un aîné+un cadet, ça donne quoi ? (suite)( fini)

Suivit de Tatsuya, Nico entra dans l’ascenseur pour arriver à son appartement au troisième étage. Il regardait droit devant lui, sans émettre un quelconque signe à son frère. Frère qui d’ailleurs n’avait pas répondu…bah était-ce vraiment important ? L’aîné réfléchissait, pourquoi allait-il montrer son appartement à son frère ? Ce serait la première personne à y entrer…Il soupira.

Enfin, l’ascenseur ouvrit les portes et Nico put aller ouvrir celle de son appartement. Sortant une clef, il la mit à l’envers et l’inséra dans la serrure. C’était une petite mesure de sécurité, le plus gros était à l’intérieur.

L’entrée débouchait directement sur le salon, un long salon dont la décoration dévoilait à peu près tout de la vraie personnalité de Nico. Les murs étaient peints en différents jets de couleur. Noir, rouge, violet. Bien qu’en harmonie totale, les couleurs donnaient un effet violent à la pièce, comme si une main rageuse était passée par là.

« Ou comment réduire à néant toutes ces années de froideur. »

Nico fit signe à Tatsuya de s’asseoir sur un des divans et de l’y attendre. Pas une parole ne franchit ses lèvres, il était bien trop occuper à ne pas éclater. Se dirigeant vers sa chambre, il regarda toutes les sécurités qu’il y avait installées puis les désactiva une à une pour enfin disparaître.

Ayant déposé son larcin et prit quelques linges ainsi que du désinfectant, l’héritier Sawada ressortit et les déposa sur la petite table du salon puis s’assit aux côtés de son frère. Il hésitait toujours et plongea ses yeux dans ceux de Tatsuya. Puis brusquement, il enleva sa chemise, grimaçant en bougeant son bras blessé.

- Je ne veux pas de commentaire.

Son tatouage brillait à la lumière du salon, totalement en contraste par rapport à la peau blanche. A moins d’avoir tout oublié de son éducation, son cadet ne pouvait pas ne pas reconnaître le signe humiliant qui attestait que Nico avait commis une faute grave.

Il se tourna totalement vers son cadet et fit signe qu’il s’abandonnait à ses mains. Son bras lui faisait suffisamment mal pour qu’il soit guéri immédiatement. Ses yeux n’exprimaient plus rien, même si en y réfléchissant, Nico avait été un instant content que Tatsuya ne lui ai pas menti.

- Vas-y, s'il te plaît.

Le proverbe trop poli pour être honnête s'appliquait parfaitement à Nico. Il se servait d'une politesse froide pour ne pas montrer son état intérieur. Regardant autour de lui, il vérifia que tout était bien rangé. Il ne tolérait aucun désordre chez lui, sauf sur son bureau...

Le compliment passa au-dessus de Nico, à vrai dire, Tatsuya aurait pu dire le contraire qu’il n’aurait pas reçu plus de réactions. Lorsqu’’il enleva sa chemise, il appréhendait à sa manière la réaction de son frère, et même si ce dernier ne dit rien, Nico vit passer en lui de l’incertitude.

L’héritier soupira doucement, sachant très bien ce à quoi devait penser son cadet. Mais après tout Nico l’avait mérité, non ? Même s’il trouvait avoir suffisamment été puni. Tout le monde avait le droit de faire des erreurs, même lui. Il ne pouvait pas être sans cesse parfait.

L’avertissement lui fit légèrement hausser un sourcil. Comparé à la douleur, un picotement n’était pas grand-chose. Et puis, il fallait bien désinfecter. L’aîné n’avait pas envie de parler, il sentait sa tête s’alourdir et son masque devenait de plus en plus difficile à tenir. Voyant Tatsuya sortir un aiguille et du fil, il se releva légèrement.

- Attends.

Il trouva la suite ridicule, Nico n’avait confiance en personne, sauf qu’il préférait que ce soit son frère plutôt qu’un abruti de médecin. Néanmoins l’aîné se leva et alla dans la cuisine se faire une boisson énergisante, il n’allait pas tenir sinon. Il fit également un chocolat chaud à son frère et le lui tendit.

- Tu es préférable à un médecin.

De loin. Nico n’avait pas envie d’exhiber son tatouage une nouvelle fois, et puis :

- Et là, j n’ai pas la patience pour subir ses remontrances.

