De retour d'une longue absence...

En tout est pour tout, 22h d’avion pour revenir, sans compter le temps passé dans les aéroports et le trajet en voiture, interminable pour une personne qui n’a pas pu fermer un œil ni dans l’avion, ni dans la voiture et qui ne le pourrai pas tant qu’un bon lit ne daignerait pas se présenter à lui. Tomeo avait cru ne jamais revoir la demeure familiale dans le brouhaha du battement de ses tempes : il avait un de ses mal de crane ! Autant dire que dans l’avion les hôtesses en avaient pris pour leur grade en arrêtant pas de venir l’embêter pour oui pour un non. Elles avaient donc eu l’immense honneur de subir sa mauvaise humeur… La voiture s’arrêta et c’est armé d’une paire de lunettes de soleil que Tomeo en sortit, un petit soupir de soulagement s’échappant de ses lèvres en observant la demeure Sawada s’imposer à son regard. Il pénétra dans la cour suivit de ses deux hommes pour par la suite entrer dans la demeure. Il interrogea l’un des occupants de la maison qui lui apprit que pour l’heure, personne ne se trouvait à la maison et que l’Oyabun était en déplacement, personne ne savaient quand il rentrerait : il était donc inutile d’attendre qui que se soit.

* Ce doit être important, j’aurai aimé discuter avec lui avant de m’isoler pour me reposer. Plus tard…*

Sans plus de considération pour la personne qui lui avait appris cela, Tomeo demanda une aspirine qu’on lui apporta sans tarder. Il bu son verre d’une traite et d’un pas lent prit la direction du salon de thé, demanda à ses hommes d’attendre à la porte et ferma derrière lui. La pièce lui rappelait plein de bon souvenir, que se soit avec son père adoptif ou alors avec Séphiel…

*Je me demande ce qui peut bien l’occuper ainsi… je rentre de voyage et il n’y a personne... *

- C’est bien ma vaine ça, soupira-t-il en allant se préparer une infusion de thé.

Il espérait que cela le détendrait et surtout que ça le calmerait. La journée avait été plus que longue et ses muscles tendus n’attendaient qu’une chose : un bon lit pour se délasser. Tomeo qui contait sur la chance pour finir la journée s’était bien leurré : le mieux serait sans doute qu’il retrouve ses appartements mais, pour le moment un bon thé l’attendait. Fixant le fond de sa tasse comme si il pouvait s’y noyer, il ferma les yeux et bu une gorgé bien trop chaude au gout de sa langue. Manquant de s’étouffer il posa brutalement la tasse, bruit sourd qu’une file de jurons suivirent : Tomeo pensa qu’aujourd’hui les éléments étaient ligués contre lui. Réprimant sa colère il se saisit de nouveau de la tasse et sourcils froncés, souffla sur le liquide aromatisé avant de boire une nouvelle gorgé. S’il n’avait pas tant besoin de dormir il irait bien courir un peu pour relâcher la pression qui le tenaillait. Là maintenant il aspirait qu’à une chose : se détendre le plus possible…

La liasse d'argent rebondit légèrement sur l'oreiller, remplaçant la tête de Nico. L'hôte eut un sourire, se retenant néanmoins de compter les billets jusqu'à ce que l'héritier ait claqué la porte. Ce dernier, le visage toujours aussi froid, était de bonne humeur bien que fatigué par sa nuit. Ses blessures s'étant totalement résorbées, il avait expulsé en une nuit son manque ainsi que son besoin de se défouler. La soirée avait même réussi à lui faire oublier l'énervement que lui causait son père. Séphiel était de retour depuis bientôt une semaine et la responsabilité de la mafia trônait encore sur les épaules de Nico. Ce qui n'était pas si facile vu les réticences des conseillers à l'écouter. Enfin, aujourd'hui tout irait bien. Normalement.

Son véhicule l'accueillit ainsi qu'un léger vrombissement. Une heure après son réveil, le travail reprenait, au moins on ne l'avait pas réveillé. Déjà qu'il ne dormait jamais réellement en présence de quelqu'un…Vaëm demandait à sortir ? Il verrait ça plus tard, après la visite chez le médecin. Pour l'instant, le domicile familial s'introduisit dans son horizon, accompagné d'un magnifique petit-déjeuner. Une fausse note brisa cette harmonie. L'agent cacophonique en question revêtait un costume noir et indiquait le salon de thé, répétant qu'un monsieur y était, monsieur qui avait demandé à voir son père plus tôt. Et bien, qui que ce soit, Nico lui préférait des habits propres et de quoi remplir son estomac. De toute manière, il n'y avait pas mille et une personnes qui osaient visiter l'Oyabun et ce n'était pas son travail…
Minute.
Ah. Si justement, Séphiel n'ayant toujours pas repris la direction de la mafia, accueillir ce genre de personne relevait des fonctions de l'héritier. Faisant contre bon gré, mal gré, le jeune Sawada parcourut les quelques mètres qui le séparaient du salon de thé, regrettant déjà le café chocolat qui aurait achevé de le réveiller. Un jet de jurons pour le moins instructifs parvint à ses oreilles et il faillit sourire, se retenant à la vue des deux gardes. Reconnu, il passa sans formalité et jeta rapidement un coup d'œil à l'intérieur de la place avant d'entrer. Pourquoi le majordome ne l'avait-il pas informé sur le nom du visiteur ? Nico en aurait moins râlé. Il reconnut sans peine Tomeo et s'assit à ses côtés, goûtant un instant à la tranquillité du lieu avant de demander :

" Le voyage ne vous a donc pas fatigué ?"

