Chantage de la mafia (pv Kenji)

Il n'aimait pas être dehors...vraiment pas. Sans cesse l'impression d'être dévisagé et reconnu le mettait mal à l'aise. Sa capuche était relevée, comme d'habitude, mais peut-être aurait-il été plus discret en se dévoilant totalement. Kuro avait beau se dire que la mafia le protégeait, il craignait toujours autant les lieux publics. Angoisse stupide peut-être, mais bien présente. Il tenait trop à sa liberté pour risquer à s'appuyer sur un protecteur.

Le jeune homme fit une moue en regardant le bâtiment majestueux. Il ne comprit pas pourquoi une mairie devait faire si prétentieux...ni pourquoi elle était si grande. Enfin...Kuro s'avança encore un peu et hésita encore une fois. Etait-il vraiment obligé d'entrer ? Il s'était décidé à sortir pour aller voir Sanae...mais maintenant ses résolutions tombaient. Pourtant, il savait que s'il n'osait pas maintenant, il valait mieux pour lui qu'il reste à jamais dans son appartement...

Soupirant, il passa finalement le bureau de l'accueil, faisant tomber sa capuche. Son air de gamin lui permit d'accéder aux bureaux supérieurs et il chercha du regard celui du maire. Kuro avait envie de revoir celui qu'il appelait désormais grand frère. Il n'était pas sûr de ce que la fraternité était, mais avoir un lien comme ça le rassérénait comme le sécurisait. Il se sentait bien dans le cocon de gentillesse de Sanae et en devenait gentiment accro. Au point d'oser sortir de chez lui.

Finalement il remarqua qu'une indication indiquerait la voie à un aveugle et se mit une légère claque sur le front pour son manque d'attention. La porte se dessina bientôt devant lui et il entra. Sans toquer. On ne lui avait jamais appris qu'il valait mieux frapper avant d'entrer. Kuro se statufia. Totalement. Ses yeux prirent la couleur de la peur alors qu'il n'arrivait pas vraiment à assimiler ce qu'il voyait.

" Sanae ?"

Roulé en boule, le maire pleurait, et Kuro qui ne l'avait jamais vu - ou presque - qu'avec un sourire recula d'un pas. Etait-ce encore Sanae ? Finalement le jeune homme se rapprocha, un peu tremblant, totalement effrayé par cette nouvelle situation qu'il n'avait même jamais appréhendé. Sanae pleurait...que fallait-il faire ?

Kuro se rappela ses propres crises de larmes. Il n'avait pas changé durant ce laps de temps, et donc Sanae restait Sanae. Rassuré par cette logique interne, il passa outre le fait que son grand frère pleurait et se précipita à ses côtés, fermant néanmoins la porte derrière lui. Son visage reprit les traits sérieux qui effaçaient son air enfantin et il attrapa Sanae dans ses bras.

" Grand frère !"

Ses bras fins serraient avec délicatesse le corps nu. Kuro n'avait pas tilté. Il ne pouvait pas ! Lui qui n'avait jamais touché un homme, ne pouvait pas se rendre compte de tout ça. Il était trop innocent. Lentement le jeune hcker imita le maire et le berça. Sanae l'avait consolé ainsi...peut-être que ça fonctionnerait...Il câla la tête de son aîné dans son cou et le serra encore plus fort, s'il le pouvait.



(heeeeuuuu, je me suis tellement marré en écrivant là que...tu m'excuses les fautes et les incohérences ? Kuro affrontant un nouveau monstre : les pleurs de quelqu'un d'autre XD)

Sanae était humilié et voulait mourir. Il s’était refermé sur lui-même restant en boule pleurant toutes les larmes de son corps attendant qu’on vienne le sauver. Mais personne ne viendrait personne avant demain matin. Les larmes coulaient les sanglots le secouer brutalement lui faisant mal au dos.

Le problème c’est qu’il n’avait pas eu le temps de se remettre Kenji était revenu. Qui serai rentrer sans frapper dans son bureau à part un arrogant violeur? Sanae attendit une remarque sarcastique mais rien n’arriva. Ses lamentations étaient trop bruyantes il n’était rien à part son souffle saccadé et ses gémissements de douleurs.

