Fin de soirée chez Shuei

[ultra court, mais je sais vraiment pas quoi raconter de plus ! désolé]

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Depuis Sortie hative, dans le Parc


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Après être sortit du club où ils s’étaient rencontrés, Lexian avait penché d’un côté puis de l’autre, et avais finalement choisit d’aller chez Shuei plutôt que chez lui, comme il le lui proposait. Ne sachant où il habitait, il avait proposé d’y aller en voiture, vu que la sienne était juste devant le Luxurious. Mais au final, l’homme lui avait proposé de marcher à pied jusqu’à son immeuble, ce qu’il accepta.

Ils arrivèrent après plusieurs minutes, pendant lesquelles Shuei lui avait parlé un peu de lui, devant un immeuble qui semblait ne pas être à la portée de la bourse du premier venu. Malgré ce qu’il semblait décrire comme une vie solitaire, Lexian se souvenait très bien de ses mots : il était le champion pour se faire des amis. D’ailleurs lui même se retrouvait à le suivre sans trop savoir pourquoi.

Au moment d’entrer dans le bâtiment, Shuei lui retint la porte, afin de le faire passer en premier. Geste un peu bizarre, mais auquel Lexian ne prêta pas plus d’attention que ça, une fois rentré à l’intérieur. Sentant la douce chaleur du batiment, il frissonna par réflexe, puis suivit l’homme jusque chez lui.

Encore une fois, il passa devant pour entrer dans son appartement comme on le laissait passer, et il découvrit ainsi l’intérieur du territoire privé de Shuei Irashi. N’osant pas vraiment s’enfoncer ainsi prématurément et sans gêne dans un lieu où il n’était qu’un invité, il attendit que l’homme passe à nouveau devant lui, avant de le suivre plus à l’intérieur. Ceci dit, il laissait quand même trainer ses yeux sur le mobilier à portée sans vraiment se gêner.

Une fois monté au huitième étage, il ouvrit la porte et le laissa là aussi entrer en premier. Entrant à son tour, il ferma la porte et se déchaussa dans ce "sas" réservé à cet effet. Déposant son manteau sur une simple patère, il fit de même avec celui de Lexian. Il passa devant et ouvrit alors deux portes vers l'intérieur d'une autre pièce, la plus grande. Composé de deux canapés, d'une belle table basse en verre et d'une grande table pour recevoir du même style, la pièce respirait l'argent, mais de bon gout. Pas de ces nouveaux riches qui aiment à bourrer leur pièce de n'importe quoi pourvu que cela soit clinquant.

-Entrez, asseyez vous, je vais nous faire du café, à moins que vous désiriez autre chose.

La cuisine ouverte, américaine pour la référence permettait de cuisiner et de pouvoir partager le plaisir de recevoir. Voila ce que lui avait dit le décorateur qui avait pris par à la disposition de cet appartement. En effet, il se faisait un plaisir de cuisiner pour ses "vieux" amis et de papoter avec eux.
En vrai petite femme d'intérieur, il avait toujours une petite boite de petits fours accompagnant le café. En un tour de main, il revint vers Lexian et posa le plateau sur la table basse. Ne voulant pas "casser" l'ambiance qui était née un peu plus tôt, il trotta alors vers l'interrupteur et tamisa un poil l'éclairage, s'asseyant même sur le même canapé de celui-ci.

-Un peu de lait ? du sucre ?

Il s'assit alors de face, pliant une jambe sur le canapé. Dans un autre genre, une autre histoire, le café aurait été laissé de côté, deux corps se seraient enlacés et sensuellement déshabillé, c'est ce qu'il imaginait dans ses romans les plus fous, mais là, il avait cette envie de connaitre mieux, plus la personne de Lexian.

-Dites m'en plus sur vous.. avez vous des cadavres cachés dans des armoires ? Moi, comme vous le savez, je suis toujours... pure comme mes amis aiment à le dire !