L'héritier le vouvoyait comme il n'osait tutoyer son père. Certaines règles avaient des racines profondes. Tranquillement les yeux bleus contemplèrent cet homme, celui qui se rapprochait le plus d'un oncle, se demandant encore une fois comment il pouvait être aussi proche de Séphiel. Malgré son visage dénué d'expression, presque froid de par son vide, Nico restait poli, presque agréable. Il n'y avait que son estomac pour protester, lui envoyant de douloureuses crampes. Un ennemi en plus tient, qui rejoignait les dossiers vicieux.

Renfrogné sur son siège, Tomeo buvait son thé malgré l’impression désagréable de la brulure sur sa langue. Il fallait sérieusement qu’il pense à aller dormir ou la journée qui commençait déjà plutôt mal n’irait pas en s’arrangeant. Le passage de Nico fit s’interroger les deux hommes qui se tenaient devant la porte qui menait au salon de thé : un soulèvement d’épaules accordé et ils retrouvèrent leur attitudes stoïque : il ne pouvait empêcher l’héritier de passer non ? Une tension de plus prit Tomeo lorsqu’il sentit une nouvelle présence dans le salon. Non pas qu’il ait à s’inquiéter cependant, il craignait que sa mauvaise humeur ne se répercute sur le nouvel arrivant. Les sourcils toujours aussi froncés par l’agacement du petit incident, il bu une nouvelle gorgée de thé alors qu’une voix pas totalement inconnue à ses sens l’interpelle : ne serai-ce pas Nico qu’il entendait là ? Relâchant un peu ses nerfs, un rictus léger se dessina sur ses lèvres et il posa son regard sur l’héritier de la famille Sawada.

- C'est le cas, je suis vraiment épuisé. J’ai tenu cependant à faire une petite pause avant d’aller réellement me reposer : prendre l’avion ne m’a jamais vraiment réussi.

Un sourire un peu plus franc se forma alors qu’il finissait son thé en posant la tasse sur une petite table en face de lui. Le vouvoiement employé n’était pour lui pas nécessaire et il se demanda s’il devait faire de même. Il n’avait pas eu de grands rôles à jouer jusqu'à présent dans la famille même s’il tenait une place importante au coté de Séphiel et de sa petite tribu. En observant Nico, Tomeo reconnaissait un peu des caractéristiques de son père. Une expression impassible, la carrure affirmée... Et dire qu’il l’avait vu grandir. Il lui sembla dans cette courte observation que cela ne devait pas faire si longtemps que ça qu’il c’était levé. Avait-il déjeuné ? Abandonnant toute idée de formalité il se permit de le tutoyer, après tout peut être que le considérer l’espace d’un moment comme un jeune homme « normal » ne le dérangerait pas…

- Puis-je me permettre de te demander si tu as pris ton petit déjeuner ? Quand je suis arrivé on m’a informé qu’il n’y avait personne à la maison. Je suppose que tu viens d’arriver…

Tomeo essayait de se montrer aimable en feignant sa mauvaise humeur et le petit gargouillis qui se fit entendre lui confirma qu'il devait bel et bien avoir faim. D’ailleurs son estomac lui cria la même envie suivant celui de Nico : il faut dire qu’il n’avait pas beaucoup mangé pendant le voyage qui le ramenait au Japon... Il ne fit aucune remarque sur cet état de fait mais fit une proposition.

- Bien, je propose que nous mangions ensemble si tu le permets. Que dirais-tu de prendre le petit déjeuner ici ? Si tu as du travail je ne m’éterniserai pas.

S’ils mangeaient ici ils n’auraient pas à ce déplacer, et cela permettrai à Tomeo de passer un peu temps en compagnie d’un membre de la famille. Certes sa mauvaise humeur était encore présente ainsi que son mal de crâne, mais cela lui paraissait important sans vraiment avoir de raison première : il aurait tout le temps de dormir par la suite de toute façon.

Faire une pause avant d'aller se reposer ? Nico trouvait l'idée comique, mais s'épargna le commentaire, se contentant d'hocher la tête pour confirmer qu'il écoutait et restait attentif. Ce long voyage était épuisant, même pour quelqu'un qui dormait facilement dans l'avion, alors il n'osait imaginer la fatigue que devait ressentir Tomeo. Cependant il avait tenu à venir voir Séphiel avant d'aller se reposer, et il buvait à l'instant un thé. Belle endurance qui s'assimilait à une bonne connaissance des jurons, l'oreille du Sawada avait été charmée par la diversité du répertoire, juste avant son entrée.

Le tutoiement le hérissa un instant, par habitude, mais très vite il l'apprécia, trouvant un certain réconfort à ne pas être considéré comme l'héritier d'une mafia. Surtout par quelqu'un qu'il assimilait à un oncle. Se sentir sans cesse analyser par son père et le reste du monde lui suffisait, il n'allait pas dédaigner les quelques îlots de tranquillité à sa portée. Acceptant donc la familiarité, Nico eut l'étrange plaisir de constater un cerveau à son estomac qui répondit plus rapidement que lui, le laissant légèrement agacé jusqu'à ce que son compagnon manifeste la même faim. La proposition le charma, d'autant plus qu'il préférait largement parler avec Tome qu'avec des dossiers insipides. Cette réflexion lui était rare, néanmoins le Sawada avait débuté sa journée en râlant sur son père, autant continuer dans cet état d'esprit un instant, de toute manière, il rattraperait facilement un quelconque retard.

