudoir de son fauteuil. Il alla se poster de nouveau devant la baie-vitrée, les mains encore une fois dans les poches.

Il avait chaud.
Et peut être pas seulement à cause de l’alcool.

Tomeo soupira silencieusement alors que Séphiel rageait après ses fils. Le regard perdu au loin, notre ami le trouva un peu injuste même si il comprenait sa colère.

- Tu sais, même si cela ne se voit pas toujours, je reste convaincu qu’ils cherchent tous un peu de ta reconnaissance, que tu sois fier d’eux. Tu es un père exigent, tu l’as toujours été il me semble, il est dur pour eux de te satisfaire… Je déplore leurs manquements de ses dernier temps, mais j’estime qu’on ne peut pas assurer 24h sur 24. Nous avons tous nos faiblesses… personne ne fait exception. Je pense qu’une réunion familiale s’imposera une fois que nous aurons retrouvé Nagasaki. Tout cela ne devra plus se répéter.

Tomeo ferma les yeux et marqua un silence, se mordant la bouche.

-Jamais…

Tomeo pivota un peu pour plonger son regard clair dans celui plus sombre de Séphiel.

- Tu peux compter sur moi pour tout, je ferai ce que tu me demanderas.

Une promesse implicite, notre ami lui sourit avant d’aller perdre encore son regard sur la ville.

La remarques sur les efforts de ses fils pour le satisfaire lui avait tiré un mouvement agacé de la main, et il avait fouillé les plis soigneusement pliés de son kimono pour en extraire un long porte-cigarette dorée qu'il coinça machinalement entre ses lèvres. D'un geste dénonçant une longue habitude, il alluma le cône de tabac se trouvant au bout et inhala une profonde bouffée de nicotine pour se calmer avant de la recracher avec lenteur, laissant sa tête aller en arrière, rompant le contact avec le regard de son frère.

- Je sais. Je sais tout ça. Mais contrairement à ce que tu penses, je ne crois pas qu'ils cherchent à me satisfaire, mais à SE satisfaire. A satisfaire leurs envies, leurs besoins...

Il redressa la tête, caressant doucement du regard la masse de cheveux d'or s'écoulant dans le dos de Tomeo.

- Et je fais partit de leurs besoin. Ils ont besoin d'un père qui les aimes, les adules... (il secoua la tête, tirant une nouvelle bouffée de cigarette) qui pense leurs paaauvres petites blessures affectives... ils ne réalisent pas quel rôle ils ont à jouer, ni les charges qui me pèsent. Bon sang Tomeo nous sommes les Sawada ! Pas une famille de campagne pouvant se permettre des effusions aussi inutiles que gênantes !

Il passa une main nerveuse sur son front, s'abimant longuement dans ses pensées, la cigarette rougeoyant faiblement au bout du long tube doré toujours coincé entre ses doigts. Puis un nouveau soupir s'échappa de ses lèvres fines, et son regard se fit lointain. Quand est ce que la situation avait pu glisser dans cette direction là ? Où avait-il fait une erreur ?... Comment son fils avait-il pu se faire enlever à la sortie d'une soirée comme celle-ci, alors que des dizaines de personnes se trouvaient dehors ?!
Il tressaillit.
Et si le complot était plus vaste qu'il ne le pensait ? Et si ce n'était pas simplement une personne ou un groupuscule, mais carrément une organisation ? Assez puissante pour infiltrer le Club d'Omura, de s'infiltrer dans les plus hautes sphères, peut-être qu'Omura lui-même était impliqué ??
Non... il allait trop loin...

- Tu deviens parano mon cher Séphiel...

Alors même qu'il murmurait ces paroles pour lui-même, la voix de son frère s'éleva dans la pièce, l'assurant de l'entière fidélité du jeune homme envers lui, et de sa totale disponibilité.
Un minuscule sourire passa sur ses lèvres. Ses pensées étaient allées beaucoup plus vite qu'il ne le pensait, son frère n'avait pas encore finit... et ce serment appelé une confidence en retour. Il lui devait bien ça...
Doucement, il acheva sa cigarette et déposa son support sur la table basse avant de se lever, pour rejoindre l'homme blond devant la baie vitrée, deux verres de whisky à la main. Après avoir donné le sien à son frère, il s'adossa à la vitre avec un léger soupir.

