Un rendez-vous rendez-vous....

Alors que Shuei, gêné, s’apprêtait à changer de livre, son hôte ne lui en laissa pas l’occasion. Avec douceur et calme, comme à son habitude, il effleura le visage à portée de ses doigts, et profita de la seconde où il se tourna vers lui pour assouvir le désir qui le pressait en cet instant.
Ses lèvres à présent contre les siennes, il espéra que ses intentions ne seraient pas mal interprêtées, connaissant chez le quadragénaire des réactions pouvant parfois être violentes quand le sujet s’approchait du sexe, et donc de son manque d’expérience en matière de sexe.

Mais tout se passa comme il l’avait espéré. Sa langue put s’immiscer contre la sienne, pour la guider doucement, tandis que sa main caressait la sienne. Cette caresse s’interrompit quand Shuei replaça le livre sur l’étagère, dégageant ainsi une main qui vint se placer dans le dos du jeune homme, pour son plus grand plaisir. Les bras autour de lui dégageaient une chaleur qui commençait à l’imprégner, quand le baiser cessa une seconde pour mieux recommencer. Entendre sa voix prononcer son nom l’avait grisé, et l’auteur avait rattrappé ces lèvres tentantes encore à portée. Il pouvait sentir son partenaire s’enflammer à sa façon de précipiter malgré lui gauchement le baiser, sa main brûlante à présent posée sur son visage.

Tout n’était que chaleur en cet instant, et Lexian était à ce point concentré à guider l’embrassade et à ressentir cette étreinte qu’il ne put être que déconcerté par la façon dont le tout se termina. Resté quelque peu pantelant alors que Shuei l’avait abandonné, la température de la pièce, plus fraiche que celle à laquelle il s’était doucement habitué, l’avait rattrapé. Une interrogation pendue au bord des lèvres, le visage probablement surpris, il lui fallut quelques secondes avant de comprendre la situation. Ce fut son expression de honte, et cette main placée sur son entrejambe, qui trahirent le quadragénaire.

Soulagé de voir qu’il n’était pas la cause de ce soudain changement (enfin si, mais il n’avait rien fait qui eut déplu à son invité), le jeune homme laissa paraître un sourire. Pas un sourire moqueur, ou graveleux, non. Juste une expression rassurante et presque maternelle.
A dire vrai, il était flatté d’avoir éveillé chez cet homme un tel désir, mais la gêne était palpable dans l’atmosphère de la pièce, et il ne voulait pas l’embarrasser plus qu’il ne l’était déjà. Il avait déjà connu ça lui même, et savait que c’était une situation fort inconfortable. Il s’avança doucement vers son ainé :

- Ne soyez pas gêné... pas avec moi. Ce n’est pas grave....

Lexian était face à un jeunot de quarante ans, honteux d’avoir sa première érection à cause d’un autre homme. Une fois un peu plus près, il caressa le bras de Shuei avec douceur.

- Je suis flatté.

Ponctuant sa phrase d’un sourire sincère, il posa un bref baiser sur les lèvres de son invité. Il ne comptait pas le forcer à faire quoi que ce soit de plus ce soir là, et savait bien qu’il n’était pas encore prêt à pousser plus avant les expérimentations.
Se tournant vers la bibliothèque, Lexian tira à lui un livre à la couverture écrue et au lettrage noir, signé de sa main. Celui-ci était chaleureux et emplit de tendresse, mais les scènes explicites n’y étaient pas de reste. L’auteur pensait qu’il conviendrait bien à une première lecture pour quelqu’un comme Shuei. Il vallait mieux éviter certaines œuvres un peu trop trash. Il caressa la couverture comme pour en enlever une couche de poussière inexistante, puis le tendit à l’homme.

- Tiens, celui-ci est pour toi.

Il n'avait pas imaginé une seconde que la situation lui échappe, non plus que la scène se jouant ici puisse se terminer dans des draps. Mais comment pouvait il en être encore tenu à avoir honte. Il n'avait pas cherché le contact, il n'avait donc rien à se reprocher. Alors pourquoi cette colère, contre lui même ? Son sexe, derrière sa main et un morceau de tissus bien fin, il senti comme un pincement partir de sa base, et remonter le long de sa colonne vertébrale.
La douceur que mis Lexian dans ses paroles, le rassura un peu et c'est avec un sourire embarrassé qu'il fit un "oui". Le bras le caressant, il aurait eut presque envie de l'attirer à lui, presque envie d'assouvir une passion si longtemps repoussée, si longtemps frustrée.

Mais le livre qui lui fut glissé entre les main changea alors l'atmosphère de la pièce. Comme évaporée, l'ambiance retomba, sans pour autant refroidir les ardeurs. Du moins celles de Shuei. Juste qu'il avait de l'éducation et qu'il savait donc se tenir. Se permettant alors de s'assoir sur le lit de Lexian, Shuei ouvrit le livre, en lui les premières lignes et sans s'en apercevoir, il tournait la 20e page de l'œuvre.

