Remise de prix.

(désolée de te répondre si tard, j'ai pas reçu de mail confirmant que j'avais reçu une réponse...)

Shiki semblait encore tout endormi. Il était adorable comme ça. Je voyais un aspect de lui qu'il m'avait caché la veille. Je posais le plateau du petit dejeuner sur ses genoux, et vins m'installer à ses côtés. De temps en temps, je piquais une tartine ou deux, déjeunant par la même occasion. Il me remercia pour cette attention et je lui répondis avec un grand sourire:

- C'est bien normal, nan? Ca fait deux jours que tu me nourris, que tu t'occupes de moi et tout et tout... C'est le minimum que je puisse faire...

Je me tus un instant, avant de reprendre d'une voix enjouée:

- A moins que tu ne préfère que je te rembourse en nature!

Une fois son café terminé, il m'embrassa. L'haleine du matin est vraiment l'ennemi des couples. J'avais pris soin de me rincer la bouche lors de mon passage dans la salle de bain. Son baiser fut long et doux. Une fois ce dernier achevé, il me demanda si j'avais bien dormi. Je lui dis alors:

- Oui... Disons que j'apprécie ton lit! Je me sens moins fatigué que la veille...

Je ramenais mes jambes contre mon torse, tout en appuyant ma tête sur mes genoux nus. Je le regardai pendant un instant avant de lui demander:

- Au fait, tu commences à quelle heure aujourd'hui? Je ne suis pas sûr que le coup de la maladie bénigne marche deux jours de suite...

Et de mon côté, je devais retourner chez moi, me changer, préparer un costume propre, faire une petite sieste si j'en avais le temps... Il fallait aussi que je rassure mon frère si je ne voulais pas qu'il lance des patrouilles de police pour me retrouver... Enfin, si Shiki était dans le lot des policiers à ma recherche, je ne disais pas non...

Je tendis doucement la main jusqu'à pouvoir toucher du bout des doigts son visage. J'effleurais les marques de la nuit encore inscrites sur son visage, et lui dis avec un sourire:

- C'est trop mignon les traces d'oreillers sur ta joue!

Je pris plaisir à voir rougir Shiki à ma réflexion. Il était adorable quand il était gêné. Mais bientôt, il reprit son caractère de prédateur pour me sauter dessus avec envie. J'eus, il est vrai, un mouvement de recul, mais rapidement, je me laissais aller à ses caresses. Je ne sais pas si c'était pour me remercier pour le petit déjeuner, mais ça en valait le coup. Le policier s'occupa de moi avec la plus grande habilité. Je sentis ses doigts qui descendaient le long de mon torse, pour venir se loger sur mon sexe. Il commença de douces et longues caresses, et je me mis à rougir de la réaction de mon corps. Ses baisers m'achevèrent, et bientôt, je partis. J'étais confus, mais Shiki m'excitait terriblement.

La frustration m'envahit quelques peu quand je compris qu'il ne s'agissait là que d'un acompte à mon "paiement en nature" et que ça n'irait pas plus loin pour aujourd'hui. Shiki se leva bien vite pour aller prendre sa douche, pendant que je restais seul dans le grand lit vide. Je m'y laissais tomber, les bras écartés, fixant le plafond d'un oeil morne. Pas facile de vivre avec quelqu'un qui travaille de jour...

Il revînt dans la chambre, pour s'habiller, et déposa un double des clés sur le lit après avoir récupéré sa panoplie de policier dans l'entrée. Il me dit alors:

- Reste ici aussi longtemps que tu voudras et fais comme chez toi. En partant ferme à clé s'il-te-plait.

Je secouais la tête par l'affirmatif, avant qu'il ne m'embrasse et parte rapidement en m'affirmant:

- Ce soir après ton service je viendrai te kidnapper alors attends moi.

Je souris béatement en l'entendant claquer la porte derrière lui. Ça, c'était mignon! Je paressais pendant une bonne demi heure dans le lit de Shiki avant de me lever pour prendre une douche. Bizarrement, tout ce que je faisais seul était beaucoup moins drôle que la veille, quand je faisais ces mêmes activités avec Shiki. Néanmoins, je ne voulais pas trop trainer ici... Même si je commençais à prendre quelques marques, je n'aimais pas me savoir dans l'appartement de quelqu'un d'autre. Par politesse, je fis le lit, la vaisselle, rangeais la bazar que nous avions pu mettre la veille, avant de partir. Je fermais soigneusement le porte derrière moi, et je me surpris à contempler pendant un instant les petites clés qui brillaient au creux de ma main. C'était la première fois que quelqu'un me confiait ses clés. Je souris, heureux comme un idiot.

Les clés glissèrent dans ma poche, et je rentrais chez moi en métro...

Bien sûr, mon frère me fit une scène terrible pour avoir découché deux jours de suite, et l'avoir si peu prévenu, mais je m'en fichais un peu, et allais faire une sieste pour le reste de la journée. Il n'était pas difficile de savoir de quoi étaient composés mes rêves... Shiki occupait tout mon esprit, et comme une jeune fille amoureuse, je me surprenais parfois à murmurer son nom.

Mon réveil sonna à 19 heures. Je dînais rapidement en compagnie de mon frère avant de reprendre les transports en commun pour rejoindre mon boulot. J'envoyais un mail rapide à Shiki, via mon téléphone portable:

" Promis, je t'attends ce soir au bar..."

Je ne voulais pas être trop romantique pour ce début de relation. Je m'abstins donc de mettre un "Je t'aime" ou "Tu me manques" dans ce message. Le cœur léger, je commençais mon service au Luxurious Club!