Faire connaissance ? [Shuei]

Depuis "Mais quel ennui !" au bar du Luxurious : rencontre spéciale s'il en est.


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C’était plus fort que lui, Lexian n’avait pu s’empêcher de se lever, et de prendre la parole, dans un semi-discours quelques peu moralisateur malgré lui. Cependant, il n’allait pas trop loin, exposant juste ce qu’il savait de la situation. Après tout, il n’était qu’un outsider, c’était vrai.
Il n’avait pas haussé la voix, ne souhaitant pas que les autres clients ou travailleurs entendent ce qu’il disait, mais espérait que le principal intéressé comprendrais. Ceci dit, celui-ci ne se rendait probablement pas compte de la délicatesse dont il faisait preuve en cet instant. Il le vit successivement bouillir, puis se calmer, voire avoir un peu honte. C’était révélateur, Lexian avait touché dans le vrai, l’ultra vrai même.

A présent, ils étaient tous les deux face à face dans un box privé, chacun ayant un nouveau verre devant lui. L’écrivain regarda le visage de son vis à vis. Qu’est-ce qu’il lui avait pris de se porter volontaire ? Pourquoi diable avait il ajouté cette phrase après tout ça ?... Il n’aurait jamais imaginé que Kioshi Omura l’aurait alors regardé avec ce sourire amusé, et accepté. Quel idiot il faisait. Bien sûr, qu’il avait accepté ! Ca lui faisait un hôte de libre en plus !... pfff....

Ceci dit, c’était lui qui avait voulu l’aborder en premier. Alors pourquoi serait-il réfractaire à ce tête à tête maintenant ?... Il pourrait en apprendre plus sur lui, et éventuellement s’en inspirer un peu, qui sait ?...
Le jeune homme porta son verre à ses lèvres. Il avait commandé quelque chose de plus doux cette fois, qu’il pourrait siroter tranquillement tout en parlant. S’il trouvait quelque chose à lui dire, d’ailleurs.

Oh, mais maintenant qu’il y pensait, il ne s’était toujours pas présenté, avec tout ça ! Il se leva donc, et tendit sa main blanche, comme Shuei l’avait fait pour lui quelques minutes auparavant. Avant qu’il ne décide de prendre la tangente et se fasse remonter les bretelles par un sombre inconnu. Le dit inconnu se présenta donc en lui serrant la main :

- hm... Je suis Lexian Yoishi. Enchanté.

Il se rassit confortablement sur la banquette, n’effaçant pas le sourire qui était réapparu sur son visage, bien qu’il soit quelque peu moins rayonnant que celui qu’il lui avait adressé en premier lieu.

- ...Je peux vous demander ce que vous faites dans la vie, Shuei ?

C’était peut être idiot, mais il n’avait pas envie de se faire à nouveau remettre à sa place, alors il posait ça d’une autre façon que ce qu’il aurait fait normalement. Il ne savait pas encore trop à quoi s’en tenir avec lui. Il passait du rouge au vert, du calme au coléreux au honteux.

On leur apporta une bouteille de champagne, une bouteille millésimé, il en avait assez bu pour les reconnaître. Lors de ses grands contrats, il avait toujours offert ce genre de "présent" pour clôturer une vente. Il se détendit, le fait de se retrouver dans cette petite intimité lui donna le goût au sourire. Il souriait, peu, seulement devant des enfants, son neveu qu'il ne voyait pas assez et quand il était seul. Mais là, comme dans un cocon, il aurait presque put s'endormir, son attitude d'homme inaccessible tombait comme par magie.

Il but une gorgée et apprécia la valeur de la boisson. Reposant sa coupe il serra doucement la main en s'inclinant à son tour encore une fois.

-Enchanté.

Sa main était tendre, pas molle, hein, mais juste tendre. Il avait de la force, mais ne s'en servait pratiquement jamais. Il n'aimait pas les hommes qui pensaient faire passer le respect en écrasant la main d'un autre.
S'apprêtant à faire le peu de conversation dont il se sentait capable, Shuei fut pris de court. Il se retourna de moitié, sur une demi fesse et fit face à Lexian.

-Je suis dans un monde de couleur, de douceur, les enfants m'adorent. Je ne suis pas le père Noel mais presque, je suis propriétaire d'une usine de bonbon.