-Comme c'est bien écris, non pas que je sois un expert, juste que les mots ne blessent pas, ne choquent pas et qu'il donne envie d'être un des deux protagonistes.

Bien sur qu'il avait envie de connaitre ça, mais l'idée de vivre en direct ce qu'il lisait et qu'il pouvait faire, comme faire la lecture d'un mode d'emplois à quelqu'un en train de monter un meuble, sans jeu de mot, lui aiguisa les sens.
Son imagination le porta loin, faisant la lecture d'un passage, "subissant" alors les scènes qui se déroulait sous ses yeux, Shuei senti son coeur et son corps exploser. Il devenait fou, il fallait qu'il fasse quelque chose, qu'il se touche, qu'on le touche, mais qu'il y ait sentence !!!!

Son regard, ses joues, tout laissa penser à ce qu'il pensait. Bon, facile, après des échauffements et de la lecture approprié, qui ne penserait pas à satisfaire un instinct presque primaire, animal ?

-Je.. je ferais peut être mieux de partir, j'ai l'impression de n'être qu'un être lubrique face à vous et ces lectures, je ne voudrais pas vous décevoir. Mon attitude est inadmissible, réagir à ces instincts si....

Comment pouvait il craquer si facilement, il avait tenu si longtemps face à tous et tout qu'il se maudissait, il donnait une piètre image de lui et ça, ça le rendait furieux.

-Je ne suis pas comme ça ! je ne suis pas une bête !

Mais dieu qu'il avait envie....

Oui, l’ambiance avait changée. Non pas que la précédente déplaisait à Lexian, loin de là, mais il n’avait pas réellement su que faire pour remettre son invité à l’aise. Alors, il avait reprit tout naturellement depuis le début. Après tout, ils étaient venus voir sa bibliothèque, à la base, non ? Alors il lui avait choisit un livre, et le lui avait donné, pour lui permettre s’il le souhaitait de s’y accrocher pour se donner une contenance.

Dire qu’il n’avait pas envie de pousser plus loin l’étreinte aurait était mentir. Mais lorsque le livre fut entre les mains de Shuei, celui-ci sembla se remettre, et finit par s’asseoir sur le rebord du lit, parcourant la première page de l’ouvrage. Lexian le regarda faire, du moins les toutes premières minutes. Après quoi, il s’approcha sans bruit de la table non loin de lui pour y prendre feuille et crayon, puis du fauteuil en osier qui faisait le coin de la pièce, et s’y assit, toujours face à l’homme.

Penché sur ses propres genoux, il était en train de griffonner rapidement quelques notes. Des mots bûlants qu’il avait retenus quelques minutes auparavant, alors qu’il s’était plutôt laissé tenté à séduire Shuei qu’à travailler. Il y avait là quelques phrases. Un paragraphe entier. Puis deux. Il écrivait vite, sans réfléchir véritablement, levant de temps à autre les yeux pour vérifier ce que faisait son lecteur.

Finalement, il releva la tête en entendant la voix familière de son invité, et posa ses feuillets. Lui aussi, son imagination l’avait porté loin, mais lui ne s’en formalisait pas. Il se leva immédiatement quand Shuei parla de partir, lui barrant presque le passage sans vraiment y penser. Il était interloqué par ce qu’il entendait, et voulait rassurer l’homme.

- On n’est pas une bête parce qu’on a des désirs, ou parce qu’on y répond. C’est notre façon de répondre à ces instincts qui implique notre bestialité ou non.

Le jeune homme avait déjà connu des amants parfois brutaux. Et non, il n’estimait pas qu’un acte sexuel, un moment de plaisir partagé, puisse être considéré comme bestial par essence. C’était la façon d’assouvir ses désirs qui nous rendait hédoniste, voire aimant, ou brutal, égoiste et bestial.

- L’œuvre que vous lisez parle d’amour, pas de simples jeux lubriques. Diriez-vous que l’acte d’amour est inadmissible ?

Sans lui laisser le temps de répondre, il posa son regard clair sur son interlocuteur, avouant doucement ses pensées intimes, qu’il ne souhaitait pourtant pas dévoiler ainsi.

- Je ne suis pas une bête. Je ne crois pas l’être. Je n’en ai pas moins des désirs. Envers vous. Si je n’en ai pas montré de signes plus poussés, c’est parce que je ne souhaitais pas vous presser, ou vous faire fuir. Mais si vous le désirez...

