Nerfs en pelote

Ces doigts...
Si doux...
Les mains de Nico sur sa peau étaient une véritable torture, légères, elles s'en prenaient sans retenue aux parties les plus sensibles de son anatomie, maltraitant de nouveau sa poitrine, parfois rudes, parfois gentilles, lui arrachant des soupirs contenus, avant de s'attaquer à son plus grand point faible : le cou.
La plupart des caresses aux autres endroits pouvaient ne rien lui faire s'il trouvait assez de concentration pour les ignorer, mais le cou...
Son corps s'éveillait peu à peu sous les doigts de l'héritier, les prémices du désir commençant à fleurir entre ses cuisses et sur sa peau, le faisant s'agiter, se cambrer, tirer faiblement sur ses liens et rentrer la tête dans les épaules pour tenter d'échaper à la douce torture se promenant sur sa gorge et sur sa nuque. Les lèvres entrouvertes, les yeux fermés, la respiration courte, depuis que Nico le touchait à cet endroit, Vaem avait tout d'un amant ravis des caresses de son partenaire.
Ce qui n'était pas loin d'être vrai. Tant qu'il se cantonnait à cette zone...

Cependant la main descendit un peu, lui laissant un peu de répis, pour venir se poser sur son sexe, le faisant sursauter.
Pas ça...
Les attouchements sages au début se firent rapidement plus violents, lui faisant serrer les dents pour ne pas crier, tandis que la voix glaciale du Sawada raisonnait dans le silence plombée de la pièce.

Vaem ouvrit les yeux.
La confiance ?...

Comment pouvait-il faire confiance à cet homme ? Comment pouvait-il ne serait-ce que vouloir celle d'un être le concidérant comme moins qu'un homme, moins qu'un chien, comme un simple objet qu'on use pour son bon plaisir ? Qu'est ce qu'il pouvait bien avoir à en faire, de cette confiance ?... Comme si elle était seulement possible...
Il avait levé les yeux vers lui, son regard exprimant en silence toute la souffrance et la tristesse qu'il avait à être traité ainsi, et tant pis si Nico s'en délectait.

- La confiance ?...

Son corps se crispa et un gémissement de douleur s'échappa de ses lèvres lorsque le mafieux s'empara plus brutalement de sa virilité, lui faisant mal.

- Pourquoi un objet checherait-il la confiance de l'enfant qui le blesse ?... Il finira cassé de toute façon...

Sa voix était basse, enrouée, presque inaudible, et les caresses de plus en plus brutales le réduisirent totallement au silence. De nouveau seul son corps s'exprimait, la douleur et le plaisir ressentit traduits par le durcissement de son sexe, les spasmes dans ses jambes qui tentaient en vaint de se replier, tirant sur leurs liens, pour repousser celui qui lui faisait mal, par le cambrement progressif de son dos alors que la jouissance montait comme une vague folle depuis ses reins jusqu'à ses lèvres...

Mais le Sawada arrêta...
Le corps de l'hôte retomba doucement sur le lit sans qu'aucun son n'ai franchit le seuil de ses lèvres, sa poitrine se soullevant par saccades alors que l'ivresse diminuait, le laissant dans une position obscène, jambes écartées, légèrement relevées, le calçon humide et déformé par le membre raide qui s'y trouvait, invitant le spectateur à ignorer les yeux verts détourné vers l'extérieur pour en profiter et aller plus loin.
Après tout, pourquoi se retenir sur une poupée ?

[idem. *arrive pas a dormir*]

Les mots du jeune homme n’atteignirent pas vraiment Nico. Ils étaient pourtant vrais. Vaëm finirait sans doute à la décharge, comme tous ses jouets qui s’étaient cassés sous les doigts du Sawada. C’était comme s’il n’arrivait pas à les conserver, comme s’ils étaient trop fragiles pour lui. N’avait-il donc aucune délicatesse ? Etait-il juste un lourd mafieux incapable de douceur ? Ce n’était pas vrai pourtant…Nico était-il trop exigeant alors ?

Aucune réponse. Il ne savait pas. Les yeux emplis de douleur et de tristesse ne l’avait même pas amusé, il en avait trop l’habitude. Ce qu’il aimait en son jouet, c’était sa rébellion constante, ses effarouchements, son comportement sauvage. Alors pourquoi avait-il eu brusquement le besoin de le briser ? Pour réussir quelque chose ? Pour se prouver sa puissance ? Est-ce qu’il en avait réellement l’envie ? Au fond, ça n’avait été qu’une vengeance d’enfant blessé. Un enfant qui casse son jouet parce qu’il ne peut pas casser ceux qui l’embêtent.

Si saisir le corps de Vaëm goutant au plaisir sous ses doigts l’avait charmé au début, là, il n’y trouvait plus rien. C’était artificiel, faux. Jamais Nico n’agirait comme ça avec un partenaire, il était plutôt de genre à prendre son temps, à éveiller le corps de l’autre par des effleurements, des caresses…Il donnait du plaisir, pas de la douleur.
Alors il arrêta tout.
Un moment il s’attarda sur l’image que lui offrait Vaëm. De l’indécence pure qui aurait fait craquer n’importe qui. Un appel au viol…mais justement, c’était ce dernier mot qui posait problème. Et Nico se dégoutait en voyant cette image. S’il avait eut une véritable raison de faire subir ça à l’hôte, il n’aurait pas détourné les yeux. Mais il n’y en avait aucune. Les deux claques auraient dû suffire. A la limite le début, en douceur, avait été correct, mais la suite...c'était une expression de furstration tout simplement...qui lui avait fait échouer là où normalement il réussissait, à savoir charmer les autres par ses doigts agiles. Le seul bruit entendu avait été un témoignage de douleur, ce n'était pas ce qu'il avait en tête au début.

Finalement, Vaëm avait réussi à l’atteindre profondément. Pourtant ce n’était pas un mal, loin de là, mais Nico ne savait plus sur quel pied danser, il perdait jusqu’à son dernier sou de raison, de logique, de tout ce qui faisait de lui un mafieux craint, mais plus ou moins respecté…Si la crainte et le respect pouvait se ressentir pour la même personne.
S’isoler.
De nouveau tout s’effondrait autour de lui et délaissant Vaëm, il alla dans la salle de bain, prenant sa tête dans ses mains pour se calmer. Qui était-il entrain de devenir là ? En tout cas pas quelqu’un de posé. Le pouvoir était-il si destructeur que cela ? Oui, sans aucun doute et Nico était perpétuellement tenté d’en abuser. Il le faisait d’ailleurs. Pas tout le temps, mais ds fois, quand il perdait la mesure des choses.

Un moment s’écoula sans qu’il ne bouge. Debout, appuyé contre les carreaux froids du mur, il réfléchissait. Et essayait de contrôler à nouveau le monde qui l’entourait. Pour s’être rebellé, Vaëm aurait dû être tué…mais il l’avait consolé. Ce qui changeait tout pour Nico. Non, sa faute remontait à ce matin. Il n’aurait jamais du réagir comme ça. Il aurait dû imposer sa décision et non pas s’enfuir en geignant.
Problème cerné.
Son corps se détendit un peu à cette constatation, même s’il se doutait qu’il n’y avait pas que ça. Mais on résoudrait les obstacles un par un. Lentement, il retourna dans la chambre et détacha sa victime, commençant par le bas, s’écartant aussitôt son travail fait. Ses yeux se perdirent une nouvelle fois dans la baie. L’hôte pouvait faire ce qu’il voulait, même le frapper, il s’en fichait. Nico ne voulait qu’une réponse :

« Le terme objet ne s’applique pas aux gens qui réagissent. Tu veux réagir, non ?

Avait-il cassé son jouet ? Voilà sa véritable question. Ses yeux bleus n'avaient plus rien de la glace alors qu'il les tenait obstinément plantés dans le paysage. A nouveau, ils n'étaient plus que troubles. Peur. Tristesse. Honte. Dégout. Quatre émotions qui se chamaillaient en lui pour savoir qui prendrait le dessus. Alors que les images de Vaëm sous ses doigts lui revenaient, sans faire naître autre chose que de la colère contre lui-même. Il n'y avait trouvé aucun plaisir . Voir les réactions d'un corps sans que l'esprit ne soit là...il trouvait ça aussi vide que le plus désert des déserts.

Le départ de Nico l'avait laissé seul sur le lit, le faisant vaguement se demander comme il allait le faire maintenant. Probablement avec brutalité, histoire de bien lui faire comprendre qui était le Maître, qui était la possetion, pour le remettre à sa place une bonne fois pour toute... réfugié dans la bulle d'autisme qu'il s'était forgé pour se protéger de ce qui allait advenir à son corps, l'esprit de Vaem ressentait ce qui arrivait avec infifférence, se faisant juste la reflexion que si toutes les relations entre hommes étaient comme ça, faite de rapport de force et de chantage, alors il avait fait son opinon : il n'aimait pas.
A vrai dire, ça lui donnait plutôt envie de vomir.
Et Kioshi pourrait lui faire toutes les démonstrations qu'il voudrait pour lui prouver le contraire, là, il écouterai son estomac.

Privé de la chaleur dégagé par l'excitation et le corps de Nico, celui de l'hôte se mit bientôt à frissonner légèrement de froid, accélérant un peu plus le processus de retombée du désir, permettant au jeune homme de sortir progressivement du no man's land qu'il s'était mentalement créé.
Maintenant il se sentait sale....
Et prenait toute la mesure de l'absence de Nico.
Est ce qu'il l'avait abandonné ?

