Changement (libre)

Deux ans, Deux ans que j'ai été absent loin de chez moi, de ma famille. On ma retrouve il n'y a que quelque jours dans une église. Le pasteur a bien pris soin de moi je lui en suis très reconnaissant. Depuis mon enlèvement j'ai changé. Mes cheveux sont beaucoup plus longs, ils me viennent jusqu'au fesses. Mon visage est de glace froid et je suis devenus très distant. J'ai perdu mon sourire et ma joie de vivre qu'on connaissait très bien de moi. Je dis que tout va bien mais c'est faut je le cache. Je suis rongé de l'intérieur et je repense à tout ce qu'il c'est passé. Voila une semaine que je suis rentré chez moi, ma chambre est plongée dans les ténèbres. Je n'ouvre même plus mes rideaux. Il y a juste un effet de lumière faible qui me laisse voir où je vais. Je ne pensais pas que revenir ici serait très dure. Je renvois chaque personne qui viens me voir. Si j'ai besoin de quelque chose je le fait par moi même. Je suis devenu méprisable et insolent. Je prends des cours de défonce. Cela m'occupe une bonne partie de la journée. Je ne veux plus être faible.

Chaque fois qu'un membre de la famille veut me voir, je prétends être occupé. De toute façon je n'ai envie de voir personne. Et comme personne ne viens cela me satisfait. Je me lève et je vais prendre ma douche. Je me dévêtis. Là je remarque le grand tatouage de dragon dans mon dos qui cache mes anciennes blessures. Il me va bien. Les griffes du dragon viennent sur mon torse et la queue sur une partie de mes cuisse cachant également certaines blessure. Je me lave et ressors de la salle de bain une fois lavé et sec. J'allume la musique et je pars dans ma chambre pour me changer. je garde toujours près de moi une arme bien cachée que je peux saisir en cas de besoin.

Quelqu'un insiste sur la poignée pour entrer chez moi. Je saisi mon arme et avance doucement vers le lieu opportun. Je saisi la poignet la tourne et ouvre rapidement la porte pointant mon arme entre les deux yeux de la personne. Le manque de lumière ne me permet pas de voir qui c'est.

"Que voulez vous?"

« Je le hais ». Voilà la première pensée qui traversa l'esprit de Shine alors qu'il arpentait les couloirs de la demeure des Sawada en direction d'un appartement bien précis, un gros sac sur l'épaule. « Quel con! ». Il continua à pester contre son père adoptif tout en progressant d'un pas lent. Il était las à l'avance de la mission que lui avait confiée Nico.

Cela faisait maintenant deux ans qu'il travaillait officiellement comme garde du corps sous la coupe de cette détestable famille de mafieux qu'étaient les Sawada. Enfin... pas si détestable que ça, mais sa colère passagère lui faisait penser des choses pas très polies. Deux ans que son imbécile de père lui ordonnait de surveiller les pires idiots que la terre ait jamais connus, tout en l'envoyant en parallèle en missions périlleuses où il risqua plusieurs fois sa vie. Il se demandait ce qu'il faisait encore à son service... En fait, il connaissait parfaitement la réponse. Il l'admirait. Il se sentait protégé et bien avec lui. Il l'aimait. Comme un fils aime son père, malgré qu'ils n'aient aucun lien de sang.
Et c'est d'ailleurs pour cette même raison qu'il se trouvait ici même, à parcourir un couloir qu'il détestait déjà, pour aller rencontrer son prochain protégé: Nagasaki Sawada. Un des frères cadet de Nico. Sûrement un imbécile de plus. Un type qu'il n'avait aucune envie de connaître, côtoyer, surveiller. Mais il ne pouvait pas refuser ça à l'héritier de la mafia. Et puis même s'il avait protesté, il n'aurait au final pas eu le choix. Il s'était contenté de lui lancer un regard noir à l'entente de sa nouvelle assignation, ne ressentant aucune pitié en apprenant ce qui était arrivé au jeune homme qu'il avait maintenant l'obligation de protéger. Après tout, si cet imbécile ne s'était pas fait enlever, il ne devrait pas se le coltiner à présent. Quelle galère...