Le plus vieux des frères but entièrement la boisson puis se laissa aller sur le canapé. Son frère avait carte blanche. De toute manière, Nico avait toujours un couteau sur lui. La douleur revint avec l’aiguille et l’aîné grimaça. Il aurait pu se saouler pour éviter ça, mais il ne voulait pas. Il détestait ça.

Nico attrapa une télécommande et ferma son appartement, comme il mit en marche sa radio, il avait envie de musique, il avait envie de se détendre. Mais au fond de lui, l’histoire de son cadet l’énervait toujours. Il ne pouvait pas se calmer ainsi. En un geste machinal, sa main alla caresser le tatouage.

La musique, douce et calme n’arrivait pas à le tranquilliser. D’une voix qu’il espérait pas trop froide il demanda :

- Quand et pourquoi ?

C’était plus fort que lui, il devait savoir quand il avait failli à sa surveillance. Nico était en colère et ne pouvait laisser passer tranquillement, surtout quand il s’agissait d’un de ses frères. Lentement, il planta ses pupilles orage sur Tatsuya, il n’accepterait pas une autre excuse, déjà son poing se crispait.

« Ne me réponds pas et tu risque d’y passer. »

Nico bougea doucement son bras et admira le travail de son frère, c’était bien fait…La question sur le médecin faillit le faire rire. Faillit. Il haussa doucement les épaules.

- Je vais trop souvent chez lui à ce qu’il paraît.

C’est vrai que ces temps-ci, il n’avait pas vraiment été prudent, plutôt casse-cou. Mais il ne supportait pas de rester dans un bureau tranquillement. Nico se leva et marcha un peu pour enlever la sensation d’engourdissement qui le prenait. Ce faisant, il détacha le couteau de sa cheville et ôta également son matériel de cambrioleur.

Il écouta son frère sans parler. La confidence lui fit mal, mais au moins, Tatsuya n’avait pas menti. Mais cinq ans…Nico se retourna et planta ses yeux sur son frère. Il était vraiment en colère, mais pas que contre son cadet, à treize ans, on était facilement influençable. Non, contre lui, contre ceux qui ne l’avaient pas empêché d’y plonger.

- Sans raisons ? Vraiment ?

L’aîné soupira et alla se rasseoir aux côté de son frangin. Il lui prit délicatement le menton et le força à affronter l’orage qui régnait dans les pupilles bleues. Nico ne savait pas encore comment il allait réagir. Son cadet n’était plus un enfant, il ne pouvait plus le forcer à arrêter tout simplement.

Soudain le portable de Nico vrombit et il regarda le numéro, grimaçant en voyant qu’il s’agissait de leur père. Franchement, à cette heure-ci ? Il exagérait !

- Excuses-moi…

Puis l’héritier alla répondre dans sa chambre, prenant soin de refermer la porte. La discussion fut houleuse, surtout pour le fils. Son père n’était décidemment jamais content. Raccrochant en dernier, Nico revint dans le salon, véritablement sur les nerfs. Sincèrement, encore une catastrophe et il allait sérieusement se départir de son calme.

« Il a du culot celui-là. »

Mais même si le coup de téléphone avait encore exacerbé la rage de Nico, ce dernier n’oubliait pas Tatsuya et le regarda sans douceur. Il se posta juste derrière son frère et murmura dangereusement.

- On peut savoir ce qui te prend ? Tu arrêtes la lutte, tu te drogues, réfléchis-tu parfois ?

En manière de colère froide, Nico avait passé le diplôme et était doué à ce jeu. Il savait parfaitement faire peur, et là, sa colère était assez grande pour qu’il soit terrifiant.
[b]

Nico, les yeux toujours emplis d'une colère mal contenue, faisait peser son regard au niveau de la nuque de Tatsuya. Il savait parfaitement qu'il faisait peur, mais n'en avait cure. Voyant, ou plutôt entendant que son cadet ne parlait pas, il ordonna :

- Réponds

Ce faisant il ne se déplaça pas, ne sachant que trop bien que son immobilité et sa contenance stressaient bien plus qu'un mouvement ou de la violence. Il attendit donc un moment avant de se diriger vers le fond de la pièce, pour poser son portable, sans faire de bruit.

Nico regarda un instant dehors, par une des fenêtres.il voulait que Tatsuya se sente sur la sellette, ou mal. il faisait tout pour instaurer en son frère le malaise, ne montrant rien qui aurait pû donner une indication à Tatsuya sur le véritable impact de ses aveux.