- J'espère Tomeo... je vais vraiment avoir besoin de toi...

Il tourna légèrement la tête pour caresser du regard le profil du jeune homme.

- Je suis malade. La même maladie que mon père.

Cela voulait dire beaucoup de choses... tous deux savaient que peu de temps après sa destitution par Séphiel, le patriarche Sawada était mort d'une maladie pulmonaire orpheline, le genre de saloprie se passant de père en fils par le sang et les gènes...
Soucieux d'apaiser une possible inquiétude du directeur blond, il posa sa main fine sur son épaule.

- J'ai fais tester mes fils, ne t'en fais pas, ils sont négatifs. Et il y a de fortes chances qu'elle me laisse tranquille pour de longues années encore. Mais dans le doute, je préfère savoir que tu sera là si jamais elle commence à sérieusement me ralentir... et bien entendu, personne ne doit être au courant.

Pour conclure ses injonctions, il avala son verre cul-sec, éteignant avant qu'elle ne naisse une quinte de toux qui n'aurait pas manqué d'alarmer son compagnon. Il détestait cette tendance qu'il avait d'avoir envie de tousser dès qu'il parlait ou pensait au fait qu'il était malade, c'était vraiment pitoyable. Une chaleur bienvenue se diffusa dans son ventre avec l'alcool, et il s'autorisa lentement à sourire, laissant son corps se détendre un peu malgré l'urgence de la situation, après tout, pour l'instant, sans élèments suplémentaires, ils ne pouvaient rien faire...

- Tu dois regretter d'être rentré...

[Désolée pour les fautes, je n'ai plus de moyen pour me corriger pour l'instant ^^"]

Tomeo soupira malgré lui, il cherchait tant bien que mal à ressouder les liens fragiles qui unissaient un père et ses enfants, mais au fond ne se voilait-il pas la face ? Oui ils étaient les Sawada... les éllants affectifs ce n'étaient pas pour eux. Notre ami ne pouvait cependant pas s'empêcher d'espèrer qu'un jour ils puissent être une famille unie. Sans doute était-ce son traumatisme lié à la perte si soudaine de ses parents qui le poussait à le vouloir si fort. Ou un besoin d'échaper à cette réalité si dur qu'était leur monde. Un sourire triste vint ourler ses lèvres alors que Séphiel lui confiait qu'il allait vraiment avoir besoin de lui. Alors qu'il regardait pensif les lueurs de la ville danser sous ses yeux, Tomeo se figea glacé par la soudaine révélation de son "frère".

Malade...

Malade?!

Comme son père disait-il...

Tomeo se crispa sous le contact de la main de Séphiel sur son épaule.

Pourquoi maintenant ?!

Il se sentait mal sans pouvoir l'expliquer, et il sentit sa poitrine se serrer alors qu'il posait un regard troublé et voilé d'incertitudes sur son ami.

Il l'imita alors et vida à son tour son verre d'une traite ce qui lui tira une lègère grimace tandis qu'il lui disait qu'il devait sans doute regreter d'être rentré... Sans un mot, après s'être déplacé pour déposer leur verre à présent vide, il revint le pas pressé vers lui pour l'enlacer, sa main se postant sur sa taille pour l'attirer à lui avant de se positionner avec sa comparse dans son dos. Sa tête trouva sa place sur son épaule pour venir s'y appuyer doucement, humant alors sans s'en rendre compte l'odeur familière de son corps ainsi contre le sien pour ne pas l'oublier, ses courtes mêches blondes ainsi que son soufle qu'il avait gardé régulier venant chatouiller son cou.