Les yeux plissés, il souriait. Un sourire franc. Son métier lui donnait beaucoup de bonheur. Très souvent il faisait visiter son usine à des écoles, offrait des bonbons. Il se gardait bien de le dire, ne voulant pas passer pour le dernier des gâteux.
Son vice caché, car il en avait un, c'était de manger des bonbons en cachette. Il trouvait cela enfantin et portait beaucoup de jugement à ce que les autres pensaient de lui. Il le faisait donc dans son coin, tel un gamin !
D'avoir ainsi parlé de lui, lui donna un petit coup de stress, il porta sa main dans sa poche et trouva deux bonbons. Il n'allait pas les sortir, mais les tripota, se rassurant comme il le pouvait. Le bruit de papier était pourtant discret mais il se rendit compte que l'on pouvait les entendre et pour passer à autre chose, il demanda alors en retour ce que pouvait bien faire ce dernier. L'air ultra naturel.

Lexian avait commencé par se présenter à son tour, n’osant trop en faire, son sourire trahissant légèrement le fait qu’il ne savait plus par où aller avec lui. Cependant, l’homme en face de lui avait déjà légèrement changé de comportement. Il semblait plus détendu à présent qu’ils étaient seul tous les deux.

L’écrivain engagea la conversation en lui demandant ce qu’il faisait dans la vie, et ne fut pas déçu d’avoir posé cette question là. Il vit soudainement Shuei lui sourire, enfin, pour lui parler de son métier. Lexian l’écouta attentivement, et laissa à son tour son visage se pourfendre d’un sourire franc. Ca faisait du bien de le voir ainsi. Il semblait vraiment aimer son boulot, et le voir ainsi fit penser à Lexian qu’il ne pouvait tout compte fait pas être un homme méchant.

- Ah ^___^ C’est super. J’adore les bonbons hihi.

Il laissa même un petit rire presque enfantin sortir de sa bouche. Ceci dit, maintenant qu’il y pensait.... les derniers bonbons qu’il avait consommé depuis longtemps, c’était des sucettes à la cocaine... Il porta son verre à ses lèvres pour songer à autre chose, détournant un peu les yeux sans le vouloir. C'était vraiment pas glorieux de sa part. Il n’allait certainement pas parler de ça.
Comme la question lui était retournée, il répondit à son tour, reprenant les mots de son vis-à-vis :

- Et bien. Moi je vis dans un monde où l’imagination règne. Je suis écrivain.

Habituellement, dire qu’il écrivait faisait toujours son petit effet, car ses partenaires étaient généralement dans des métiers assez communs, ou toujours étudiants. Il n’y a pas grand monde qui pense qu’on peut effectivement écrire pour vivre, et Lexian ne criait pas sur les toits qu’il n’avait pas besoin de ça pour manger, justement. Cependant, il avait aujourd’hui avec lui quelqu’un au métier très intéressant, et apparemment fan absolu de celui-ci. Il s’en fichait donc peut être, mais l’albinos poursuivit quand même :

- ....J’écris un peu de tout. Tous les genres, tous les formats.

Ainsi, cela lui évitait d’avoir à préciser les genres qu’il abordait exactement, et passer sous silence la littérature coquine. Il ne savait pas comment Shuei "le naif" le prendrait. Celui-ci s'était enflammé sur le simple fait qu'il n'était pas un habitué de ce genre d'endroit, il devait sûrement bloquer un peu sur le sexe, en plus de son âge. Alors autant ne pas lui mettre sous le nez le fait que lui avait déjà écris sur le sujet. Ca pouvait avoir l'air prétentieux.

Cela eut son effet, les bonbons qu'il toucha du bout des doigts le calmèrent aussitôt. Son sourire resta, quoi que un poil géné d'avoir parlé de lui, il écouta alors celui qui avait pris la responsabilité de lui pour la soirée. Soudain lui vint cette image tout droit sortie de son inexpérience, "pour la nuit". Il vira rouge, cramoisi. De petits picotements virent faire leur effet et c'est avec nervosité qu'il tenta de répondre.

-Ecrivain ? mais quel beau métier. Un métier qui m'aurait plut, pouvoir s'évader comme on le veut, quand on le veut et surtout, faire ce que l'on veut, comme... des choses inavouables..

Alors là, bravo, c'est en enfouissant son visage dans ses mains qu'il mis à jour un autre de ses côtés. Il tenta de se rattraper aux branches comme se plaisaient à dire ses amis et tenta une pirouette.