Il laissa sa phrase en suspens. Non, ça ne le dérangeait pas de se laisser aller dans ses bras, même si tôt, même de façon imprévue. Au contraire, il en avait envie. Même si quelque chose l'avait retenu jusque là, lui disait qu’il ne fallait pas se précipiter, pas le précipiter, car cela le ferait fuir, et qu'il n’en résulterait rien de bon. Mais à présent, leurs désirs étaient dévoilés, et partagés.
S’approchant de son invité, Lexian posa sa main sur son épaule, l’invitant, doucement, avec autant de tact que possible.

Il n'avait pas remarqué qu'il avait été "abandonné" pendant sa lecture, il ne le savait toujours pas d'ailleurs.
Le livre toujours en main, il avait été captivé par la douceur de ce qui en ressortait. De la tendresse, des gestes simples mais toujours décris de façon si... érotique.

Que même avec cette première scène décrite, ce fut son coeur qu'il senti battre et non son sexe, comme dans sa lecture précédente. Plus violent qu'il ne l'aurait voulut, il s'exprima. Plus rapidement il s'en excusa.

Le sexe entre homme, il avait connus, il y a très longtemps et une fois seulement. Le souvenir lointain qu'il lui en restait était violent dans le sens ou la force masculine était rentré en contact. Il fallait un gagnant et un perdant. Il avait été ce perdant là et comme une humiliation, avait accepté sa défaite en étant dominé.

Alors que là, oui, cet acte décris avec "amour" lui paraissait totalement extraterrestre. Répondant à Lexian que non, l'amour entre deux être était loin de la bestialité, il avait surtout peur, lui avoua-t-il, de sa propre envie, de devenir ce qu'il n'est pas. Même dans le rôle du passif.
Se remémorant alors la douceur qu'il avait éprouvé avec sa vie "maritale" au tout début de sa vie d'adulte, Shuei n'y voyait aucune ressemblance.

La main sur son épaule lui apporta une petite décharge, comme un signal. Apposant sa propre main sur celle-ci, il serra alors le corps fin du jeune homme. Encore tiraillé entre colère et désir, il se battait intérieurement. De courte durée car s'avouant là aussi "vaincu", il s'assit sur le bord du lit et enserra la taille de ce dernier posant son front contre son ventre.

-Je n'ai aucun moyen de comparaison, ni connaissance. Je ne vaux surement pas grand chose, et m'enflamme pour un rien.

En clair, un ado dans un corps de 40 balais.

Le visage en feu, les sourcils froncés, il ne bougea plus, même si sa poigne s'était faite un peu plus serré, histoire de faire comprendre qu'il n'allait pas s'enfuir...

Ne cherchant pas s'abandonner, il ne put que regarder et comment dire... apprécier. Pas qu'il ait de point de référence, mais ce jeune homme fin, au dessus de lui, menant gestes et avances de façon si sur, qu'il ne put que "subir", volontairement ce qu'on lui faisait.
Sa bouche restait souvent en suspens, voulant dire quelque chose et puis se ravisant de détruire le charme qui régnait et qui opérait plutôt bien. Les caresses, les demi-soupirs, les contractions ressenties un peu partout, Shuei se permis tout de même d'enlacer Lexian.

Ils ne se connaissaient que très peu, il avait presque honte de laisser cette partie de lui à cet inconnu. Encore en plein bagarre intérieure, Shuei serra plus fortement le dos de celui-ci et murmura doucement à l'oreille de Lexian un mot d'encouragement, comme pour se convaincre lui même.
Comme animé d'une vie propre, ses hanches finirent par se mouvoir, laissant un peu sa honte de côté et surtout, abandonnant de rôle de légume pour un temps. Toujours en dessous, ne cherchant pas à prendre le "dessus", Shuei approfondis alors le baiser, voulant lui aussi, donner et prendre. Le souffle court, les sens en émois, étourdissant alors les restes de son cerveau.

Laissant des soupirs plus que probant s'échapper, il demanda plus, étouffé, essoufflé par le manque d'air de leur baiser. Le teint rouge, les oreilles rouge, le quadragénaire se mis lui aussi à caresser, timidement d'abord, le corps au dessus de lui. Passant sur la chemise, trouvant au hasard de son investigation deux billes de chair, légèrement tendues. S'enhardissant, allant même jusqu'a sourire, il insista un peu plus, appuyant ses caresses, chauffant ce ventre plat sous ses mains. Son envie était bel et bien là. Mais loin de lui l'âme d'un séducteur, d'un preneur de décision, il copiait presque ce que lui faisait Lexian. Sans vraiment s'en rendre compte. Il aurait aimé être guidé, que l'on prenne ses mains, qu'on les pose là ou cela faisait du bien. Facile, non ? Mais l'envie devenait plus forte, à chaque caresse, de chacun des protagonistes. Ses tempes battaient, marquaient son désir troublant de "bestialité". Ce qui, pour le commun des mortels aurait été traduit par une simple excitation..

