un aîné + un cadet, ça donne quoi ? [topic terminé]

Nico apparut dans le jardin réservé aux mafieux, plus spécifiquement, à un endroit réservé aux Sawada. Il suait légèrement, mais reprit encore assez vite sa respiration. Se laissant tomber sur un banc, il ferma les yeux, profitant du calme que lui offrait ce lieu. Il y revenait après chaque cambriolage, une routine bien rôdée qui lui permettait de faire le point sans être dérangé.
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" Vive le calme..."[/color]

Le voleur sortit un tube de sa poche et le regarda en grimaçant, là dans la nuit, il laissait libre cours à ses émotions. Surtout après un moment aussi tendu qu’un cambriolage. Il n’appréciait pas ce qu’il venait de faire. Son geste condamnait une famille qu’il respectait à la ruine. Nico soupira, les ordres étaient les ordres. Pourtant, il aurait bien voulu envoyer un coup de poing dans la figure de son père.
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" Aïe..."[/color]

En parlant de coup. L’aîné Sawada regarda son bras et le bougea doucement, oubliant la douleur qui le tiraillait un peu. Le cambriolage s’était bien passé, sauf qu’un des domestiques avait eu la mauvaise idée de se lever et d’aller à la cuisine. Bah, le coup de couteau guérirait en une ou deux semaines et le valet n’avait pas vu son visage.

Nico soupira puis se coucha de tout son long contre le banc. Il était épuisé, d’abord Ame - un sourire apparut à cette pensée- puis le vol. Son corps réclamait un repos qu’il n’aurait pas encore, pas tout de suite. Il fallait d’abord qu’il range son larcin et qu’il en informe son père…et puis, ce banc était confortable.

Délassant ses muscles encore raidis par l’effort, le jeune homme entendit un bruit derrière lui, aussitôt, il rouvrit ses yeux et effaça toutes émotions de son visage. Qui venait ici à une heure pareille ? Il était plus très tôt que très tard…et puis, seul un mafieux avait accès à ces lieux, un Sawada, il n’y en avait pas mille à la ronde.

Usant de son intelligence, il vérifia que la lame était toujours accroché un sa cheville, négligemment. Puis il attendit, étant près à se défendre au moindre danger. Néanmoins ,il préféra parler d'abord, juste pour voir s'il ne c'était pas trompé.
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" Que fais-tu à cette heure-ci, ici ?"[/color]

S'il s'agissait de son frère, il le saurait ainsi tout de suite. Il avait parlé d'une voix douce, mais emplie de puissance. Une voix sombre, mais qu'on ne contrôlait pas...Nico ne s'était toujours pas tourner vers l'intru.


[size=9]( HRP : Dsl, c'est un peu court pour une intro ^^ ah et pour le titre, si t'as une meilleure idée ...)[/size][hr]

Nico attendit le retour à sa question. Il n'avait pas vu le sursaut, plutôt entendu. Néanmoins,une lueur amusée était passée dans ses prunelles bleues. Apparemment, son cadet n'avait pas changé, toujours aussi peu prudent. Il avait baissé sa garde une fois de plus.

Entendre la voix de son frère lui fit un certain bien. Nico aimait ses frères et les protégeaient de loin, sans que ces derniers ne le sachent réellement. Il n'offrait pas de gestes tendres, jamais, ne sachant que trop bien qu'il devait paraître insensible et inatteignable. Toujours tourné, il avait remarqué l'étranglement et s'en inquiéta un peu, faisait-il peur à son frère ? Peut-être…mais ça ne le dérangeait pas.

Enfin, il dirigea son regard vers son frère et dévoila son visage, il l'avait fait avec sa grâce personnelle, priant intérieurement pour que le déchirement de son bras reste caché par la nuit. Nico regarda Tatsuya avec son regard froid qui ne se réchauffait qu'occasionnellement. Il ne put s'empêcher de vérifier que son frère allait bien. C'était stupide, mais il le fit quand même. En tout cas, il paraissait en bonne santé.