Il riait de lui même. Mieux en rire qu'en pleurer, sinon la vie serait triste à mourir, mais il attendait beaucoup de cette soirée qui prenait des allures ou des choses seraient dites dans le secret d'une alcôve douce et rassurante.

Voyant Shuei se déchausser, Lexian fit de même, puis lui donna son manteau et le suivit dans ce qui devait être le salon. La pièce était décorée avec gout, il devait l’admettre. Même s’il préférait personnellement les meubles en bois que ceux en verre, quand il s’agit de beau bois. Comme on lui proposait de s’asseoir, il prit place sur l’un des canapé, avant de répondre à la question :

- Oh, si vous avez du thé, je préfère... mais sinon du café ira très bien, merci.

On aurait du mal à le croire en le voyant si doux, mais le café avait un peu tendance à l’énerver. Il s’enfonça dans le sofa, en regardant son hôte s’affairer dans la cuisine. Il avait envie de se mettre en tailleur, mais n’osait pas trop prendre de position extravagante. Après tout, il n’était pas chez lui. Donc il resta sagement assis comme il faut.

Il eut la surprise de le voir revenir avec un plateau de petit four, ce qui lui rappela qu’il n’avait pas mangé. Il n’avait pas vraiment ressenti la faim, et avait juste mangé quelques fruits en essayant de travailler. Il lui répondit avec un sourire :

- Juste un peu de sucre... Merci.

Shuei avait tamisé légèrement l’ambiance, la lumière n’était pas agressive et Lexian se sentait plutôt bien. En le voyant s’asseoir une jambe à demi sur le canapé pour pouvoir lui faire un peu mieux face, l’écrivain pensa qu’il aurait peut être pu s’asseoir comme il le désirait, finalement, mais resta dans la même position.
Shuei lui demanda s’il avait des cadavres cachés dans ses armoires. Ca, oui, il en avait... Mais il ne comptait pas les révéler à un inconnu de la veille !

-... Heu, je ne sais pas.... Que dire ?...

Il ne savait pas s’il devait répondre sur quelque chose en particulier, alors il s’éclaircit la gorge et se mit à parler de lui-même.

- Hum. Je... Je n’ai pas eu de père. Mais ça n’a pas été un problème. Ma mère était très attentive et gentille. Et je n’ai manqué de rien.

Il ne voulait pas qu’on s’apitoie sur lui, et préférait passer sous silence l’infidélité de sa mère, les circonstances de sa conception et les brimades qui avaient fait suite dans la famille au sein de laquelle il été né. De plus, peut être Shuei comprendrait il avec l’emploie du passé que sa mère n’était plus de ce monde, mais il ne le précisa pas non plus.

- Quand j’étais petit j’ai souvent été moqué et un peu brimé à cause de mon physique et je détestais l’école. Que j’ai d'ailleurs arrêtée assez tôt pour devenir écrivain.

Il piqua un petit four, le mangea tout en réfléchissant à ce qu’il pourrait dire.

- A part ça, j’ai bien quelques ex possessifs qui se sont mal remis de la façon dont les choses se sont terminées, mais c’est tout.

Il termina sur un petit sourire doux, ne souhaitant pas rentrer plus avant dans le récit de sa merveilleuse petite vie par lui-même, bien qu'il restait ouvert aux questions.

Rectifiant alors, il fit une grande tasse de thé noir. Une fois autour de la table et assis sur le canapé, Shuei écouta ce qu'avait bien à cacher le jeune homme si placide.
Découvrant une partie de sa vie, plus ou moins heureuse, il tenta de se forger une image plus gaie et moins emprunte de préjugé quand à sa présence dans un club comme celui-ci. Il se surpris même à le regarder avec un œil plus clément. Cette fois il se mis face à lui, en tailleur et l'invita à se mettre à l'aise, à faire comme chez lui.

-J'ai hâte de vous lire vous savez. J'ai.. déjà entendus parlé de ce genre de livres menteur, il en a déjà lu..