Il avait eu soudainement besoin de ce contact comme si sa vie en dépendait, comme si à ces mots il allait soudainement s'envoler. Sa prise se resserra imperceptiblement sur le kimono de son ami pour l'empêcher de se dégager, il espérait qu'il comprendrait et ferma les yeux pour se concentrer un peu. Séphiel était malade. Par chance ses fils ne l'étaient pas, mais il ne lui avait rien dit, il n'avait pas cru bon de le lui dire avant. A l'idée même qu'il puisse disparaitre de sa vie il sentit sa poitrine se serrer d'avantage, il ne voulait pas. Pas encore, il avait la conviction que si cela devait se produire, il en souffrirait, bien plus que lorsque ses parents s'étaient fait tuer sous ses yeux innocents d'enfant. Et il se demanda alors pourquoi, prenant alors conscience de la suite de son raisonnement et il s'empourpra : sans lui il se sentirait très seul. Il se trouva d'ailleurs un peu ridicule de réagir ainsi mais comment faire autrement, quand on ne sait quand la maladie l'emportera loin de lui.

- Je suis plutôt satisafait d'être là, que les choses se soient débloquées à l'étranger pour me permettre de revenir. Et quand bien même, j'aurais pris le premier avion pour être à tes côtés et t'aider.

Il avait parlé pour le rassurer sur le fait qu'il ne regretait rien - comment aurait-il pu d'ailleurs alors que pour lui Séphiel et ses fils étaient sa famille - il avait parlé pour ne pas avoir à s'expliquer pour cette étreinte possésive dont il n'arrivait pas à ce déffaire. Tomeo ne s'en rendait pas totalement compte, mais l'amour qu'il portait à Séphiel était peut être bien plus que fraternel. Et il tenait plus qu'il ne l'aurait voulut à ce lien qui faisait de Séphiel son nii-chan, son ami, une homme qu'il aimait trop déraisonnablement pour son propre bien.

- Je ne le dirais à personne soit en certain, mes lèvres demeureront scellées.

Il répondit ainsi à la précédente demande de Séphiel son coeur faisait des bonds impréssionnants bien que Tomeo se garda d'afficher la moindre agitation dans ses gestes, de réprimer le tremolo de sa voix face à lui qu'il n'avait cependant pourtant pas pu s'empêcher d'étreindre. D'ailleurs sa prise se relacha laissant son ami libre de s'éloigner s'il le désirait, ses mains gardant tout de même leur place dans son dos.

Sans doute n'aurait-il pas dû boire du tout ce soir, mais comment aurait-il pu savoir alors qu'il comptait passer la soirée dans les bras d'un inconnu.

Un inconnu...

C'était nier l'évidence, chose que s'évertuait a faire Tomeo, quand elle est sous votre nez ou... près de votre bouche dans ce cas ci... Il ne voulait pas d'un inconnu mais plutôt lui. Il ne faisait que se réprimander depuis le début de poser des regards trop appuyés sur cette fine bouche, sur cette nuque à la peau délicieusement pâle de son ami, d'apprécier sa gestuelle délicate et pourtant si dure à la fois... Etre parti trois ans l'avait changé, ne plus le voir n'avait fait qu'atiser l'atraction qu'il avait toujours eu à son égard sans se l'admettre.

Tomeo à cette instant, même si les circonstance ne s'y prêtait pas, avait envie de poser ses lèvres dans le cou Séphiel, de gouter à ce qu'il s'était toujours refusé, encore une fois, sans se l'admettre.

Etait-il fou?! ivre ?!

Non, sans quoi il n'aurait pas cette peur de mal faire qui lui vrillait l'estomac.

Il ne pouvait pas trahir sa confiance pour une simple envie... Et comme ses lèvres frôlaient, sans pour autant osées s'y poser, le cou de Séphiel, elles s'éloignèrent Tomeo redressant la tête pour lui adresser un sourire énigmatique, s'écartant de lui ses mains trainant sur sa taille dans une caresse avant de retomber le long de son corps.