-..Oui enfin comme être aventurier, pirate...

On y croyait à peine, mais qu'importe, il n'avait pas parlé de ça et personne n'avait compris, n'est ce pas ?
Il but d'un trait sa coupe de champagne, gardant à l'esprit qu'il allait devoir faire attention, l'alcool et lui ne faisait pas bon ménage..

-Mais alors dites moi, sur quoi travaillez vous en ce moment, racontez moi un peu, pourrais-je lire un de vos ouvrages ?

Il aimait lire, il avait vécu par procuration toute cette partie de lui ou le charnel n'existait pas. Oh pas qu'il est refusé bon nombre d'avance, loin de là, mais jamais on avait réellement porté attention à lui, donc il avait fait avec, c'était dit qu'il n'était pas du goût des autres, et fit avec depuis.
Un jour, il avait même osé acheter un roman, un peu plus poussé que ces romans d'amour. Dieu quelle nuit il avait passé ! tout son corps fut marqué de ses mains. D'ailleurs, il le cachait toujours, bien que personne ne vive avec lui.

Lexian venait de parler de son métier, restant vague sur les thèmes abordés, ce qui était fait exprés. Il ne compris pas pourquoi, mais son interlocuteur devint soudainement tout rouge. Qu’avait-il donc ? Il n’avait pourtant rien dit qui pouvait le mettre dans cet état-là. Ce devait être la chaleur ambiante, et l’alcool. Oui, sûrement. Cependant, Shuei se remit vite, et continua, intéressé, avouant qu’il aurait aimé être écrivain. Cela fit grandement plaisir à l’albinos qui lui sourit en retour. Mais les raisons que l’homme invoqua juste après furent... pour le moins surprenantes.

L’entendant se rattraper en parlant d’aventure et de piraterie, Lexian ne put s’empêcher de pouffer doucement. C’est qu’il était chou, ce bonhomme, sous ses airs durs...
Il le regarda vider sa coupe avec un regard tendre, et vida le reste de la sienne alors qu’on lui demandait des détails sur ses œuvres. Hmmm... Lui qui pensait avoir évité ça. Mais bon, vu le lapsus qui était sortit de la bouche de son vis-à-vis juste avant, il n’avait plus vraiment à se cacher de ses écrits, maintenant. Il lui paraissait clair que pour Shuei, il y avait une grande part de fantasme dans ce qu’il voudrait coucher sur papier lui-même. Cependant, il commença par répondre à la fin de l’interrogation en premier :

- Oui, bien sûr, sans problème. Si vous voulez, j’ai tous mes livres chez moi. Enfin, sauf si vous préférez les acheter ou les emprunter.

En effet, même si tout se passait bien ou semblait bien se passer en ce moment même, l'homme n'aurait pas forcément envie de le revoir ou de passer chez lui après cette soirée plus ou moins forcée, et il le comprenait parfaitement. Même s'il espérait que ce n'était pas qu'une façade, et qu'il passait une bonne soirée.

-Je pourrais éventuellement vous les dédicacer.

Il lui fit un petit clin d’œil complice à propos de la dédicace. Même s’il ne pensait pas que Shuei prendrait la peine d’acheter un de ses livres. Reposant la coupe vide qu’il avait toujours en main, il ajouta :

- A propos, mon nom d’auteur est Xian Yoi.

En effet, sans cette information, l’homme ne pourrait définitivement pas trouver ses livres dans une bibliothèque, si cela l'intéressait vraiment. Finalement, il se décida à répondre à la première question.

- Je viens juste de faire publier un recueil d’histoires courtes et nouvelles, sur le thème de l’érotisme gay. Ca a un relatif succès vente, apparemment. Mais je travaille sur quelque chose d’un peu plus sérieux, un roman. Enfin, j’essaye.

Il ponctua sa phrase d’un petit rire. Il était vrai que ses derniers jours, il n’avait quasiment pas avancé. Ce qui d’ailleurs l’avait amené à se rendre ici ce soir, et à faire cette rencontre... Il eut un petit sourire énigmatique en y repensant.

Il écoutait, sagement et surtout avec envie. Il lui aurait bien proposé, s'inviter chez lui, mais il n'en n'était pas question, pour qui serait il passé ? Toujours cette idée d'étiquette..
Alors comme ça, il pourrait lui faire une petite dédicace ?! Quel privilège ! En homme simple, il voyait en cet acte un honneur. Si si, un rien lui faisait plaisir, on pouvait lui faire un petit plat pour le soir, il en sautait de joie alors qu'il avait les moyens de se payer les restaurants les plus chers. Alors imaginez si on lui offrait une dédicace !