- Tu voudrais être fort, mais tu te crées tes propres faiblesses.

Enfin il se retourna, permettant à son petit frère de le dévisager s'il le voulait. L'héritier Sawada n'exprimait ni dégoût, ni déception. Il était trop tard pour de tels sentiments. Nico choississait ses mots avec soin, pour qu'ils blessent ou en tout cas, pour qu'ils perturbent son cadet.

- Aimes-tu à ce point être dépendant.

Et ne pas être libre ? Ce n'était pas une parole, ni un conseil d'ami. L'aîné avait la voix tranchante, aux intonations glaciales. il était énervé, et le téléphonede son père n'avait pas arrangé les choses. D'ailleurs, il fallait qu'il accomplissent ses volontés à celui-là...

" Pourquoi veut-il tant être ce qu'il n'aime pas ?"

En quelques sortes, Tatsua intriguait Nico. Ce dernier le laissa un instant dans la pièce pour aller dans sa chambre. De toute manière, l'appartement était fermé, son frère n'échapperait pas à la discution. Fouillant dans un placard, il gémit un peu de douleur lorsqu'il utilisa son bras blessé pour porter une pile de dossier. Néanmoins, il ne changea pas de position et revint dans le salon pour les déposer sur un meuble. Ensuite, il s'assit juste devant Tatsuya, sur la table basse et le força à nouveau à affronter son regard.

Nico regardait son frère, toujours en colère. En fait, Tatsuya n’était pas pour grand-chose dans cette colère. Enfin si, un peu. Mais c’était surtout mille et un reproches que se faisaient Nico. Lorsque son cadet se leva, l’aîné ne bougea pas d’un poil, rien.

Il écouta sans ciller la tirade, notant la voix tremblante sans même songer à s’en amuser. Les paroles lui faisaient mal et lui rappelèrent à quel point il devait se détacher de ses frères. La réprimande de son père était encore fraîche, et elle s’accola merveilleusement bien avec les reproches de Tatsuya.

L’héritier Sawada se leva à la fin du monologue, profitant de sa taille. Il était plus grand, plus imposant, et pourtant, si son petit frère avait pris la peine de fouiller dans ses yeux, il aurait vu à quel point Nico était perdu et triste.

- Très bien.

Il allait totalement arrêter de se soucier de son cadet. Après tout, c’était ce que tout le monde voulait, qu’il reste le fils insensible ou le frère héroïque. Il n’avait pas le choix. La colère avait été totalement remplacée par une tristesse sourde et Nico était trop fatigué pour lutter contre. Il était conscient d’avoir tout fait pour que ses frères ne le voient pas ou ses actions. Alors pourquoi une telle réussite lui faisait aussi mal ? Surtout avec son cadet ?

Sans rien dire de plus, il reprit la pile de dossier et alla s’asseoir au bureau qui s’étalait le long d’un mur. Doucement, pour reprendre ses esprits, il les feuilleta, les mettant de côté, les annotant. Ce manège dura un instant, le temps qu’il remette ses idées en place, le temps pour que son cœur éclate et que ses nerfs craquent.

- Merde !

Il se leva violemment et alla dans sa chambre pour prendre un classeur nommé Tatsuya. Fermé par un cadenas, il en composa le code et le balança à son frère, réellement exaspéré. Il savait qu’il allait le regretter plus tard, mais là, juste à ce moment présent, il ne pouvait plus. Nico n’arrivait plus à être la froideur personnifiée.

- Je n’ai jamais été là ? Je n’ai rien à faire de toi ? Ce ne sont pas mes affaires ? Très bien ! Alors débarrasse-moi de ça, je ne veux plus les voir, puisque je suis aussi insensible ! Puisque je n’ai pas le droit d’être un grand frère.

Il s’en foutait d’avoir crié, personne d’autres n’était là. Ou d’avoir perdu le contrôle. Le classeur renfermait des centaines de photos de Tatsuya, ses bulletins scolaires, ses attirances, des listes de cadeaux possibles, enfin tout ce que Nico avait rassemblé sur son frère et avait conservé.

La rage au cœur, l’aîné s’assit à son bureau et recommença à étudier les dossiers. Il s’énervait contre eux, contre les rapports ou les demandes. Contre les commentaires de son père. Doucement, sachant qu’il devait arrêter au risque d’aller coller une beigne à son frangin, il mit sa tête entre ses mains et essaya de se calmer.

