Petite visite

Le rendez-vous avec Yoru s'était en somme assez bien passé. C'était ce qu'essayait de se convaincre Nico alors que son chauffeur le reconduisait au QG mafieux. Après tout, même s'il s'était un peu dévoilé et avait montré sa principale faiblesse - ses frères - il avait tenu en possédant un minimum d'informations sur le tueur et en devant improviser la majeure partie du temps.

D'ailleurs, il fallait qu'il sache qui était la taupe dans le système Sawada, car il n'était pas dupe. Malgré toutes les affirmations de Yoru, Nico savait - sentait serait plus exact - que quelqu'un les avait trahi. Tout du moins en partie puisque apparemment, il refusait de donner des informations sur la famille Sawada en elle-même.

Cerner cette personne allait être assez facile…le plus dur serait de décider qu'en faire. Ils ne pouvaient pas se permettre de perdre un hacker de ce niveau. Enfin, ça serait pour plus tard. La discussion qu'il venait d'avoir avec Yoru Yamada restait dans sa tête. Surtout la partie concernant ses rapports avec son frère.

En temps normal, il aurait repoussé le désir qui le prenait d'aller parler à son cadet et continuer de travailler. Mais là, il était tout simplement trop fatigué pour espérer faire quelque chose de bien. C'était déjà un miracle s'il avait pu faire de cet tueur à gage son allié. Alors aller négocier ave le patron du Luxurious club…mieux valait attendre un peu que sa forme revienne. Là, il avait un bras recousu pour la troisième fois, un torse bardé d'hématomes et le dos couvert de blessures dûes à des éclats de verre.

Arrivé devant l'immeuble qui contenait en autre son loft et celui de son frère, Nico sortit enfin de ses pensées, se rendant compte qu'il avait quitté la voiture et marché sans même s'en rendre compte. Il devenait urgent qu'il ait quelques heures de sommeil dans le sang. Prenant l'ascenseur, il s'arrêta à l'étage de Tatsuya, à nouveau dans ses pensées.

Fouillant dans ses poches, il se rappela brusquement qu'il avait donné les clefs à son cadet sans penser à en prendre un double. Le jeune yakusa soupira. Bah…ça lui ferait de l'exercice et à moins que son frère ait trouvé le temps de faire poser d'autres sécurités, ça allait être assez facile.

Rossignol en main et avec dextérité, il força la serrure et autres mesures de sécurité, se réveillant petit à petit face à certaines complexités. Sans se jeter des fleurs…le système de sécurité était quand même un de ses meilleurs travaux. Sans bruit, il entra dans l'appartement et sans plus regarder autour de lui - mince quoi, il était chez son frangin ! - se laissa tomber dans un fauteuil au salon, prenant néanmoins soin à ce que son dos ne touche rien. C'était déjà assez douloureux comme ça.

Nico regarda autour de lui, cherchant son frère du regard. Au fond, c'était même pas sûr qu'il soit chez lui. Quel crétin il faisait ! Mais son propre appartement devait encore être dévasté par le combat avec Vaëm. Il n'avait pas envie d'y rentrer.

Nico n’entendait aucun bruit et ne voyait rien. Un instant, il crut même que l’appartement était déserté. Il se leva donc et s’était résigné à ne pas voir son frère lorsqu’il entendit un léger rire. Celui de Tatsuya. Etrange…Il n’était pas seul ?

Silencieux, craignant d’interrompre quelque chose, il se dirigea vers la source du rire. Peut-être devrait-il partir…Son frère n’avait peut-être pas envie de le voir là tout de suite…Il secoua la tête devant ces questions ridicules. Le parfait, le sérieux, le sûr de lui Nico doutait du bien de ses actions…Tout le milieu mafieux en rirait si cela se savait.

Finalement, il ouvrit la porte qui le séparait de son frère. Et là…Alors qu’il allait parler son mouvement se suspendit et son souffle se perdit sans bruit. Une seconde…deux secondes passèrent suivies d’autres. Il n’arrivait pas à bouger. Ses yeux devaient se leurrer…Il s’était trompé d’appartement et ce n’était pas Tatsuya en face de lui…ou cette poudre n’était en fait que du sucre…

L’information fut enfin traitée par son cerveau et Nico afficha ce qu’il ressentait réellement à ce moment là…De la tristesse…du remord…de la souffrance…un méli-mélo de sentiments dont la bataille faisaient rage en lui. Puis brusquement le souvenir des paroles de Yoru se mêla à ce qu’il voyait et enfonça le clou un peu plus. Tant bien que mal il essaya de se maîtriser, de redevenir froid. Il y arriva presque, mais ses yeux exprimaient toujours sa peine.

