« Encore un voleur. »
C’était tout ce que lui avais dit K quand il était rentré et que l’odeur puissante de sang l’avais assaillit couvrant de sa force les relents de décomposition. A peine son colocataire avait-il finit de parler que Tendre vit un des murs encore maculé du liquide nauséabond. Tendre soupira. Les gens ne pouvaient-ils pas comprendre ? Cela faisait le cinquième intrus en moins d’un mois que K tuait et exposait pour expliquer qu’on leur fiche la paix. C’était laissant et surtout gênant, les odeurs et les morceaux de cadavres qui traînaient dans l’appartement ne donnaient pas envie de rester chez soi.
Le jeune homme se dirigea vers la cuisine d’où la voie de son colocataire sortait. Il le trouva en train de tranquillement couper des pommes de terre en rondelles avec un livre de recette ouvert à côté de lui. Tendre s’approche pour regarder plus attentivement les ingrédients sortis et son colocataire le coupa.
« Non, il n’y a pas de viande humaine détend toi. »
« Tu en a déjà mis. »
« Pour donner à des sans abris et je ne l’ai fait qu’une seule fois. »
« Parce que je t’ai expliqué que c’était dangereux pour la santé à cause d’une toxine dans la chaire humaine sans ça je suis sur que tu en aurais déjà goûté. »
« Je l’ai déjà fait je te signal. Puis au lieu de critiquer tu pourrais m’aider en nettoyant le mur. »
« Et puis quoi encore, c’est toi qui flingue tout le monde au lieu de leur casser le bras et de les mettre dehors. »
« Je ne flingue pas j’égorge, nuance. »
Tendre rit. Leur échange s’était fait sur un ton léger sans tension autre que celle qu’ils mettaient faussement pour jouer. K lui tira la langue et mit ses patates dans un plat à gratin avant d’aller vers un saladier dans lequel il commença à mélanger du lait, de la crème et des œufs ainsi que quelques épices. Tendre sortit de la cuisine et alla chercher ce pour quoi il était venu, une carte de visite d’un club que lui avait conseillé un homme rencontré « fortuitement ». Il entendit K lui parler depuis la cuisine.
« Tu veux toujours rentrer dans la famille locale ? »
« Ouais…si je trouve un moyen de me faire engager. »
Il rangea la carte dans sa poche et retourna jusqu’à la porte de la cuisine pour finir de parler avec K. Celui-ci mettait le plat à gratin au four et se redressa pour le regarder une seconde.
« Si tu veux manger ce sera bon dans une demi-heure. »
« Je ressors. »
« Encore ? »
Il sentit de l’exaspération dans la voie de son ami. C’était vrais qu’il s’était pas souvent présent depuis quelques semaines mais il n’y pouvait rien. Il faisait divers boulots pour se faire un nom dans le coin et pouvoir au plus vite se faire engager par les Sawada. Parce que c’était ça son but, trouver un job pour eux histoire d’avoir une position…disons au plus stable. Mais là il voulait juste aller se détendre un peu et…
« Les odeurs de décompositions ça ne donne pas vraiment envie de se détendre tu sais. »
K grogna et se retournant vers son livre de recette. Il n’avait pas répondu mais Tendre savais qu’il avait gagné. Il se dirigea vers la porte et sortit. Une fois dehors, il entra juste dans un taxi et donna l’adresse au chauffeur. Environs une demi-heure plus tard, il arriva devant le fameux club d’hôte.
Le jeune homme se présenta à l’entrée et fut accueillit par des regards suspicieux. Il était nouveau après tout rien d’étonnant à ce qu’on se méfie de lui. Il fit quelque pas pour entrer et un homme lui coupa le passage. Certainement le videur à voir sa carrure impressionnante et la bonne tête dont il le dépassait. Tendre releva la tête un peu surpris et l’homme parla d’une voie grave.
« C’est assez rare de voir des nouvelles têtes ici ! »
Grognât-il. Traduction, qu’est ce que tu fiche là étranger ? Tendre sortit simplement la carte de visite de sa poche et la montra à l’homme en parlant d’une voie calme. Il venait d’avoir une idée.
« Nico Sawada m’a recommandé l’endroit. »
Le videur pali légèrement. Difficile à dire si c’était la mention du nom tout simplement ou le fait que malgré cette mention, il ne sache pas qui était le blanc-bec qui venait de débarquer. La suite était déjà courue d’avance. Ils allaient se renseigner et le meneur des Sawad n’allait pas tarder à savoir qu’un inconnu exploitait son nom sans sa permission. Coup double. Tendre contourna simplement le videur sans rien dire et entra dans le club décidant de s’installer au bar. Il ne connaissait aucun hôte du coin ni aucun client. Il n’avait qu’à voir qui serait le premier qui l’aborderait. Il commanda un verre de whisky et observa l’ambiance autour de lui profitant de l’instant présent.
Sam 6 Mar - 14:11