Un instant, cette idée provoqua un petit début de panique chez le jeune homme qui se voyait déjà devoir rester attaché ici le temps que quelqu'un le découvre, ou pire, que le mafieux était partit chercher d'autres personnes pour pouvoir s'amuser avec lui. Tandis qu'il se faisait les pires films possibles, un bruit provenant de la salle de bain attira son attention, et il se détendit un peu en voyant que le Sawada était toujours là. Et seul. Mais le voyant revenir, il s'empressa d'essayer de retourner dans son état léthargique, certaine que l'instant de grâce était de nouveau passé et qui lui n'allait pas tarder à le faire aussi. Les yeux fermés, la tête détournée, il attendit les mains venues pour l'achever...
Et qui en fait le délièrent.

L'hôte eut un léger frémissement de surprise, rouvrant les yeux pour observer le mafieux en train de libérer ses chevilles, se demandant brièvement ce qui avait pû le faire changer d'avis avant de décréter qu'il s'en foutait et se trouver seulement soullagé par ce changement d'attitude.
Ah... si seulement il n'avait pas cette douleur à l'entre-jambe... il aurait certainement déjà mis son pied dans la figure de Nico. Il était tellement près ! C'était si simple ! Ah ! Et s'il n'était pas enkylosé, il lui aurait certainemetn mis un coup de genou, et si seulement il avait commencé par les mains... il aurait pu l'étrangler et se libérer tout seul ensuite...
Enfin... avec des SI, il aurait déjà mis le Sawada en bouteille, versé de l'alcool dedans, bien secoué et envoyé le tout dans la mer lesté avec du plomb.

Une fois la dernière main déliée, Nico s'écarta sans un mot, retournant prendre sa place près de la baie vitrée, et Vaem resta un moment sans bouger, savourant juste l'absence de lien autour de ses membres.
Puis, lentement, il se tourna sur le côté, ramenant ses jambes contre lui, se repliant comme un enfant pour prendre le temps de se reconstruire un peu, de chasser la peur et la souffrance au fond de lui, avant de se redresser en prenant appuit sur ses mains, ses jambes sagement repliées sur le côté de son corps, ses yeux verts observant Nico puis son propre reflet dans la baie vitrée.
Ah...
Ses doigts effleurèrent sa joue giflée.
Il allait encore avoir un bleu pendant longtemps.... et dire que les autres s'étaient presque résorbés...
Il poussa un discret soupir, s'attachant à ces futilités physiques pour s'éloigner de la fissure qu'avait commencer à pratiquer le mafieux au seins de son être, et porta doucement l'un de ses poignets meurtris à sa bouche pour lécher les marques laissées par les lambeaux de chemise.
La question du mafieux lui tira un vague haussement de sourcil.

- Tu es totalement contradictoire... comme les gosses. C'est toi qui m'a gentiment rappellé ce que j'étais à tes yeux., murmura-t-il en se remémorant avec une certaine douleur teintée de dégoût et de rage la pose du bracelet traceur à son poignet et les mots qui l'avaient précédés : "Tu n'es qu'un objet qui m'appartiendra", "même un chien ferait naître plus de concidération en moi".

Il haussa les épaules.
Son laïus était dangereux, mais il sentait une faille, indistincte encore, mais présente. Il fallait faire comme si de rien n'était... être comme tout le temps et alors il le laisserait un peu tranquille. Probablement assez de temps pour pouvoir se rouler en boule sur ses blessures et prendre le temps de les soigner.
Sa langue passa de nouveau sur le poignet meurtrit.

- A vrai dire tout ce dont j'ai envie c'est de t'étrangler et de prendre une douche...

Il n'ajouta pas que la douche c'était essentiellement pour se laver du passage de ses mains, conscient que ça pouvait être pris comme une remarque narquoise pleine de défis.
Il ne voulait pas de ça.... il était trop fatigué et blessé pour oser pousser son minuscule avantage.

- Et le premier n'étant pas possible...

En effet, ses mains étaient trop lourdes, surtout celle de gauche, à cause du manque de circulation sanguine, pour qu'il puisse espérer tenter quoi que ce soit.

- Je vais aller faire le second.

Se réfugier sous la protection de l'eau chaude...
Se laver de tout ça. Fermer les yeux et oublier ce qui venait de se passer sous la caresse rassurante de la soie liquide...
Il ne se soullagerait pas. Il ne ferait pas le plaisir à Nico de le voir obligé de se caresser. Il attendrait patiement que ça passe. Et puis de toute manière, son sexe était déjà trop irrité par le frottement du boxer.
Lentement, encore un peu incertain sur ses jambes tandis que le sang revenait doucement dans ses pieds, il se dirigea vers la salle de bain qu'il vérouilla (Ô bonheur !) derrière lui, avant de s'échouer dans la cabine de douche, jambes remontées contre lui, tête entre les mains, le dos et le crâne fouetés par l'onde brûlante tombant du pommeau de douche, noyé dans une tempête hurlante et martellante qui étouffait de façon définitive le bruit de ses pleurs, les emportant avec elle dans la conduite d'évacuation.

Au bout de quelques minutes, il se força à se lever, à se laver soigneusement, partout, deux fois, avant de sortir et de ramasser le calçon souillé qui traînait par terre pour le jetter dans la poubelle la plus proche. Ses doigts s'acrochèrent à la douceur d'un grand peignoire probablement réservé aux clients et il en couvrit son corps, ne se regardant qu'après dans la glace enbuée pour remettre un peu d'ordre dans ses cheveux trempés et en bataille, ses yeux évitant soigneusement de regarder le bracelet scintillant à son poignet.
Plus ou moins satisfait de son apparence, il dévérouilla la porte et la poussa, se demandant si Nico était encore dans la pièce, la lumière de la baie vitrée mettant soudain en évidence le violacé de sa joue et de sa tempe.

Nico observait Vaëm dans le reflet de la vitre. Il le vit se recroquevillé un instant, puis essayer d’ôter la douleur en léchant ses poignets. Dans un autre contexte, il en aurait sourit, voire même rit. Le jeune homme ressemblait tellement à un chat sauvage…Mais là, c’était plus le côté animal blessé qui ressortait, un côté que Nico n’appréciait pas énormément.
Il doutait. Il voulait savoir si déjà, ses actions avaient été trop loin, si le chaton était définitivement cassé. Les paroles le rassurèrent un peu. Tout en le plongeant dans un nouveau mutisme. Un enfant…bizarrement, Nico en avait pas mal d’attribut finalement. Son enfance, il n’avait pas pu la vivre correctement…

Rassuré, mais pas totalement, le jeune mafieux entendit la porte qu’on verrouillait et s’assit sur le sol. Il n’avait pas détruit Vaëm, mais le Sawada sentait que ce ne serait pas aussi facile. On ne pouvait pas ne pas être blessé après avoir subi des attouchements non voulus et de surcroit brutal. De plus, le vrai Vaëm lui aurait déjà mis son poing dans sa figure. Plusieurs fois. Ou à la limite, trop blessé, ne se serait pas privé de cracher du venin.

Nico soupira en entendant l’eau couler. Ses bras se nouèrent autour de ses genoux alors qu’il y déposait sa tête. Cherchant les détails de la ville, l’héritier de la mafia ne pouvait pas s’empêcher de retourner au fond de lui-même. Les espoirs impossibles ne trouvaient pas grâce à ses yeux, mais là…Là créer des châteaux en Espagne lui ouvrait la porte de l’imagination et d’un monde qui n’appartenait qu’à lui.

Comment devait-il réagir maintenant ? Déguerpir ? Il n’y arriverait pas, du simple fait de sa fierté. Cependant rester et affronter le regard vert blessé…Nico ne le supporterait pas. Il savait qu’il n’aurait jamais été aussi loin. Qu’il n’y aurait jamais eu pénétration. Nonobstant, personne d’autre n’était au courant et aucune de ses affirmations ne convaincraient Vaëm. S’enfermer en lui, semblait être au mafieux une bonne idée, excepté qu’il devait arrêter ses réactions enfantines. Il n’était plus un gamin, mais un homme en charge de la mafia. Un homme qui avait des responsabilités et qui ne pouvait pas fuir ses erreurs.
S’excuser…
Non. C’était également prohibé par le manuel élémentaire du parfais dominant, maintenant, voulait-il vraiment continuer cette relation ainsi ?

L’entrée d’un Vaëm propre interrompit le cheminement de ses pensées. Nico n’avait pas réalisé la durée de ce répit. Regardant par-dessus son épaule, ses yeux tombèrent droit sur le bleu. Pourquoi n’était-il pas parti ? Ah oui…il ne devait pas se dérober. Génial…Très enthousiaste, le jeune mafieux détourna les yeux et retomba dans la contemplation de la ville. Une partie de lui flagellait l’autre. Ne pas fuir, cela devait s’appliquer autant physiquement que mentalement. Or là…il ne faisait pas preuve de beaucoup de courage.
Allez…Savoir se rétracter faisait aussi partie des vertus d’un bon dirigeant. Par contre, c’était en total désaccord avec celles que lui avait inculquées son père. Mais depuis quand voulait-il être le parfait sosie de son père. Ils divergeaient sur certains plans et l’avaient toujours fait. Nico tritura son pantalon, ses ongles durs détruisant un peu la peau de ses doigts. Puis il se résolut.

« Excuse-moi. Je n’aurais jamais du aller aussi loin. Quant à être un objet, ce que j’ai dit était vrai au moment où je l’ai dit. Plus maintenant. »

Il y avait l’épisode de son craquage de nerfs qui s’était déroulé entretemps. Un épisode peu glorieux pour Nico, mais qu’il devait maintenant prendre en compte. Il ne pouvait pas dénigrer celui qui l’avait sauvé de ses cauchemars. Pour une fois dans sa vie, il avait reçu une bouée de sauvetage et n’avait pas eut à nager jusqu’à l’épuisement. Cette main tendue, le mafieux ne pouvait pas maintenant la briser. Lentement, il se leva et affronta totalement les yeux verts. Les émeraudes lui semblaient n’être qu’accusations, mais il les voyait dans chaque meuble de cette pièce.
A présent, il pouvait partir sans le regretter éternellement. Juste le temps de commander des habits, il n’allait pas montrer ses blessures à tout le monde non plus. Après un instant, ses yeux se permirent de regarder le reste du corps de l’hôte. L’amertume monta en lui. Il était beau dans ce peignoir, les cheveux encore dégoulinant d’eau. Malheureusement la beauté était souvent fragile. Nico avança vers une table sur cette conclusion qui ne faisait rien pour l’apaiser. Ses doigts détachèrent délicatement les agrafes qui retenaient ses bandes. Lui aussi voulait se doucher. Il ne pouvait pas rentrer dans cet état au QG mafieux.