Les milles et une questions et reproches qui tournaient en lui l’empêchait d’être l’homme calculateur qu’il avait toujours été. Il en avait marre de porter un masque, d’être ce que son père voulait qu’il soit. Alors un court instant, il fut réellement lui, un adolescent à peine devenu adulte sur les épaules duquel, pesaient parfois trop de responsabilité. Et il laissa parler son cœur :

- Si tu veux être un mafieux, soit en un, ça m’est égal à présent. Si tu veux te réveiller en sachant qu’aujourd’hui tu ruineras la vie de plusieurs personnes fait-le. Je te donne même ma place si tu veux…

Nico soupira lourdement et frotta délicatement ses yeux. Il n’avait pas vraiment voulu dire ça, mais ne le regrettait pas vraiment.

Nico sentit deux bras l’enserrer et il baissa ses yeux. L’excuse ne réussit pas vraiment à l’atteindre, surtout qu’il n’en voulait pas. Mais les gestes le rassurèrent et le calmèrent doucement. Lentement, il baissa sa main et effaça les larmes qui coulaient.

- C’est à moi de m’excuser. Je n’aurais pas dû crier, ni te balancer tout ça à la figure.

La demande le fit sourire doucement, mais il ne pouvait pas. Il n’avait pas le choix. Délicatement, il fit se redresser Tatsuya et le regarda avant de l’enlacer maladroitement. Il n’avait vraiment pas l’habitude des gestes doux. Il essayait de donner de la tendresse, sachant que ça n’arriverait pas souvent.

- Désolé.

Se levant, il porta son frère facilement, même si à force de trop tirer sur la blessure, le bandage rougissait un peu. L’aîné s’assit sur le canapé et sourit légèrement à son cadet, deux minutes, il pouvait bien, non ?

- Mais je ne peux pas.

Nico caressa les cheveux de Tatsuya puis se releva. Si son frère faisait une demande ou lui tenait un geste de supplication, il allait craquer et rester à le cajoler. Même si son visage perdait à nouveau de sa chaleur, même s’il faisait des efforts pour faire comprendre à son petit frère que ce qui venait de se passer ne reviendrait plus, ou pas souvent.

Nico sourit doucement en voyant Tatsuya collé contre lui. Il était vraiment mignon et l’aîné se demandait sérieusement comment il faisait pour vivre dans leur famille. En s’éloignant, il vit la tristesse du regard de son cadet et soupira doucement. Effectivement, il n’y avait personne.

Personne à part l’âme de Nico et son esprit qui recommençait à prendre le dessus en lui. Il savait que s’il craquait là, ce serait difficile pour lui de redevenir froid en présence de son petit frère. De faire à nouveau comme s’il n’existait pas. Nico avait un peu peur, de perdre des années à essayer de se cacher.

Soupirant à nouveau, il alla fermer les rideaux des fenêtres et se rassit aux côtés de Tatsuya, le reprenant dans ses bras. Un étranger…Son cadet était adorable, mais il ne réfléchissait pas assez. C’était pour ça que Nico avait toujours refusé de se dévoiler, par prudence. Pour lui, et ses frères.

- Tu ne dois pas.

Nico était resté doux, voulant apporter une certaine tendresse à son cadet. Pourtant, il resterait intransigeant sur ce genre de points et puis :

- En me voyant comme ça, tu me connais mieux que la plupart des personnes.

Même si ce câlin était un peu calculé, l’héritier avait été franc au début, s’était laissé aller. Maintenant, il ne le faisait que parce que son cadet en avait besoin, c’était tout. Ces trois dernières années l’avaient totalement transformé. Il ne pouvait plus oublier totalement son statut.

« Et puis, demain je devrais à nouveau être le Sawada… »

Nico regarda son portable en soupirant lentement, il avait sommeil, son corps était à bout. Et pourtant, il ne pouvait pas encore aller dormir. Mais son cadet devrait.

- Tu n’es pas fatigué ? Notre père vient de téléphoner et j’ai encore du boulot, mais tu peux aller dormir.