Sachant qu’il ne pourrait pas retenir longtemps ses sentiments cachés, il se retourna rapidement et quitta la chambre. Yoru avait raison. S’il avait condamné à mort celui qui avait présenté de la drogue à Tatsuya, ce n’était finalement que pour se donner l’impression d’avoir fait quelque chose. Tout ça c’était de sa faute…S’il avait été plus présent, s’il avait été là…Il serra ses poings en se dirigeant droit vers la sortie.
Mal…il avait mal…
Ses frères comptaient tellement pour lui…et voilà qu’il était responsable de ce qui arrivait à son cadet…Il avait le pouvoir, il pouvait terrifier tout le monde…mais c’était si facile de rabaisser les faibles. Le pouvoir n’était utile que quand il protégeait et voilà que lui, l’héritier Sawada n’était même pas capable de soutenir ses frères.

Alors qu’il allait tourner la poignée et partir, quelque chose retint son mouvement. Un besoin… un espoir. Pouvait-il se racheter ? Et réparer une si longue séparation ? Méritait-il encore son titre de grand frère ? S’il partait maintenant cela signifiait qu’il ne valait rien. Qu’il vaudrait mieux qu’il ne voit plus son cadet…Tatsuya...Nico ne voulait pas le perdre…

Sa main se rabattit sans bruit le long de son corps. Il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas partir comme ça. Le yakusa se détourna de la porte, n’essayant même plus de cacher le remue-ménage que seuls ses frères avaient le pouvoir de provoquer.

- Tatsuya…

Nico observa Tatsuya alors qu’il se déplaça. Heureusement pour sa conscience et son moral, il n’eut pas le temps de s’invectiver encore plus, recevant le poids de son frère sur lui. Un gémissement de douleur franchit ses lèvres, mais il referma ses bras autour de son cadet. Le cri et le rire lui arrachèrent un sourire amer. Puis la remarque…mauvais frère…c’était effectivement ce qu’il était, un mauvais frère.

- Toi aussi...

Sa prise se raffermit autour de Tatsuya alors qu’il l’entraînait s’asseoir sur le canapé. Sans jamais se séparer de son petit frère, il l’assit sur ses jambes de manière à pouvoir le garder tout près de lui. Combien de nuits en avait-il rêvé de pouvoir serer ainsi son cadet ? Ou même n’importe quel autre de ses frères ?

Vois Tatsuya si heureux de le voir lui réchauffa le cœur, mais y planta également un poignard affuté. Comment est-ce que Tatsuya pouvait l’apprécier après tout ce qu’il avait fait…ou plutôt, ce qu’il n’avait pas fait. Le sourire niais l’intrigua un moment avant qu’il ne sourie à la manière de s’exprimer de son cadet. On aurait dit un enfant…

- Le méchant ? Quel méchant ?

Nico avait froncé ses beaux sourcils, qui avait osé faire du mal à son cadet ? Dans un élan protecteur il colla Tatsuya tout contre lui et caressa les cheveux noirs. Même si donner de la tendresse n’était pas une chose habituelle, il avait tellement peur de perdre définitivement son cadet que les mouvements lui venaient presque naturellement. C’était une de ses mains qui allait emmêler la chevelure de son frère, une autre qui caressait son dos ou encore qui le serrait un peu plus contre lui. Son dos le faisait souffrir, mais il s’en fichait, il avait Tatsuya pour lui tout seul…

- Tu sais que j’aurais pu être un méchant ? Tu devrais faire plus attention…

Le murmure c’était échappé de sa bouche et il alla embrasser son frère sur le front, s’accordant un geste qu’il avait souvent rêvé de faire…L’état actuel de son frère…l’exemple d’un Arkalya dévasté…les paroles de Yoru…tout cela avait ouvert une vanne en lui et tout ce qu’il avait toujours voulu faire à ses frères lui semblait permis à ce moment-là.

Nico se sentit un poids fondre quand il sût qu'il ne s'agissait que de Yamada. Ce dernier devait avoir fais à Tatsuya les mêmes reproches que le Sawada. D'une manière...sûrement un peu rude, le connaissant. S'infiltrer dans le cœur des gens semblait être sa spécialité au lieu de tuer.

- J'ai vu Yamada-san...il est pas si méchant...mais insupportable, je suis d'accord.

La main posée sur le cœur de son cadet il dût détourner le regard face au reproche. Il savait qu'il l'avait blessé, mais entre savoir et se le faire dire, il y avait un fossé que Nico ne franchit qu'avec peine. Dire qu'il était désolé était un euphémisme.

Pourquoi ne parlait-il pas ? Sa tête fourmillait de réponses à cette question, mais face à son frère et à ses remords, elles lui semblaient toutes obsolètes, dénuées de sens...Il se trouvait monstrueux et stupide et n'arrivait pas à soutenir le regard de Tatsuya. Il ne méritait guère l'affection que lui portait son cadet...je veux te garder toujours auprès de moi....Nico n'était pas d'accord, il commençait à avoir peur de blesser un peu plus son cadet par sa présence.
Torture...
Tatsuya inconsciemment était même un meilleur bourreau que leur père...il forçait la porte des gens en l'occurrence la muraille de Nico, glissait en eux et changeait tout. Cassés les beaux principes...détruits les excuses minables.