Son estomac allait bien finir par le faire hurler. Non pas qu'il subisse à ce moment là une indigestion quelconque, mais bien la pression que lui imposait Lexian. Il avait répondu à ces caresses, avait osé en faire sans que l'on lui demande et là, il avait droit à un déshabillage en règle.
S'il avait fait frais, un tant soit peu, dans la chambre, il y régnait maintenant une chaleur incroyable. Son torse ainsi dévoilé le fit rougir bêtement. Bon, il réussi un peu à grogner, pour la forme et resta dubitatif devant le mini strip que lui offrait Lexian. Bon, rien à voir avec les cabarets dont il avait été client pendant des années lors de ses voyages, mais cette délicatesse qui émanait de cet homme, à l'apparence si fragile, lui fit manquer un battement de coeur.

Il ouvrit la bouche et allait pour prononcer son prénom, quelque chose de si intime dans leur pays, qu'il manqua de courage pour le dire de la façon la plus dévouée. Ses mains reprirent lentement le chemin de son ventre, de son torse, non pas à jouer les terrains conquis, mais bien une découverte. Cette peau si velouté, à l'aspect laiteuse, donna presque envie de la gouter à ce pauvre puceau qu'il était.
Mais bien décidé à ne pas jouer les légumes, il applati ses mains, grandes et bronzées, sur les abdominaux de celui-ci. Massant un peu n'importe comment à vrai dire, mais massant tout de même. Il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent jamais se dit il à ce moment là.

Par envie propre, il se redressa, colla son torse chaud contre celui un peu plus frais de Lexian. La magie opéra, du moins de son côté. Ses grandes mains se posèrent sur ses omoplates et le bascula légèrement en arrière, l'obligeant un peu par la force des choses à se retenir à lui. Embrassant pour la première fois un torse masculin, il en respira longuement l'odeur et y reconnus une eau de toilette de qualité.
Posant sa tête contre le torse de l'écrivain, il continua doucement mais surement ses caresses.

Oh mon dieu ! il se sentait presque pousser des ailes. La chaleur qui se dégageait de leur corps faisait office de brasier. Un pantalon qui devenait maintenant trop petit, réagissant à la moindre des caresses, morsures et frottements langoureux.
D'ailleurs, aucun doute là dessus, ce qu'il avait pris pour autre chose que ça, s'avérait bien être le dit "ça". Le truc.. quoi. Avoir honte maintenant ? si si, il pouvait encore le faire, même si l'envie de découvrir des contrées humides le taraudait bien plus qu'il ne l'aurait avoué.

Poussant un petit cri de (fausse) surprise, Shuei frissonna de la tête au pied quand au "j'ai envie de toi". Non mais il était fou ?! un jeune puceau devant une gourgandine on aurait pas fait mieux.
Laissant alors toute raison, retenue et politesse au placard, il le bascula d'un coup de rein bien senti et passa au dessus de lui, faisant tout de même un demi tour sur lui même pour coucher Lexian sur son lit.

-Moi aussi...

Ouais, de la grande discussion, qui faisait vachement avancer le schmilblik, limite de la grande poésie, mais à ce stade là, le puceau de 40 ans avait les sens en ébullition. Pas qu'il lui pris l'idée de mener la danse, mais dans le feu de l'action, rien ne lui venait à l'esprit que d'enlever le truc du bas. Et de découvrir ces trésors.
Chose faite, car dans la seconde un quart qui suivit, plus rien ne résidait alors sur la peau de cet être blême. Lui par contre, aurait put être caricaturé par des nasaux fumants.
Prenant de la hauteur, debout sur ses genoux, il regarda longuement le corps du dessous, caressant de façon plus tendre que sensuelle cette peau si claire et pourtant si chaude. Il le trouvait beau. Il pensait même que perdre le truc qu'il était venu espérer perdre en venant ici serait encore plus beau qu'il ne l'avait espérer. A n'en pas douter, Lexian devait avoir bon nombre d'admirateur, alors un être insignifiant comme lui, vieux, sans expérience dans les relations "sociales et autres" allait l'amuser le temps d'une nuit certe, mais pas plus. Qu'a ce ne tienne, il aurait un bon souvenir.

Reprenant alors sa contemplation, tomba sur la dite chose. Dressée, fièrement, de façon assez orgueilleuse tout de même, il la caressa doucement, appréciant son contact, sa douceur. S'extasiant sur les petits cris que poussait son hôte et sur cette humidité bien présente.
S'abaissant, contre tout attente, il pris sa respiration et d'un geste un poil brute, si si, on peut le dire, la pris en bouche.

Les mains hésitantes de Shuei parcouraient encore son corps, tandis que, surpris de ce soudain mouvement de passion, il avait sentit son corps réagir malgré lui. Offrant son cou, sa peau, son être entier brûlant d’en sentir plus, toujours plus. Passant sa main dans les cheveux de son amant, se collant à lui pour mieux sentir la chaleur qui en émanait, il laissa échapper des mots indécents dans une voix qui n’était pas tout à fait la sienne. Embrassant son cou, comme pour se faire taire, il dévia vers ses lèvres, d’où venait de sortir un petit cri adorable.