Arrivé devant la porte dudit appartement, il s'adossa quelques instants au mur lui faisant face, savourant ses derniers instants de calme et de liberté. L'atmosphère était lourde, l'endroit sombre. Les murs, d'une couleur triste, lui donnèrent envie de faire demi-tour. Mais il résista à cette idée. Prenant son courage à deux mains il toqua à la porte, prêt à sacrifier sa solitude tant chérie et à devoir supporter quelqu'un à longueur de journée pour une durée indéterminée. Dure sentence pour quelqu'un comme lui qui hait tant la présence humaine, mise à part celle de son sauveur.

Aucune réponse. Shine toqua une nouvelle fois. Toujours rien. Il s'impatienta rapidement et s'acharna sur la poignée de la porte, porte qui était bien sûr verrouillée, ce qui n'aida pas à calmer son agacement. Alors qu'il allait renoncer, la porte s'ouvrit à la volée. Le canon d'un revolver se logea entre ses deux yeux tandis qu'un jeune homme le dévisageait d'un air méprisant.

Shine soupira, plaça sa main de façon à tenir fortement le barillet de l'arme entre ses doigts, empêchant ainsi son adversaire de littéralement lui exploser la tête, et abaissa le redoutable objet, canon vers le sol. Il arracha sans peine l'arme des mains de son vis-à-vis, puis le nargua du regard:

« C'est dangereux de batifoler avec ce genre de jouets. »

Il rangea l'arme dans son manteau et s'invita dans l'appartement, sous le regard éberlué de l'homme qu'il devait protéger au péril de sa vie. Il observa la pièce un cours instant. Il remarqua un fauteuil dans un coin, sur lequel il balança son sac sans aucune gêne. Il fit ensuite face au fils Sawada, et lui adressa la parole d'un ton toujours aussi narquois et venimeux:

« Bon, j'suis votre nouveau garde du corps. Aucune objection n'est permise. Je suis envoyé par l'Héritier. »

Oh, qu'il détestait vouvoyer quelqu'un ! Il se concentra avant de continuer pour ne pas tutoyer par inadvertance le jeune homme qui le dévisageait toujours.

« Je dois vous suivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, ordre de Nico Sawada. En résumé, je vais habiter ici à partir de maintenant. Si cela ne vous convient pas, vous avez le droit de garder le silence et de grommeler dans votre coin, moi je m'en contrefiche. »

Il marqua une courte pause, dévisageant son interlocuteur et se rappelant de quelques mots que son tuteur lui avait glissé à l'oreille avant qu'il ne parte.

« Je suis crevé et j'ai envie de m'allonger un moment. Vous avez un deuxième lit ? »

Il jeta un regard suspicieux au fils Sawada en espérant de toutes ses forces que sa réponse soit positive. Il allait partager presque chaque seconde de sa vie avec cet homme. Il n'avait aucune envie de devoir en plus dormir dans le même lit que lui.

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[Voilààà, j'espère que ça te convient ! Ah oui, et j'ai écrit au passé sans me rendre compte... comme j'avais la flemme e tout refaire...j'ai laissé tel quel... =)]

Je me rendis compte au moment même où ce type me pris l’arme avec laquelle je l’agressais, que je me retourne et me dirige dans le salon. J’ai tout de suite remarqué qu’il s’agissait du « fils » de mon frère ainé. Je ne prends même pas la peine de regarder derrière moi je lui demande juste de fermer la porte ou de repartir tout simplement. Je retourne dans mes cartiers sombres. Je ne l’écoute même pas et je vais là où je veux. J’avais raison il est envoyé par mon frère. Qu’est ce qu’il lui prend à lui aussi. Ca y est j’ai été enlevé et maintenant il prend toutes les précautions pour éviter que ça se reproduise. Mais je le trouve surprotecteur comme papa.