« Un gosse, hein ? Tu dois avoir raison. »

Tient, Vaëm pourrait s’en délecter de cette défaite. Nico n’avait pas le cœur à rire de ses fautes. Finalement, être une victime avait du bon. La conscience du bourreau revenait toujours à la charge, à moins de devenir inhumain. Et cette métamorphose, Nico la fuyait comme la peste. Même si elle se rapprochait inéluctablement. Comment pourrait-il survivre sinon ?

Il se devait d'être honnête avec lui-même : il avait été mauvaise langue. En sortant de la salle de bain, il était quasiment sûr que Nico était partit. Qu'il l'avait abandonné là sans remords et qu'il était retourné vaquer à ses occupations, ne pensant plus au jeune homme abandonné sous la douche d'une des nombreuses chambres du Luxurious.
Et à vrai dire, il aurait préféré que ça soit le cas.

Encore sous le coup de ce qui venait de se passer, le jeune homme avait toutes les peines du monde à réfléchir avec sa tête et non avec son corps, ce dernier lui hurlant soit de s'enfuir, soit de s'effondrer, soit d'aller pousser le mafieux au travers de la vitre. Lentement, il referma la porte de la salle de bain sans tourner le dos au Sawada assit devant la fenêtre, s'appuyant ensuite légèrement contre le battant le temps que les fourmis s'agitant dans ses pieds cessent de lui faire mal. Le mafieux s'était retourné à son arrivé, les yeux de glace balayant rapidement son visage marqué avant de se détourner de nouveau vers la ville en contrebat, et Vaem n'avait pas osé bouger tout de suite.
Repoussant une mèche trempée collant à son front, il s'était fait petit et silencieux pour se diriger vers l'armoire de la chambre, espérant pouvoir y trouver des vêtements métables pour sortir d'ici sans attirer l'attention.
Mais à part quelques tenues SM et des costumes d'infirmière ou autre, il n'y avait rien. Grimmaçant devant le mauvais goût certain des clients du Club, le jeune homme reposant un costume de chat et se laissa aller à pousser un soupir, son esprit s'attachant à résoudre ce problème épineux tandis que ses yeux retournaient caresser le dos de Nico.

Ce dernier semblait troublé... cette position... n'était pas vraiment celle d'un être parfaitement maître de ses moyens et de la situation.
L'hôte secoua la tête. Ce n'était pas ses affaires. Qu'il aille crever en enfer s'il le voulait, il s'en foutait bon sang !
Il remonta le peignoire qui glissait de ses épaules avec humeur et allait se diriger vers le téléphone mural de la chambre lorsque les premiers mots du mafieux l'épinglèrent comme un papillon en pleine lumière.
"Excuse-moi"...
Le jeune homme se laissa aller contre le mur, incrédule, méfiant, ses doigts se crispant légèrement sur les pans du peignoire qu'il maintenait toujours.
Il lui présentait ses excuses ? Il reconnaissait être allé trop loin ? L'avoir maltraité ? Il voulait qu'il lui pardonne ??
Au début sa colère fut telle que sans la fragilité qui l'habitait encore suite à ce qui venait de se passer, il aurait sans hésité foncé droit sur Nico pour le passer au travers de la fenêtre, quitte à tomber aussi s'il le fallait. Puis elle se mua en rage froide qui lui donna envie de s'approcher et de le gifler avant de lui cracher au visage.

Ce fut à ce moment que leurs regards se rencontrèrent pour la première fois depuis "l'accident", ce fut aussi à ce moment là, devant ce regard qui se détournait face aux reproches et à l'accusation du sien, que Vaem réalisa combien il devait être inhabituel et difficile pour l'héritier de s'excuser.
Auprès de quelqu'un sans aucune valeur de surcroît.
Ou du moins, qui ne vallait pas grand chose à la base...
Légèrement destabilisé entre son envie de piétiner sauvagement cet effort pour tout lui renvoyer à la gueule afin de le faire souffrir comme il avait souffert, et la conscience de l'importance du moment, l'hôte passa une main nerveuse dans ses cheveux humides, mal à l'aise sous ces yeux qui balayaient son corps enveloppé de blanc.
Il lui en voulait... il lui en voulait vraiment de lui avoir fait subir tout ça. Ou plutôt il en voulait à la mafia plus qu'à Nico lui-même, ne gardant rancune au jeune homme que des derniers instants, et du bracelet. Et encore... pas assez pour tout flamber sans réfléchir. Il avait conscience que sa vie allait rester liée à celle du Sawada pour un long moment encore, et que s'il n'acceptait pas cette porte entrouverte sur quelque chose de plus calme, il ne s'en sortirait pas.
Pas avec tout ce qui lui tombait dessus depuis deux jours.

Alors il battit retraite en silence, maîtrisant sa colère, sa douleur et son humilliation pour ne pas riposter et accepter ces excuses qui lui semblaient sincères, et la minute d'après complétement factices. Et qui n'appaisaient en rien son traumatisme. Gardant un visage lisse et un regard dénué de toute hargne.
Il n'avait même pas le coeur à savourer sa pseudo victoire sur Nico qui reconnaissait se conduire comme un enfant. Cool... il avait mit le doigt dessus. Mais l'enfant en question pouvait faire tuer n'importe qui d'un simplement calquement de mains. Pourquoi personne ne s'était jamais rendu compte à quel point c'était dangereux ?
Il porta de nouveau l'un de ses poignets à ses lèvres pour en lécher les meurtrissures, symbole vivant que l'héritier pouvait parfois céder à la folie. Ses yeux suivaient tous les mouvements du mafieux, méfiants d'abords, puis plus détendus à mesure qu'il devenait évident que les excuses étaient réelles, et que Nico ne porterait plus la main sur lui.
Enfin pour le moment.

Alors l'hôte se décola lentement de son mur, une main toujours crispée sur le drap blanc du peignoire, et s'approcha lentement de Nico, faisant attention à bien être visible pour ne pas se prendre une gifle par "accident", et se plaça derrière lui pour défaire avec douceur les agraphes maintenant les bandages dans le dos. Il ne disait rien, estimant que son silence serait plus éloquant que la plupart des exclamations, se contentant de montrer par ces gestes qu'il acceptait la trève, même si rien n'était encore pardonné.

Nico s’attendait à tout sauf à un silence. Des injures, des coups, une porte qui se claque. Les réactions habituelles. Il observait au travers de la vitre le jeune homme aller chercher dans une armoire. Dans son état normal, il aurait ironisé et trouvé le costume de chat parfait pour Vaëm, mais là…l’idée ne l’effleura même pas. Il le vit s’immobiliser et détournant le regard, Nico attendit qu’on lui crache ses excuses au visage. Il n’en aurait certainement pas été surpris.

Pourtant, rien ne vint. Rien qu’un silence qui n’apaisait pas Nico, accroissant son inquiétude et aussi, sa désillusion. Il fallait bien qu’il se l’avoue, on ne recollait pas un homme comme une poupée. Se détournant alors, estimant qu’au moins, ses excuses ne lui péseraient pas sur la conscience, il se tourna. Faisait-il preuve d’inconscience en se montrant totalement désarmé ? Ses poignards et couteaux reposaient désormais sur le petit meuble en trois paires flamboyantes quand l’hôte s’approcha.

Nico ne bougea pas. Il ne fit même pas un geste pour rechercher ses armes. Frémissant de surprise quand l’autre se mit à l’aider, il fronça un instant les sourcils, ne comprenant pas. Il était excusé ? Ce n’était pas possible. Pas comme ça, sans cris ni colère. Une trêve alors ? Peut-être…ou bien une ruse pour mieux l’assommer ensuite. Nico s’en fichait, de toute manière, Vaëm pouvait bien le tabasser…il le méritait.
Les doigts du jeune homme se ressentaient au travers du bandage et l’héritier faisait de son mieux pour ne pas paraître tendu. Peine perdue. Il était crispé, encore plus qu’avant un combat.

Les bandages tombèrent alors, dévoilant son dos meurtri et il remercia Vaëm d’un signe de tête encore gêné. Délicatement, il ôta également celui qui protégeait la plaie de son bras puis entra dans la salle de bain, sans même prendre la peine de verrouiller la porte. Nico n’avait pas la tête à ça, il n’y pensait même pas, perdu dans son marasme intérieur. Enlevant son pantalon, il le jeta ainsi que son sous-vêtement dans un coin, ne prenant même pas garde à leur atterrissage.

Le jet d’eau était tiède, relaxant. Mais il frappait en traître sur ses blessures et les brûlait. Nico se doucha rapidement, pas des gestes machinaux. Ce ne fut que quand il arrêta l’eau qu’il sortit de ses pensées. Ses cheveux gouttaient et il regardait les gouttes aller s’écraser sur le sol en un rythme régulier. Plic. Ploc. Plic. Ploc. Le bruit le calmait et l’agaçait à la fois.