« Je viens effectivement de rentrer et j'allais manger, donc je n'y vois aucun problème tant que tu ne t'endors pas brusquement. »

Il l'avait tutoyé, même si une légère gêne restait. Mais puisqu'on était dans le cercle familial, il n'y avait pas vraiment de raison que Nico traite Tomeo avec distance surtout qu'il savait que ce dernier était suffisamment impliqué avec Séphiel pour ne rien avoir à craindre de ce côté-là. Contrairement à ses frères envers lesquels il n'affichait son attache qu'avec prudence. Décidé, il sortit son cher téléphone portable et demanda à recevoir un déjeune au salon de thé puis tandis le téléphone à Tomeo :

« Commande ce que tu veux. »

Il ne pouvait s'empêcher de détailler son aîné, ne l'ayant que rarement vu au cours des trois ans et pas du tout la première année. Nico s'était renseigné à l'aide de rapports et de dossiers, mais ce contact de papier ne remplaçait pas l'oral. Intérieurement il se demandait si son oncle était toujours aussi affamé des jupons qu'autrefois ou s'il s'était assagi. Son fantôme de parent titillait son intérêt, beaucoup plus en tout cas qu'une journée insipide.

En y repensant, il serait judicieux de mettre la pause avant le repos comme une preuve flagrante de sa fatigue bien qu’il sache jusqu'à présent tenir son corps en parfait éveil : de l’épuisement maitrisé dirons-nous simplement. Tenir éveillé aussi longtemps n’était pas une première pour Tomeo bien qu’en y réfléchissant, cela faisait tout de même plus de 24h qu’il n’avait pas dormit. On pourrait assimiler cela à une nuit blanche : à son sens ça pourrai coller parfaitement. Donc une belle endurance assurément, mais pour lui ce n’était pas un exploit enfin passons, pas de quoi déblatérer des heures non plus.

C’est en connaissance de cause, si on peut dire, que Tomeo avait choisis de le tutoyer. Il devinait aisément que les responsabilités de Nico devaient par moment lui peser, et les discussions qu’il entretenait régulièrement au téléphone ou en privé avec Séphiel donnait raison à cette idée. Ainsi il laissait les formalités pour le travail, et la familiarité au privé si on peut dire ça comme ça. Dans tout les cas il était là pour passer un moment agréable, entre autre avec son neveu, et pas pour être tendu dans une conversation où à son sens le « vous » serait de trop. Bien, comme il le pensait Nico n’avait pas mangé, pas plus que lui-même d’ailleurs : les protestations de leur estomac somment toute légitime, le confirmant ainsi que les paroles prononcées ensuite. Il eu une mine amusée par les derniers mots de Nico.

- Je tacherai de ne pas m’endormir, de toute façon sans un lit, ça ne sera pas possible.

Pour sûr pas sans un lit, à moins qu’il finisse par somnoler dans le fauteuil, ce qui serait dommage mais cela n’arriverait pas, il avait tenu jusque là, il tiendrait bien encore 1h non ? Une fois sa proposition acceptée, il adressa un sourire à Nico et pris la direction de la porte derrière laquelle ses hommes l’attendait toujours. Il les libera tout deux en quelques mots sachant que sitôt son repos entamé il ne se réveillerait pas avant la fin de l’après midi et rentra de nouveau dans le salon où son neveu lui tendait désormais un téléphone l’informant qu’il pouvait commander ce qu’il voulait. Ne se faisant pas prier il demanda des onigiri, des œufs brouillés, des gâteaux secs pour un second thé et des fruits. Cela devrait suffire à le sustenter jusqu’au soir du moins il l’espérait. Au pire si une petite faim le réveillait il demanderait à ce qu’on lui apporte de nouveau des fruits : il verrait le moment venu de toute façon. Il rendit son téléphone au Sawada dans un demi-sourire, alors que celui-ci le détaillait du regard. Avait-il changé en l’espace de trois ans ? La seule chose qu’il pouvait réellement affirmer se portait sur ses cheveux qui était nettement plus long, après dans le détail il ne savait pas vraiment. Peut être une personnalité plus affirmée…
Leur petit déjeuner ne tarda pas à être apporté : le tout installé et le personnel partit, Tomeo put ravir ses yeux par les victuailles et reprendre par la même sur un ton toujours calme leur conversation.

- Je suis heureux d’être revenu… d’être là pour bien plus que quelques jours. Maintenant que tout est réglé à l’étranger pour ma société je vais pouvoir de nouveau tout dirigé d’ici : quand il reprendra ses fonctions travailler avec ton père sera un plaisir. Mais je ne vais pas m’étendre d’avantage, toi et moi nous ne nous sommes pas beaucoup vu en l’espace de 4 ans : entre ton enfermement puis mes trois ans de passages fantomatiques, beaucoup de choses ont changées…

Notre ami lui adressa un petit sourire, c’était une invitation implicite à lui parler de lui-même ou de la famille ou alors à lui poser des questions sur lui. On ne rattrape pas le temps perdu c’est sûr, mais l’on peut se redécouvrir d’une certaine manière. Tomeo comptait bien renouer avec tout le monde surtout maintenant qu’il n’était plus obligé à l’étranger.