Il veut un lit qu’il regarde dans toutes les pièces et se serve. Je retourne dans ma chambre claquant la porte faisant clairement comprendre que je ne veux pas être dérangé ; Je m’installe dans mon lit restant dans le noir. Ma chambre est faiblement éclairée par un petit lampion sur ma table de chevet. J’observe autour de moi je suis seul. Comme chaque jour depuis mon retour dans la famille. Je retourne voir l’homme finalement et lui montre la chambre d’ami. Je ne suis pas bavard, il devrait comprendre pourquoi. Je le sais qu’il est au courent pour ce qui m’est arrivé sinon il ne serait pas là. Je lui demande par politesse ce qu’il veut boire. Comme il doit le ressentir, ca me gave plus qu’autre chose mais au moins je ne me retrouve pas seul ; Je le laisse prendre ses marques chez moi. Il verra de toute façon que je ne suis pas une personne chiante. Je ne sais pas pourquoi mais si lui est là je suis sur de voir arriver quelqu’un d’autre de la famille ; Nico a du faire savoir que j’étais revenue depuis peut de l’église là où le prêtre m’avait accueilli chez lui sans me demander quoi que ce soit. C’est un membre de la famille qui ma reconnu là-bas, mais je ne sais pas qui. A tous les cous ce sont mes frères où mon père. Je vais dans la cuisine pour me servir a manger. Je ne lui demande pas ce qu’il veut il ira se le chercher lui-même. Je vais juste lui apporter des draps pour ne pas qu’il attrape froid quand même.

Il peut voir dans mon regard que je ne suis pas quelqu’un de brutal au contraire, mais en ce moment je ne suis pas au meilleur de ma forme. Mon enlèvement et mes violes à répétitions ont fait de moi ce que je suis devenu à l’instant. Personne ne le sais j’en ai jamais parlé. Ils croient tous qu’on ma juste frapper e torturé physiquement. Les marques sur mon corps encore présente en sont la preuve. Personne ne ma encore dis que je mentais, et de toute façon je n’ai pas a me justifier de quoi que ce soit. Je fais tout pour oublier cette période.

Je vais vers mon garde du corps et lui lance un peu maladroitement et sèchement ayant perdu l’habitude d’avoir de la visite.

« Si l’on doit vivre ensemble autan se présenter. Nagasaki Sawada »

« Mais vous perdez votre temps avec moi. Je n’ai pas besoin d’un garde du corps »

La réaction du fils Sawada n'étonna aucunement Shine. Froid, distant. Normal, pour quelqu'un qui avait été séquestré pendant deux ans. Cela l'arrangeait, il n'aurait pas à composer avec un individu qui cherchait à tout prix le contact humain. Il ne s'offusqua même pas que le jeune homme ignore ses paroles. Tant qu'il le laissait tranquille et qu'il ne lui compliquait pas la tâche, tout irait pour le mieux.

Son hôte l'abandonna alors qu'il quémandait un lit, le laissant sans matelas sur lequel s'échouer après de longues journées de travail éreintant. Une moue un peu mélancolique s'installa sur son visage lorsqu'il pensa à son antre de confort, dans l'appartement de son père adoptif. Cet endroit où il pourrait se laisser aller sans devoir se reposer sur le bon vouloir d'un inconnu. Comment voulait-il qu'il le protège s'il ne le ménageait pas en lui offrant un endroit pour dormir ?
Le garde du corps observa un instant la porte par laquelle avait disparu son client forcé. Le silence n'était troublé par aucun bruit, mis à part la respiration calme de Shine.
Las d'attendre, il s'assit sur le fauteuil où il avait jeté son sac quelques secondes plus tôt et attendit que son hôte daigne réapparaître. Aucune envie de le déranger, si c'était pour se ramasser une salve de reproches. Non merci.