L’aîné avait énormément de mal à rester ainsi. Même s’il n’aspirait qu’à cela, il ne pouvait plus. Douceur et Nico n’était pas des mots qui allaient ensemble aujourd’hui. Il offrit un nouveau sourire à Tatsuya . Au moins, ce dernier arrêterait peut-être de dire qu’il ne comptait pour personne…

Nico s'amusait du sourire de Tatsuya et le lui rendait volontier. Que son frère soit heureux, c'est tout ce qui comptait. L'objection le fit soupirer et il regarda son bras en grimaçant un peu. C'est vrai que ça faisait mal et q'il était crevé. Mais il ne s'appartenait pas. Il appartenait à son père et à la mafia. Alors doucement, il s'écarta de son cadet, puis alla chercher les dossiers pour revenir s'asseoir à ses côtés. Le laissant s'installer sur lui s'il le souhaitait, il répondit :

- Tu connais notre père, non ?

La question lui avait tirer un autre sourire, mais Tatsuya en demandait peut-être un peu trop. Nico n'arrivait pas à offrir autant de tendresse d'un seul coup, déjà là...C'était...étrange. Il caressa les cheveux de son cadet et lui proposa :

-Tu peux dormir dans ma chambre ou ici si tu veux.

Déjà, à la suite de cette offre, Nico imaginait le lendemain et comment expliquer la prsence de Tatsuya dans son appartement. Mais bon, pour l'instant, leur père était en voyage, il aurait bien le temps de trouver quelque chose. Il avait mal à la tête, mais nota la voix qui baisst et sourit à nouveau :

-Dors un peu.

Son regard parcourait déjà les dossiers, il travaillait vite, surtout qu'il avait vraiment envie de se reposer. Passant sa main sur sa tête, Nico ferma un instant les yeux, pour une journée, c'était beaucoup. Il regarda à nouveau Tatsuya et écarta quelques mèches de cheveux avant de se plonger totalement dans les rapports, retrouvant son masque de froideur. D'ailleur, ce qu'il voyait ne lui faisait pas vraiment plaisir, décidemment, certains pouvaient faire de belles bêtises parfois...

Nico sourit également, heureux de voir que Tatsuya n’insistait pas. Il regarda rapidement sa montre et soupira, ce n’était pas une heure ça…pas décente en tout cas. Sentant son frère grimper un peu sur ses jambes, il ne bougea que pour se mettre à l’aise, faisant attention à ne pas faire tomber son frère.

Son cadet devait être déjà à moitié endormi et ses deux dernières phrases firent éclater un joli petit soleil en Nico. Lui aussi se sentait bien. Bon, il avait un peu froid, mais son petit frère le réchauffait.

- Dors…

Nico s’énervait contre ses dossiers, il voyait des tonnes de bourdes et n’osait imaginer celles qui n’avaient pas été répertoriée. Une liasse de feuille attira son attention et il regarda Tatsuya…parfais pour lui. L’héritier Sawada poussa doucement le dossier à l’écart, le réservant pour son cadet.

L’image de Tastuya ainsi pelotonné lui resta en tête, il était vraiment mignon. Ou bien était-ce Nico qui trouvait tous ses frères beaux ? Il haussa les épaules et finit en annotant quelques dossiers. Doucement, essayant de ne pas réveiller l’endormi, il se releva et alla ranger son travail. Puis il revint dans le salon et prit délicatement son cadet dans ses bras avant de l’emmener dans sa chambre.

« Je le préfère comme ça moi…endormi et souriant. »

L’aîné déposa son petit frère sur le lit et lui ôta doucement son veston et son pantalon. Dormir en habits, ce n’était pas très confortable. Puis il le borda, repartant se préparer lui-même. Il commençait à voir les objets tourner, ce n’était pas vraiment un bon signe. En caleçon, il se mit aux côtés de Tatsuya, sans réussir à s’endormir.

Après quelques temps à écouter la respiration paisible de son frère, Nico finit par réussir à s’endormir. Enfin, au début c’était réellement un sommeil superficiel, une oreille toujours aux aguets. Il n’avait pas l’habitude de se laisser ainsi aller aux côtés d’une autre personne. De s’abandonner sans précautions.

Petit à petit, la fatigue gagna pourtant et il sombra totalement dans ses rêves. Rêves un peu bizarre d’ailleurs, où il se faisait couper le bras…bah, ce n’était qu’une illusion. A peine quelques heures plus tard, qui semblèrent des minutes au corps fatigué de l’aîné, Tatsuya commença à bouger, le réveillant un peu.