Les repas de Nico restaient irréguliers et très souvent, peu conforme aux recommandations des nutritionnistes. Il ne se considérait pas comme un gourmet et ses connaissances en cuisine relevait plus de la survie que de l'art. Néanmoins, malgré des goûts peut-être peu étoffés, certains aliments ou spécialités ressortaient du lot. Sa préférence pour certains plats occidentaux par exemple. Songeant avec un amusement teinté d'amertume que même un lit ne lui permettrait pas de s'endormir, l'héritier commanda un petit-déjeuner anglais, sautant sur l'occasion pour savourer un repas complet. Son regard se portait sur son oncle, sans cesse attiré par une multitude de petits détails. Nico se demandait si la familiarité avait été intentionnelle ou fruit d'un réflexe. Dans le premier cas, à quel point Tomeo avait-il conscience de l'importance de ce détail ? Parlait-il souvent avec Séphiel ? Car ce dernier était bien le seul à avoir connaissance des pressions que Nico trouvait parfois bien lourdes. Il n'arrivait pas réellement à se dissimuler aux yeux de son père.

Il ne se serait jamais permis une telle inspection durant l'une des réunions où Tomeo avait fait acte de présence. La venue seule des mets supposés les sustenter arrêta le cours de ses raisonnements et questionnements. Ce n'était guère poli, mais Nico préférait l'information à la politesse, d'autant plus qu'il s'agissait de son oncle, et non d'un étranger à traiter avec délicatesse. Prenant une tasse de café, il coupa le liquide amer avec du chocolat sans même s'en rendre compte, habitué à déjeuner seul et concentré sur les paroles de son vis-à-vis. Un léger froncement de sourcils accueillit certaines paroles. Mouais. Son père pouvait reprendre ses fonctions quand il le voulait, Nico estimait avoir ses propres chats à fouetter. A commencer par les léger secrets qu'il faisait à Séphiel tout en étant à peu près sûr que ce dernier était au courant. Mais cette réaction et l'élan de pensées qu'elle provoqua disparurent bien vite à la mention de son enfermement. La légère crispation qui gagna le corps du jeune homme lui prouva encore une fois qu'il devait encore travailler son impassibilité.

« Je ne sais pas ce que fait Séphiel, il devrait à nouveau assumer ses fonctions depuis quelques jours déjà...Les changements au sein de la mafia sont nombreux et banals il me semble...de nouvelles recrues, de nouvelles affaires, rien de très spécial. »

Le Sawada grignota tranquillement une saucisse. De profondes mutations commençaient en lui, mais il ne souhaitait pas en parler tout de suite, pas de but en blanc. Non, il ne les aborderait que si le sujet dérivait sur elles. Son amour pour ses frères était toujours aussi forts, mais avec la différence que Nico comprenait lentement que rester séparé d'eux ne servait à rien. Et puis il y avait ce complot contre sa famille que le jeune homme essayait d'anéantir. La vie était tout sauf calme dans le domaine Sawada. Quelques détails restaient cependant, Nico n'appelait plus son père que par ses titres -en public- ou par son prénom. Son enfermement restait une blessure ouverte.

« Ta société tourne donc bien ? Je suis content de te savoir rentré, ta présence manquait à tes innombrables aventures. »

Sa voix se nuançait de jovialité. Si Tomeo et Nico avait bien un point commun, c'était leurs nombreuses conquêtes, même si l'héritier se montrait prudent, ne choisissant pas n'importe qui pour partager sa couche. Croquant dans une pomme, ses yeux bleus parcoururent lentement les longs cheveux alors qu'il songeait avec un zeste d'ironie qu'il se comportait bien mieux envers son oncle qu'envers ses frères. Mais il savait tout ou presque de ces derniers, alors que Tomeo lui restait inconnu. Cette différence expliquait peut-être son ouverture.

(désolé pour les incohérences, je l'ai tapé assez tard )

Tomeo se sentait observé et même détaillé avec minutie : voilà qu’il devenait un objet de… curiosité ? Il commençait vraiment à se demander s’il avait l’air d’avoir tant que ça changé, ou alors en réfléchissant bien, était-ce le fait de ne pas lui avoir grandement parlé depuis 4 ans ? Nico n’était pas si loin que ça du compte, non pas que Séphiel se soit réellement confié à lui quand à ses intentions vis-à-vis de son fils héritier, mais à l’écoute de toutes les tâches que lui avait énoncé son ami, il a pu se faire son idée quand à la masse de travail que cela pouvait représenter pour un jeune homme d’une vingtaine d’années. Pas qu’il soit si vieux que ça lui-même mais, il avouerait volontiers qu’avoir autant de tâches assignées lui métrait un sacré fardeau sur le dos.