Triturant son bout de pantalon, il tiqua sur le fait qu'il ait des "ex-possessifs". Il en avait donc eut. Oui, Shuei, tous ne sont pas comme toi, puceau à 40 ans..
Son regards pétillaient, non pas de joie, mais surtout d'intérêt. Coquin, c'est vrai il ne fallait pas non plus faire croire autre chose, fit une moue qui en disait long.

-Mais ils vous posent quelques soucis ?

De là, comprendre qu'il ne comprenait pas comment on pouvait interférer dans la vie d'autrui juste par.. passion ? Obsession ?
Plus il cherchait des mots à ceci, plus il pensait à des choses plus osées. Son teint en pâti et c'est à la limite de la fièvre qu'il se repris et lança comme ça:

-Des bonbons ? vous voulez des bonbons ? J'en ai !

Il se leva et senti le reste. Il fila rapidement derrière le comptoir de sa partie cuisine qu'il se baissa pour ouvrir son placard. Là, restant accroupi il pensa à comment faire se calmer ses hormones. Bien légitimes. Mais il ne savait rien de lui, il devait faire taire cette attitude de gamin. Fouillant, finalement dans le placard, il pris quelques guimauves, petites fraises pleines de sucre et des caramels. Mettant le tout dans un plat il revint vers la canapé et posa son assiette.

-Quel âge avez vous ? vous faites jeune, mais je n'arrive pas à vous donner un âge précis.

Une boulette, une ! Autant lui dire avec ta tête...(..). Il repris plus vite:

-Vous vivez seul ? enfin.. je veux dire vous avez un compagnon ?

D'une nullité rarissime pour faire la conversation, Shuei se senti plus minable que jamais.

Lexian parlait un petit peu de lui, omettant sans scrupules les passages qu’il ne souhaitait pas aborder. Il fut surpris d’entendre son interlocuteur lui dire qu’il avait hâte de le lire, en parlant spécifiquement de ses livres érotico-pornographiques. Il avait pensé l’avoir presque choqué à voir sa réaction, alors qu’ils étaient encore au club. Ceci dit, Shuei semblait toujours aussi gêné d’aborder le sujet.

Se réchauffant les mains avec sa tasse de thé, piquant de temps en temps un petit four avec un sourire, il poursuivit son court récit, terminant par une allusion à propos de ses ex. Il n’y en avait pas tant que ça qui persistaient à lui mener la vie dure, mais il était vrai qu’ils étaient bel et bien là. Lexian n’avait pas toujours choisit ses fréquentations avec justesse. Comme il semblait porter un intérêt à ce problème, l’auteur le rassura avec simplicité et un sourire rassurant aux lèvres :

- Ca reste gérable....

Ce qui ne voulait somme toute pas dire grand chose, mais ces péripéties-là n’étaient pas toutes bonnes à entendre par tout le monde.
Il n’eut de toute façon pas à approfondir le sujet, comme son vis à vis – qui avait semblé plongé dans ses pensées un instant – changeait de sujet de manière intempestive. Des bonbons ? Oui, pourquoi pas...

- Merci.

Un plat fut vite déposé devant lui, contenant tout un méli mélo de petites douceurs. Lexi an en prit un ou deux dans sa main, et en mangea un avec un petit sourire espiègle, quand on lui demanda son âge... Il faisait jeune disait-on. Un instant, un court instant, il se demanda si c’était une mauvaise chose, avant de s’apprêter à répondre sans mentir pour autant. Comme une autre question avait fusé dans le même laps de temps, il répondit aux deux dans le même jet de paroles :

- J’ai presque vingt-trois ans. Et je vis avec mon seul compagnon... il s’appelle Vulcain, et a un caractère bien trempé. Ce qui ne l’empêche pas d’être très calin...

Il esquissait un sourire et lui fit un petit clin d’œil, s’explicitant pour le cas où cela n’était pas assez clair :

- C’est un chat....

Shuei semblait mal à l’aise d’avoir demandé ça, alors il essayait de détendre l’atmosphère. Il ne put s’empêcher de se demander si l’homme demandait cela par simple curiosité. Même s’il avait été repoussé de prime abord, Lexian semblait ne pas vouloir pas lacher prise tout de suite....