- Je ne suis pas beau comparé à toi...

Si la question l'avait surpris, Nico lui ne parlait pas de l'extérieur, trop concentré qu'il était sur l'intérieur. Et en vérité, le caractère de son frère lui semblait être un soleil étincelant face au sien...son âme en tout cas. Secouant un peu la tête, voulant réellement s'occuper de son frère, il eut un sourire et répondit :

- Tu es très très mignon, et beau aussi. J'adore te voir quand t'es concentré...mais encore plus quand tu souris en fait...

Son bras blessé étant dans une mauvaise position, il bougea un peu pour avoir moins mal puis repris son frère dans ses bras. Son étreinte était forte et se voulait protectrice...Nico alla enfouir son nez dans les cheveux de son frère, il sentait bon...

- Je ne vais plus te quitter.

Ca raisonnait comme une promesse, mais ce ne pouvait en être une. L'héritier Sawada serait forcé de se comporter comme avant à l'extérieur, réservant cette intimité pour le secret de leurs appartement. Mais il voulait vraiment essayer d'être un grand frère...

Nico souleva sa tête en entendant son nom, mais encore une fois, il évita de regarder son frère. Il était triste, perdu et surtout se détestait. Ces sentiments transparaissaient dans ses prunelles et il ne voulait pas que Tatsuya les voie et s’inquiète. Parce qu’il s’inquiéterait, son cadet était trop gentil…

A la suite de la phrase, l’héritier Sawada baissa un peu la tête plus sous le coup de la tristesse qu’il entendait que pour autre chose. Il ne pouvait pas arrêter de réfléchir, il était fait comme ça. Nico ne faisait pas vraiment exprès de toujours tout analyser, de toujours tout calculer, de deviner, de manipuler et surtout de se remettre sans cesse en question. Néanmoins, il essaya, se concentrant sur le visage d’ange de son cadet.

Deux secondes plus tard, ses pensées s’étaient remises en marche. Un véritable tourbillon. L’odeur de Tatsuya, le toucher de Tasuya, son comportement, ces mots…un instant, il avait presque crû que l’effet de la drogue était passé. Aussi sursauta-t-il face à la question. Il n’aurait jamais crû devoir y répondre un jour.

Un instant, un très court instant, il hésita. Les affirmations de son père, les risques des mafieux, la peur de s’ouvrir et d’être blessé. Tout cela provoqua un véritable ouragan en lui. Puis plus rien. Tatsuya n’était plus sur ses genoux et Nico faillit paniquer. A trop repousser son affection pour ses frères, il avait brusquement horriblement besoin de le montrer et de le dire.

Ce besoin l’effraya alors qu’il essayait une nouvelle fois de le contrôler. Doucement, luttant pour ne pas courir rejoindre son cadet, il s’allongea sur le canapé. Dire qu’il était venu pour se reposer à la base ! Voir son petit frère sous l’effet de la drogue, s’était rendre visite à un loup affamé…Crevant. Il ferma les yeux, pouvant enfin voiler sa mélancolie et ses doutes.

Au bout d’un moment, il ne bougea plus du tout, trop éreinté. Pourtant, il ne dormait pas. Il réfléchissait. Sans Tatsuya à ses côtés, c’était beaucoup plus facile, ses pensées volaient comme l’éclair. A vrai dire, c’était la première fois qu’il pouvait se laisser aller à des réflexions intérieures depuis…deux jours ? Trois jours ? Arrivé à sa conclusion, il se sentit beaucoup mieux et se leva.

Se dirigeant vers la cuisine, son regard n’avait plus rien de triste ou de confus, il était chargé de tendresse, de sérieux et – parce que Nico Sawada n’allait pas sans ça – de certitudes. Il était sûr de lui cette fois et arrivant près de son frère, il ne s’arrêta que lorsque leur proximité fut maximale. C’est-à-dire quasiment collé l’un contre l’autre. Doucement, il murmura, gardant ses yeux bleus plantés dans leurs jumeaux :

« C’est pas facile à admettre qu’on a eu tort. Mais apparemment tout le monde pense que je me suis trompé, même moi. Je n’ai plus envie de te voir triste alors je vais faire un effort. Oui je t’aime. Pas seulement parce que tu es un de mes frères et que je vous adore, mais aussi parce que tu es rafraîchissant. »

Il reprit sa respiration puis continua, faisant un geste pour le cas où Tatsuya aurait voulu l’interrompre. C’était déjà assez difficile comme ça.