" Réponds-moi."

Tranquillement, il se leva et s'approcha de son cadet. Plus grand, il devait baisser un peu les yeux, pourtant son attitude n'avait rien de méprisante, ni d'arrogante. Il était lui, tout simplement. Ses yeux scrutèrent attentivement Tatsuya, il avait l'air fatigué, tient, mais il n'avait pas vraiment changé, enfin si, un peu quand même…en un an, c'était normal.

Nico caressa sa boucle d'oreille avec sa main gantée, il réfléchissait, prenant son temps, sachant qu'il l'avait. Il ne voulait pas traiter son frère comme l'enfant qu'il avait été et pour l'instant, se contentait d'être intouchable. La situation lui parut brusquement comique. Lui, avait du mal à engager une conversation avec son frère…

" Tu es arrivé ce matin et c'est seulement maintenant que tu me salues."

Ce n'était pas un reproche, ni une interrogation, juste un constat. Un constat qui pesa un instant sur la conscience de Nico, sachant qu'il était peut-être un peu trop froid avec ses frères. Mais il balaya ce remord rapidement, il en allait de sa sécurité.

Doucement, il planta ses yeux dans leurs jumeaux, sauf que ces derniers étaient quand même moins froids. Tastuya avait fait des progrès dans l'art de dissimuler sa sensibilité…pas assez pour Nico qui lui offrit néanmoins un petit sourire amusé en récompense. Il avait bien le droit, à son frère.

Se retournant, il alla se rasseoir et d'un geste négligent, mais autoritaire du poignet indiqua la place à ses côtés. De toutes manières, personne n'était assez fou pour lui désobéir, si ?

Pour une fois depuis son enfermement, Nico avait de la peine à tenir son masque d’émotions froides. Tatsuya était…pas drôle, mais agréablement sensible et mignon. L’aîné Sawada s’amusait de pouvoir décrypter aussi facilement son frère. Il vit le combat pour ne pas baisser les yeux et cela lui plut, énormément. Même s’il avait fini par le faire un instant.

Enfin, Nico secoua légèrement sa tête pour chasser ce genre d’idée, Tatsuya devait apprendre à se contenir, sinon il ne survivrait pas ici. L’héritier Sawada savait qu’il impressionnait, qu’il était autoritaire, dur, mais c’était son rôle que d’être comme ça. Tatsuya n’en avait pas vraiment besoin et Nico le trouvait rafraîchissant. Aussi ne fit-il aucun commentaire sur le comportement de son cadet. Mais le voir sourire lui fit chaud au cœur.

« Je ne t’accusais pas, ne t’excuse pas. »

Néanmoins la réponse à sa première question l’amusa énormément. Son cadet avait aussi peur de lui ? Ou de leur père ? Il ne fit aucun signe comme quoi il avait entendu la réponse, se contentant de s’asseoir. Son bras le lançait terriblement et être assit lui évitait la possibilité d’une chute.

Par contre le tutoiement le hérissa un instant, il avait trop l’habitude d’être vouvoyé, à l’exception de son père. Nico se força à se contrôler et à ne pas lancer une remarque cinglante à son frère. On était en intimité, pas au travail, disons en famille, le tutoiement, ça jouait. Juste maintenant.

"Ravi de voir que je t'ai manqué. "

Doucement, essayant d’être un peu moins froid, il planta ses yeux bleus dans ceux de son frère. Enfin non, d’abord, il s’amusa à redécouvrir le visage assez fin de son cadet. Il ne montrait pas s’il était satisfait de ce qu’il voyait, le sourire avait été un cadeau. Il n’en referait plus, tout du moins pour l’instant.

« Notre père n’est pas là. »

Autant le rassurer un petit peu. Les yeux froids suivirent le sourire puis remontèrent combattre leurs jumeaux. L’aîné n’arrivait pas à être un grand frère chaleureux, il ne pouvait pas. Il n’avait pas non plus répondu à la question, même si l’intonation de mélancolie l’avait égayé. Mais il ne voulait pas répondre, ça ne regardait pas son petit frère.