Il voyait bien qu'il le regardait bizarrement. Cela devait se voir sur son visage. Il allait passer pour un pervers d'ici 10 minutes. Mais son changement de conversation eut du bon, il venait d'apprendre son âge et.. sur son compagnon.

-Oh..

Mais que faisait il dans un club alors ? Il le trompait ? pfft il le savait, les hommes ne savent pas tenir leur... Alors qu'il allait lui dire le fond de sa pensée sur sa présence dans club il ravala sa langue acérée pour apprendre qu'il s'agissait d'un chat.
Il venait de frôler la cata.

-Mais bien sur ! un chat.. mais oui.. suis-je bête..

Il riait, pensant qu'il était le seul à se comprendre. Son rire niais et hautement coupable ne faisait pas qu'améliorer la situation. Et de peur que la conversation devienne stérile, il parla un peu de lui.

-Je n'ai jamais eut d'animaux, trop de temps passé ailleurs, en visite dans le pays, de réunions qui s'éternisent, un animal aurait bien finit par mourir de solitude.. Mais un chat.. oui j'aurais bien aimé un chat, c'est fier, indépendant, il y a une race que je convoite depuis longtemps ce sont les chartreux, mais mes absences me font tout de suite changés d'avis. Si une personne partageait ma vie, cela serait bien moins culpabilisant.

Il toussa et se moqua de lui, comme à son habitude.

-Mais je ne parle que de moi, comme d'habitude, je suis désolé, en tout cas vous êtes jeune, comparé à moi, j'ai si on peut dire le double de votre âge, rien de bien amusant.. ahahaha

Cela sonne faux aussi, il tentera dans les prochaines secondes de le mettre doucement à la porte, voulant s'éviter de se voir envoyer balader. Autant ne pas souffrir, ne ?

-Donc vous devez avoir pleins d'amis pour sortir le soir, de votre âge, non ?

Au rire qui suivit le « oh » prononcé par Shuei, on aurait pu penser que Lexian avait effectivement réussi à détendre un peu l’atmosphère par ici. Cependant ce n’était pas vraiment le cas, et il planait comme un petit quelque chose qui nuisait légèrement à cette soirée. L’homme parla un peu de son expérience, ou plutôt de sa non-expérience, des animaux. L’auteur lui indiqua en réponse :

- Oh, le mien n’est pas un chat de race, juste un chat de goutière. Je l’ai recueilli par hasard quand il était petit. L’occasion qui fait le laron.

Alors ainsi, il voyageait beaucoup, au point de se soucier de l’impact de ses absence sur un animal ?... Pourtant, lui qui avait tant d’amis aurait facilement pu demander à l’un d’eux de s’en occuper quelques jours de temps en temps.

Puis, s’ensuivit une petite réflexion sur son célibat, et son âge, avant qu’il ne lui demande à propos de ses amis. Avait-il déjà oublié que pour lui "les amis peuvent être tout aussi faux que des hôtes", au lieu de "procurer de l’amour" ?

- Non, pas vraiment. Je sors généralement seul... comme ce soir.

Ce n’était pas plus mal, il pouvait décider de sortir au dernier moment, choisir l’endroit, et n’avait pas à être confronté à une annulation de dernière minute. Il ajouta ensuite avec un grand sourire à son attention pour ne pas que cela soit dramatisé, loin de là :

- Mais comme ça je fais des rencontres intéressantes !

Il ne voulait pas forcément parler de rencontres d’un soir, de relations sexuelles. Il avait connu son éditeur actuel en soirée, et il ne s’était jamais rien passé entre eux, cela restait purement purement professionnel, voire, il est vrai, amical.

De plus, les quelques personnes auxquelles il pourrait se référer en tant qu’ « ami » et qui étaient encore dans sa vie n’était pas de ceux que l’on traine avec soit en soirée. Ils n’étaient pas non plus forcément de son âge, contrairement à ce que Shuei pensait, comme il le lui dira lui même :

- Ceux que je pourrais considérer comme mes amis ne sont pas vraiment de mon âge pour la plupart.