Il se sentait bête, son comportement ayant trahi le semblant de retenue dont il avait fait preuve, dévoilant ainsi sa faiblesse du moment. Trop bu mais pas assez encore être inconscient. Son regard un peu voilé rencontra celui de son ami pour s'y ancrer : il y chercha un signe qui le préparerait à une claque monumentale, un sermont qui tardait à venir...

Il avait essayé d'annoncer la nouvelle de la façon la plus directe et la plus simple possible, espérant ainsi empêcher son compagnon de se laisser aller à une inquiétude particulièrement malvenue vu la situation dans laquelle se trouvait Nagasaki. Tomeo devait rester concentré, attentif... il ne l'avait mis au courant de sa maladie que pour être certain que quelqu'un prendrait la relève sans poser de question et de façon tout à fait autonome si jamais il faisait une crise quelconque.
Et peut-être un peu aussi parce qu'il ne voulait pas lui cacher ça.
Pas avec les conséquences que ça pouvait avoir...

Secouant doucement la tête, il avait regardé son frère adoptif descendre son verre d'un seul coup et s'éloigner de lui sans rien dire, ajoutant à mi-voix qu'il devait regretter d'être revenu. Comment pourrait-il en aller autrement ? Loin de cette ville il devait avoir la paix...
Ses doigts passèrent distraitement dans ses fines mèches noires.
Il regrettait presque d'avoir fait revenir Tomeo. Presque.

Le jeune homme revint vers lui, toujours silencieux, et... l'attira doucement contre lui.
Séphiel se crispa par instinct. Il ne s'y attendait pas... vraiment pas. Pas après trois ans d'absence et d'éloignement. Légèrement tendu, il sentit la main sur sa taille se déplacer dans son dos, laissant une agréable sensation de chaleur derrière elle, et la tête de Tomeo se loger contre son épaule. Folles, les mèches blondes vinrent lui chatouiller le cou, et il esquissa une moue qui se voulait réprobatrice. Alors qu'il levait les mains pour le repousser doucement, le blond prit la parole, sa voix raisonnant doucement contre sa poitrine...

- Je suis plutôt satisfait d'être là, que les choses se soient débloquées à l'étranger pour me permettre de revenir. Et quand bien même, j'aurais pris le premier avion pour être à tes côtés et t'aider.

Ses mains retombèrent et il soupira, un minuscule sourire s'épanouissant sur son visage.

- Tu es stupide...

Alors qu'il allait repousser, ne souhaitant pas prolonger l'échange, les bras du jeune homme se resserrèrent encore sur lui, signalant clairement qu'il ne voulait pas que ça s'arrête, et Séphiel eut la faiblesse de céder.
Et il releva les mains pour l'étreindre à son tour, plaquant étroitement son corps gainé de soie contre celui de Tomeo le temps de quelques secondes, se laissant envahir par une sensation qu'il n'avait pas ressentit depuis longtemps : du bonheur. Il était... heureux. Heureux que son frère soit revenu. Réellement.
Fermant les yeux, il se laissa envahir par sa présence, appréciant la chaleur qui se dégageait du jeune homme, souriant intérieurement aux souvenirs que faisaient remonter cette proximité. Combien de fois s'étaient-ils tenus ainsi, serrés l'un contre l'autre, parce que son tout jeune frère avait fait un énième cauchemar ? Combien de fois l'avait-il tenu dans ses bras pour le réconforter, attendant qu'il s'endorme pour le porter doucement dans sa chambre ?
Il retint un soupir et resserra un peu son étreinte avant de la relâcher. Ce n'était plus la même chose... plus du tout. Ils n'étaient plus des enfants. Et là c'était Tomeo qui le tenait dans ses bras. Non, ce n'avait vraiment plus rien à voir...

- Je ne le dirais à personne soit en certain, mes lèvres demeureront scellées.

- Je sais...

D'une main, il effleura les longs cheveux blonds.

- Je sais... je te fais confiance.

Ignorant délibérément les bonds désordonnés du coeur de son frère, il le repoussa gentiment, réprimant un frisson à la lente caresse des mains de Tomeo glissant sur sa taille, à l'effleurement des lèvres sur son cou... il fallait qu'il reste concentré, il ne pouvait pas se permettre ce genre de choses.
Les yeux de Tomeo plongèrent dans les siens, et il se rendit compte que le jeune homme était probablement ivre. Deux de ses doigts heurtèrent un peu durement le front du blond.