Ses mains étaient sur le point d’effectuer un mouvement en direction du pantalon de l’homme, quand il se retrouva soudainement en position inversé. Surpris par ce coup de rein qui l’avait désarçonné, mais non moins content, et même excité par ce retournement de situation qu’il ne pensait plus voir venir, il s’accrocha de plus belle à ses larges épaules. Shuei lui répondit que leur envie était partagé, ce qui fit sourire l’écrivain, qui avait bien cru le comprendre depuis ces dernières minutes. Mais après tout, c’était lui qui avait parlé le premier.

Contre toute attente, il n’était pas le seul à se sentir impatient quand à la suite des évènements, puisqu’en effet, il eu à peine le temps de se remettre de ce changement, qui l’avait d’ailleurs fait se durcir de plus belle, qu’il se retrouva nu comme un vers. Frissonnant de se sentir ainsi dévêtu et observé, il fixa de ses yeux ambres son partenaire, qui lui infligea bien vite de douces caresses. Bien vite, celles-ci descendirent sur son membre duquel coulait déjà les premières gouttes de son désir. Se laissant faire en poussant quelques soupirs de satisfaction et d’encouragement, il passait sa langue sur ses lèvres qui lui semblaient à présent sèches de ne plus être employées quand il eut un brusque sursaut.

Il ne se serait pas attendu, ni n’aurait jamais osé demandé, à ce qu’une personne comme lui, vierge, brut mais effarouchée, le prenne en bouche dès le premier rapport. Lexian se demanda même ce qui lui avait pris d’entreprendre une fellation, et s’il s’agissait là d’un fantasme qu’il n’avait jamais pu réaliser...
Se reposant plus calmement dos au lit une fois la surprise passée, il caressa doucement la tête de Shuei, laissant ses cheveux filer entre ses doigts fins. Avalant la salive, il ferma à demi les yeux pour mieux sentir cette langue et cette bouche faire leur travail. Le quadragénaire, manifestement extrêmement motivé, s’en sortait pas mal pour une première fois.

Sans qu’il ne s’en rendit compte, les caresses appliquées sur la tête de l’homme devinrent plus fortes avec le temps. De petits frissons lui parcouraient le bas des reins, remontant en vague le long de sa colonne vertébrale, avec un rythme et une force qui augmentaient progressivement. Le centre de toutes les attentions, mouillé de salive, lui faisait presque perdre contrôle, à tel point que lorsque ses soupirs se muèrent en gémissements, il finit par appliquer une pression sur le front de son partenaire. C’était avec une voix basse, légèrement haletante, qu’il lui demanda d’arrêter.

- Arrête ou je vais jouir... Laisse moi participer...

Sans le laisser répondre, il le tira par dessous les bras pour lui faire signe de remonter à lui. Les yeux encore embrumés de plaisir, il chercha à ouvrir son pantalon pour le lui retirer. Ses mains, à présent pressées, paraissaient plus maladroites que précédemment. Alors qu’il approchait son visage de celui de Shuei, il déposa un baiser sur ses lèvres, avant de demander avec le plus grand sérieux :

- Tu préfères essayer quoi... me prendre, ou me laisser faire ?

C’était la seule façon de le dire qui lui était venue à l’esprit. Et le vêtement cédait enfin...

Loin d'être savante, presque brutale, il s'affairait tout de même à lui faire ce qu'il avait "appris". Dans ses romans caché sous son lit. Il n'y avait peut être pas l'art et la manière, mais au moins, cette chose serait faite. Une de moins. Pas qu'il y pensa comme une corvée, mais il avait pas mal schématiser la chose.
Une chose, puis une autre et encore une autre, bref, il suivait un ordre, qui pour lui devait, pensait être immuable.
Donc, avec force de faire bien, Shuei faisait vraisemblablement plaisir à son hôte. Pouvait il le caractérisé d'amant ? Il n'en savait fichtre rien et ne s'en souciait guère. Mais il fallait bien avouer, hôte faisait presque penser à une location, maintenant. Hop hop hop ! il se vit contrait de s'arrêter. Il avait du faire vaaachement bien son boulot car à la vue de... Lexian, un poil en sueur, son snag ne fit qu'un tour.
Lui dire ça, comme ça, qu'il allait jouir et voulait participer, c'était à hurler à la lune comme un loup ? Chien ? En chaleur. Soufflant comme un taureau il fit une moue de gourmande.

-Bien sur ! je t'en prie !