-Bien sur ! je les achèterais ! il faut bien que cela vous apporte de l'argent, il faut savoir le prendre là ou il est.

Et c'était avec un très grand sérieux qu'il disait cela, ne pensant pas non plus une seule seconde qu'il avait à faire à quelqu'un de riche. Il aurait du tout de même y penser en le voyant commander ici. Mais il n'avait aucune idée sur le prix que pouvait couter une soirée ici, un hote ou tout autre chose.
C'est avec simplicité, qui se lut sur son visage qu'il le regarda, lui dire de quoi il en retournait. Sur... quoi.. ? Gay.. ?

Son visage se figea. Au qu'il avait l'air benêt. Ses narines se relevant, faisant en rien quelque chose de jolie, il tenta de ne pas dire une bétise.
Restant calme, il n'osa alors même plus penser à son livre, "le caché". Le titre de son livre, Un été brulant. Dieu qu'il avait aimer.. revenant à la réalité, il répéta alors son nom de plume.

-Oh.. je suis désolé, je ne pense pas connaître vos ouvrages, vous m'en voyez gêné. Je.. je ne sais pas trop de quoi il en retourne, dans ce genre d'ouvrages..

Mouais.. il avait chaud, mais un frisson le parcourut. Il était pas à l'aise en fin de compte, il avait à faire à un gentil jeune homme, oui, mais lui n'avait pas sa place ici. Tout ce qu'il avait dit était vrai, sincère, mais il ne pensait pas une seule seconde à ce qu'il en sorte quelque chose, donc couper court dès qu'il le pourrait.

Sauf que les yeux qui le scrutaient l'hypnotisaient. Il les resservit en champagne et repris un air impassible. Un peu moins coincé, mais toujours pas à l'aise avec les conversations de ce genre. Alors il parla un peu de son métier, sans vraiment s'étaler.

-Il faudrait que vous passiez alors à mon usine, je vous ferais gouter à nos spécialités, je dis nos, car mes employés participes vraiment à tout, en donnant leur avis. Ces gens d'ailleurs sont magnifiques par leur dévouement. Notre dernière trouvaille est un petit bonbon pour "adulte" à la rose. N'y voyez rien de sexuel, jamais je n'oserais y penser, juste que la taille, la texture plait plus souvent aux adultes qu'aux enfants. Tenez, voici ma carte.

Il lui tendit alors une jolie carte aux couleurs mauve et noire, subtile mélange, fait par ses soins.

Les voilà qu’ils parlaient de leurs métiers. Comme l’homme semblait intéressé, Lexian lui donna son nom d’auteur, et lui proposa de lui dédicacer ses livres, s’il en achetait. Il ne voulait pas présumer à l’avance du fait qu’ils se reverraient, ou que Shuei voudrait bien venir chez lui pour lui emprunter un livre. Cependant, celui-ci sauta presque de joie à cette idée, afirmant qu’il acheterait ses livres, afin de lui faire gagner un peu d’argent. L’auteur lui sourit, mais ne répondit pas. Il n’avait pas besoin d’argent, mais evidemment, il ne pouvait pas le savoir.

Malheureusement, lorsqu’il se décida à lui parler de ses derniers travaux en date, Shuei changea encore de couleur. Aie. Lexian avait présummé que ce n’était pas un problème de parler de ça, étant donné le lapsus qui était sortit de sa bouche, mais surtout le lieu en lequel ils se tenaient en cet instant même.

-Oh.. je suis désolé, je ne pense pas connaître vos ouvrages, vous m'en voyez gêné. Je.. je ne sais pas trop de quoi il en retourne, dans ce genre d'ouvrages...

Le voyant vraiment mal à l’aise, le jeune homme essaya de se rattrapper, avec des faits qui n’étaient pas faux :

- Oh, mais... Je l’ai dit, je n’écris pas que ça. J’aborde d’autre thèmes, aussi....

Il ne savait pas trop pourquoi il voulait se rattrapper sur quelque chose d’aussi bête, car après tout il aimait tout ce qu’il écrivait et n’en avait encore jamais été honteux. Malgré cela, la discussion tourna court, et son vis-à-vis se mit à parler un peu de son usine, pour changer de sujet. Lexian attrappa la petite carte qu’on lui tendait, la regarda un instant, puis chercha son portefeuille dans la poche de son pantalon, l’ouvrant pour y ranger le mordeau de carton plastifié.