Pendant les 3 ans passés loin de la famille, Tomeo avait tenu à appeler plus ou moins toutes les semaines au Japon pour avoir un semblant de nouvelles des affaires. Discuter longtemps au téléphone avec Séphiel pouvait se révéler être agréable, il était comme son frère et avoir des nouvelles même sèches au sujet de ses neveux lui faisait toujours plaisir. Les victuailles posées il se servit sans se poser plus de question que cela afin de se remplir l’estomac. La discussion entamée Tomeo se garda de faire des commentaires, Nico ne paru pas très enthousiasmer à l’annonce du nom de Séphiel, qu’il n’appelait même pas par le diminutif de « père ». Notre amis fronça lui un peu des sourcils même si en y repensant c’était probablement logique : son ami était loin du papa rempli d’amour et de bonté même si dans ses bon moments il pouvait se révéler un temps soit peu compatissant et un minimum affectueux…

Tomeo sourit pour lui-même à cet état de fait, ce n’était pas lui qui allait apprendre à cet homme l’art de montrer son affection. Une accolade par-ci une accolade par là, c’était déjà pas mal. Bref, notre ami se pencha un peu en avant afin de prendre un onigiri et d’en manger un morceau. Tout à ses réfléxions, il repensa aussi de son conté au problème de la famille, toutes ses histoires devaient sérieusement être tirées au clair. Ce qu’il avait su de Séphiel ne lui avait pas plus du tout mais il parlerait travail plus tard, en plus il n’était franchement pas en état pour ça. Nico le tira de ses pensés pour lui parler jupon. Un petit rire et une bouché d’onigiri plus tard, Tomeo s’affera a répondre en reprenant un peu son calme.

- Oui, les affaires marchent bien mieux à l'heure actuelle, mais puisqu'on parle jupon, je dirais qu’avec l’âge je devrais me faire un peu plus raisonnable. Si je manque à mes conquêtes c’est que je dois être plus doué que ce que je pensais ! Mais plus sérieusement beaucoup doivent être fâchées : je ne suis pas du genre à rappeler… confessa t-il semblant réfléchir.

Il ne rappelait jamais, en tout cas les plus outrées devaient certainement être des femmes mais il n’en avait que faire. Ce qui lui fit penser que pour décompresser il pouvait aussi aller au club ce soir, le sport y est toujours très… intensif et instructif. Sur une pensée rêveuse il sourit à son neveu pour s’informer de son coté de ses activités.

- Et toi donc Nico ? Collectionneur d’aventures ou t’es tu attaché à une personne particulière ? Les deux peut être ? Et dis moi, que devient ta fiancée ?

Toujours dans un rictus léger, Tomeo sourit, parler aventures lui donnait pas mal d’idée pour ce soir. Sitôt reposé il passerait la nuit dans le lit d’un des hôtes du club. Sans trop se révéler, il était content de parler avec lui ça lui permettait de renouer progressivement et ce n’est pas Séphiel qui lui en tiendra rigueur. Il n’y pourrait rien de toute façon et cela facilitera le retour aux sources de notre ami. Il préférait de loin entretenir de bonne relation avec tout le monde qu’agir aussi froidement que Séphiel le fait avec son entourage. Et agir sans retenue particulière était franchement bien plus agréable à cet instant.

[ Tu es d'autant plus pardonnée que je suis de mon coté impardonnable... désolée pour la longue attente ^^'']

Un léger sourire se dissimula derrière la tasse encore fumante. Les conquêtes passagères de son oncle l'avait énormément amusé plus jeune, et Nico n'avait aucune peine à imaginer des femmes ou des hommes attendant derrière un téléphone, totalement déçus. Mais pourquoi se faire plus raisonnable, la course à la séduction était encore un des seuls jeux permis et drôle. Pour autant que l'on choisisse correctement son partenaire, sinon cela pouvait vite dégénérer. Surtout quand on était censé conserver une froideur à tout épreuve. Les ennuis pouvaient vite arriver. Par absence de confiance...

Le retour de la question le laissa songeur. Lui ? Il adorait toujours autant ces aventures d'une nuit, mais en avait de moins en moins le temps. Comme si un complot s'était monté contre lui pour le faire rester fidèle à sa libertine de fiancée. L'héritier attrapa un onigri et le dégusta avant de répondre, peu pressé. Le manque de sommeil l'aurait de toute manière rendu inattentif aux affaires matinales, alors autant se réveiller par une conversation prolongée.

" Ciaira va bien aux dernières nouvelles"

Nouvelles qui dataient quand même légèrement. Très légèrement. Une semaine plutôt elle avait déboulé en hurlant à tue-tête dans son bureau. Ses oreilles en portaient encore le souvenir douloureux. Mais au moins elle allait bien, malgré ce retour précipité au Japon. Elle collectionnait toujours autant les aventures, malgré l'annonce officielle de leurs fiançailles parue deux ans auparavant.
Mais en même temps...
Ce n'était qu'un mariage arrangé. Obligé. Beaucoup de termes pouvaient le qualifier. Au moins Nico avait-il pu choisir qui épouser. Et il s'était tourné immédiatement vers elle, son amie d'enfance, sa presque soeur. Alors qu'étaient des répétitions d'infidélité ? D'ailleurs Tomeo avait fait la différence.

"Quant à s'attacher, non."