Un peu comme "fait comme chez toi". Alors qu'il attendait la suite, la question à laquelle il devait répondre le laissa sans voix, non pas d'horreur devant l'une ou l'autre proposition, mais bien devant l'ignorance de sa réponse.
Pourquoi devait il choisir avant ? c'était un acte pour lequel rien n'était gênant. Oh, bien sur, il n'avait aucune idée d'une possible douleur *tousse*. Indécis il joua la carte de la prudence et lui fit savoir qu'il le laissait faire. Faire quoi.. il savait bien, mais dans quel sens ?
Non car il se faisait de nombreux noeuds au cerveau, notre cher quadragénaire. "Me laisser prendre"... prendre quoi ? le dessus ? être au dessous comme on dit. "Me laisser faire"... laisser faire qu'il se mette au dessus, faire qu'il se laisse faire ? AAAhh c'était qu'il était compliqué. On l'avait compris.

Sans trop savoir pourquoi, il eut un geste tendre, caressant doucement de sa paume le joue, puis l'oreille et enfin les cheveux de Lexian. Il eut envie de lui dire merci, pas comme un service, non, mais d'oser s'occuper d'un gêneur comme lui.

-Comme tu veux, dit il à nouveau sur un ton plus doux et posé.

Malgré un début brutal et soupçon de méfiance, Lexian finit par se laisser aller rapidement, se concentrant sur la langue qui s’efforçait à lui faire plaisir. Cependant, alors qu’il se sentait proche de la jouissance, il n’eut d’autre choix que de couper court à la fellation : il n’allait pas éjaculer dans la bouche de Shuei au premier rapport. De plus, il avait fortement envie de passer aux choses sérieuses. Il commença donc à tenter d’ouvrir son pantalon, qu’il gardait toujours, tout en lui demandant ce qu’il préférait faire pour la suite.

Il le vit hésiter, presque se tirailler l’esprit quelques secondes, avant de finalement se calmer et lui répondre d’un ton posé de faire ce qu’il voulait. Le choix lui était donc retourné, ce qui ne l’aidait guère. Il avait envie, oh oui, mais ne savait pas encore de quoi il avait le plus envie. Si : de lui faire découvrir le plaisir. Il voulait que tous deux transpirent de la même satisfaction. Seulement, il ne pouvait savoir ni prévoir ce qui conviendrait le mieux, ce qu’il préférerait du dessus ou du dessous.

Un instant, pressé qu’il était, il se dit qu’il serait plus vite fait et plus facile que ce fut lui le récepteur. Il se serait fort bien contenté de cela si une petite voix intérieure ne lui soufflait pas qu’il serait dommage de ne pas lui faire découvrir la sensation unique et puissante que pouvait procurer le fait d’être pris. Après quelques secondes d’auto-délibération, il finit par pousser un soupir :

- Bon, si on ne peut pas choisir, on n’a qu’à faire les deux !...

Pendant ce temps, il avait pris en main le membre de son invité, jouant un peu avec, de peur que l’excitation ne retombe. Mais elle était toujours bien présente, manifestement. Après avoir émis sa conclusion douteuse, Lexian songea que ce n’était pas si mal : il commençait par satisfaire ses envies les plus pressantes afin de pouvoir se concentrer correctement sur la suite. Quand à savoir s’ils seraient tous deux capable d’endurer ce non-choix jusqu’au bout, il ne s’était pas même posé la question.

Un sourire passa sur ses lèvres après avoir répondu ainsi, puis il entraîna le quadragénaire sur le côté, et lui retira son pantalon complètement, avant de revenir à sa hauteur. Il ne se gêna guère pour lui grimper dessus, tout nu et excité qu’il était. A présent à califourchon sur Shuei, il se pencha pour l’embrasser doucement, collant son corps un peu moite au sien, et laissant leurs sexes faire connaissance. Il en profita pour tendre le bras vers la table de nuit, où se cachaient divers accessoires pas vraiment catholiques... Il trouva à tâtons un tube de lubrifiant déjà entamé et le ramena à lui.

Se redressant, il en versa une portion généreuse dans sa paume, la chauffant un peu, puis saisit le membre de son vis à vis à pleine main, l’enduisant. Il n’était plus difficle de deviner comment il souhaitait commencer. Il le masturba quelques secondes ainsi avec douceur avant de se relever pour appliquer le surplus de crème sur son propre arrière train sans plus attendre. On l’avait mentionné, il l’avait dit : il avait envie. Et il ne souhaitait pas attendre plus longtemps. Le fait d’être pris lui permettait d’éviter toute attente supplémentaire, alors il n’allait pas se perdre en cérémonial... Avalant sa salive, il guida de la main le sexe de son invité en direction de sa cible, et s’empala lentement dessus, tout en douceur, poussant un léger soupir de satisfaction au passage. Une fois en place, il jeta un regard à Shuei pour vérifier que tout allait bien, et se pencha pour l’embrasser à nouveau avant de commencer à bouger...