- Je n’y manquerais pas. J’adore les sucreries.

Répondit-il avec un fin sourire. Il aurait aimé en savoir plus sur son interlocuteur, mais ne savait pas quoi demander exactement. Pas son âge, en tout cas, ça c’était déjà clair : le lui demander serait une erreur. Il lui posa donc une question très ouverte, et très bateau :

- Et à part les bonbons, quels sont vos hobbis, Shuei ?... Oh, vous n’êtes pas obligé de répondre si je vous embête ^___^

Il le prenait avec des petites pincettes, conscients que plusieurs sujets le mettaient mal à l’aise, et qu’il n’aimait apparemment pas tellement parler de lui. Il ajouta donc tout de suite après :


- Si vous préférez.... On se pose une question chacun son tour.

Se dévoiler en même temps l’un et l’autre lui paraîtrait peut être moins inconfortable ?.

Il avait bien conscience qu'il était pas très avenant, que sa conversation tournait court, mais qu'y pouvait il ? Se livre entièrement pour se donner des excuses ? ou tout simplement continuer à donner des infos par bribes ? Il choisit en partie la première et tenta de répondre à ce que pouvait être ses hobbies.

-Pour tout vous dire, j'en ai une, mon neveu. J'ai été marié, de convenance, mais cette femme que j'aimais de façon, tendre mais simple eut vite trouvé un homme plus à son gout. Tout c'est fait dans consentement mutuel. On avait été forcé de se marier mais elle avait trouvé son âme soeur. Je n'aurais jamais put la retenir. Il en est découlé mon neveu, me rappelant cette vie douce et paisible d'antan.

Calmement, il tenta de se mettre plus en avant, et d'en savoir plus sur ce jeune homme doux qu'il avait en face de lui. Peut être pourrait il s'en faire un ami, qui sait. Encore un.

-Aussi non, j'aime lire, les promenades, la peinture, les enfants, le soleil, par là j'entend que j'aime resté allongé au soleil, me sentir chauffer par lui, j'ai l'air un peu bête, n'est ce pas ?

Il rit doucement et but lentement, en regardant, le regard étrangement brillant le jeune homme.

-Mais et vous, dites moi une chose, qu'aimez vous dans cet endroit ? Lieux ou l'on souffle des mots qui font du bien, mais qui perdent tout leur sens et leur bénéfice une fois sorti d'ici ? Car ne me dites pas que ces hôtes trouvent une histoire d'amour à chaque client...

Cela se terminait ironiquement, mais débutait comme une question de curiosité, il avait encore du mal à croire qu'il pourrait tirer bénéfice d'une telle soirée, mis à part rencontrer quelqu'un pour faire la conversation...
Les petites rides qu'il savait autour de ses yeux s'intensifièrent à ce moment là, son sourire fut alors charmeur, une fois peut être il avait tenter de, mais sans grand succès, le "je préfèrent que l'on reste amis" avait vite fait son apparation, faisant alors perdre toute envie de recommencer...

Contre toute attente, Lexian vit soudainement l’homme en face de lui lui dévoiler une grande partie de sa vie, et ce, sans demander qu’il en fasse de même en retour. Il fut extrêmement surpris de l’entendre ainsi parler de lui à cœur ouvert, alors que quelques minutes avant, il semblait si gêné qu’on lui pose des questions sur sa personne. Il avait réussit à le faire s’ouvrir comme par magie. L’écrivain l’écouta donc narrer une partie de sa vie, sans rien dire, fixant juste son regard ambré et doux sur lui.

Ainsi, il avait été marié à une femme qu’il n’aimait pas vraiment, et avait dû la voir partir avec un autre. C’était triste, en un sens. Même s’il avait regagné sa liberté à ce moment là. C’était peut être pour ça, qu’il se faisait une montagne de son âge. S’il s’était retenu d’avoir une quelconque relation en étant marié algré qu’il n’y ait pas sentiments, et que cela avait duré longtemps... Il devait se sentir usé...