Les minutes passèrent. Alors qu'il s'était résigné à faire un somme sur le fauteuil, pas si austère qu'il ne l'aurait pensé, son protégé pointa le bout de son nez dans la pièce, la mine toujours aussi fermée et morose. Avec soulagement, il suivit le garçon qui lui désigna la chambre d'amis. Un lit pour lui tout seul. Parfait. Le regard du jeune homme parlait pour lui-même. Il ne désirait pas entretenir une discussion quelconque. Même la plus primaire. Et surtout, il ne voulait pas aborder le sujet sensible. Ce qui paraissait sensé. Et qui convenait parfaitement au garde du corps, qui ne se sentait pas capable de prêter son épaule à son hôte pour qu'il puisse répandre des cascades de larmes. Non. Les scènes sentimentales, ce n'était pas son truc. A part peut-être avec Nico, pour l'embêter. Et parce que c'était bien le seul être humain qu'il appréciait.
Il déposa ses affaires dans la pièce sombre, quoiqu'un peu moins lugubre que les autres. Parce que le fils Sawada ne devait pas y passer souvent, et donc son aura déprimante n'avait pas encore envahit l'endroit.

Le garçon se dirigea dans la cuisine, l'espion secret le fila, histoire d'observer un peu celui qu'il devrait protéger pour les mois et années à venir. Le jeune homme lui proposa à boire, il refusa d'un signe de la tête. Il n'avait pas soif... juste une indicible envie de dormir. Le mépris de son vis-à-vis quant à sa présence ne lui échappa pas. Tant pis. Il ne se trouvait pas dans cet appartement pour jouer les enfants de coeur. Il avait une mission à accomplir. Un ordre strict donné par l'héritier de la mafia. Sans équivoques. Et il n'avait d'autre choix que de s'exécuter. Avec ou sans le sourire. Tant qu'il faisait son boulot.

Alors que Nagasaki s'affairait dans la cuisine, Shine explora toutes les pièces, le moindre recoin, pour pouvoir agir en conséquences en cas de pépin. La mémorisation des lieux finie, il se réfugia dans la chambre d'amis, qui serait la sienne à partir de ce jour et pour une durée indéterminée. Des draps furent lancés sur son matelas. Il ne prit même pas la peine de remercier son hôte.

Pendant quelques secondes, personne ne prononça un mot. Puis les paroles du disparu s'élevèrent dans les airs. Des présentations. Puis une remarque ridicule, du point de vue du garçon aux yeux bruns pailletés de gris. Comment osait-il prétendre ne pas avoir besoin d'un garde du corps, après ce qu'il venait de subir ? Il n'avait apparemment pas toute sa tête. Encore plus maintenant que deux ans auparavant, il paraissait une cible trop vulnérable. Et attrayante, vu son statut. Et puis... les ordres étaient les ordres. Que ce type le veuille ou non, il lui collerait aux basques jusqu'à ce que Nico lui somme le contraire.

« Je ne pense pas perdre mon temps. Et que vous le vouliez ou non, je serais votre garde du corps à partir d'aujourd'hui. Point final. »

Fatigué, il se laissa tomber en arrière sur le lit et s'enroula dans la couverture, un long soupir glissant à travers ses fines lèvres. Un peu de calme. De silence. Juste un tout petit peu.
Sa voix perdit un peu de son hostilité lorsqu'il s'adressa à nouveau à son protégé. Le brusquer dès le premier jour ne semblait pas la meilleure des idées. Un peu de diplomatie n'avait jamais tué personne. Enfin, il l'espérait.