Nico ouvrit les yeux rapidement, parfaitement alerte. Bon d’accord, ses muscles étaient encore totalement engourdis, surtout son bras d’ailleurs, mais son esprit tournait à merveille. Il leva un sourcil, un peu étonné de voir son frère ainsi, au réveil. Craquant. Baillant l’aîné regarda son petit frère et répondit à la salutation matinale.

- B’jour.
Passant une main sur ses yeux, Nico aurait encore voulut pouvoir dormir, vraiment pas du matin. Il jeta cependant un regard sur le réveil, mais se laissa retomber sur le lit. Bah, il n’était pas si tard. A la remarque de son cadet, il regarda son bandage :

- Ah ? Bah, c’est pas grave.
Repoussant les couvertures, il enleva la bande pour aller la jeter puis se dirigea vers la douche. C’était le seul véritable moyen de réveiller l’endormi qu’il était au matin. Avant de disparaître dans la salle de bain, il regarda encore un instant son frère et eut un petit sourire.

- J’ai un truc pour toi.

Puis il referma la porte et se laissa tomber dans la douche, assit par terre avant de faire couler l’eau.

( Pas de problème, ça correspond parfaitement à mes idées ^^, j'ai résisté à l'envie de lui faire dire Bjour, dodo^^)

Sous la douche, Nico n’entendit pas la question, les oreilles pleines d’eau. Il se réveillait totalement sous le jet et aimait y rester un bon moment, sauf que là, il n’était pas tout seul. Il se dépêcha donc et se sécha rapidement avant de revenir prendre quelques affaires propres. Habillé, ou tout du moins, à moitié, il rejoignit Tatsuya et lui tendit une bande neuve.

- Tu peux ?

Alors seulement, en attendant la réponse, il vit la table dressée et écarquilla un peu les yeux. Wouaw, depuis quand n’avait-il pas eu un déjeuner comme ça ? Se rappelant de sa promesse, il repassa au salon et attrapa le seul dossier qu’il n’avait pas rangé hier soir pour le déposer quelques part dans la cuisine.

- Merci.

Nico ébouriffa la chevelure noire de son cadet et s’assit à table…il ne savait vraiment pas par quoi commencer. Ah si ! Il attrapa une pomme et croqua dedans, un sourire aux lèvres. Puis il jongla avec tout ce qui se trouvait sur la table, il avait horriblement faim ! D’abord un thé avec du miel, ensuite un bol de café…

Brusquement, il se releva et alla rapidement chercher son téléphone, regardant s’il n’avait rien reçu, allumant son ordinateur au passage. Enfin il contempla Tatsuya, une lueur amusée dans le regard…même si l’histoire de la drogue lui restait encore au travers de la gorge. Soupirant à cette pensée, il lui tandis le dossier.

- Tient, j’ai que des incompétents là-dessus, ça m’arrangerais si tu venais faire de l’ordre là-dedans.

Tatsuya, même s’il n’était que le cadet avait reçu l’éducation mafieuse la plus parfaite qu’il soit. Et puis, Nico avait besoin d’un expert en lutte…et aussi de faire en sorte que son petit frère s’y passionne à nouveau.

Ceci dit, il continua de manger allégrement, son estomac se rappelant traitreusement à lui. En même temps, avec une si belle table…

« Je devrais l’inviter plus souvent, tient. »

Nico ne quittait pas Tatsuya des yeux, voulant noter ses réactions. On parlait travail, là, il n’était plus le grand frère, juste le supérieur. D’ailleurs, son visage n’exprimait plus rien depuis un petit moment déjà.


( J'ai l'impression que mes posts deviennent courts...)

Nico haussa un sourcil, bien sûr qu’il mangeait…il oubliait juste parfois. Etant repu, il se contenta de siroter du café, s’amusant à mettre du chocolat dedans. Il n’aimait pas les choses trop amères.

- Pourquoi me donnerais-tu faim ?

Et puis, avec une blessure, on avait tout de suite beaucoup plus faim. Quand on était fatigué aussi…Le nez dans la tasse de café, il regarda Tatsuya feuilleter le dossier, appréciant son sérieux. Bien, déjà un point pour son cadet. Il attendit en se remémorant le contenu de cette affaire. Voyant son frère se redresser et le regarder à nouveau, il répondit clairement.

- Que tu m’arranges tout ça, ces imbéciles font tout foirés. Ils se comportent n’importe comment alors qu’ils ont un homme dangereux en face d’eux.