Lexian n’eut pas le temps de penser plus longemps à la vie de cet homme, puisqu’il commença à lui énumérer ses hobbies, comme il le lui avait demandé en premier lieu. Il laissa son sourire renaître un peu plus (il s’était légèrement éteinds pendant ce récit...). C’était un homme avec des activités intéressantes. Il apprécia son petit rire, puis le détrompa :

- Non, c’est bien. Moi, je ne peux pas trop rester au soleil, malheureusement...


Il n’en dit pas plus, la raison était évidente. Son défault de mélanine l’en empêchait. Et il n’y pouvait rien. Même les pilules autobronzantes qu’il avait un jour essayé lui avaient donné des cloques sur la peau !
S’en suivit une question un peu troublante. Que trouvait-il à cet endroit ? Shuei semblait penser qu’on ne trouvait ici que de simples mots sonnant faux, du vent en somme.

- Certains mots, même si on les sait faux au fond de nous... peuvent guérir certaines blessures.


Il détourna les yeux, prenant le fait de boire comme une excuse pour éviter son regard alors qu’il lui donnait cette réponse, même si la fuite de son regard devait être évidente. Il se souvint... C’était un beau parleur, cet hôte. Celui qui lui avait interdit de pleurer après sa première rupture. Celui qui lui avait dit qu’il était d’une beauté fascinante... lui avait fait croire à...

Il se ressaisit après quelques secondes de blanc, et leva ses yeux clairs vers Shuei.

- Pour d’autres... s’ils en ont les moyens, cela peut également aboutir sur les plaisirs de la chair.


Il utilisa le ‘ils’ exprès, pour ne pas se comprendre dedans. Même s’il lui était arrivé de succomber à la tentation dans les bras d’un bel hôte. Il ne voulait pas choquer son vis-à-vis, alors qu’il ne semblait même pas être conscient que cet établissement fournissait ce genre de services... De plus, celui-ci n’avait pas la moindre idée du fait qu’il était particulièrement riche. Il était ainsi éliminé du tableau sans pour autant avoir menti.

Depuis le début, il n'avait pas osé lui demandé pour sa peau. C'était mal poli, déplacé et cela ne le regardait pas. Mais il avait tout de suite pensé à un Albinos. Ce teint, ces cheveux.. Mais à y regarder de plus près la peau seulement semblait atteinte, pas d'yeux rouges point crucial dans la maladie. Il écouta attentivement alors l'explication de Lexian et fit un petit signe d'acquiescement.


C'est vrai qu'il avait beaucoup d'apriori sur ce genre d'établissement. De la poudre aux yeux, c'est tout. Déjà qu'il trouvait ça dur de dire qu'il avait été dans un tel endroit, alors dire qu'il n'avait que la possibilité d'avoir de relation qu'avec ce genre d'employé.. Lamentable.
Mais il vit bien le changement d'attitude de celui-ci. Il semblait affecté par quelque chose, et ce, en relation avec le mot "employé", il en était sur.

Mais il jamais il se permettrait de lui en demandé plus, cela relevait de la vie privée, alors.. Il but en silence, avec lui quand il pouffa dans son verre. On pouvait faire quoi ? avec qui ? Non.. impossible.. Il pris son mouchoir pour s'essuyer et le toisa. A voir son attitude il compris qu'il avait eut à faire à ce type de service, sa main à couper.

-De la prostitution ?! je n'y crois pas, je suis dans ce genre d'établissement, quelle honte, non mais...

Il ne criait pas, il parlait calmement mais de façon hébété. Il releva son regard sur ce dernier et se demanda alors s'il avait assez d'argent pour avoir ce genre de service. Ou alors il en était un, d'hôte, à coup sur. Piqué dans son amour propre, persuadé qu'il faisait parti d'une mascarade, et qu'il était le dindon de la farce, il se leva et défroissa son costume.

-Bon, je crois que je me suis fait assez avoir. J'ai bien compris le petit jeu qui se trame ici, sauf que je suis un peu lent à comprendre, mais une fois que j'ai réalisé mon ignorance, alors je n'ai pas honte de la reconnaitre. Vous et ce directeur avez bien sut me mettre en porte à faux, me faire me sentir idiot, sans parler de mes amis qui pensaient que quoi ? j'allais perdre ma virginité comme ça ? un soir ? avec un hôte en plus ? à mais bravo. Personnellement, je ne fais pas dans le réseau de prostitution. Votre histoire m'avait touché, j'aurais même fait un détour par chez vous ce soir si vous m'y aviez convié, mais tout doit être faux, là aussi ?