Le regard que lui imposait Lexian ne laissait rien souffrir de son désir actuel. Pour un peu, il aurait pris ce beau jeune homme frêle, chaud comme de la braise. Non pas qu'il s'en offusque, mais il était vieux jeu. Alors jouer comme ça le fit marmonner des choses sur la bienséance et sur d'autres choses du même genre.
Mais contre toute attente, Lexian pris bien plus que les devants. En effet, sans avoir le temps de dire ouf, il se vit déshabiller, et puis... malaxé...
Son sexe était alors enduis d'un truc plus ou moins gras. Sur le point de contester la chose il poussa un gémissement de tout les diables. Un truc incroyable, une sensation digne de tout ces livres érotiques. Bon, pas de comparaison possible, mais il en était sur, c'était la meilleure chose qui lu était arrivé. De "ah", des "oh", tout le chatouillait, tout allait dans tout les sens, ne sachant même plus respirer. Encore un peu de ce genre de traitement, et il allait bien finir par jouir.

Ce traitement plus qu'incroyable, s'arrêta. Quoi ? plus rien ? relevant la tête, toute cotonneuse, il vit son amant se frotter, je sais pas ou, et dans un éclair de lucidité il sut ou. Piquant un far, il stoppa sa respiration. Non, il allait pas.. si. Impossible de dire un mot, si possible intelligent, quand son sexe fut dirigé vers son étroit petit canal. Tout, lentement, mais tout, disparaissait. Se sentant serré, mais au chaud, Shuei fut alors recouvert de frissons. La sensation était énorme. Agrippant les draps, un mouvement plus instinctif que voulut poussa son bassin en avant, montant alors ses hanches. Il était en lui !

Le torse de Lexian était recouvert de sueur. Imaginant facilement pourquoi, l'épreuve que cela avait du être pour... insérer.. ça, se colla à lui. Son élan paternelle ne serait surement interprété comme tel mais là, il s'agissait bien d'un geste de reconnaissance. La douleur ne devait pas être ignoré.
Après ce calme agréable, le jeune instructeur amorçait de lents mouvements.

-Ahh... Lexian... c'est... divin... c'est chaud à l'intérieur.. et doux...

Même se propres paroles lui faisaient tourner la tête. Ne desserrant pas sa prise, il le garda contre lui, insistant sur le fait que seul leur bassins ne pouvaient bouger.
Suivant la cadence, ou imposant la sienne, il ne savait pas trop, il allait à chaque fois à l'encontre de celui de Lexian. Pénétrant alors toujours plus loin dans ce canal chaud et étroit (on a le droit de rêver non ? ok ok je sors lol).
Laissant tout de même le maitre d'arme œuvrer, il n'imposa pas la cadence, après tout, il était le reçut et ne se senti pas de devoir imposer quoi que ce soit. Débutant de surcroit, il laissa son plaisir au main de ce dernier.

Alors qu’il tachait d’enduire le sexe de son partenaire, Lexian fut surpris par les réactions plus qu’ingénues de celui-ci. S’amusant alors un peu, il s’attarda sur ces caresses pourtant simples mais qui semblaient provoquer tant de plaisir. Cependant, le jeune écrivain ne souhaitait pas le voir jouir tout de suite. Il lui donna donc un peu de répit, tandis que sa main s’occupait un peu de sa propre personne, amenant un peu de lubrifiant à ses fesses, préparant manuellement la suite des évènements.

Sans plus attendre, incapable d’attendre plus, même, il prit place sur le sexe en érection de Shuei, doucement. Son cœur s’affola un peu, tandis qu’il sentait, les yeux fermés, ce membre prendre possession de son corps, gagnant du terrain de seconde en seconde.
Mais ce mouvement lent et contrôlé fut soudain perturbé par ce qui devait être un réflexe instinctif de son partenaire.

- Ah !

Ouvrant les yeux de surprise en se sentant ainsi pénétré, il pu voir Shuei agrippant les draps du lit, le visage déformé par un plaisir jusqu’alors inconnu. Il avala sa salive, le souffle court, son corps parcouru d’un frisson. L’air de la chambre lui paraissait à présent bien frais sur sa peau brûlante et humide. C’était comme si chacun de ses pores, jaloux de son antre, s’étaient ouverts à leur tour.

Lexian allait commencer à bouger quand son vis-à-vis se colla à lui sans un mot. Sourire aux lèvres, le jeune homme fit glisser sa bouche de son cou à son visage, l’embrassant doucement. Le quadragénaire ne semblant pas vouloir lâcher prise, il se décida à poursuivre ce qu’il avait commencé en restant contre lui.

