Valse nocturne, trois temps.

Une heure quarante, la nuit est tombée depuis de nombreuses heures déjà... Et je marche toujours, seul comme à mon habitude. Je m'ennuie en ce moment dans la propriété, je sais pas, je trouve qu'il n'y a juste rien à faire, et quand il n'y a rien à faire, bah je m'emmerde, clairement... Et comme je ne supportes pas de m'emmerder, c'est généralement à ce moment là que je m'en vais en balade sans prévenir personne en et oubliant tout moyen de communication derrière moi. Ceux qui veulent vraiment me retrouver savent où je suis, ou ils en ont du moins une idée plus ou moins précise.
Souvent moins que plus, mais parfois plus que moins, ça dépend du degré d'affection que j'ai pour les gens, et du nombre de message gravé au poignard que j'ai laissé dans leurs murs de leurs et chambres... Je déconneeeee... Je fais plus ça d'puis quelques temps, ça coutait trop cher en peinture et plâtre... Une heure cinquante-quatre, le temps passe, dieu que le temps passe... Tient, cet air qui vient de frapper mon oreille...

« Mhm mhm... Mhm mhm mhm... Mhm mhm... Mhm mh mhm... Lala... Lala la la... Lala la la... Lala la la... Salut... »

Et voilà, je me mets à chanter, putain, mais qui peut écouter du Joe Dassin aussi fort, à une heure-cinquante six, une nuit pareil dans un parc aussi mal famé, QUI ? Nan mais zut quoi, j'ai cet air en tête pour la journée maintenant... Et puis c'est vrai que c'est mal famé, p'tain, j'aurais pas un poignard et un pistolet sur moi, je me sentirais PRESQUE mal, sérieusement hein, il fait pas bon vivre ici, je plains les écureuils et tout, ils doivent pas pouvoir faire un pas dehors la nuit sans crier au viol... Pauvres, pauvres écureuils, cruel monde que celui où les zoophiles peuvent se balader comme ils veulent dans les parcs la nuit, rhalala...
Bon, stop les divagations Lionis, trouves qui écoute de la musique ici-bas en ce moment, allez.

« Mhmm... Il était une fois quelqu'un, quelqu'un que tu connais bien, il est partis très loin, il s'est perdu, il est revenu... Putain, ta gueule Lio'... »

Ouais, je suis d'une humeur égale envers le monde entier, moi y compris, j'suis pas comme ça, faut pas croire, si j'suis en colère, c'est pas seulement contre vous, c'est contre l'univers entier, moi compris, et généralement, j'me frappe moi même avant de vous frappez, si, si, sérieusement... Ça me permet d'éviter de tuer trop de monde par violence non-maitrisé, les vieux réflexes de combattant ne disparaissent jamais, d'ailleurs, quand j'y songe, j'me demande pourquoi j'ai pas encore repéré l'origine de la musique, dans le temps, ça m'aurait suffit pour aligner le mec dans le viseur d'un sniper, et là, j'suis paumé comme un gosse...
Lionis, tu deviens vieux mon petit... ARGH.
Stop it NOW, demi-tour gauche, derrière l'arbre là, juste devant toi mon gars, ombre assise, y allez, silencieux, pas de bruit, pas de chat, s'approcher, s'adosser à l'arbre, regarder la forme assise, bras derrière la tête, sifflant en écoutant la musique, se faire remarquer discrètement vu qu'il a encore rien calé dirait-on...

« On se détend ? »

Observer la réaction, et chercher à reconnaître les traits du visages dans l'ombre, choses plus facile à dire qu'à faire, pour ça, faudrait encore qu'il daigne me regarder, allez, soyons-fou, parions qu'il va tourner la tête vers moi maintenant que je lui ai parlé, je sais pas, une idée comme ça, ça me paraît pas trop con à espérer, qu'il tourne la tête, lala... Salut, c'est encore moi, salut, comment tu vas... Putain, jusque dans mes pensées, DASSIN JE TE HAIS... Ou pas.
Ça fait quand même bien chier, comment voulez vous bossez consciencieusement avec un air pareil qui vous revient en tête éternellement.
Je le regarde, sourire plaqué au visage, aussi faux que tout le reste, mais sourire quand même, on m'a toujours dit de sourire aux gens que je ne connais pas, qu'ils gardent en tête l'image d'une personne aimable quand je leur plongerais un poignard en plein ventre... Ce qui ne veut pas dire que c'est ce qui leur arrive à tous, hein, loin de là, je suis parfois gentil et agréable.

[Bon, ça, c'est fait, premier post, clear... \o_ Qui c'est qui vient faire mumuse ?]

Il avait sentit les doigts de Shiki se refermer sur sa cheville et s'en était dégagé d'une ruade avant de reprendre sa course au travers du petit bois, zig-zagant entre les arbres sans faire attention aux branches et aux buissons qui lui griffaient les jambes, arrachant sa peau au passage, zébrant ses mollets et ses cuisses de longues estafilades rougeâtres. Sa poitrine le brûlait, ses poignets aussi, là où le métal des menottes avaient mordues la chair et sur sa nuque, il lui semblait sentir le souffle de son poursuivant.
Proche...
Si proche...
Trop proche...

Ravalant ses larmes, il avait poussé sur ses jambes au point d'avoir l'impression que ses muscles allaient se déchirer a chaque mouvements. Son coeur battait la chamade tandis qu'il forçait sur ce qui lui avait toujours sauvé la vie : sa capacité à courir vite. Très vite.
Les dents serrées, il avait encore un accéléré, sentant l'homme qui le suivait se laisser peu à peu distancer, et bientôt ses oreilles dans lesquelles battaient du sang captèrent le son d'une musique.
Des gens...
Il y avait des gens.
Dans le parc.
Il n'était pas seul.
Il avait une chance de s'en sortir.

Revigoré par cet espoir, il puisa dans ses dernières forces pour foncer droit vers la musique, déboulant bientôt, les yeux voilé par l'effort et le manque d'oxygène, dans un petit espace dégagé occupé par deux hommes, l'un assit, l'autre debout. Le soulagement le fit trébucher, et il s'étala de tout son long dans l'herbe, le souffle court, le corps encore à moitié plongé dans l'ombre au point qu'il était difficile de voir qu'il lui manquait un pantalon et que son corps était couvert de bleus et d'égratignures.
Avec un léger gémissement plaintif, il se redressa sur les coudes et lança un regard perdu vers les deux formes humaines à l'autre bout de la clairière.
Deux formes qui n'étaient plus qu'une...
Visiblement l'un des deux hommes étaient partit.
Une bouffée d'angoisse lui serra l'estomac.
Et s'il venait de tomber de charibe en scilla ?

- A l'aide... s'il vous plait...

» Fugue nocturne [PV Lorenzo]
» Bain nocturne (pv Nico, mais d'autres peuvent venir aussi :D)
» Et trois nuits par semaine... [Shiki/Andrews]
» Le temps de rien...
» Il est temps de reprendre les affaires... (pv Nagasaki)