Il s’était excusé. Pourquoi se sentait-il toujours coupable alors ? Quelques mots ne réparaient pas les dégâts des actions. Nico le savait. Enjambement le rebord, il sortit de la douche et se regarda dans le miroir. Ces yeux perdus…c’était vraiment lui ? Se perdant dans sa constatation, il ne se rendit pas compte qu’il détrempait le carrelage, une flaque se formant à ses pieds. L’homme en face de lui était crevé, blessé, agacé…que de négatif…

Ses yeux se portèrent alors sur sa blessure et il se réveilla. Tranquillement, Nico se sécha, prenant soin de ne pas frotter, de ralentir le moment où il devrait à nouveau sortir. Son pantalon passé, toujours torse nu, un linge jeté sur ses cheveux, il regarda la poignée de la porte encore un instant. Puis la tourna. Il n’osait pas regarder. L’hôte était-il parti ? Sûrement.

( je vais m'excuser tous les soirs Rolling Eyes

désolé ^^)

(han... deux fois de suite, je sais pas si je t'excuse hein Very Happy

)

Ses doigts encore un peu gourds s'étaient posés avec légerté sur les bandages de Nico, retirant les agraphes avec délicatesse, dénudant progressivement la peau qui se révéla rapidement n'être encore qu'un réseau de cicatrices rouges aux endroits où le verre avait pénétré la chair du dos. Devant l'ampleur des dégats, Vaem ne put retenir un petit sourire de victoire : il n'avait pas pensé avoir blessé autant le mafieux à ce moment là.
Ingorant complétement la tension du jeune homme, en jouant même, car sachant pertinement que sa présence et son mutisme en étaient la cause, l'hôte acheva son travail et entreprit de rouler soigneusement les bandes afin qu'ils soient facilement réutilisables, et il le laissa partir, le regard attiré par l'éclat argenté des lames abandonnées sur la table.

Machinalement, il en saisit une, et se mit à jouer avec après avoir demandé qu'on leur amène des tenues complètes, à lui et son client, en précisant qu'il s'agissait de l'héritier Sawada (ce dernier devait avoir ses petites habitude), contemplant sans vraiment y penser son reflet déformé par la courbure de la lame.

Et le temps passa...

Lorsque Nico rouvrit la porte donnant sur la salle de bain, Vaem n'était pas partit. Il finissait de s'habiller, le dos tourné, son corps joliment moulé dans un pantalon noir taille basse découvrant avec élégance sa chute de reins et ses hanches, laissant dépasser le haut de son tatouage comme une invite innocente, et une chemise sans manches immaculée, fermée par une glicière dont la base se trouvait au dessus du nombril, laissant ainsi le vêtement ouvert sur son ventre, et le sommet s'arrêtant sous les clavicules, dévoilant ainsi le cou de celui qui la portait. Il avait remis le bracelet de force sur le traceur et on lui en avait apporté un autre pour qu'il puisse cacher les marques de son second poignet.
Sur le lit, tâches sombres sur les draps froissés, attendaient sagement une chemise et un pantalon propre pour l'héritier, ainsi que diverses paumades et crêmes pour ses éventuelles blessures.
Un médecin l'attendait à l'extérieur pour lui refaire ses bandages s'il le désirait.

La glicière remontée jusqu'en haut, l'hôte se retourna lentement pour concidérer l'homme qui se tenait dans l'encadrement de la porte, rafraîchit mais encore incertain. C'était étrange de voir comme les yeux bleus cherchaient à tout prix à l'éviter mais finissaient toujours par revenir vers lui, comme un papillon attiré par la lumière...
Doucement, le jeune homme fit un pas, puis deux en direction du mafieux, se retrouvant bientôt à son niveau pour lui décoller une gifle mémorable. La réaction avait tardé à venir, mais il ne supportait vraiment plus cet air de chien battut qu'arborait le Sawada : c'était pas lui la victime ici, merde !

Le bruit d'un objet métalique heurtant le sol.
Du sang, qui se met à couler.
Un regard plein de froide amertume...

Stoïque, Vaem observait le sang qui coulait lentement de la balafre allant du bas de l'oreille jusqu'au coin de l'oeil de Nico. Ca guérirait vite, mais il y aurait certainement une trace. Et c'est ce qu'il voulait...
Il ne savait pas trop par quel miracle il avait raté le globe oculaire, mais les faits étaient là. Le couteau du mafieux, à moitié coinsé dans son bracelet de force, avait suivit la main de l'hôte dans sa gifle.

- Comme ça tu t'en souviendra dès que tu croisera un miroir.

Et il le planta là, se dirigeant vers la porte de la chambre qui ne demandait qu'à s'ouvrir pour lui permettre de laisser tout ça derrière lui....

(mh, pas de super qualité non plus >.> du coup ça rend ma remarque du haut moins crédible Very Happy

)

Nico vit un espoir de plus s’effondrer. Vaëm était resté. Quoique, c’était peut-être mieux ainsi. Il n’avait pas envie que cette rencontre se clore ainsi, sans qu’aucune parole n’ait été échangée. Ses yeux suivirent la courbure des fesses rendue par le pantalon, mais se détournèrent bien vite pour rejoindre le lit où des habits étaient déposés. Son regard revint vite sur l’hôte quand ce dernier se retourna. Miam. Pensée fugitive qu’un nouvel assaut de culpabilité rejeta loin au large. Le jeune mafieux vit Vaëm s’approcher et détailla la chemise sans manche, évitant les yeux, néanmoins attirés par ces pupilles toujours chargés d’accusation.

La tête de Nico gicla sur le côté sous la violence de la gifle. Puis le bruit métallique vint à ses oreilles et la douleur à ses sens. Plus aigüe que pour un coup normal. Lentement, l’héritier alla toucher le trait qui le brûlait plus particulièrement et ramena sa main légèrement tachée de sang. Puis il baissa les yeux. Ah…d’accord. Il se baissa, ramassant son arme et enfin commença à réagir, se rendant compte de ce qui venait de se passer. Un sourire vint éclairer sa face jusque là un peu triste. Cette fois, il était totalement rassuré. Les paroles le débarrassèrent également d’un poids.

Nico regarda l’hôte se diriger vers la porte. Ils n’étaient pas quitte, une gilfe ne récupérait pas un presque viol, mais au moins, il savait que Vaëm n’était pas cassé. Doucement, les yeux bleus revinrent à plus de sérénité et Nico, sans chercher à retenir le jeune homme vérifia sur l’armoire que touts ses armes étaient bien là. Il recommençait à penser normalement.

« Vaëm, j’y tiens à mes poignards. Rend-moi celui que tu as gardé. »

Le mafieux ramassa celui qui était tombé au sol et le déposa aux côtés des autres, il en manquait toujours un. Sa voix, sans avoir repris tous les accents de la maîtrise et de la froideur était plus sûre déjà. Tranquillement, il ôta son pantalon et alla chercher celui du lit. Sa face devenue paisible traduisait mal son mal-être intérieur, mais maintenant que son angoisse était partie, il pouvait respirer un peu mieux et se comporter à nouveau comme le mafieux qu’à la base il était.

C’était étrange comme il pouvait changer d’état assez rapidement. Nico était un peu versatile et instable. Mais du moment que sa faute n’avait pas fait trop de dégâts, il cessait d’en avoir honte. Oh, il n’en était pas fier, mais arrêtait de se torturer avec ça. Passant son pantalon, il se rappela du tatouage de Vaëm et son sourire perdit en sincérité, devenant un peu plus joueur. Mais très vite, ce signe positif disparut alors qu’il se retournait pour regarder l’hôte. Le Sawada n’oserait sans doute plus rien faire sur Vaëm aujourd’hui, de peur de dépasser les bornes une nouvelle fois. Mais il avait le temps. Il fallait que lui-même réussisse à régler ses problèmes pour redevenir le vrai Nico Sawada.

Prenant une des bandes qu’il avait découvertes, il banda son bras correctement, se rappelant qu’il était censé se ménager aujourd’hui. Tatsuya n’allait pas être très satisfait en voyant les petites blessures du visage…bah, pouvait-il vraiment dire quelque chose ? Ces temps-ci, les gens se permettaient trop de liberté avec lui, il fallait qu’il dirige un peu mieux son monde. Vaëm et Arkalya, ça suffisait comme exceptions. Et encore…normalement, Vaëm aurait du finir au fond d’un canal.

Plus que le dos et il pourrait passer sa chemise. Là, il fut découragé et se décida à repousser un peu le moment où il devrait demander à quelqu’un de venir l’aider. Demander de l’aide, une autre chose qu’il exécrait.

( lol, tu peux pas dormir ? Quand tu postes, c'est l'heure où je me réveille...comment tu fais ? )

La gifle l'avait soullagé d'une partie de sa colère. Assez tout du moins pour qu'il se sente mieux, plus en équilibre, et qu'il s'autorise à parler. Il savait que sa voix ne tremblerait pas. Qu'elle serait ferme et glaciale. Ou du moins ferme. Le temps lui avait parut se suspendre entre son geste et la montée de main timide vers le visage pour palper la blessure, se distordant jusqu'à lui paraître complétement iréel, mais aussi complétement fou : il venait de marquer à vie l'héritier des Sawada. Au visage qui plus est. Et il ne ressentait aucun remords. Aucune peur non plus, ni crainte que l'autre réagisse avec violence à cette attaque. C'était comme si Nico l'attendait... attendait de se faire piétiner, rabaisser, de se faire enfoncer un couteau dans le ventre, puis dans les yeux, pour expier sa faute.
Moyen de lâche. Moyen de fuite de l'homme qui veut être punit rapidement. De manière définitive, pour ne plus avoir à porter le poids de sa culpabilité. Pour ce dire que ça y est, l'autre est vengé, on m'a fait mal, on m'a puni, tout est rentré dans l'ordre, je n'ai plus rien à expier...
Mais Vaem ne comptait pas lui faire ce plaisir.