Le bras du maire fut attrapé et il entendit distinctement dans le brouillard qui l’entourai la voix de Kuro… Son petit frère adoré était là. C’était lui qui était venu le sauver de la douleur. Le corps frêle et faible de Sanae était entouré par le corps chaud et rassurant de Kuro. Doucement, son petit frère le berça ce qui calma un peu les sanglots de Sanae. Ca allait déjà mieux maintenant qu’il avait quelque qu’il aimait avec lui tout irai mieux. La tète du maire fut placé dans le creux du cou de Kuro et son corps était serré, presque étouffé contre le contre de son petit frère.

Sanae reprenait faiblement son souffle essayant de parler de dire quelque chose, il se débattait avec ses sentiments et ses réactions physiques. Il fallait qu’il parle à quelqu’un malgré l’interdiction de Kenji, il fallait qu’il avoue ce chantage honteux il fallait qu’il enlève le venin que lui avait injecté Kenji dans le cœur. Sanae releva doucement son visage vers Kuro lui crassant la joue pour prendre pleinement conscience que c’était bien son petit frère avant de pourvoir dire quoi que se soit.

- Ku… Kuro…

Non, rien ne voulait sortir il n’y arrivait pas. Qu’est-ce qui se passerai si Kenji découvrait qu’il avait tout dit à Kuro, qu’Est-ce que ce porc ferai au petit Kuro. Son petit frère était trop fragile pour le moment pour supporter les assauts dégradant de Kenji. Il ne pouvait que se taire et garder ça pour lui. Il fallait juste qu’il retrouve son calme et tout irait mieux. Maintenant plus rien ne pouvait lui arrivait avant le week-end prochain.

En plus Kuro avait ses propres problèmes et propres peurs, Sanae n’avait pas le droit de lui imposer ses peurs et ses souffrances. Il ne pouvait se confier à personne ni à Kyo son amant tant aimé ni à Kuro son petit frère adoré. Cette fois-ci il était totalement seul face à ce problème il devait se débrouiller tout seul.

En pensant ainsi les pleurs de Sanae repartir de plus bel et ne voulait pas se tarir. Les sanglots secouaient son petit corps nu et dégoulinant de sueur et de la semence du porc qui venait de le violer.





(Aucun problème pour les fautes et les incohérences je crois être la première à en faire donc tu es pardonné >.< Bon chance pour calmer Sanae il va pas te facilité la tache ^^)

Il avait été effrayé par la vue du maire en pleurs. Se retrouver tout à coup face à une situation jamais connue n’était pas facile à gérer, vraiment pas. Aussi avait-il dû prendre un moment pour passer sur sa première panique, puis était venu la question : qu’est-ce que je dois faire ? Kuro s’était alors souvenu de sa rencontre et de sa crise de larmes et avait saisi le bras de son grand frère pour l’enlacer puis le bercer. Les gestes du plus jeune étaient hésitants, timides, il avait peur de mal faire.

Sanae se calma alors…enfin c’est ce que cru Kuro. Le chagrin était-il enfin passé ? D’une oreille, il entendit son prénom – enfin son pseudonyme – et regarda curieusement Sanae. Ses grands yeux de miel et d’innocence se voilèrent d’incompréhension à la caresse sur sa joue. C’était la première fois qu’il voyait un autre que lui pleurer…Avait-il les yeux aussi rouges que ceux de son frère dans ses cas-là ? Tremblait-il autant ?

Puis soudainement les sanglots revinrent comme plus puissant et Kuro, comprenant que ça n’avait été qu’une accalmie paniqua un peu. Que devait-il faire ? Son instinct lui soufflait de rester là, de serre son aîné dans ses bras, de parler. Il ouvrit la bouche. Rien. Que dire ? Comment ? Pourquoi Sanae pleurait-il déjà ? Le jeune hacker sentait les spasmes du corps nu sous lui et détailla le maire.
Que…
Il ne comprenait pas, mais sa logique lui dit que son grand frère allait attraper froid comme ça, couché sur le sol, sans habit. Délicatement, Kuro déposa Sanae sur le sol, juste le temps d’enlever sa grosse jaquette de skateur, il aimait bien ce genre d’habits à capuche. Ecoutant toujours les pleurs, mais se concentrant sur sa tâche, il fit passer les bras mince dans les manches puis referma le vêtement sur son aîné.