Se levant, Nico regarda son bras. Bon, bein pour l’instant, tout allait bien. Il fit signe à son frère de le suivre et alla chercher un disque dur externe avant de s’installer devant son ordinateur. Coupant toutes les sorties, il connecta le disque dur à l’ordinateur et patienta un instant que tout s’installe.

- J’ai besoin d’un Sawada là-bas. Histoire qu’ils voient qu’on les prend au sérieux. Et tous nos frères ont déjà quelques chose, en plus, personne ne connaît la lutte comme toi et il est hors de question que j’y aille.

Enfin il put taper les divers mots de passe et ouvrir les dossiers de la Mafia, arrivant à celui qui les intéressait. Un clic et deux photos apparurent.

- Tu les connais sûrement, ce sont des champions de lutte assez réputés, sauf qu’il faudrait les convaincre de collaborer avec nous. Pour l’instant, ils travaillent seuls et nous dérangent…

En résumé, les faire travailler pour nous en leur laissant l’impression qu’ils ont une certaine liberté.

- Au pire on les liquidera, mais ça serait vraiment dérangeant. Trop de médias.

L’héritier Sawada avait déclaré ça d’une voix froide, détachée, comme si ses paroles ne laissaient pas supposer mort d’homme. Mais après tout, pour lui, le meurtre était habituel depuis son adolescence. Ca perdait toute sa valeur. Il ajouta sèchement :

- Inutile de te dire qu’il ne faut pas qu’on te voit avec eux. Tu traites dans l’ombre, et les entrevues sont secrètes, dans un lieu sécurisé.

Il nota mentalement d’accoler également quelques gardes du corps à son frère et sortit son natel pour envoyer directement ses ordres. Son portable était véritablement le danger permanent de Nico, il y avait tout dessus. Contrairement au reste qui était sécurisé. Et il le trimbalait partout.

- Inutile aussi de préciser que tu n’as pas le droit d’échouer.

Son regard se fit plus froid et plus autoritaire. Il savait que cette situation était nouvelle pour son cadet. Après tout, Tatsuya commanderait une opération entière et serait directement sous les ordres de Nico et de son père. Mais il devait bien apprendre. La menace n'était pas vraiment réelle, si Tatsuya échouait, tant pis, mais il fallait faire comme si. La voix de l'aîné s'adoucit tandis qu'il refermait tous les dossiers.

- Alors, tu acceptes ou non ?

Nico écouta patiemment son frère, comme il l’aurait fait avec un subordonné. Il fronça un instant les sourcils, mais arrêta suite à la rectification de Tatsuya. Bon, donc il n’avait plus vraiment à se soucier de cette affaire, c’était cause gagnée. Soupirant un peu de soulagement, il déconnecta tout puis éteignit l’ordinateur, prenant soin d’effacer toutes traces de ce qu’ils venaient de faire.

Il reprit enfin sa place d’aîné, peinant encore un peu à se comporter librement face à son frère et répondit à la première question en haussant un peu les épaules:

- Je mange quand j’y pense. « Et quand j’ai le temps. »

Il haussa un sourcil, un peu étonné de l’initiative que venait de prendre son cadet. Ce dernier lui avait presque ordonné de le suivre…Nico se raidit, énervé, personne ou presque n’avait le droit de faire ça avec lui. Mettant ça sur le compte de l’affection, il ne dit rien, mais se figea dans une expression froide.

Il rejoignit son petit frère et se laissa asseoir, retenant ses nerfs. Il détestait être traité ainsi. Nico regarda autour de lui et se mordit rapidement la lèvre en réalisant qu’il avait oublié quelque chose.

- Tu laisses tes armes ici.

C’était un ordre, rien à redire derrière. Il n’accepterait aucune protestation. Se penchant en arrière, laissant son frère le soigner, il attrapa sur une commode un de ses couteaux et son attache en cuir avant de le passer adroitement au poignet de son cadet.

- Juste ça, c’est tout.

Il écouta la remarque et ses yeux virèrent un instant à l’orage. Une idée passa dans son esprit, il pouvait priver son frère de drogue, facilement d’ailleurs…L’héritier le ferait certainement, mais avant, il voulait tester Tatsuya :

- Prends soin de toi également. Et Evite la drogue.

Nico était froid, un peu cruel sur ce coup-ci. Mais il ne supportait pas être traité ainsi. Même en tant que grand frère il préférait dominer et n’aimait pas qu’on l’influence.