Oh non. S'il culpabilisait de ce qu'il avait fait, alors il n'allait pas l'épargner une seule seconde en lui laissant croire que la vengeance était consomée et l'incident lavé. Et à chaque fois qu'il se regarderait dans un miroir, la cicatrice qui ne manquerait pas d'apparaître serait là pour le lui rappeller.
Il s'était ensuite détourné, satisfait et brûlant encore d'une rage glacée, pour rejoindre la porte, mesurant son pas, s'empêchant d'aller trop vite, pour ne pas donner l'impression de fuir... il savait que Nico risquait de riposter. Que la gifle allait peut-être le faire sortir de ses gonds, plutôt que de lui faire simplement reprendre ses esprits, et qu'il pourrait probablement se montrer violent...
Mais il n'avait pas envie de lui faire le plaisir de montrer qu'il pouvait le craindre. Non, qu'il le craignait tout court.
Il était mort de peur à l'idée de voir tout recommencer, et pourtant il partait en crânant, parfaitement maître de lui-même...

La voix du mafieux l'arrêta sur le pas de la porte.
Et il sourit.
La tempête était passée...
Pas de hurlement, pas de coups, tout semblait juste être redevenu... normal ?
Non... rien ne serait jamais plus "normal". Leur relation deviendrait un enfer pour l'hôte ou évoluerait vers quelque chose de spécial. Et de mieux. Et l'absence de cris ou de hurlement lui laissait espérer que la seconde solution serait la bonne.

Le jeune homme referma la porte avec un soupir, revenant sur ses pas pour tendre l'arme à son propriétaire, regrettant un peu sa présence rassurante dans les liens retenant son bracelet de force.

- Dommage... je l'aimais bien.

Ca l'avait détendu, d'être de nouveau armé.
A regrets, il déposa la lame à côté de ses soeurs, observant Nico qui refaisait le bandage de son bras, refoulant son envie de venir l'aider. C'était plus fort que lui : il fallait vraiment qu'il haïsse quelqu'un de tout son être pour refuser de l'aider lorsqu'il était blessé ou en difficulté. Et le Sawada n'avait pas encore atteind ce stade dans son coeur. Avec un soupir, il s'empara d'un bout de compresse qu'il désifecta, prépara un pansement à côté puis s'approcha du mafieux pour s'occuper de sa joue.

- Je veux que ça marque, pas que tu te vide de ton sang. Tu vas encore tacher une chemise, et vue la rapidité du service d'étage, tu sera encore là demain avant d'avoir pu en avoir une autre.

Après un rapide nétoyage, il posa le pansement sur le visage de l'hérité, faisant attention à ne pas géner son oeil ou coller les sparadraps sur la plaie, puis il s'écarta pour saisir les bandages pour le dos. Il avait conscience que ce devait être difficile pour Nico de demander de l'aide, aussi prenait-il des initiative sans lui laisser le choix de protester, poussant un peu l'avantage que lui donnait l'état d'esprit houleux du mafieux pour non seulement faire en sorte qu'il se souvienne qu'il lui devait quelque chose, mais surtout pour adoucir un peu leurs relations et assouvir son besoin de l'aider malgré tout.
Ses doigts ayant retrouvé toute leur agilité, le bandage fut rapide, sûr et bien fait. La dernière agraphe posée, l'hôte se recula, remontant un peu son pantalon qui avait la facheuse tendance de glisser, et se dirigea sans un mot vers la porte. Cette fois-ci il partait, c'était sûr !
Non mais !

(je dors effectivement très mal XD)

La gifle avait réveillé Nico, le sortant de son angoisse. Il ne s’était pas pardonné son excès, mais au moins, il savait que ce dernier n’avait pas eu de conséquences trop graves. Débarrassé du voile d’angoisse qui l’aveuglait un peu, il put recommencer à penser normalement. Et constater qu’une de ses armes avait disparu. Son début de sourire ne disparut pourtant pas et il se contenta de le remarquer à haute voix. Après tout, si Vaëm ne le ramenait pas, Nico n’avait qu’à le courser au travers du bâtiment et récupérer son bien. Un léger amusement le gagna quand il imagina la scène. Un schéma qui resterait dans son imagination puisque l’hôte était revenu sur ses pas.

Lorsque le poignard fut tendu, Nico remarqua les bracelets de force, mais ne s’en étonna pas. Il avait comprit que Vaëm refusait tous liens avec lui et n’allait pas le forcer pour ça. La seule chose qu’il se permettrait de faire serait de réprimander très gentiment celui qui toucherait à son hôte. Après, Vaëm faisait ce qu’il voulait tant qu’il était à sa disposition. C’était fou, mais Nico, sans plus considérer le jeune homme comme un vulgaire objet, ne pouvait se départir d’un certain sentiment de propriété. On ne changeait pas en une heure. Et puis…Vaëm était à la mafia et plus précisément à l’héritier, Nico venait de signer le nouveau contrat.

Voyant que la lame était retournée auprès de ses consœurs, Nico s’employa à bander à nouveau son bras. La réponse de Vaëm l’avait fait un peu sourire. C’était étrange comme tout était redevenu presque…normal. En apparence. Nico savait que la tension resterait là, dissimulée en eux, près à bondir griffes sorties aux moindres faux pas. Il savait aussi que leur relation allait évoluer, influencée par ce trouble.

Alors quand Vaëm s’approcha, Nico n’eut même pas un mouvement de recul. Même si l’étonnement pouvait se lire dans son regard. Cet homme avait lui aussi des comportements étranges. Aider quelqu’un avec qui on ressortait d’une vilaine discorde…ce n’était pas courant. Se faisant soigner par l’hôte, l’héritier Sawada sourit légèrement à la remarque sur le service. La lenteur était calculée pour laisser du temps aux passions de revenir. Comme tout ici. Comment passer le temps si le service d’étage était trop long ? Les hôtes en profitaient honteusement.

« Je ne vais pas me vider avec ça…et puis c’est très à la mode les tâches de sang. »

Que quelqu’un s’occupe de lui était très déstabilisant pour le Sawada. Dans son état actuel, cette douceur l’atteignait et l’empêchait de protester. Il en avait lui-même envie et ne trouvait pas la force nécessaire pour le refuser. Le pansement sur son visage allait très vite disparaître, Nico ne supportait pas ces trucs…tout comme il n’aimait pas les bandes et tout le tralala médical. C’était gênant pour bouger.

Son dos fut rapidement bandé lui aussi et à nouveau, Nico n’arriva pas à s’y opposer. Sa reconnaissance envers Vaëm montait, de même qu’il s’en voulait de plus en plus. Même sans la blessure à la joue il n’aurait pas oublié. Pas tout de suite. Voyant le pantalon tomber, il eut un petit rire, résistant à la tentation de le tirer complètement vers le bas et regarda Vaëm s’éloigner. Le mafieux fit une petite moue et regarda l’heure. Il commençait à se faire tard…mais lui n’avait plus rien à faire, enfin, il attendait un coup de téléphone qui…

Vibra à l’instant même. Serrant les dents de dépit et fermant un moment les yeux, il se saisit d’un couteau et l’envoya dans le pêne de la porte. Il avait soigneusement visé assez loin de Vaëm pour ne rien risquer – sous la précipitation – et suffisamment proche pour l’arrêter. Il devait lui dire quelque chose encore, mais d’abord répondre. Faisant signe au jeune homme d’attendre quelques secondes, il prit également sa chemise et se mit en tête de l’enfiler en même temps qu’il parlait :

« Très bien, ce soir alors, au QG. A la salle de réunion, on vous laissera passer. »

Puis il raccrocha rapidement, laissant son téléphone tomber sur le lit, le numéro encore affiché. Yoru Yamada avait fini son travail et venait de lui demander une entrevue pour être payé. Trouvant enfin le trou pour la tête, Nico fit apparaître son visage où un sourire satisfait et cruel le rendait un peu moins attirant que la sympathie qu’il affichait quelques minutes plutôt. Un imbécile était mort et le Sawada en était ravi.

Se tournant ensuite vers Vaëm, il réfléchit deux secondes et effaça son sourire pour le remplacer par une mine un peu plus abordable.

« Tu veux lire ton contrat au fait ? Histoire que tu puisses chercher la moindre petite erreur qui t’avantagerais. »

Ses yeux ne quittaient pas Vaëm, observant avec intérêt la réaction. Nico s'en voulait peut-être, mais il n'allait quand même pas se priver de jouerun peu. Surtout si c'était aussi légèrement.

( j'avais cru comprendre...et je me demande toujours comment tu fais pour ne pas t'effondrer après un certains nombres de nuit à se rythme.)

(en dormant périodiquement deux trois heures)

Un soupir résigné lui avait donc échappé lorsque la voix de Nico lui avait demandé de revenir rendre l'arme, et il avait refermé la porte, disant temporairement adieu au couloir attirant qui s'étendait derrière, pour aller rendre le poignard à son propriétaire. Durant les quelques secondes de trajets entre la porte et la table, les doigts de l'hôte avaient doucement défait les lacets du bracellet de force protégeant le couteau, et avaient extraient l'arme de sa cache, se surprenant brusquement à regretter le contact patiné de la poignée d'une autre arme restée dans sa chambre, le soir où les mafieux étaient venus le chercher.
Alors que la lame argentée cliquetait doucement à côté de ses semblables, il se demanda avec une certaine tristesse ce qui avait pu advenir de son vieux crant d'arrêt, une arme un peu grippée, ayant presque son age et qui s'usait au fond de ses poches de pantalon depuis que son frère aîné, ce traitre, la lui avait offerte parce qu'il n'en voulait plus. Ne plus sentir son poids rassurant dans sa poche arrière avait quelque chose de destabilisant, et seul le contact de l'arme empreintée à Nico lui avait permis de se rendre compte de ce malaise.