L’habit, assez grand tombait jusqu’à les mi-cuisses de Sanae et Kuro, enfin rassuré quant à la santé du maire le reprit dans ses bras, ignorant que lui-même ne portait désormais qu’un T-shirt. A nouveau, il cala la figure rougie du maire, embrassant les cheveux blonds, frottant doucement le dos en de petits ronds circulaires. Il ne savait faire que ça. C’était bien maigre, alors doucement il demanda :

« Tu…tu ne veux pas que j’appelle quelqu’un ? »

Ses mouvements s’étaient faits plus sûrs, mais Kuro craignait ses bêtises. Il en faisait toujours une…Un souvenir remonta et à nouveau il imita le maire :

« Chuuut, calme-toi… »

Que s'était-il passé ? Kuro n'osait pas demander, de peur de voir s'accroître le flot de pleurs.

Sanae pleurait encore et encore douloureusement revivant dans sa tête son humiliation. Heureusement que c’était Kuro qui l’avait trouvé dans cet état face à Kyo il n’aurait rien put faire que de prendre sur lui et se taire. Il se calma un peu mais sa panique reprit le dessus et les sanglots furent plus violents et plus dure à supporter. Il ne pouvait pas se calmer, il ne pouvait pas arrêter.

Sanae ne devait pas être beau à voir comme ça, le corps nu les yeux rouges et gonflés… Pauvre Kuro il ne devait pas savoir quoi faire lui qui pleurer il n’y a pas si longtemps que ça dans les bras du maire. Il sentit d’un coup Kuro le quitter… Alors il l’abandonnait c’était comme ça ? La colère monta heureusement que son petit frère ne le laissait pas avec cette illusion, il l’obligea à passer l’épais pull trop grand de Kuro. Il se sentait au chaud et un peu plus protégé comme ça. En plus l’affection et la tendresse de Kuro lui rappelait qu’il n’était pas seul et qu’il était protégé. Il commençait à se calmer un peu quand son petit frère lui demanda s’il voulait qu’il aille chercher quelqu’un. Paniqué, Sanae s’accrocha au fin tee-shirt de son cher petit frère.

- Non… NON… NON NON NON NON ET NON TOUT SAUF CA… PERSONNE NE DOIT SAVOIR NON PERSONNE…

Sanae paniqué totalement, si quelqu’un l’apprend ait la rumeur ferai le tour de la ville et Kyo le serait. Non c’était un secret… Il fermait ses doigts sur le tee-shirt de Kuro pleurant encore et encore. Les mouvements de son petit frère étaient plus sûrs mais le calme était dur à venir. Il commençait doucement à se calmer sentant la fatigue le prendre. Il regarda Kuro avec désespoir… Il devait lui expliquer pourquoi il devait se taire au moins… Sinon Kuro paniquerai encore pleurant en disant qu’il ne comprend rien au monde et là Sanae n’avait pas la force de le calmer.

- J’aime Kyo plus que tout au monde mais il est l’amant de Séphiel et on ne peut rien dire… Kenji il a prit la vérité, il sait tout sur nous et il m’a dit de coucher avec lui si je ne voulais pas nous voir séparer… Moi je ne peux pas vivre sans lui… Je l’aime trop… J’ai besoin de lui autant que de toi… Je ne veux pas qu’il apprenne pour ça… Il ira tuer Kenji et il va mourir et moi je mourrai aussi… Je ne veux pas être seul comme avant…

Il se serra contre Kuro demandant de l’affection, il ne voulait pas être seul.

Les cris l’effrayèrent et comme l’animal aux aguets qu’il était encore, Kuro n’eut comme seul réflexe que de s’éloigner. Cris est égale coups, coups est égal danger. Il avait appris ça depuis si longtemps qu’il ne put retenir cet instinct. La main accrochée à son tee-shirt le déchira un peu et bien vite, en constatant que ces cris n’étaient pas dit de manière violente, mais terrifiée, Kuro repassa ses bras autour de Sanae.