Sa bêtise, sa naïveté lui donnaient honte. Sa colère venait de là, il se faisait avoir tout le temps. D'une colère sourde, il laissa alors couler la petite larme, c'était le bouquet, maintenant, il fallait qu'il sorte de ce petit salon, la tête haute pour récupérer son manteau... ce n'était pas gagné, pour le moment, il tournait le dos, figé devant ses rideaux qui lui barraient le chemin.

Lexian répondit à la question posée, honnêtement et sans prendre de détour. Ainsi, après avoir parlé de ces fameux mots qu’on nous sussure à l’oreille ici, il avait parlé du fait que l’on pouvait également monter dans une chambre avec un hôte, à conditions d’en avoir les moyens.

Il vit alors l’homme changer de couleur, recracher presque dans son verre la gorgée qu’il venait de prendre. Il n’était donc vraiment pas au courant du type d’établissement dans lequel il avait mis les pieds ?... Là, c’était de la naïveté.
Mais Shuei ne s’arrêta pas là et piqua un far. Il avait honte, honte d’être venu, honte d’être ici avec lui en ce moment... Heureusement, il ne criait pas, gardait sa voix basse.

Lexian ne serait pas arrivé pas à en placer une, même s’il l’avait voulu. Il se figea un peu, en l’entendant dire... Quoi ? Virginité ?... Lui ?... Ah... Oh, d’accord, il n’avait pas compris du tout le malaise sous jacent à son âge et au reste. Il secoua la tête pour se sortir ça de l’esprit, ce n’était pas l’important, là, maintenant. L’important, c’était de le détromper.

Leur rencontre n’était définitivement pas de tout repos.

- Attends !

Il se leva rapidement, mais heureusement l’homme était resté figé devant le rideau rouge. Pourquoi, il ne le savait pas, mais au moins il était toujours là.

- Shuei, je....

Il n’osait pas le toucher, restant face à son dos.

- Je ne sais pas ce que vous avez cru. Mais si vous amis vous ont offert cette soirée... Ils nt dû y penser longtemps. Une soirée comme celle-là, c’est vraiment, vraiment cher, vous savez. Ils n’auraient pas fait ça pour se moquer, c’est sûr.

Sa voix était douce, il ne le retenait pas, ne le touchait pas. Il voulait juste lui dire tout ça avant qu’il ne franchisse l’épais rideau et ne disparaisse.

- Tout ce que j’ai dit, je le pensais. Tout était vrai, et rien n’était planifié. Jamais monsieur Omura n’aurait fait appel à un homme tel que moi pour ce genre de choses si elles lui étaient venues à l’esprit, de toute façon... Parmi tous ces magnifiques hôtes, moi je...

Oula... Il commençait à s’apitoyer sur lui même maintenant...

- Je ne suis qu’un client, désireux d’un peu d’amour, aussi faux soit-il. Qu’on me persuade que... je vaux quelque chose.

Sa poitrine se soulevait intensément. Il ne savait même plus ce qu’il voulait dire, avait perdu le fil tout seul. Pensant que c’était tout, il se détourna de lui, et fit quelque pas pour s’éloigner, rentrant plus profondément dans le box. Il ne savait pas pourquoi il s'enflammait ainsi ; mais il voulait juste que l'homme ne reparte pas complètement dégouté de sa soirée, et de lui.

On avait payé pour qu'il finisse sagement dans un lit avec quelqu'un et que cette image de vieux garçon finisse par s'en aller. Mais il était plus blessé que choquer, à vrai dire. Le peu d'orgueuil qu'il avait venait d'en prendre un coup et sévère.
Sans arriver à oser franchir le rideau, persuadé que l'on attendait qu'il sorte pour savoir si oui ou non l'opération dépucelage avait marché et surtout avec qui, Shuei bloquait sur le fait de soulever ce rideau si lourd soudainement.
Il écoutait Lexian, avec peu de confiance, mais le ton employé, les mots mis sur la soirée, sa personne et la sienne le touchèrent. Pas qu'il eut pitié, ou qu'il ait retourné sa veste sur son idée du lieu, Shuei fit alors volte face à ce dernier.

Cette fois, plus rien de mijoré, timide ou de naïf se lisait sur lui, ce qui allait suivre allait donner une image tout autre de ce qu'il était, mais ce fut son expérience de la vie qu'il chercha à retransmettre.
Faisant les quelques pas qui le séparaient de Lexian, il le pris par la taille, et parla un peu durement, sans pour autant chercher à séduire ou faire de la peine.. m'enfin ce qui sera dit, sera dit.