Tandis que ses pensées s'égaraient un peu, il avait donc entreprit de poser un pansement sur la plaie qu'il avait fait, arguant que le Sawada allait se vider de son sang s'il laissait ça comme ça.
La réponse de ce dernier lui fit lever les yeux au ciel et échapper un soupir : le visage était la partie du corps (avec le coude et la gorge) qui saignaient le plus abondement. Ne pas panser une plaie faite à cet endroit là relevait de la bêtise la plus compléte.
Mais quelque chose lui disait que le mafieux avait tendance à être complétement stupide quand il s'agissait de prendre soins de lui et de son corps.
Il poussa un léger grognement.

- A la mode pour les v-tueurs probablement... mais ici ça risque de faire tâche. A proprement parler.

Sa langue avait faillit fourcher et prononcer le mot "violeurs" à la place de "tueurs", mais il s'était rattrapé à temps, du moins l'espérait-il, pour que Nico n'ai pas même un embryon d'idée sur ce qu'il avait bien pu vouloir dire. Le pansement posé, le jeune homme s'était occupé du dos du mafieux, son ventre et ses doigts effleurant parfois la peau du brun dans ses mouvements, ses pensées divagants de nouveau sur ce qui était advenu de ses affaires. Sa chambre avait très certainement due être mise à sac. Le peu de ses possetions ayant de la valeur volées, ou vendues, et tout le reste débarassé par son loueur. Jetté, probablement. Ses cours, ses essais d'écriture, tout son travail, mis à la poubelle ou au feu... c'était à vous donner envie de pleurer.
Lui qui voulait seulement se ranger et se faire une nouvelle vie...
Son soupir effleura la nuque du Sawada tandis qu'il attachait la dernière agraphe du bandage, et il remonta son pantalon, ignorant le rire de son compagnon, pour se diriger une nouvelle fois vers la sortie, soullagé quelque part que tout cela soit finit. Il allait pouvoir rentrer se remettre de tout ça sans sa...

Le sifflement du couteau à ses oreilles trancha l'air comme ses pensées, et il se retrouva à observer les vibrations d'une lame plantée à une dizaine de centimètres de sa tête dans le battant. Furieux, il l'arracha du bois et se retourna pour voir Nico, accroché à son téléphone, lui faire signe de revenir.
S'il n'avait pas eut ce sourire effrayant en racrochant, Vaem ne l'aurait certainement pas fait.

Avec un soupir, l'hôte était revenu s'asseoir sur le lit, rangeant hostensiblement sa lame dans sa poche arrière de pantalon, pantalon taillé de telle sorte qu'il fallait soit poser la main à plat sur la fesse du jeune homme pour faire remonter l'arme au travers du tissus, soit redresser ce dernier pour pouvoir glisser deux doigts dans la poche et saisir le manche afin de la récupérer. Tranquille, une de ses jambes légèrement remontée contre lui, il avait patiement attendu que Nico finisse de se débattre avec sa chemise et se décide à lui dire pourquoi il lui avait demandé d'attendre.
La réponse ne tarda pas...
Et lui tira un regard courroucé.
Il se foutait de lui ?!

- Pourquoi pas...

Sa voix était froide, mesurée, et méfiante. Il s'attendait visiblement à ce que le mafieux ai fait cette proposition uniquement pour retourner le couteau dans la plaie ou s'amuser à ses dépends, et la tension qui animait ses muscles lui donnaient un peu l'apparence d'une bête fauve prête à bondir pour mordre de nouveau. Puis son attitude se modifia de façon subtille tandis qu'une idée lui traversait lentement l'esprit, une idée qu'il n'évoquerait pas tout de suite de peur que Nico ne s'en serve, mais qui vallait le coup d'être sérieusement concidérée.

Nico eut un léger froncement de sourcils, croyant avoir entendu quelque chose…une sorte de lapsus, mais la lettre sortie avait été trop faiblement et rapidement dite pour qu’il puisse seulement imaginer ce que Vaëm aurait pu vouloir dire à la place. Il avait dû mal entendre, peut-être à cause du léger bruit des mouvements autour de lui. Les doigts sur sa peau le détendait un peu, mais sans le faire frissonner ou quoique ce soit. Nico était bien trop sur es gardes pour apprécier pleinement ce contact sur son corps, de plus, l’atmosphère ne se prêtait pas trop aux fantasmes.

Le léger soupire l’intrigua un instant et surtout le chatouilla en agitant ses cheveux. Mais Vaëm s’éloignait déjà…au grand déplaisir de Nico qui avait une envie derrière la tête, et aussi très peu envie de se retrouver seul. L’arrêtant d’un jet de couteau, il décrocha en même temps son portable, grimaçant un peu. Le jeune mafieux aurait voulu être tranquille. Les nouvelles, bonnes, le déridèrent cependant un peu et un sourire mauvais orna ses lèvres alors qu’il raccrochait.

Pleins d’idées à la cruauté insondable lui traversèrent l’esprit et ce fut juste à temps qu’il se rendit come de son expression peu avenante et la changea avant de sortir la tête de sa chemise. Des yeux, il chercha tout d’abord son poignard et se rappelant du mouvement qu’avait eut l’hôte eut un froncement de sourcils un tantinet méprisant. D’accord, il culpabilisait. D’accord, il savait qu’il avait eut tort et ne recommencerais pas d’aussi tôt. Mais il ne fallait pas pousser non plus. De minutes en minutes son comportement penchait de plus en plus du côté purement Sawadien. Il avait toujours des scrupules envers Vaëm, mais pas pour les jeux mentaux.

L’hôte avait l’air méfiant et circonspect ce qui amusait déjà un peu Nico, mais aussi le désappointait, Vaëm commençait déjà à le cerner, c’était moins drôle…et plus à la fois car il devait faire preuve d’inventivité. La voix froide effaça un peu son sourire, mais il s’y attendait, le jeune homme n’allait pas sautiller de joie non plus. Par contre ce qui l’intrigua plus, ce fut le changement d’attitude, un peu moins sur la défensive, un peu plus abordable. Nico le détailla, surpris, mais ravis à la fois.

« Oui, je l’a transféré sur ma carte sim… »

Reprenant son portable, il alla fouiller dans la mémoire et ressortit le fichier. Bon, d’accord, c’était minuscule…mais on pouvait quand même lire et l’avantage, c’était que Vaëm ne pouvait rien effacer ni contrefaire ou détruire. S’approchant de l’hôte, il l’attrapa par le col pour le lever, le tout avec une délicatesse mesurée voire carrément nulle, enfin du point de vue du soulevé. Refermant une des mains de Vaëm sur son portable, il alla chercher ensuite le poignard. Histoire de ne pas se prendre un coup entre les omoplates.

« T’y tiens à mes poignards, le problème, c’est que moi aussi. »

Sur ces mots, il lâcha l’autre et s’en écarta pour aller récupérer ses autres armes. Les replaçant contre son corps, de manière à pouvoir les saisir facilement, ses yeux bleus ne lâchaient pas Vaëm … et Nico était toujours occupé à se demander quel idée avait pû avoir cet impact sur l’hôte. Avec un peu d’inquiétude quand même. Après tout, la majorité des actions de l’autre étaient retombés sur sa pomme ensuite. Bon d’accord, il y avait eu l’épisode de la consolation et Nico ne pouvait qu’en être reconnaissant…mais quand même…

Les animaux en cage usent de toutes les possibilités pour s’évader. A rajouter que Vaëm était loin d’être stupide…L’héritier Sawada s’assit sur le meuble, en garde même si sa position restait nonchalante. C’était juste que son corps étai prêt à recevoir des coups violents.

" Tu te régales ?"

Même si lire le contenu avait un certain avantage pour son prisonnier, ce devait quand même être douloureux. Après tout...dans ce contrat, Vaëm n'était qu'un objet, et il pouvait constater les avantages qu'avait tirés son frère, la mafia et Kioshi de sa captivité. Nico ne souriat pas, mais on pouvait voir dans son regard une certaine délectation.

Le fait que Nico ai le contrat enregistré sur son téléphone ne le suprit même pas : le mafieux semblait être du genre à aimer avoir tous les moyens de pression et de distraction disponibles en un rien de temps, et s'il poussait le vice de la reflexion, l'hôte pouvait même aller jusqu'à imaginer qu'il avait enregistré le document uniquement en l'attente d'un moment pareil. D'une occasion d'enfoncer profondément la lame qui le transperçait déjà dans la blessure provoquée par les derniers évènements survénus dans sa vie.
Patient, il l'avait regardé chercher son portable, figé dans une attitude un peu moins agressvie que précédement à cause de l'idée qui cheminait doucement dans sa tête, puis s'était retrouvé brûtalement soullevé par la poigne du Sawada alors qu'il ne s'y attendait pas vraiment.

En temps normal, son premier reflexe aurait été de lui donner un coup de tête, mais son élant fut coupé avant même qu'il ne pense à l'esquisser, retenu pour ce soir par la fêlure invisible provoqué par l'héritier et qu'il n'avait pas encore eut le temps de colmater. Aussi se laissa-t-il malmener en silence, se contentant de l'observer d'un air stoïque, la main crispée sur le portable, puis de se laisser repousser sur le lit comme on repousse un objet qui gêne.
Une fois réinstallé sur les draps, le jeune homme prit le temps de réajuster sa chemise avant de décrisper les doigts autour du cellulaire et de consulter ce qu'il contenait, ignorant totalement la petite pique lancée par son compagnon.
Il se moquait déjà assez de lui sans qu'en plus il prenne la peine de lui répondre lorsqu'il lâchait ce genre de remarques inutiles...