Les pleurs ne se calmaient pas et le jeune homme ne comprenait pas pourquoi. Et puis, les paroles de son grand frère l’intriguaient, personne ne devait savoir…Ca voulait dire que lui n’était personne ? Ce fut la seule explication qu’il trouva et son cœur se déchira un peu. Le regard de désespoir du maire reçu en retour deux yeux au métal blessé et vacillants. Kuro ne paniquait pas parce qu’il ne comprenait pas…il avait l’habitude de ne rien saisir aux évènements, quand il pleurait c’était parce qu’il avait un trop plein.

Non. Là il était presque…vide. Ca n’avait été qu’un rien. Une phrase mal tournée, mal interprétée. Elle n’aurait pas fait de dommages sur un autre que Kuro. Le petit hacker avait été profondément pénétré par cette lame émoussée.

*Personne ne doit savoir, mais alors, moi qui sais, je ne suis donc personne ?*

Et parce qu’il croyait que Sanae ne le considérait plus qu’ainsi, il se ferma à nouveau. Jamais on ne l’avait réellement considéré comme un être humain, comme quelqu’un. Il n’y avait eu que Sanae, un peu Yoru, Akane encore, pour lui parler franchement, sans qu’il ne devine mille et une manipulations derrière leurs paroles. Encore là, il ne voyait pas le maire comme un menteur.

Kuro s’était juste enfermé à nouveau. Il écouta Sanae s’explique, lui éclaircir son comportement. Il le serra contre lui, sachant parfaitement quel était le patronyme de ces prénoms. Sawada. Ses patrons. Une phrase le raviva un peu. J’ai besoin de lui autant que de toi. Bien qu’encore méfiant, ses yeux, véritables miroirs de son cœur, s’adoucir et la chaleur de l’or y brilla à nouveau. Pourtant, quelque chose s’était brisé et le resterait jusqu’à ce qu’on veuille bien le réparer.

Tranquillement, Kuro passa son bras sous les jambes de son frère et le porta péniblement jusqu’à s’asseoir avec lui sur le fauteuil du bureau. Il n’était pas fait pour ce genre d’opérations et son dos protesta largement. Sanae était lourd, même avec sa petite taille. L’exercice l’essouffla légèrement, mais il n’y prêta guère d’attention, allumant l’ordinateur. Son autre bras enserrait toujours Sanae et en attendant que l’ordinateur veuille bien s’allumer, Kuro câlina son grand frère du mieux qu’il le put.

Aimer…il n’en saisissait pas vraiment le sens. Etait-ce comme aimer une bonne glace, ou comme lui appréciait Sanae ? Kuro se tritura un instant les méninges puis, attrapant son ordinateur miniature dans la jaquette que portait le maire, il connecta les deux systèmes et fit valser ses doigts sur le clavier jusqu’à parvenir à s’insérer dans le réseau des Sawada avec son code.

« C’est eux ? »

Sur l’écran s’affichait trois petites fiches et Kuro zooma sur l’une d’entre elles, affichant la photo de Kenji. Il cliqua ensuite pour dévoiler Kyo et enfin, Séphiel. Il n’y avait rien ou presque d’inscrite sur cette dernière, après tout, personne n’osait faire d’enquête sur l’Oyabun, et Kuro avait dû briser quelques barrières pour obtenir les informations sur Kenji Sawada. Après tout, l'informatique était son domaine. Il pouvait hacker n'importe quel système...programmer n'importe quoi Dans un délai de temps raisonnable.

Sanae s’accrochait désespérément à Kuro. Il ne voulait pas se retrouvait seul. Il voulait rester dans les bras de son petit frère. Il releva la tête pour croiser le regard familier et rassurant du jeune homme mais il rencontra un regard déstabilisant. Les yeux le fixait le regard paraissait brouillé, fermé et montré qu’il était blessé. Qu’avait-il put dire? Sanae s’interroger, lui aussi était blessé? Si c’était le cas il devait s’occuper de son petit frère avant tout. Entre quelques sanglots Sanae réussit à reprendre son souffle pour pouvoir parler.