- Tu devrais arrêter de boire. Ça te fais faire des choses stupides...

Portant son poing à sa bouche, il toussa une seule fois, une toux rauque qui moucheta ses lèvres de sang dans qu'il ne s'en aperçoive. Secouant distraitement la tête, il resserra son kimono dérangé par ce qu'il devait bien appeler leur câlin, et il se laissa retomber sur le canapé le plus proche, le visage sombre, soudain extrèmement fatigué et soucieux.
Il se massa les tempes.

- Mmmh... je crois que j'aurai besoin d'un bon massage...

Il esquissa un sourire amusé.

- Mes fils vont finir par me rendre fou...

Tomeo se sentait terriblement bien ainsi mais aussi inquiet, avoir Séphiel dans ses bras était une sensation qui lui avait terriblement manqué pendant 3ans mais le savoir malade le terrifiait. Bien que son étreinte intervenait dans un contexte plutôt particulier, Nagasaki enlevé et lui, lui apprenant son mal avait précipité cette recherche de contact. Il le tenait contre lui avec force et avec une certaine tendresse, la même que lorsqu'il étaient enfants, quoique... ne pourrait-on pas dire plutôt avec amour ? Au fond, c'est ce qu'il y a toujours eu entre eux, non ?

Tomeo émit un léger rire aux mots que Séphiel prononça : stupide oui il l'était, et ça il le savait depuis longtemps, mais pour cet homme n'était-il pas près à tout ?

- Je sais.

Il l'avait soufflé le sourire aux lèvres et sentir les bras de son ami l'entourer pour l'étreindre de la même manière, sentir son corps d'autant plus près du sien ne fit qu'accentuer son sourire et son bien être, accélérer son pouls, lui donner chaud et envie de...

De quoi au juste ?

De lui ?

On l'a dit et c'est cela, Tomeo s'était laissé porter mais il avait reculé et qui sait... pourquoi pas pour mieux se lancer, plus tard...

Lorsque Séphiel s'éloigna de lui, il ressenti un certain vide l'envahir tout en appréhendant son jugement bien qu'il lui ai dit lui faire confiance, mais rien ne vint. Quand son frère lui lança qu'il devrait en arrêter là pour la boisson, ses doigts heurtant durement son front, Tomeo resta quelque secondes interdit puis fronça des sourcils : il devait se reprendre et Séphiel avait raison il avait trop bu. Ce dernier toussa brièvement d'ailleurs, les micro gouttes carmins n'échappant évidemment pas à notre blondinet qui ne put que s'emballer d'avantage, ses neurones courant à vive allure.

Du sang.

Il avait toussé du sang.

Le sien ne fi qu'un tour et il passa une main nerveuse dans ses cheveux en essayant de reprendre ses esprits, de calmer son précédant trouble et maintenant celui-là. Il porta son regard sur Séphiel alors qu'un stress et une inquiétude qu'il ne connaissait pas le gagnait. Rapidement il alla chercher son portable, une révolution se gadget, avec lequel il envoya rapidement des ordres simples à son bras droit afin d'organiser les recherches pour secourir Nagasaki. Plusieurs instructions avaient été également envoyées à ses hommes puis il vint rapidement se placer au plus près en face de Séphiel qui semblait bien plus soucieux qu'auparavant et aussi vidé. Ses mots le firent se pencher vers lui pour lui relever le menton. Quand son regard rencontra le sien il si plongea avant de s'abaisser à sa bouche, sans gêne aucune pour essuyer lentement du pouce les traces de sang qui étaient restées sur sa lèvre inférieure.

Pourquoi n'avait-il rien remarqué de tout ceci avant?

Pourquoi maintenant ?