Il s’agissait plus de relations sur lesquelles il savait qu’il pouvait compter, en cas de problème – bien qu’il ne demandait généralement pas d’aide.

Lexian laissa trainer son regard sur l’heure, et remarqua qu’il se faisait déjà tard. Il se connaissait, et savait qu’une fois rentré il passerait encore deux bonnes heures à essayer de travailler avant de se coucher. Et puis, si Shuei était resté vierge jusqu’à maintenant, ce n’était certainement pas pour coucher avec lui dès le premier soir. Il posa son regard ambré sur lui, et songea que cela lui prendrait le temps qu’il faudrait, avant de se rendre compte de ce à quoi il pensait.
Il fallait qu'il trouve une excuse pour revenir le voir après ce soir !

En effet, l'heure se faisait bien avancée et lui aussi, pensait à le revoir, mais sans oser le demander. Le mettre à la porte, sans pour autant paraitre méchant et/ou malotru.
Shuei bougea un peu sur le canapé et se rapprocha non volontairement.

-Alors il faudrait que l'on se revoit pour manger ensemble cette fois, et que vous montriez vos oeuvres.

Ouahhhh ouuhh, il venait de lui poser un rendez-vous ?! Non pas qu'il soit le premier rendez-vous, mais tout les autres ont toujours été pour le travail. Et comme ils seraient des amis, n'est ce pas, pourquoi hésiter ?
Sourire un poil figé, ne sachant pas à quelle sauce il allait être mangé, jeté.

-Enfin faut pas vous sentir obligé de vous encombrer avec un vieux comme moi, mais je promet de me mettre à la page et puis votre chat, je suis sur que je m'entendrais bien avec lui.

Le sourire joyeux, il ferma un poil les yeux et rougit. Lorsque de Lexian fit savoir que des rencontres intéressantes pouvaient avoir lieu, il compris qu'il parlait de leur rencontre. Intéressante.. hein.. oui, on pouvait le qualifier de la sorte. Le remerciant, en appris encore un peu, il avait des amis, mais plus vieux, à ce qu'il compris, l'inverse de lui.
Shuei avait pleins d'amis, mais tous dans la trentaine. Faisant office, souvent, de sage que l'on venait consulter lors de problème super méga grave du style "je l'aime mais il m'aime pas", Shuei s'arrachait souvent les cheveux en toute discrétion pour ne pas les offenser, mais venir lui demander des réponses sur les relations, il n'en revenait toujours pas.

Mais il se concentra de nouveau sur Lexian et senti battre doucement son coeur. Surement la chaleur, pas autrement, bien évidemment. Mais Lexian ne le quittait pas des yeux, le suivant des yeux à chaque mouvement. Triturant de nouveau son pantalon, toujours dans sa position en tailleur sur le canapé, Shuei manquait un petit petit battement. Mais qu'il était quiche !!

La discussion progressait et ne s’essoufflait pas vraiment malgré l’heure tardive. Pourtant, elle laissait à Lexian un gout de trop peu. Que s’étaient-ils dit ce soir ? Qu’avaient-ils appris ?... Certains diraient l’essentiels, d’autres diraient pas grand chose.

Il se rendait compte qu’il voulait en savoir plus, et le revoir. Il ne voulait pas qu’après ce soir, il reparte chez lui avec juste le souvenir de son visage passant par le rouge, le bleu et le vert et ne plus le revoir. Non. Après tout, il était allé vers lui immédiatement ce soir, même si c’était sans vraiment savoir pourquoi, il l’avait choisi lui. Alors, il ne se laisserait pas mettre sur le trottoir après un vulgaire « les amis peuvent aussi procurer de l’amour », et rien de plus. Il avait compris les différents malaises que Shuei pouvait avoir, et comptait bien les lui enlever de la tête. Un à un.
Mais avant ça, il lui fallait trouver une excuse pour le revoir.