-Alors ayez un peu plus d'estime pour vous. Vous êtes beau garçon, la vie devant vous, de l'intelligence vu votre métier, une liberté que peu peuvent s'offrir et vous voila confiné dans un endroit aussi bas sur les conditions humaines que morale (comprendre les sentiments). Regardez moi, j'ai 40 ans, toujours puceau, on se cotise pour faire en sorte que ma vie est quelque chose de changé cette année, ne devrais-je pas être celui qui cherche quelque chose ?, eh bien non, tant pis, j'attends mon heure, elle viendra surement..

Il finissait sa phrase, le regard bleu ancré dans celui de Lexian qu'il laissa un vague moment de silence. Tout ce qu'il avait dit avec été prononcé sur le ton de la confidence, rajoutant à la scène quelque peu à désiré une touche de sensualité.
Il se redressa, relevant doucement le corps courbé en arrière du jeune écrivain qu'il finit par dire:

-J'aimerais vraiment vous connaitre mieux, je suis champion pour me faire des amis, là, j'ai toutes les palmes, donc si vous avez un tant soit peu envie de me connaitre, pourquoi ne pas sortir et voir autre chose que.. ça ? Les amis procurent de l'amour, aussi.

Son sourire avec été présent, pas une fois il sembla en colère, juste touché, il voulait sortir d'ici, avec autre chose que des remords ou de la colère.

Ffff... Lexian venait de vider une partie de son sac, et s’en était retourné. Il ne savait comment, ses pensées avaient dévié de son idée première et il s’était mis à parler de lui... Dévoilant une facette qu’il regretta d’avoir abordé aussitôt après. Après toutes ces années à se forger de la confiance en soi il avait tout laissé éclater, comme ça. Idiot.

Il s’était éloigné, et s’apprêtait à entendre le bruit du froissement du rideau, signe qu’il serait parti. Mais au lieu de ça, il entendit des pas se rapprocher. Il se retourna, se retrouvant face à un Shuei plus déterminé que précédemment. Un peu surpris, se demandant s’il allait prendre ou baffe ou autre, il fit un demi pas en arrière, mais fut retenu par des mains sur sa taille.

Il l’écouta parler, toujours courbé en arrière comme pour fuir. Il n’était pas à l’aise, là... Ces yeux d’un bleu profonds qu’il avait remarqué tout de suite le fixaient, le creusait. Il ne savait pas quoi répondre. Il n’allait certainement pas se mettre à lui parler des problèmes de sa vie. Son argent qu’on lui enviait, sa solitude qui en dérivait, la drogue... Non, il n’allait certainement pas lui parler de ça !...
Cependant, il fut touché par les mots qui sortaient de sa bouche, bien qu’ils se veuillent durs. Il l’écouta continuer, puis murmura :

- J’ai appris à mes dépends...

Il marqua une courte pause, cherchant ses mots.

- ...Les amis peuvent être tout aussi faux que ces hôtes que vous méprisez... Sauf qu’avec un hôte, tout est clair. On sait à l’avance que c’est l’argent qu’ils veulent. Il n’y a pas de surprises.

Il le pensait vraiment. Il avait eu trop d' "ami" ou d'amants qui s'étaient révélé n'être attiré que par son argent. C'était trop douloureux de s'en rendre compte après qu'une histoire est déjà semblé commencer... une histoire fausse.

Il se dégagea doucement, gêné de sentir ses grandes mains ainsi posées sur lui, alors que la situation ne se prêtait pas à ce genre de contacts : il voulait juste être "ami"... Tirant machinalement sur sa manche pour la faire s’aggrandir, il ajouta quand même :

- Je... euh, je veux bien sortir quand même.

Il n’avait plus du tout la tête à rester là, de toute façon. Il ne pourrait plus rester auprès d’un hôte avec insouciance ce soir. Alors, autant partir. Il le sortirait peut être de sa solitude, mais Lexian craignait de se sentir un peu mal avec cet homme. Ils ne se comprenaient pas bien, tous les deux, semblait-il. Alors pourquoi voulait-il quand même rester avec lui ? Il pouvait aussi bien partir seuls, partir chacun de leur côté...



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Sortie attive dans le Parc.