- Ku… ro sa…va? Tu… tu as… l’air de souffrir…

Sanae devait avant tout s’occuper de Kuro, il devait s’occuper de lui. Mais il avait besoin qu’on s’occupe de lui. Il dit tout ce qui le faisait souffrir. Il parlait sans pouvoir s’arrêter, il n’avait même pas écouté Kuro, il devait parler se libérer. Sans comprendre comment, il se retrouva dans les bras de son frère sans plus aucun contacte avec le sol. Ils se retrouvèrent dans le grand fauteuil où Kenji l’avait humilié et violé sans aucun remord. Paniqué le maire se lova contre son sauveteur pour se rassurer un peu. Il était câliné et Sanae se calmait peu à peu.

D’un coup, Kuro l’apostropha et lui montra différente photo. D’abord le photo de Kenji, instinctivement le maire se réfugia dans les bras de Kuro puis une autre photo s’afficha. Il reconnu le doux visage de Kyo, son amant. Il se calma un peu et se détendit un peu puis une troisième photo s’afficha ça aiguisa la curiosité de Sanae. Il n’avait jamais vu Séphiel Sawada de sa vie et là il l’avait en photo sur son écran d’ordinateur. Il observa l’homme qui abusait du corps de Kyo avec violence et eut encore envie de pleurer mais pour autre chose. Il regarda son petit frère et agita affirmativement son visage.

- Oui enfin je n’ai jamais vu Séphiel tu sais.

Il s’était un peu calmé et regardait Kuro avec fatigue, il n’en pouvait plus il avait besoin de repos mais avant il devait s’occuper de son petit frère.

Il aurait pu parler et répondre à la question, mais à quoi bon ? Déjà Sanae expliquait ses pleurs et sa réaction. Il se confiait à un débit assez élevé, presque assommant par le nombre d'informations, et Kuro écoutait. Il avait été blessé, effectivement, et son regard s'était refermé. Construire une relation stable et sûre avec le jeune hacker relevait de l'horlogerie fine. Un mot, une expression de travers et un engrenage sautait, grippant la machine jusqu'aux réparations. Il surinterpétait ou au contraire, négligeait une donnée. Kuro avait une excuse de taille : son ignorance. Être déshabillé ne le gênait pas – il n'avait jamais appris à l'être – mais on ne lui avait jamais enseigné non plus les finesses des langues, et pour lui personne ne voulait dire que personne !

Se maîtrisant, son regard revint à des tons plus chauds et doux, redevenant le miel rassurant que cherchait tant son grand frère. Kuro nota évidemment la panique soudaine de ce dernier, mais ne s'en soucia pas, se contentant de câliner son aîné tout en s'informant. La photo de Kenji déclencha une réaction très vive et pour la première fois, Kuro se demanda ce qui s'était passé dans ce bureau. Grâce à Yoru, une infime partie de son innocence s'était évanouie, mais ce n'était pas suffisant. Kyoshiro eut un net effet relaxant sur le maire et le cadet eut un minuscule sourire tendu. Il ne connaissait rien aux relations humaines, mais il devinait un lien positif entre ces deux hommes.

« Aucune importance. »

Kuro était inquiet pour Sanae, déstabilise aussi, mais ça il le gérait à l'habitude. Réfléchissant un instant, il effaçait son court trajet pour aller fouiller dans le réseau de la ville sans trouver - heureusement ou malheureusement – une caméra qui ait filmé les événements précédant sa visite, mais il ne s'agissait que d'une recherche rapide. Le fil de ses pensées s'interrompit dans deux prunelles grises fatiguées, il eut un sourire maladroit puis sa voix douce et encore parsemée de teintes câlines murmura :

« Tu devrais t'habiller, je t'accompagne chez toi. Il faut que tu dormes. »

Il n'avait pas encore décidé s'il allait venger son frère ou non. C'était une possibilité, mais il voulait donner quelques jours à Kenji pour se racheter. Car il n'y avait aucune faute qu'on ne pouvait réparer selon le hacker. Kuro se sentait presque à l'aise en oubliant tous ces sentiments humains et le projet de vampiriser un de ses chefs ne le perturbait pas trop : c'était sa vie et son travail. Il le ferait s'il le fallait.