Oui, parce que Vaëm n'était que son objet non ? Il le jetterait comme tout les autres au bout d'un moment. Pourquoi s'attacher ? A quoi bon ? Les liens n'étaient présents que pour faire mal. Oui. Nico avait bien digéré l'apprentissage prodigué par son père. Même si ce dernier ne respectait pas réellement ces lois. L'aîné Sawada veillait à s'y conformer un maximum, malgré son envie d'être avec ses frères, de rattraper le temps perdu.
Et puis...
Il ne voulait plus voir des gens blessés à cause de lui. Qu'on puisse penser tuer ses frères pour vouloir l'atteindre lui le terrorisait. Alors il ne montrait rien. Pour les protéger. Tout en sachant qu'il les détruisait sûrement bien plus ainsi, preuve en était Tatsuya.

Lentement il reposa sa tasse, le visage à nouveau totalement fermé à toutes manifestations extérieures. Il était repassé dans un moment de crise de confiance. Son état d'esprit ressemblait de plus en plus à des montagnes russes ces derniers jours. Tantôt il était doux et osait se dévoiler un peu, tantôt il se refermait derrière l'armure qu'était son rôle d'héritier. Attrapant un bout de chocolat, il se leva pour aller s'accouder à une fenêtre, achevant de se réveiller tout à fait.

" Tu couches toujours dans la même partie de la résidence ?"

Ce n'était pas que pour être informé qu'il le demandait. Nico ne voulait pas que son oncle soit pris entre deux feux lorsque les traîtres se verraient dévoilés.

Tomeo souhaitait réellement se faire un peu plus raisonnable, Séphiel lui avait soufflé l'idée de se marier avec la jeune femme qu'il considérait comme son bras droit, avoir avec elle de futurs héritiers pour son sauvegarder son patrimoine. Évidemment, lui qui aimait le plaisir de la chair n'aimait guère cette possibilité à moins de s’arranger avec elle il ne pourrait tout simplement pas. Pour le moment en tout cas il n'en faisait pas toute une histoire, à 28 ans il se disait qu'il avait du temps devant lui pour penser à tout ça, même si insidieusement cette idée faisait son chemin dans son esprit. Être mafieux n'était pas de tout repos et même s'il prenait toutes les précautions possibles il n'était pas à l'abri d'un assassina. Tomeo faisait de l'ombre dans son monde et étant l'un des plus fidèles associés de Séphiel, sa tête valait beaucoup et il en était conscient...

Pour revenir à son cher neveu, Tomeo repensa avec amusement que c'est tout simplement en lisant le journal qu'il avait apprit qu’il s'était fiancé avec la ravissante jeune femme qu'était Ciaira, son amie d'enfance. Celle -ci l'avait toujours laissé songeur cependant par sa proportion à se laisser aller au libertinage mais il ne critiquerait pas le choix de Nico, Tomeo savait pertinemment qu'il y avait été obligé. Il saluait d’ailleurs le fait que Séphiel lui est laissé le choix de sa fiancée et connaissant Nico, Ciaira avait été toute indiquée…

-Et bien si elle se porte bien tant mieux, ton amie m’amusera toujours elle qui est si imprévisible… Les femmes ont se petit charme parfois qui me fait bien rire.

Sur cette remarque il eut un sourire songeur, combien l’avait fait tourner en bourrique le temps d’une journée ? Aussi bien hommes que femmes d’ailleurs, ce qui le fit encore plus sourire. Mais voilà que déjà Nico imitait son père, un air impassible qui venait fermer les portes qu’il avait tant de mal à garder ouvertes prenait le dessus sur son air détendu, après lui avoir dit qu’il ne s’était attaché à personne. Tomeo tâcha de reprendre son sérieux, il voyait à peu près quelle corde sensible il avait fait vibrer, puisque lui-même devait s’y plier : la place qu’occupait son neveu ne lui permettait pas de se montrer tendre et démonstratif envers les personnes qu’il aimait sous peine de les voir mourir. C’est en cela qu’il le comprenait.

Désormais accoudé à une fenêtre, Nico lui demandait s’il dormait encore dans la partie de résidence qu’il avait l’habitude d’occuper. Notre ami se leva alors à son tour et le rejoignit pour s’accouder de l’autre coté de la fenêtre.

- Oui pour le moment, j’y ais d’ailleurs du travail qui m’attends Je dois recevoir des documents importants…

Il s avaient une vue du jardin d’ici et Tomeo l’admira un moment avant de se mettre à bailler, signe qui indiquait qu’il était temps pour lui d’aller dormir : chose qu’il n’avait évidemment pas envie de faire, du moins pas encore. A peine revenu et déjà beaucoup de travails en vu, au moins on lui laissait le temps de se reposer, ce qui d’ailleurs lui permettait de partager un moment avec son neveu. Il se permit d’observer ce dernier, alors qu’il restait pensif en face de lui. Tomeo se demandait si à un moment Nico accepterait de s’ouvrir un peu à lui, il avait l’intime conviction que certaines choses devaient lui peser et que peut être, cela pourrait l’aider d’avoir une personne de confiance à qui se confier… Pour détendre de nouveau la conversation, puisque son neveu c’était un peu fermé, notre ami prit le parti de lui parler un peu du club, histoire de se mettre au parfum d’éventuelles nouveautés.

- Dis moi, et tu allé au club récemment ? Après m’être reposé j’aimerais m’y rendre. J’imagine que depuis mon départ, il a du y avoir de nouvelles perles… Y as-tu croisé des personnes intéressantes ?

Bien sûr par lui-même Tomeo aurait la surprise mais il était toujours plus instructif d’avoir une idée de ce qui allait l’attendre. Cela lui laisserait l’occasion de passer encore un moment avec Nico avant qu’il ne s’en aille pour aller dormir.