Il était déjà en train de songer à laisser exprès quelque chose chez lui pour être obligé de revenir quand ce fut l’homme lui même qui lui tendit la perche. Manger ensemble. Oh, oui, ça lui allait parfaitement. Un sourire passa sur son visage. Il ne pensait pas qu’il lui proposerait ainsi un rendez vous ! A voir le sourire figé, la suite de la réplique et le rougissement qui s’en suivit, Shuei non plus ne s’y attendait pas. Ca, c’était fait....

- Pas de problème. Vous viendrez chez moi, alors.... Je vous présenterais Vulcain.

De temps en temps, son vis-à-vis rougissait, détournait les yeux ou encore triturait ses vêtements... Mais qu’il était chou. Lexian ne put s’empêcher de se dire qu’il ne serait certainement pas comme ça avec quelqu’un qu’il considérerais réellement come son « ami ». Donc, soit il y avait plus, soit il y avait malaise. Et comme il lui proposait lui même de se revoir, la solution était forcément... la bonne !

Sur cette petite discussion sur ses « amis », Lexian finit sa tasse de thé noir. Il était temps qu’il y aille, où il n’allait plus réussir à se lever le lendemain... Il passa délicatement la main dans ses cheveux, dans un geste qui se voulait hautement sensuel sans avoir l’air calculé, et fit comprendre qu’il était temps qu’il y aille :

- Il se fait tard, je vais rentrer... J’ai encore du travail.

Ne voulant cependant pas avoir l’air de partir comme un voleur ou sans considération, il fixa ses yeux ambre dans les siens, et lui demanda sans les lacher une seconde :

- Vous êtes libre vendredi ?...

Il est vrai qu’il avait son numéro de téléphone. Mais il était plus facile de refuser via une machine que lorsqu’on a la personne qui nous scie de son regard juste en face de nous.

Avec une facilité qui le déconcertait un peu, Shuei se rendit bien compte de son ignorance. Les jeunes acceptaient bien vite des rendez-vous. Bon il l'avait posé, mais il aurait tout aussi bien put être un dangereux pervers ! Ouais.. crédibilité zéro, mais on aurait put y croire ! Alors il ne dit rien et le regarda faire.
Faire cette petite démonstrations de charme, ou les cheveux volaient comme dans une pub pour laque et ou tout paraissait naturel. Et avec en prime un directeur d'entreprise totalement sous le charme. Limite la bave aux lèvres. Lui en fallait peu, à vrai dire.

-Oui.. je viendrais, je.. je vais prendre votre adresse..

Rouge, non, coquelicot, Shuei laissa alors un bout de papier à son invité et un crayon pour écrire une adresse et un téléphone. Se confondant en "mais oui", "bien sur", il se leva et l'invita à le suivre. La chamb.. la sortie était par là..

-Je.. je suis ravis, je l'avoue, de vous avoir parlé. Je suis assez timide, surtout avec les hommes et de vous rencontrer dans un club comme celui-ci.. mais en tout cas, vous êtes charmant..

Au moins il ne faisait pas parti des vieux qui se la raconte "moi je" "moi j'ai voyagé" "moi j'ai tout vu"...
Mis à part pour les voyages, qu'il avait fait en grand nombre, il était l'exact opposé de tout ça. La simplicité même. C'est donc avec simplicité, sans être explicite qu'il l'embrassa sur la joue avant de le voir partir.
Sur un petit nuage, faisant feu de pas grand chose, c'est les mains sur les joues qu'il fila dans la salle de bain et pris une douche longue et délassante. Nous n'étions que dimanche soir et il allait devoir attendre une semaine, ou presque, pour revoir cette personne qui définitivement ne le laissait pas indifférent. Il n'aurait jamais sut dire pourquoi, mais son coeur battait au simple souvenir de son visage.