« Shine. Et je n'aime pas parler de moi, alors vous ne saurez rien d'autre. Si vous remarquez quelque chose de suspect, dites-le moi. Je suis là pour ça, après tout. »

Sur ces derniers mots, il remonta un peu plus la couverture sur son corps et abaissa les paupières, content de pouvoir enfin goûter à quelques instants d'assoupissement. Il ne prêta plus attention à son hôte, plongeant lentement dans une agréable somnolence. Dans une heure, tout au plus, il se réveillerait et se mettrait sérieusement au travail. En attendant... les portes du sommeil lui étaient glorieusement ouvertes. Pour son plus grand plaisir.

Je ne supporte plus les regards de pitiés que l’on me lance. Chaque fois que je vois quelqu’un de la famille c’est la même chose. Au moins ce fichu garde du corps ne me juge pas. Il ne me parle pas et j’en fais de même. S’il reste comme cela on va bien s’entendre je crois. Je me prépare pour la soirée tout en étant correcte avec mon hôte même si je suis froid et distant. Le pauvre il va me fuir si cela continue. Remarque ce n’est pas un mal. J’étais bien seul pourquoi Nico la fait venir celui-là. Mon frère et moi on va avoir une discutions là-dessus. Il na pas à m’imposer des choses comme cela. Je sais qu’avec papa ils ont fait beaucoup, mais je ne supporte plus d’avoir de la foule autour de moi. Ma petite vie actuel me convient parfaitement. Même si je suis très distant avec ceux qui m’approche je suis bien, enfin c’est ce que je me force à dire ou penser. Je ne veux plus me montrer faible en face des autres, même ma propre famille. Il est vrai que cela fait du bien d’avoir quelqu’un qui nous protèges, mais jamais je ne l’avouerais.

Comme je l’ai dis tantôt je me prépare pour passer la nuit avec mon hôte. Il na pas l’air lourd tan mieux. Ca change de ceux qui veulent à tout pris savoir comment c’est passé mon enlèvement et ce que j’ai ressentis. La seul personne que j’accepte de recevoir et qui me manque c’est Kenji. Depuis, mon enlèvement je ne l’ai pas vu. Je sais qu’il était en voyage d’affaire, mais plus aucunes nouvelles de lui. C’est fatigué que je me rends dans ma chambre pour tenter de passer une bonne nuit. Je me couche normalement mais en pleine nuit je commence à avoir chaud et à gigoter dans tout les sens. Je me mets soudainement à hurler de terreur. Comme chaque nuit je revis mes viols à répétitions. Je n’arrive pas à me réveiller, je veux sortir de cet enfer, me réveiller. Il va m’entendre, il va s’avoir ce que je ressens en réalité. De la souffrance. Il va comprendre à moins qu’il ne le sache déjà pourquoi je suis si froid avec les autres. De toute façon qui accepterait de rester avec une personne salle comme moi. Cette personne est têtue on verra si elle tiendra longtemps. Les autres avant le garde du corps imposé par mon frère n’ont pas tenus bien longtemps. Déjà c’est un bon point il na pas fuit lorsque j’aboyais tantôt sur lui. Quand je me réveillerai, je serrai plus aimable avec lui. Il na pas à subir ma mauvaise humeur et mon état d’âme. Quoi que là à m’entendre crier c’est moi qui doit le déranger pendant son sommeil. Je ne m’en rends pas compte.

Terrifier j’hurle, j’agrippe les draps du lit les serrant si fort entre mes doits. Je cris de me laisser tranquille, de ne pas recommencer encore car je suis épuisé. Je laisse même couler des larmes sur mes joues pendant mon cauchemar. Je cris au secours.

Un peu moins d'une heure après s'être endormi, Shine quitta les bras de Morphée pour revenir à la réalité. Cette petite pause lui avait fait du bien, il se sentait ressourcé, la tête moins lourde. Le silence régnait dans l'appartement. Apparemment, le fils Sawada dormait. Bonne chose. Il n'aurait pas à composer avec lui, pour le moment tout du moins.
L'idée de se lever ne traversa pas l'esprit du garde du corps. Véritable loque humaine. Pourquoi briser un instant de sérénité pareil ? Au chaud au milieu des draps, le visage déposé dans un coussin moelleux, tous les muscles détendus... que pouvait-il demander de plus ? Un masseur, peut-être... ou une bonne tasse de chocolat chaud.