« Je n’ai jamais eu envie que tu deviennes le parfait yakusa. Pas pour une question de force car à mon avis tu en as largement assez, mais plutôt parce que ça t’étouffe. Tu es gentil de nature et tu préfère la tendresse à la cruauté. Ce n’est pas un mal, pas pour moi en tout cas. »

« Je ne suis pas comme notre père tu sais. Pour moi la mafia n’est pas la plus merveilleuse des institutions. Je la sacrifierais avec plaisir si je le pouvais, rien que pour pouvoir faire ce qui me chante. Maintenant je sais que je ne suis pas un bon frère, je suis même nul. Mais je n’ai pas envie de te perdre. Je n’ai pas envie de vous perdre. »

Nico arrêta de parler et rougis brusquement. Il n’aurait jamais dû dire tout ça. Il s’était emporté pour rien et avait presque dévoilé tout ce qu’il pensait réellement. Il n’avait pas les mêmes idéaux que Sawada père et généralement le cachait, mais là, il n’avait tout simplement pas pu se retenir. Reculant, il se racla la gorge puis :

« Oublie tout ça…Je suis crevé et apparemment uniquement bon à dire des bêtises. »

S’ébouriffant les cheveux, il soupira. Ca lui avait fait du bien de parler…mais il espérait que Tatsuya ne le croirait pas, parce que sinon tout allait devenir très compliqué et très dangereux pour son cadet…D’un autre côté Nico avait envie d’être plus proche de son frère…ce genre de sentiment, on ne peut pas tout le temps les étouffer. Changeant maladroitement de sujet, il demanda :

« Je peux utiliser ta salle de bain ? La mienne est un véritable champ de bataille… »

Décidément, ses frères étaient vraiment son point faible...Il n'arrivait pas à se contrôler face à eux...pathétique...de loin c'était plus facile que de près.

Nico regarda son frère hocher la tête sans rien dire et se détourner. Il soupira, dire qu'à la base, il était venu se réfugier chez son cadet…Ce comportement amorphe lui faisait beaucoup plus mal que toutes les blessures qu'il portait sur lui. Il commençait à comprendre ce qu'il avait infligé à ses frères. Et…voir des larmes dans les yeux de Tatsuya…c'était comme prononcer cent fois la même condamnation.

L'héritier Sawada se recula, incapable de cacher la peur qui le prenait. Il ne voulait pas perdre ses frères, il ne pouvait pas. Ils avaient été les seules personnes à qui il avait pu se raccrocher durant sa formation. Nico n'avait plus vu sa mère depuis longtemps, et son père n'était pas vraiment fou des marques d'affection. La seule chose qui l'avait en quelque sorte sauvé, c'était l'amour sans borne qu'il éprouvait pour ses frères.

Etait-ce sa faute s'il ne savait pas comment s'y prendre avec eux ? Oui, sans nul doute. Mais Nico ne savait plus montrer ses sentiments, il ne savait plus comment on faisait pour dire sincèrement ce que l'on ressentait. Généralement, sauf sur ses frères, les expressions qu'il arborait étaient toujours calculées au milli poil. Mais en face de ses frangins, il n'arrivait apparemment qu'à faire des bourdes.

Si Tatsuya le refusait, c'était un de ses rares repères qui tombait. C'était enlevé une attache au mince filet qui le prévenait dans une chute sans fond. Ne cachant même pas sa douleur et sa tristesse, trop éprouvé, il informa son cadet, se massant un peu la tête:

" Yoru Yamada m'a dit qu'il serait là pour remplacer le grand frère que je suis incapable d'être. Il m'a aussi demandé de te répéter que son offre tient toujours."

Comme c'était douloureux ! Un poison venimeux qui partait depuis sa bouche pour aller dévorer son cœur. Devoir admettre que quelqu'un d'autres serait sûrement plus apte que lui à prendre soin de ses frères. Une fine sueur prit place sur son front.

Sans plus rien dire, il se dirigea vers la salle de bain. Ses pas étaient lourds et il avait de la peine à marcher. Nico ne se sentait pas bien du tout. Il avait très chaud et la tête semblait être le refuge d'une bande de tambourins. Brusquement les muscles de ses jambes lâchèrent et il vit le sol s'approcher de son visage sans plus pouvoir bouger. Un nuage de coton l’empêchait de penser ou de réfléchir. Il entendit vaguement le bruit de sa chute, puis ce fut un voile blanc et ses yeux se fermèrent.

Nico en avait trop fait et devoir admettre qu'il ne verrait sans doute plus son frère dans cet intimité l'avait achevé. Dans les vapes, il avait enfin le visage totalement détendu, même si un petit air perdu et demandeur restait sur ses traits. Sa peau était chaude, trop chaude, son corps entier était maintenant couvert de transpiration.

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