[Désolée si je t'ai fais attendre, en plus je suis pas super satisfaite de mon post ^^", mais bref j'espère que ça ira! ]

Imprévisible, oui, le mot décrivait bien le comportement de la jeune femme. Ciaira n'en faisait qu'à sa thème, suivant des schèmes qui n'appartenaient qu'à elle. De tout ce que Nico appréciait chez elle, c'était bien cette propension à le surprendre qui primait. Ses rires remplaçaient ceux de l'héritier, ses sourires, son visage si vivant remplissait le jeune homme de l'intérieur. Il n'allait pas affirmer l'aimer, après tout, la partager avec d'autres ne le gênait guère, pas de jalousies donc. Leur couple vivait à leur manière, refusant de s'entraver de chaînes supplémentaires. Leur rang en offrait suffisamment.

Nico n'avait jamais compris pourquoi son père avait accepté ses fiançailles. Ciaira était dévergondée, bien que sachant se tenir, elle faisait parler d'elle...Non, décidément, elle représentait l'antithèse de Séphiel, et le fils ne suivait pas le raisonnement de son paternel. Bien sûr, il lui fallait se marier, mais le garçon aurait imaginé être lié à une quelconque fille d'une autre famille mafieuse, ou d'un ministre...Ciaira descendait d'une famille fortunée et influente, mais elle ne correspondait pas réellement au profil type d'une femme mafieuse.

D'ailleurs, il se demandait tout court pourquoi il lui fallait se marier. Rien que l'idée le répugnait. Il avait adopté un fils ! Et Séphiel devait bien le savoir ! Alors à quoi bon avoir des enfants ? Devoir éduquer quelqu'un à la manière dont il l'avait été effrayait le jeune homme. Il n'avait pas envie de frapper sa chair, ni d'ignorer d'autres personnes aimées. Devoir dissimuler Shine lui pesait suffisamment. Ne pas avoir une vie normale, travailler en continu...pourquoi devait-il subir ça ?

« Oui, elle est parfois surprenante. »

Tout abandonner pour rentrer au Japon du jour au lendemain par exemple. Elle savait pourtant qu'il lui fallait un travail...tout ici tournait autour du travail. Même Toméo y avait fait référence. Nico n'avait fait que demander un renseignement de toit, et aussitôt le terme avait surgi. Il soupira et s'ébouriffa ses cheveux déjà incoiffables, il lui fallait des vacances...Depuis...depuis cette année, il n'en avait plus eu. Finalement son enfermement avait été plus ou moins positif, il avait pu avoir des nuits correctes.

« Travailler, tes succursales ? »

Se marier, travailler, manger, dormir...parfois...C'était la même pour Toméo, et pourtant, il était bien plus libre que Nico. Du moins plus détaché de la mafia. Finalement, le jeune homme changeait d'avis. Il ne voulait plus renverser Séphiel. Petit à petit, l'idée d'une fuite s'imposait en lui. Elle ne tapait encore à la porte de son coeur qu'avec les poings d'un nourrisson.
Mais elle grandirait....

Il revint de la fenêtre, ses pieds nus glissant sur le sol en silence. Un réflexe. Il était un voleur à la base, tout son corps se mouvait comme tel. Pas de bruits superflus, des mouvements coulants et minimaux. Jouant avec une pomme d'une main, il dévisagea son oncle avant d'esquisser un sourire.

« J'en sors...il y a eu des nouveautés oui...pas de baisse de qualité à mon sens.

Les jardins étaient beaux, suffisamment grands pour vous dissimuler lorsque vous fuyez vos gardes par exemple. Nico l'avait bien exploré, enfant. A vouloir s'isoler, il avait parcouru tout le domaine. Alors que les souvenirs l'envahissaient à la vue des rayons blancs frappant le gravier réparti entre les plantes, il nota le bâillement.

« Tu devrais aller te reposer, le voyage a dû être épuisant... »

(Mille excuses pour la qualité et le temps de réponses...pas mille et une hein. Mille)

Tomeo regarda Nico pensif et eu un demi sourire à l'écoute de ce qu'il disait, Ciaira et lui formaient un couple improbable surtout en pensant aux tâches qui incomberaient à l'héritier quand Séphiel lui passerait son titre, mais il lui semblait qu'elle était la mieux indiquée pour son neveux. Qui d'autre pourrait mieux comprendre Nico que la personne avec qui il a grandit ?

Notre Ami soupira pour reporter encore une fois son attention sur l'extérieur. Séphiel... Tout les jeux auxquels il s'adonnait petit avec lui, lui revenaient en mémoire avec précision : quelque par tous ses rires avaient aussi remplacés ceux de son ami, toutes les bêtises, pitreries en tout genre n'avaient été destinés qu'à une seule chose, voler à son frère des sourires dont lui seul connaissait la valeur. Après ces trois ans d'absence, il avait eu le temps de prendre du recul sur tout ce qu'ils avaient vécu, et quelque chose était né de sa réflexion qui risquait fort de changer à jamais son regard, si seulement il pouvait l'admettre...

Tomeo ne pu s'empêcher de soupirer de nouveau alors que de sa réponse naissait une nouvelle question de la part de Nico. Travailler, encore et toujours ma foi, il avait choisi sa routine, même si celle ci été déjà pimentée par nombres de conquêtes, elle risquait fort de se voir perturber au cour des prochaines semaines...