« Tu as continué la lutte ? » demanda-t-il d’une voix froide.

Ben quoi, il suivait attentivement les activités de Tatsuya, comme ceux de ses autres frères. D’ailleurs, il avait un sujet à éclaircir et espérait s’être trompé. Enfin, ça viendrait plus tard. Pour l’instant, il essayait surtout d’aider son cadet à retrouver un peu d’assurance…

« Juste qu’il arrête de se trouver nul, ce serait déjà ça de gagner. »

Pourquoi Nico n’avait-il pas répondu ? En fait, ce n’était pas si simple. Pas qu’il ait totalement un manque de confiance, mais il était sur ses gardes, tout le temps, avec tout le monde. Il ne pouvait plus se permettre de dévoiler ce qu’il pensait ou ce qu’il voulait. Ca lui avait couté trop cher la dernière fois.

L’aîné Sawada fut un peu énervé de la réponse, il abandonnait la lutte parce qu’il n’avait plus le temps. Un court instant, il eut l’envie de remettre son frère dans le droit chemin à coups de taloche, sa main se haussa d’ailleurs, mais il se contint et la rebaissa. Surtout parce que son bras ne le lui permettait pas.

Nico s’énervait ainsi parce qu’en tant que cadet Tatsuya avait le choix. Il n’était pas obligé de devenir un caïd s’il ne le voulait pas. Et pour cette liberté de choix, Nico l’enviait. Oh bien sûr, leur père n’apprécierait pas, mais il ne dirait rien. Tout simplement parce que Nico ne le permettrait pas. Quoique…il ne pouvait pas réellement tenir tête à son père. Il secoua sa tête, sortant de ses pensées sombres :

- C’est dommage. Tu étais bon.

C’était un simple constat, et il l’avait prononcé comme tel. Pas comme un compliment. Jamais. La remarque de son petit frère fit se retourner Nico qui arrêta de le dévisager. Il regardait autour de lui et soupira doucement. Non, ça n’avait pas changé, sauf pour quelques points.

La question le prit au dépourvu et il fit semblant de ne pas avoir entendu. Allait-il bien ? Non, sûrement pas. Son bras lui faisait horriblement mal, même s’il le cachait. Il aurait cru que la nuit aurait dissimulé sa pâleur, mais apparemment non. L’aîné répondit en biaisant :

- Je sors d’un cambriolage, je suis un peu fatigué.

Ce n’était pas vraiment crédible vu sa condition physique, mais il espérait que Tatsuya serait assez naïf pour avaler ça. Surtout que le sang imbibait sérieusement sa chemise à présent. Il n’avait pas répondu au sourire, se contentant de le graver en lui. Il adorait voir ses frères heureux.

« Ils sont si beaux comme ça… »

Nico avait dit avoir eu un cambriolage, en soit, il se confiait un peu, mais c’était surtout pour détourner l’attention de son frère qu’il avait admis une possible faiblesse. Soupirant, il se tourna et regarda à nouveau Tatsuya. Il n’avait pas l’air d’un drogué…au fond de lui Nico continuait d’espérer.

- Et puis, ma condition ne te regarde pas.

Voilà, le remettre à sa place. Tant pis si son cadet se sentirait blessé. Nico ne pouvait lui permettre de poser de telles questions. D’interroger tout court en fait

Nico haussa un sorucil en entendant la réplique et en voyant son frère s'éloigner. Bon, il avait peut-être pousser un peu trop loin. Il ne fit pas vraiment de geste pour retenir son frère, tout du moins au début. Sa tête tournait et il n'arrivait plus vraiment à réagir aux quarts de seconde. Par contre l'insulte le mit sérieusement en colère, personne ne lui parlait comme ça, personne.

Il se leva rapidement, se tenant au banc pour ne pas tomber et se rassit deux secondes plus tard, il ne pouvait pas. Au risque de s'étaler devant son cadet.