Ce qu'il lisait ne lui plaisait pas.
Ca se voyait à son expression, les lèvres légèrement pincées, et à ses yeux qui brillaient d'une certaine colère mêlée d'un profond dégoût. D'après les papiers, tout le monde se faisait ou du fric ou des profits sur son dos, comme un meuble qu'on aurait vendu à bas prix et qui se seraient en fait révélé être une oeuvre d'art. Tout le monde ne profitait... sauf lui, dont l'unique avantage semblait à présent être de n'appartenir qu'à Nico.
Et franchement, il n'était pas certain que ce soit réellement un avantage.
Il avait déjà eut le droit à un avant goût de ce dont était capable le mafieux, et il ne doutait pas une seule seconde qu'il pouvait faire bien pire.
Bref... état des lieux décourageant et pour le moins affligeant dans le sens où quelle que soit la manière dont il tournait le contrat, c'était toujours la même chose : il n'avait plus rien.
Ses doigts se crispèrent légèrement sur le portable.
Plus rien du tout...
Pas même la liberté de mourir ou de vivre. C'était Nico Sawada, l'héritier de la Famille, qui décidait à présent.

- Ca donne simplement envie de vomir.

Il avait lâché ça d'une voix indifférente en réponse à la nouvelle pique lancée par Nico, jetant machinallement le portable sur le lit, et s'était levé sans le regarder pour gagner la baie vitrée et l'ouvrir, sortant sur la petite terrasse attenante donnant sur la ville. Dos tourné au mafieux pour qu'il ne voit pas son expression de détresse passagère.

- ... Mais si tu n'as rien d'autre à me montrer ou m'ordonner, j'aimerai bien que tu me laisse partir.

Sa voix était toujours aussi ferme et indifférente, mais ses épaules tremblaient légèrement, bien qu'on aurait facillement pu attribuer ça au vent soufflant sur sa peau nue.
Il avait besoin d'être seul...
Lui personne ne viendrait sécher ses larmes ou l'aider à remonter. Il fallait simplement qu'il trouve le temps pour s'isoler et se soigner sans l'aide de personne... et la force de ne pas craquer devant l'autre aussi...
Il passa une main nerveuse dans ses cheveux.
Bon... peut-être devrait-il mettre son idée à exécution avant qu'elle ai atteind sa matûrité finalement...

Vaëm se tenait tranquille, ce qui prouvait à Nico que ses actions n'avaient pas été sans conséquences. C'était stupide à dire, enfin pour lui, mais il regrettait un peu son geste. Au départ, il avait juste voulu jouer et en profiter pour remettre cet hôte à sa place. Sauf qu'il avait perdu sa maîtrise. Pourquoi s'en voulait-il le plus au juste ? Pour avoir blessé Vaëm ou pour s'être laissé autant aller ? Il ne savait pas, mais espérait que le deuxième motif était le bon. Le Sawada qu'il était ne voulait en aucun cas éprouver encore ces sentiments. Ces sentiments qui le déstabilisaient tant. Pourtant, il n'arrivait plus à considérer Vaëm comme un vulgaire jouet ou objet.

L'expression de l'hôte. Nico la détaillait, retrouvant son habitude d'observer et de noter. Son cerveau tournait mieux maintenant que la plupart de ses émotions avaient été enfermées en lui. De la colère, du dégoût et peut-être un désespoir qu'il voulait dissimuler. Le pouvait-on réellement ? Tout perdre du jour au lendemain, n'être plus rien…Nico ne pouvait qu'imaginer ce que ce devait être. Il ne voulait pas se mettre en comparaison, ce n'était pas les mêmes problèmes, ou si peu.

Vaëm était doué. Quelle voix, quelle indifférence ! L'héritier aurait presque applaudi pour récompenser cette maîtrise. Leurs yeux ne se croisèrent pas et Nico n'eut qu'un bref instant pour voir le reflet de ce visage où la détresse commençait à pointer. La vitre lui présentait un portrait qui sans réussir à le toucher profondément l'atteignit quand même. Ce contrat devait être dévastateur à lire. Nico ne pouvait s'empêcher d'observer les réactions et se demandait si Vaëm se relèverait encore une fois. Car c'était essentiellement ce qui l'intéressait.

La demande lui tira un bref sourire. Ce jeune homme…Savait-il au moins la chance qu'il possédait ? Ou ne l'avait-il pas encore comprise ? Fallait-il une preuve, comme pour ce contrat ? Car c'était sciemment que Nico l'avait présenté à Vaëm. Pour qu'il se rende compte de la précarité de sa situation. Pour amuser le mafieux aussi, mais jouer n'était plus le premier souci de Nico. Il avait suffisamment de problèmes pour à présent le distraire.

Sans rien dire, il rejoignit le jeune homme sur le balcon, détaillant la main qui passait dans ces cheveux si doux. La voix n'était plus qu'un relent de force, et Nico le voyait, bien trop familier avec ce genre d'attitudes pour ne pas les comprendre. Avec lui, Vaëm avait une garantie de survie. Sinon le Sawada l'aurait tué dés le premier soir. Peu de personne pouvait se vanter de l'avoir frappé, tutoyé ou rudoyer et d'être encore en vie, tout comme pour de l'avoir consolé. L'hôte était le seul qui pouvait se permettre ce genre d'écart. Pourquoi Nico l'épargnait-il ? D'abord parce qu'il l'avait amusé. Ensuite, pour ce réconfort et cette sécurité qu'il lui avait offert.

" Tu me tutoies, tu me demandes des choses…J'ai un rendez-vous, je vais partir. N'essaye juste pas te t'enfuir."

C'était la seule chose qui signerait l'arrêt de mot du garçon, à moins que Nico ne puisse une nouvelle fois pas s'y résoudre. Il lui semblait que Vaëm avait ouvert une faille en lui et l'héritier Sawada n'arrivait pas à terminer le seul raisonnement qui pourrait le préserver de cette invasion : tuer Vaëm. Peut-être parce qu'ils avaient à peu près le même âge ? La même sorte de contexte ?

" Repose-toi."

Vérifiant que le balcon était assez haut pour que l'hôte ne songe pas à partir par là, Nico se détourna du jeune homme. Son visage était un exemple de froideur et d'inaccessibilité quand il se pencha pour récupérer son téléphone. Oui, vite se réfugier en lui-même pour ne plus voir Vaëm. Pour oublier que cet homme avait le don de l'amuser, de le surprendre et surtout, de le perturber. Oublier que cette détresse, Vaëm devra l'affronter seul, comme lui-même toutes ces années auparavant. Oublier qu'il laissait ce jeune homme dans une situation malsaine qu'il avait lui-même créée, que l'hôte aurait peut-être besoin de quelqu'un.

Nico ne se retourna plus, franchissant la porte de la chambre sans rien dire. Pourquoi avait-il donné ce dernier conseil sous forme d'ordre ? Il ne savait pas, tout comme il ignorait l'idée qui se tramait derrière ces beaux yeux verts. Pour l'instant, il voulait juste s'écarter de cet hôte. Voir la détresse de Vaëm ne l'avait amusé qu'un instant, juste avant qu'il se rende compte qu'après le dernier épisode toutes les réactions de l'hôte n'avait pas vraiment été Vaëm, pas totalement.

Quittant le Luxurious club, il monta dans une voiture pour retourner chez lui. Grâce à cet instant, il avait pu retrouver une partie de ses facultés et de son imperméabilité. Nico espérait juste que ça suffirait pour affronter Yoru Yamada. Finalement, le rencontrer dans la salle de réunion du QG n'était pas une très bonne idée. Qu'importe…cette journée était pourrie de toute manière, autant la parachever. Le seul rayon de soleil avait été ce nid si doux et où la chaleur corporelle avait un instant été tendresse.

- Je ne vois pas pourquoi j'irai vouvoyer un type qui a tout juste un an de plus que moi.

La reflexion était sortie toute seule, sans contrôle, glissant entre ses lèvres avec cette pointe d'amertume et d'ironie, d'impertinence aussi, qui le caractérisait si bien d'ordinaire. C'était une évidence qui énoncée à voix haute pouvait encore lui attirer des ennuits, mais elle demeurait vrai : pourquoi s'embarasser à vouvoyer quelqu'un d'à peine plus vieux que vous ? Qui pleurait moins de deux heures plus tôt comme un enfant au creux de vos bras avant de piquer une colère digne des gosses les plus mal élevés ?
Les plus mal élevés et les plus puissant aussi...
Il avait encore l'impression de sentir sa peau frissonner sous ses doigts.
L'hôte serra les dents. Si seulement il parvenait à trouver de nouveau le courage pour lui mettre son poing dans la figure !...

Nico était partit, le laissant seul, ou du moins avait déserté le balcon le temps de récupérer ses dernières affaires et de se diriger vers la sortie, lui ordonnant de ne pas s'enfuir, et aussi de se reposer.
comme s'il pouvait le faire sur commande.
Comment arriver à se reposer après tout ça ?
Et surtout pourquoi obéir ? Pour lui donner la satisfaction de le voir plus réactif la prochaine fois qu'il viendrait exercer son pouvoir sur lui ?!
Quelle blague...

La porte se referma avec un claquement sec, et le jeune homme se retourna, rentrant lentement dans la pièce en évitant soigneusement de regarder le lit, une boule d'angoisse trop vive se formant dans sa gorge maintenant qu'il était seul. Comme Nico peut de temps auparavant, il aurait pu se mettre à pleurer et a déchirer les draps en hurlant pour laisser s'écouler le boulversement intérieur qui lui remuait les entrailles, mais maintenant qu'il n'avait plus de raison de garder une réserve de façade, cette chambre lui donnait tout simplement la nausée.
Il s'empressa donc de sortir, ses pas raisonnants à peine sur le tapis feutré qui garnissait les couloirs menant aux chambres, et prit le partit d'essayer de nouveau de regagner la sienne... jusqu'à ce qu'il se rende compte de quelque chose.
Il tremblait toujours.