- Oui, nous rencontrons quelques problèmes d'implantation en Europe, et nous sommes actuellement sur une affaires prometteuse, les négociations sont rudes je dois dire. Et comme tout passe par mes mains, du moins les affaires les plus importantes, cela représente une masse de travail non négligeable.

Si peu... Notre ami comptait toutefois reprendre tout ça le lendemain, dormir était sa priorité venait ensuite le club, de là il pourrait reprendre assidument son boulot.
D'ailleurs en parlant de club au vu de ce que lui disait Nico Tomeo ne pourra qu'être exaucé. Il bailla sur les recommandations son neveu qui l'envoyait se reposer à le voir ainsi bien que lui soit tout disposé à rester encore un peu mais il ne tenterait pas le diable.

- Bien, si cela ne te dérange pas je vais prendre congé. Le devoir m’appelle ou plutôt… mon lit.

Tomeo se redressa et s’étira un peu en baillant avant de porter son attention sur Nico l’air sérieux.

- Je suis content de t’avoir vu aujourd’hui, même si ce fut un peu trop bref à mon goût, finit-il dans un soupir et un sourire franc.

- J'espère pouvoir te parler plus longuement plus tard, en attendant passe une bonne journée Nico. Et, une dernière chose...

Notre ami croisa son regard pour s'y ancrer et reprit :

- Même si nous ne nous sommes pas vu ni parler depuis longtemps, s'il y a quoi que soit je suis disposé à t'écouter, tu sais où venir frapper. Tout comme pour ton père et tes frères, tu as mon plus grand soutient.

Tomeo lui sourit encore et dans un nouveau bâillement se dirigea vers la sortie du petit salon qu'il quitta sans un regard en arrière. Dans le couloir, il soupira tout en espérant que tout se passerait pour le mieux. Et c'est avec une dernière pensée pour Séphiel et Nico qu'il gagna ses appartements.

[ Pardon, pardon, pardon ! Je suis désolée de t'avoir fait tant attendre. En espérant que ça ira, tu es libre de conclure ou pas, j'espère que mon post te vas ^^". Voili ]

Etait-il compris par Ciaira ? Elle le cernait mieux que la plupart des autres candidates en tout cas, ce qui était déjà un plus. Mais Nico n'avait plus réellement envie de succéder à son père, et ça, la jeune femme ne s'en était pas encore rendue compte, comme tous. Oh, il aimait encore le pouvoir, l'adorait. Mais sa vie actuelle le fatiguait. A son âge, les jeunes s'amusaient, sortaient...lui n'avait même pas un seul véritable ami. Il aurait voulu pouvoir tester. Avoir le droit de choisir.

De plus en plus fermé, l'héritier enjoignit à son oncle d'aller se reposer. Il était conscient que les problèmes d'entreprises demandait une surveillance constante et exténuante. Nico aurait presque plein son oncle. Presque. Lui au moins pouvait comprendre Séphiel, le faire sourire. Le jeune mafieux l'en jalousait un peu...son père ne serait jamais fier de lui, ou du moins, ne le montrerait jamais. Le jeune homme ne demandait pas grand chose...un sourire. Un sourire lui suffirait. Il n'avait pas besoin de compassion, de félicitations ou d'être dorloter. Juste un regard satisfait. Etait-ce si dur d'en émettre un ?

Nico observa le sourire que lui offrait Tomeo, mais ne répondit pas. L'armure s'était refermée et ne s'ouvrirait à nouveau que plus tard...peut-être. Ses yeux suivirent le mouvement effectué pour quitter la pièce. Seul, il ne bougea pas, se contentant d'observer la porte. Son oncle lui avait offert une voie de dialogue et il venait de la refuser de manière implicite. Non. L'héritier ne se sentait pas du tout proche de Tomeo. Il le respectait, mais l'idée de se confier à lui ne traversait plus son cerveau. D'autant plus après l'enfermement. Plus qu'une année de prison, cet isolement avait replié Nico sur lui-même. Accéder à l'homme n'était plus aussi facile.

A l'exception de deux personnes. Séphiel, qui le traversait avec une aisance déconcertante, et Vaëm. Le jeune mafieux refusait de l'admettre, mais l'hôte creusait doucement, retirant les couches les unes après les autres.

« Du soutient hein... »

Un léger rictus s'attarda sur le pli de sa bouche. Où avait été le soutien trois ans auparavant ? Ou même plus jeune ? Nico savait parfaitement que le seul chef était son père et que Tomeo ne l'influençait que sur de petites choses. Quel soutient ? La seule personne sur qui l'on pouvait compter dans cette mafia était soi-même.

Abandonnant le reste de leur déjeuné, le garçon suivit les pas de son oncle, seul. Ses gardes avaient été délaissés à l'entrée du manoir. Nico ne risquait pas grand chose à l'intérieur après tout, puis...il savait se défendre. Il préférait même l'action à la paperasse parfois. C'était sans compter les responsabilités. L'héritier entendait déjà son père sortir son laïus sur les devoirs d'un Sawada.

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Après un an, conclusion du post !

» Retour au bercail...
» retour de l'emmerdeur
» Retour chez maman !
» De retour parmi vous
» De retour a la maison [PV Sanae]