Tomeo frotta son pouce avec son index avant de sortir un mouchoir de sa poche sur lequel il essuya ses doigts, puis son regard s'encra dans celui de Séphiel, prouvant à ce dernier qui était encore lucide, lui faisant comprendre qu'il était inquiet mais qu'il ne dirait rien. Et comme on passe d'une chose à une autre, pour ne pas qu'un malaise s'installe, il rebondit sur les dires de son ami et décida de le masser lui même.

- Je vais m'en occuper, décale toi un peu du dossier je vais me placer derrière toi... tu n'auras qu'à m'indiquer lorsque je te masserai trop fort.

Tomeo se leva et quand Séphiel fut placé il passa derrière lui et plaça ses jambes de part et d'autre de ses cotés pour s'assoir. C'est avec appréhension qu'il posa ses mains sur ses épaules, sa nuque pale, mise en valeur par sa tenue de soie perle, lui donnait envie de venir déposer ses lèvres sans oser comme précédemment. Il fallait qu'il reste concentré, pour Nagasaki qu'il gardait bien en tête, pour Séphiel qu'il ne pouvait se résoudre à perdre pour de simples désirs, le lien qui les unissait était bien trop important pour ça. L'alcool avait beau le faire flancher, sa raison le ramenait. Aussi le masser assit lui permettait de ne pas avoir à le déshabiller ni à le faire s'allonger, trop tentant pour ça, et de garder le contrôle.

En connaisseur qu'il était devenu en massant ses conquêtes il dénoua tout les nœuds qu'il rencontra, dos, épaules et nuque, avant de remonter au niveau de la tête. Il était très attentif au réaction de Séphiel et certains des soupirs qui purent s'échapper lui tirèrent quelques frisons, alors que ses doigts appréciaient encore la texture de la peau pale de Séphiel en lui massant la nuque. C'est ainsi que ses mains passèrent dans ses cheveux noir, pour masser le crâne achevant de le détendre au possible si ça l'était.

Mais à l'heure actuelle, et sachant qu'ils n'étaient tout deux pas en mesure d'agir en conséquence pour Nagasaki, et au vue de l'heure avancée affichée sur sa montre, Tomeo céda. Alors qu'il finissait de masser Séphiel, l'une de ses mains quitta ses cheveux pour descendre dans une caresse jusqu'à l'épaule, faisant naitre avec surprise un long frison sous ses doigts. Sous l'action de la fatigue et de l'alcool conjugués, notre se pencha dans son cou sans plus réfléchir bien qu'il y avait mainte fois pensé, humant son parfum sur toute sa longueur, Puis, ses lèvres vinrent se poser en son creux, un baiser chaud comme on embrasserai avec envie la personne que l'on désir...

[Gomen vraiment ! J'espère que je ne poste pas trop tard et que ce que j'ai écris conviendra ^^"]

Alors qu'il s'était laissé tomber sur le canapé le plus proche, ses doigts effleurant machinalement le tissu lourd de son kimono d'apparat, il avait porté ses mains à ses tempes pour essayer de chasser la migraine que l'inquiétude commençait à provoquer. Il se sentait épuisé et inquiet. Il ne faisait aucune différence entre ses fils, les aimant tous à parts égales et avec la même forces, mais pas forcément de la même manière... Nagasaki était son dernier fils, son plus précieux diraient certains, bien que lui-même ne voit pas ça de cette façon. Et pourtant, il éprouvait une plus vive inquiétude pour sa disparition qu'il n'en aurait éprouvé pour celle de Nico. Pour son aîné, il n'aurait certainement ressentit que de la colère... et cela aurait aussi était de l'amour.
Perdu dans ses pensées, il ne vit pas tout de suite l'ombre de Tomeo se pencher sur lui. Puis des doigts se glissèrent sous son menton, le faisant tressaillir, ses mains se portant instinctivement aux stylets glissés dans les replis de sa ceinture. Puis ses yeux croisèrent ceux de son frère et il se détendit un peu, suivant avec circonspection le chemin du regard qui s'abaissait sur sa bouche.

- Qu'est ce que tu fais ?...