Il regardait bêtement les actions de Kuro sans rien comprendre à ce qui se passait. Il regardait l’écran les yeux vides de toute émotion. Il voyait des brides d’écrans des mots des phrases sans queue ni tête. Il ne comprenait rien pas même les mots que prononçait Kuro. « Aucune importance. » de quoi pouvait il parler? La référence était laquelle?

Habiller? Ca il comprenait. Instinctivement il se releva puis à la chercher ses vêtements et les remit doucement puis se retourna vers Kuro attendant un autre ordre. Il attendait mais rien ne venait finalement il osa prononcer quelque mots ne voulant pas déranger Kuro en plein travail.

- Et après?

Et après Kuro raccompagnait le maire chez lui… Panique chez lui, clé, Kyo… Impossible est si Kyo était là? Il ne pourrait pas le cacher. Sanae blêmit et courra vers son petit frère le regardant encore plus paniqué.

- Pas chez moi… emmènes moi chez toi s’il te plait Kuro?

Il était près à supplier à payer partout mais pas chez lui n’importe où mais pas chez lui…

Kuro finit rapidement d'effacer ses traces, histoire de pas avoir de problèmes trop vite. Il afficha un mince sourire en voyant son frère s'habiller, au moins il réagissait un minimum. Le jeune mafieux ne comprenait pas ce qui pouvait perturber à ce point Sanae, mais une chose était sûr, le maire n'était pas dans son état normal.
Pas de sourire...
Pas de mots rassurants...
Juste ces yeux qui semblaient tout craindre, tout fuir.

Et puis il y avait ce vide, ce n'était pas normal. Même en ne connaissait que peu des humains, Kuro savait qu'on ne pouvait pas changer à ce point sans un déclencheur. Avec un soupire, il se leva pour se retrouver face à des yeux paniqués.

« Sanae ? »

La demande le fit sursauter. Venir chez lui ? Ses petites mains se tordirent alors que l'hésitation se lisait clairement sur sa face. Pourquoi ? L'appartement du maire était dix fois plus spacieux et confortable que le sien. L'espace vital chez lui était encombré par des dossiers et ses ordinateurs. En plus...il y avait toutes ces feuilles que Sanae ne devait absolument jamais voir. Tout ce qui montrait avec clarté qu'il n'était qu'une de ces racailles contre lesquelles le maire se battait.

Il n'avait pas envie. Mais...instinctivement l'envie de revoir ces yeux gris sourire était bien plus forte que les probabilités de catastrophes. Kuro saisit sa jaquette désormais délaissée et repassa l'épais vêtement avant de dessiner une caresse sous les yeux encore rougis et de prendre son frère par la main.

« Très bien... »

Le crépuscule commençait déjà à assombrir la ville, il valait mieux se hâter. Ni Sanae ni Kuro n'étaient de taille à lutter contre une agression. Et Kuro ne conduisait pas. Ses pas le menèrent au bas des escaliers, hors de la mairie alors qu'il réfléchissait toujours. Montrer son appartement c'était se résoudre à se dévoiler totalement. Et même si la décision était déjà prise, les peurs envahissaient le jeune hacker.

Il tenait toujours fermement son aîné, peu au courant des moeurs du monde qui régissaient ce genre de contact. A un rythme soutenu, Kuro emmenait le respectable maire au fond de la ville, dans les bas quartiers, au plus proche de la mafia. Il était habitué aux regards étranges et passait devant sans les comprendre ou y faire attention. La concupiscence ne faisait définitivement pas partie de son vocabulaire.

Un tour de clef suffit à ouvrir son logis peu protéger. Pas de couloirs, mais une vue directe sur la pièce principale où une table surchargée, une armoire et des fauteuils se disputaient la place. Un capharnaüm quoi. Gentiment, Kuro installa Sanae dans un des canapés avant de poser son petit ordinateur et d'aller faire du café et des sandwichs.

«  Sanae ? Tu as faim ? »

Planté devant le maire, les yeux peureux mais bienveillants, le cadet attendait une réponse, effrayé par ce regard vide.


( je te laisse changer d'endroit ^^)