Il savoura le calme ambiant pendant de longues minutes. Puis son subconscient surmonta la brume qui l'étreignait, et les pensées envahirent son crâne. Adieu, tranquillité. Bonjour, prises de tête. Le jeune homme soupira. Il fallait toujours qu'un élément vienne tout briser. En vain, il tenta de chasser toutes les interrogations futiles de sa tête. Rien à faire. Et son imagination débordante ne l'aidait pas à faire cesser cette cacophonie.
D'abord des idées légères, inutiles, son esprit divagua bientôt vers des pensées plus sombre. Comme toujours. Malgré sa façade impassible et dénuée de sentiments, il se torturait, comme tout être humain. En se posant les mauvaises questions. Et en ressassant encore et encore les épisodes sombres de son existence. Quelle drôle d'idée. Vraiment. « Les hommes sont des créatures fascinantes d'idiotie » pensa-t-il en se retournant dans le lit.

Nagasaki, son protégé... Nico lui avait raconté ce que le garçon avait subi. Et malgré toute sa haine des gens, il ne pouvait s'empêcher de compatir... un peu. Après tout, il avait vécu la même chose, à quelque détails près. Cette souffrance... il la connaissait par coeur. Et déployait des trésors de volonté pour ne plus y penser; jamais. Parce qu'autrement... ses jambes pourraient flancher à tout moment, le laissant s'effondrer à terre sans qu'il ne puisse plus se relever. Une fin misérable. Il n'en voulait pas. Des choses à accomplir, il en cachait encore. Rien de grandiose. Juste les piètres ambitions d'un pauvre gamin d'une vingtaine d'années. Des désirs insignifiants, mais qui comptaient pour lui. Alors il ne pensait plus. Tout effacer. Les mains indésirables. Les voix dégoûtantes. Les regards impitoyables. Rayer. Eradiquer de la mémoire. C'était bien plus simple comme cela, même si parfois, les mauvais souvenirs se ravivaient au fond de son coeur.

Soudain, Shine se redressa en sursaut. Plongé dans ses pensées noires, il n'avait pas tout de suite entendu les lamentations de Nagasaki, qui lui aussi semblait perdu au milieu de ses démons. Le garde du corps soupira à nouveau. Toute sa mélancolie s'en était allée. Il pesta contre les pleurs qui retentissaient dans l'appartement. Une salve de hurlements et de supplications parvinrent à ses oreilles. Il les ignora... enfin, il essaya. La tête enfouie sous l'oreiller, il ne parvint pas à éliminer toute perturbation sonore.

« Quand faut y aller... »

Résigné, le jeune homme s'extirpa des draps et se dirigea vers la chambre de Nagasaki. Il ouvrit doucement la porte et pénétra dans la pièce, les traits neutres. Dans cet état, le fils Sawada ressemblait à un petit enfant terrorisé. Cela donnait envie à Shine de le saisir par les épaules et de le secouer jusqu'à ce qu'il cesse de chouiner. Cependant... il trouve cette méthode un peu brusque, tout comme l'option de lui balancer des coussins à la figure jusqu'à ce qu'il se réveille. Quel dommage... Oui, il comprenait la douleur de son protégé... mais ce n'était pas pour autant qu'il allait se montrer tendre. Cela ne l'empêchait pas de haïr les gens, ce garçon y compris.

« Debout ! »

L'espion asséna une secousse sur l'épaule de Nagasaki, espérant que cela suffirait à le réveiller. Jouer aux nounous consolatrices, très peu pour lui.

« Réveille-toi ! Personne ne te veux de mal ici...»

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» Trop de chaleur... [ LIBRE ]
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