La pulpe du pouce du blond caressa doucement la commissure de ses lèvres, lui faisant froncer les sourcils avec agacement.

- Tomeo... je n'ai pas besoin d'une nounou.

Ses yeux noirs tombèrent alors sur l'éclat sanglant maculant les doigts de son frère et il plissa légèrement les lèvres contrarié par cette manifestation de sa propre faiblesse. Machinalement, il passa sa main contre la soie de son kimono pour essuyer discrètement la peau contre laquelle il avait toussé avant de porter de nouveau son regard sur l'homme le surplombant. Ce dernier l'observait, manifestement lucide. Et inquiet.
Alors qu'il entrouvrait les lèvres pour dire quelque chose, Tomeo le prit de vitesse, lui disant de se décaler pour qu'il puisse se glisser derrière lui et ainsi le masser.
La décision ne fut pas dure à prendre.
Même s'il s'accorda tout de même quelques secondes de réflexions avant d'accepter.

Le mafieux s'avança légèrement, laissant son frère s'installer derrière lui, les jambes du garçon glissant de part et d'autre du corps de Séphiel. L'homme eut un léger frisson mais ne dit rien, laissant son compagnon déposer ses mains sur son dos tendu à l'extrême.
Un tressaillement de douleur le fin cambrer l'échine lorsque les mains du blond se posèrent sur un endroit particulièrement noué, mais il ne dit rien, laissant Tomeo faire son office en serrant les dents, se rendant compte seulement maintenant d'à quel point ses muscles étaient crispés. La fatigue et la tension aidant, il se laissa petit à petit aller sous les doigts experts de son frère, frissonnant et soupirant par moments.

- Mon Dieu... tu es devenu doué. (il esquissa un sourire) Tes conquêtes doivent adorer ça.

Il pencha la tête en avant lorsque les mains remontèrent sur sa nuque, sentant les dernières brides de tension s'échapper de son corps. Le kimono de soie glissa doucement sur ses épaules, les découvrant sans qu'il n'y prête vraiment attention, et il poussa de nouveau un petit soupir de bien être, plus détendu qu'il ne l'avait été depuis une bonne éternité. Petit à petit, se laissant aller, il en était venu à s'appuyer contre le torse du jeune homme, sentant la chaleur du corps de ce dernier au travers de son vêtement. C'était bon...
Il ferma les yeux.
Ça faisait si longtemps...
Si longtemps...

Les doigts remontèrent sur son crâne, lui massant le cuir chevelu, et il se laissa brièvement envahir par une douce torpeur. Il se sentait bien...
Une des mains de Tomeo glissa le long de sa nuque, caressant son épaule, mettant quelques secondes à l'inquiéter. Les muscles détendus de son corps se tendirent un peu, sans grande volonté, tandis que sa peau frissonnait, s'hérissant d'une délicieuse chair de poule.
Ça allait déraper.
Il le savait. Ça allait FORCEMENT déraper...
Et il n'était pas sûr de ne pas le vouloir...

Les lèvres de son frère glissèrent au creux de son cou.
Un baiser tendre, brûlant...
Qui lui fit l'effet d'une flamme.
Les cheveux d'or du jeune homme caressaient la peau dénudée de ses épaules, lui arrachant de minuscules frissons et un microscopique sourire. Il n'avait pas sentit ces derniers depuis trop longtemps. Et il aimait la chaleur qu'il sentait dans son dos. Seulement...
Il devrait...
Réellement...
Il devrait arrêter...
Tout arrêter...
Il ferma les yeux.

- Tomeo...

Doucement, il tourna la tête sur le côté, ses yeux sombre caressant la masse dorée enfouit dans son cou, il entrouvrit les lèvres, puis les refermât.
Il ne pouvait pas.
Étrangement, il ne s'en sentait pas l'envie.
Le maître de la Mafia hésita une seconde puis glissa doucement ses doigts sur la joue du jeune homme appuyé contre lui, le forçant à relever la tête, et appuya délicatement ses lèvres contre les siennes.
De ça, il en avait envie...

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