- Reviens.


Il ne s'était pas excusé, il ne voulait pas. Tatsuya ne pourrait pas vraiment comprendre. Cependant, la remarque de son frère était juste et Nico ôta son écharpe blanche pour bander son bras, dévoilant ainsi la marque punitive.

- Content ?

Laîné serrait le dents, surtout pour ne pas affecter son frère, il était si gentil...trop gentil. Nico se laissa partir en arrière en consentit enfin à répondre :

- A part des cambriolages et diriger la mafia en intérimaire, rien de très intéressant. Mais j'ai avancer dans mon doctorat.

Voilà, en espérant que cela satisfairait son frère. L'héritier n'avait pas envie de le voir partir comme ça, déçu et triste. Il se leva et dû se tenir au banc pour ne pas tomber. Son visage ne laissait toujours pas apparaître sa douleur, pourtant Nico se permit un geste qu'il n'avait plus eu depuis longtemps. Sa manière de s'excuser. Il caressa doucement la joue de son petit frère et lui offrit un vrai sourire chaleureux.

Pour redevenir froid tout de suite après. il se rappelait les rumeurs qui couraient et se tourna vers Tatsuya :

" Tu te drogues ?"

Il était direct et franc, voulant tout savoir directement. Et surtout savoir si son frère aurait le culot de lui mentir.

Nico eut de la peine à ne pas soupirer de soulagement en voyant son frère revenir et le soigner. Son écharpe serait bonne pour la poubelle, mais au moins, il ne perdait plus de sang. Il ne releva pas l’abandon des études, au moins, Tatsuya avait fait le choix qu’il voulait, c’était l’importance.

« J’aimerais juste qu’il se libère un peu. »

Voir son cadet sourire ramena un peu calme en Nico. Il préférait le voir ainsi. Ses frères et son affection pour eux étaient sa plus grande faiblesse, mais il ne voulait pas, à force de la dissimuler, les éloigner.

Par contre quand Tatsuya ne répondit pas, l’aîné se chargea de colère. Son regard se fit glacial, emplit d’une rage froide. Si son affirmation avait été fausse, son petit frère aurait nié violemment. Nico ferma un court instant les yeux pour se contenir, mais lorsqu’il les rouvrit, ses yeux déchargeaient toujours autant de colère.

Cette rage était plus envoyée sur lui que sur son cadet. Il aurait dû le voir et l’en empêcher. Trop occupé à s’énerver contre lui-même et sa négligence, il ne remarqua pas qu’il s’était levé et qu’il était terrifiant ainsi, en un concentré de haine et de froideur.

- Pardon.

L’héritier de la mafia secoua un instant sa tête et se dirigea lentement vers l’entrée des appartements, faisant signe à son frère de le suivre. Il ne s’était pas excusé de son attitude, mais de ne pas avoir été là. Un instant il s’arrêta et plongea ses yeux dans ceux de Tatsuya. Pour une fois, ils exprimaient réellement ses sentiments, sa tristesse, sa déception et surtout sa rage.

- Viens, on va chez moi.

Il reprit son chemin, totalement fermé en lui-même. Arrivé dans les bâtiments, il s’appuya un instant à la porte pour essayer de contenir le flot d’émotions qui le prenait. La lumière l’éclairait parfaitement à présent, et montrait à quel point il était pâle.

- Depuis quand ?

Autant demander des informations, ça ne tuerait pas. Nico se remit doucement à marcher Le visage à nouveau tranquille et lisse de tous sentiments. Il reprenait son statut et ce qu’il exigeait de lui, être intouchable. Pourtant, il savait que son frère réussirait souvent à le mettre dans ce genre d’état. Malheureusement.

Il jeta un coup d’œil à son cadet et lui fit comprendre que ce qui venait de se passer n’avait plus lieu d’être. Il devait l’oublier. Ce faisant, il redevint totalement le Nico de d’habitude. Froid, inatteignable.