Un instant, il s'arrêta à un carrefour, indécit, sachant très bien pourquoi il avait brusquement la tremblotte et l'impression d'être opressé comme si quelqu'un lui marchait sur la poitrine : ça faisait presque 24h, voir plus, qu'il n'était pas sortit. 24h voir plus qu'il n'était pas libre de ses mouvements, pas libre d'aller et venir à sa guise, qu'il n'avait pas sentit le vent sur son visage et sa peau autrement que détourné par les murailles des immeubles, qu'il n'avait pas vu la mer, la ville, les gens...
Qu'il était reclus dans un espace clos.
Un gigantesque espace, certes, mais clos.
Complétement clos.

Il tourna les talons.
Son idée n'était pas à mâturité, mais il allait l'exploiter quand même. Et tant pis si le Sawada trouvait là dedans le meilleur moyen de le mâter qu'il aurait jamais.

Quelques secondes plus tard, il jaillissait comme un diable des escaliers et passait entre les gardiens des portes du Luxurious sans leur laisser le temps de réagir. La minute d'après, il empêchait la porte de l'héritier des Sawada de se refermer.

- Donne-moi l'autorisation de sortir !

La détresse et la précipitation dans sa voix n'étaient pas feintes.
L'un des colosses de l'entrée l'attrapa par le bras.

- Je ne supporte pas d'être enfermé longtemps, je t'en prie ! Même si c'est sous haute surveillance, même si c'est qu'une heure !

Il sentit qu'on le tirait en arrière, et ses doigts dérapèrent sur le rebord de la porte, libérant cette dernière. L'idée même de retourner à l'intérieur lui semblait épouvantable, et ça se lisait clairement dans son regard. Il allait faire une crise d'angoisse, il allait faire une crise d'angoisse, c'était sûr ! Si Nico ne lui permettait pas... oh bon sang... il était capable de s'éclater la tête contre les murs ou de se défenêstrer pour pouvoir sortir.

- Je t'en prie...

Une dernière réplique en guise de salutation, mordante de sarcasmes, remplie aussi d’un zeste d’insouciance ou d’absurdité. A moins que Vaëm ne soit devenu complètement fou ou connaisse les limites. De l’avis de Nico, c’était plutôt que ce jeune hôte ne réfléchissait pas selon les règles du jeu. Les règles qui faisaient de Nico le plus puissant. De toute façon, qu’est-ce qu’il en avait à faire du vouvoiement…dans la bouche de Vaëm, ça ressemblait plus à une insulte qu’à autre chose.

L’héritier Sawada parcourut en sens inverse les couloirs tamisés, ne prêtant guère attention aux gémissements qui perçaient le bois des portes. Les pensées sont le meilleur des isolants lorsqu’on s’y perd et à cet instant, un tueur embusqué aurait pu facilement le viser. Jusqu’à ce qu’il arrive dans la salle principale et qu’une nouvelle fois, la foule se fendît pour lui. A ce moment, le Nico réservé aux lieux intimes disparut, laissant place au masque de tous les jours. Sérieusement, combien de personnes croyaient le connaître ou tentaient de déchiffrer les yeux glaciaux qui ne prirent même pas la peine de parcourir la salle avant de franchir les portes du club ?

S’enfilant dans la voiture, le jeune mafieux ne donna pas immédiatement l’ordre de départ, fixant le chauffeur qui tenait sa porte. Allait-il rentrer seul ou non ? Le pauvre homme commençait déjà à trembler, lorsque Nico s’assit définitivement. A ce moment, une silhouette jaillit hors du Luxurious et Nico faillit lâcher un gros gros soupire. Quoi encore ? Ce ne fut que quand il entendit la voix et vit les yeux emplis de détresse qu’il cessa son manège d’ignorance. Lui qui voulait fuir Vaëm…c’était raté. Il aurait pu ne pas tenir compte de cette expression d’épouvante. Il aurait dû. D’ailleurs, un court instant tout son corps exprimait la négation. Le non allait sortir de sa bouche…

Quel merveilleux temps que le conditionnel...surtout quand on ne l’utilisait pas et là, le jeune héritier était bien parti pour l’employer couramment. Nico ferma un quart de seconde les yeux, laissant les gorilles remmener Vaëm. Puis il craqua et se leva de son siège. Aussitôt les gardes du club s’immobilisèrent alors que le Sawada s’approchait, toujours aussi glacial.

« Lâchez-le. »

Sans questions, les gardiens obéir, restant néanmoins autour de l’hôte, se préparant à faire avorter une quelconque fuite. Nico fixa le jeune homme un instant. Le tutoiement, il pouvait le laisser passer en privé, pas en public. Tout comme l’injonction précédente. Violemment sa main fit un aller-retour sur le visage de Vaëm avant qu’il ne s’écarte :

« Monte à l’arrière. »

Puis sans plus regarder son entourage, il prit des mains du chauffeur les clefs de sa voiture. Pourquoi ? Etait-il si perturbé par ce gosse de bas quartier ? Bon, il ne voulait pas abimé son jouet, mais cette raison ne tenait pas dans la logique de Nico. Justement, c’aurait été amusant de voir les restes de Vaëm…Alors quoi ? Ces yeux suppliants ? Même s’ils étaient beaux, Nico en avait trop fissurés pour en être chamboulé. Ce n’était pas la supplique physique qui l’avait atteins.

Démarrant la voiture, Nico jeta un coup d’œil à Vaëm au travers du rétroviseur. Il tremblait…il n’avait pas l’air bien. L’héritier ne bougea pas d’un poil, redirigeant son attention sur la route où il s’était engagé. Magnifique. Il ne voulait plus voir cet hôte, histoire d’arrêter le flux de questions qui détruisaient une bonne partie de ses habitudes, et maintenant, il le ramenait en voiture…tout était…juste merveilleux. Au bout d’un moment, sûr que plus personne ne pourrait l’observer – à la vitesse où il roulait… - Nico soupira et détendit un peu son visage avant d’indiquer :

« Il y a une mini-frigo et normalement des trucs suffisamment froids pour tes joues. Je t’emmène au quartier mafieux et tu m’y attendras dans notre jardin. »

Allait-il continuer de jouer les généreux et permettre à Vaëm de se balader dans la ville ? Peut-être. De toute manière, l’hôte avait son traceur, et puis…au point où il en était…Nico fit une petite grimace ; s’éloigner de Vaëm avait l’air plus facile à dire qu’à faire. Le jeune homme avait apparemment une belle emprise sur lui. Et ça c’était dangereux…gênant…enfin tout ce qu’il ne voulait pas. Considérer son cadet autrement que comme un objet avait été une erreur, malheureusement, il ne pouvait plus faire marche arrière, en lui cette étreinte avait changé pas mal de données. Là ! Il la tenait sa raison. Permettre un bout de liberté à Vaëm remplissait sa dette…

Génial. Nico avait déjà la conscience plus tranquille, même si ce n’était qu’une piètre excuse. Il faudrait bien un jour qu’il éclaircisse cette petite emprise que quelqu’un avait pris sur lui. Quelqu’un étranger à son père en plus ! Ou bien tuer Vaëm sans autre explication. Nico n’y pensait même pas.

Un instant, un court instant qui lui parût pourtant être une éternité, Vaem cru vraiment que Nico allait dire non. Qu'il allait le renvoyer séchement et avec indifférence, faire en sorte qu'on l'enferme de nouveau dans sa chambre, qu'on l'empêche de sortir...
Son corps entier se rebellait contre cette idée, le faisant s'arquer en arrière, peser de tout son poids pour libérer ses bras solidement maintenus par les colosses qui le tiraient en avant, sa tête tournant fréquement pour lancer des regards anxieux en directement du véhicule d'où n'émanait pour le moment aucunes réponses. Les gardiens étaient déjà en train d'essayer de lui faire franchir la porte lorsque la voix du Sawada claqua sèchement dans l'air, les faisant s'immobiliser et la pression autour de ses bras se relâcha. Nico était sortit de sa voiture et marchait vers eux, glacial, sévère, impressionnant...

Le jeune homme eut un léger mouvement instinctif de recule, ses épaules dénudées venant effleurer le tissus rèche des costumes des videurs. Il entrouvrit les lèvres comme pour parler, limite prêt à s'excuser de cette intéruption, mais une paire de claque retentissantes lui coupa le souffle en même temps que la parole, bleuissant un peu plus sa joue marquée et rougissant l'autre, le laissant pantelant, légèrement débousollé et perdut.
Il ne s'y attendait pas.
Vraiment pas.
Pas plus qu'à l'injonction de monter à l'arrière de la voiture.

Sans un mot, tête basse, docile pour une fois, il grimpa à l'arrière et s'assit en silence, les mains serrées entre ses cuisses pour en arrêter le tremblement compulsif qui les agitait, sentant avec une certaine appréhension le véhicule démarer sous lui, prenant rapidement de la vitesse comme à chaque fois que le mafieux conduisait. Un silence pesant s'installa rapidement entre eux, le jeune hôte essayant de faire abstraction de la brûlure qui incendiait encore son visage pour s'attacher à la contemplation du paysage qui défillait rapidement derrière les vitres.

« Il y a un mini-frigo et normalement des trucs suffisamment froids pour tes joues. »

La voix de Nico le fit légèrement sursauter, et il se pencha doucement en avant pour voir où était ce fameux mini-bar, ne tardant pas à frotter doucement sa joue la plus marquée avec un glaçon tandis qu'il se contentait de presser une canette froide sur l'autre, de temps en temps, jusqu'à ce que la douleur disparaisse de ce côté là.
De nouveau, le silence se mit à emplire l'habitacle, et Vaem ne fit rien pour le briser, restant sagement assit sur son siège, trop heureux d'avoir la permission d'attendre dehors, dans un espace sans limites, pour se risquer à faire l'impertinent de nouveau.

Finalement, la voiture rallentit, et ils s'engagèrent de nouveau dans l'allée menant à la résidence des Sawada....

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» Retour de l'hôpital et craquage de nerfs.