Et ainsi, doucement, mais sûrement il commença sa semaine ou le premier coup de téléphone fut l'un de ses amis, s'empressant de savoir si sa soirée fut bonne. Ben voyons, il allait tout raconter à tout le monde ! Mais il ne put s'empêcher de pester quand à la tenue de l'établissement, et de ce que l'on y trouvait, et qu'il comprenait enfin la valeur "marchande" du cadeau. Une folie.
Mais avouant aussi qu'il avait rencontré par le plus grand des hasards non pas un hôte, mais bien un client et qu'ils avaient discuté jusque tard dans la nuit, chez lui. Qu'ils devaient se revoir ce vendredi même, chez lui. Le sourire aux lèvres, il reçut les accalamations de son amis non sans une pointe de vexation.. était il si nul que ça ? il ne releva point mais continua de soupirer une fois raccroché.

Sa journée fut longue, les jours suivant n'en parlons pas, et ce n'est que le jeudi soir qu'il se permis alors de téléphoner à Lexian, histoire de confirmer toujours leur rendez vous. Composant le numéro, la sonnerie retentissant, une voix à l'autre bout..

-Bonsoir, Irashi-san au téléphone..

[Finalement j'arrive pas dormir... alors je réponds ! lol]



Il avait fini son thé, et il était temps qu’il s’en aille. Cependant, Lexian ne comptait pas partir ainsi, ça non. Il lui demanda donc s’il était libre vendredi. Après tout, c’était Shuei qui avait d’abord dit qu’ils devraient se revoir pour manger et parler de ses œuvres. Sans le lacher des yeux, tout en faisant des gestes simples mais calculés pour le déstabiliser, il attendit sa réponse, qui fut positive. Le sourire aux lèvres, il le regarda lui tendre post-it et crayon afin qu’il lui donne son adresse, rouge comme tout. La facilité avec laquelle il arrivait à lui faire perdre ses moyens était assez drole, mais il ne le faisait pas pour se moquer de lui. Il trouvait ça... charmant comme tout. Il inscrivit son adresse et son nom, donnant un aperçut de son écriture fine et caractéristique, puis son numéro de téléphone, et le suivit vers la sortie.
Il enfila sa veste, remit ses chaussures, et l'écouta se confesser sur sa timidité. Non, c’était lui qui était chou... Souriant, il lui souhaita une bonne nuit et se vit donner un bisou sur la joue avant de finalement sortir.

En rejoignant le Luxurious, pour repartir en voiture, il songea qu’il aurait dû tourner la tête pour lui voler un baiser. Riant tout seul en imaginant la tête que Shuei aurait faite s’il y avait pensé plus tôt, il prit le volant et rentra chez lui.

La semaine passa vite. Il devait faire deux séances de dédicaces sur sa dernière sortie, travailler sur son livre, voir son éditeur pour parler de son futur projet... ce qui s’avéra être une perte de temps compte tenu que Lexian séchait encore plus ou moins dessus, et termina en simple discussion sur tout et rien. Mais il n’avait pas oublié Shuei pour autant. En rentrant de son rendez-vous, il entendit le téléphone sonner, et posa ses clefs sur le guéridon à l’entrée pour se dépêcher d’aller répondre.

- Oui ?...

A la voix hésitante, il comprit instantanément de qui il s’agissait.

- Oh, bonsoir !... Je pensais justement à vous.


Souriant, il enleva ses chaussures tout en l’écoutant. Puis, songeant qu’il téléphonait peut être pour annuler, il demanda :

- Ca tient toujours pour demain, hein ?

Ah ! Ca me rassure.
Dites, je me demandais : vous mangez de tout ? Je vais faire simple, mais je préfère demander avant pour ne pas faire de gaffe !...

Voilà... Euh... vous ne devriez pas avoir de difficultés à trouver. Il faut juste sonner à l’interphone en bas, et je vous ouvrirais. Mon nom n’est pas marqué par compte, il y a juste les numéros.

Après avoir raccroché, il réalisa qu’il devrait faire les courses le lendemain s’ils voulaient manger, et alla faire une liste.



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Un rendez-vous rendez-vous !