Très vite, son corps s’affaira sans qu’il n’eut plus à se concentrer sur ses mouvements. A demi en appui contre son partenaire, Lexian pouvait entendre distinctement ses gémissements et paroles contre son oreille. Cependant, il n’y répondait plus que par d’autres soupirs et faibles gémissements.

La tête bientôt vide, il perdait le sens de la réalité, se laissant gagner par les diverses sensations qui l’étraignaient. Il ne pouvait plus sentir que la pression dans ses tempes, l’air frais de la pièce dans son dos qui contrastait avec le corps chaud qu’il sentait contre son buste, les bras qui s’agrippaient à lui tandis que lui même s’accrochait à ce corps brûlant et imposant qui bougeait contre le sien et enfin, surtout, cet appendice qui ne cessait d’aller et venir en lui, écartant et violant son antre de la plus délicieuse des façons. Son propre membre, prisonnier entre leurs deux corps, se frottait en rythme au ventre du quadragénaire. Toute ses extrémités en redemandaient encore, comme les vagues qui l’envahissaient se faisaient plus pressantes, plus fortes et rapprochées.

Ce ne fut qu’en sentant le tressaut qu’il savait caractéristique qu’il reprit ses esprits, trop tardivement, se souciant finalement de celui qu’il avait égoïstement oublié depuis plusieurs minutes.

- Je vais jouir... Shuei... ... !!

Comment avait il fait toutes ces années pour passer à côtés de telles sensations.. ? Il n'était vraisemblablement plus sur terre, son corps ne lui appartenait plus. Toute se force se concentrait exclusivement sur ses hanches et son membre dur comme de la pierre. Jamais il n'avait ressenti cela.
Perdant alors son côté "je contrôle tout" il serra encore plus son partenaire d'un soir pour intensifier alors ses va et vient. Il ne fit rien de savant, l'unique pose fut alors Lexian sur lui, mi accroupi mi assis, il avait le privilège de sentir son sexe contre abdomen et de part cette sensation de glisse, il compris bien que le plaisir était là.

Accélérant sans trop le vouloir, sans savoir, il ressenti son premier frisson annonciateur de la fin. Son sexe s'arqua à l'intérieur de son canal touchant au hasard un point de non retour chez son partenaire.
Cet aveu criant de plaisir il intensifia alors tout, et rien. perdant pied à son tour, il lâcha un long, très long râle de jouissance. La tête absolument vide et perdu dans des nimbes jusqu'alors inconnue, Shuei retomba lourdement sur le lit. Oubliant son état, le lieu et chez qui il se trouvait, le quadragénaire, d'habitude si directif, supportant mal la perte de contrôle et surtout, faisant plus souvent une tête renfrognée se laissa alors, au contraire, totalement aller.

*dieu que ce fut bon...*

Peu soucieux, il s'endormit. Un point goujat non ? mais est ce que par hasard son côté supérieur reprenait le dessus ? Allez savoir.
Combien de temps avait il dormi ? combien de temps s'était il laissé aller ? il n'en savait rien, mais lorsqu'il rouvrit les yeux il piqua un fard. Oh pas de la honte de ce qu'il avait fait, mais bien de la colère face à son état de passivité. Rien, il n'avait rien géré après son... enfin le... bref.. il se leva, décidé à reprendre le dessus sur cette situation qui lui avait totalement échappé, près à partir comme un voleur et sur la pointe des pieds, s'il vous plait.

Mais il devait prendre une douche. Il ne pouvait décemment pas repartir avec ces vêtements et les salir de ces fluides corporels. Assez médical tout cela. Et puis tout ce plaisir ressenti, cette envie de se fondre dans l'autre, l'envie de le porter plus haut mais qu'à cela ne tienne, on ne l'y reprendrait plus, à se perdre dans des bras aussi.. tentant. Personne ne devait savoir à quel point il avait été lascif. Allait il devoir le soudoyer ? Une possibilité.
Il avait perdu la tête hier soir. Hier soir car voir le soleil se lever lui donna une idée sur le temps de son sommeil. L'homme d'affaire, tendre d'hier soir n'était plus. Il avait une entreprise sérieuse et pas de temps à perdre pour ce genre de chose, d'ailleurs il n'en n'avait jamais eut le temps. Un regard en arrière et les draps froissés lui donna comme une pique au coeur.
Mais non, il ne devait pas donner pouvoir à qui que ce soit sur sa vie. C'était lui le commandant de bord et personne d'autre. Sauf peut être son coeur, mais ça, il ne le savait pas encore...

Sa douche prise en catimini, il se rhabilla à la hâte et fila, sans demander son reste. Laissa tout de même une note, absolument délicieuse pour les réveils après une nuit d'amour:

"merci pour cette nuit, mais je préfère que l'on gère ça de façon officieuse, mon secrétaire vous fera porter un contrat de confidentialité en ce qui nous concerne. Et merci pour le repas, il en fut délicieux."

A bon entendeur...