Promenade sur la plage.

Kuro était rentré chez lui après avoir rencontré Wyndham Melian au club. Cet endroit restait pour lui un lieu étrange et il n'était pas prêt d'y retourner volontairement. La nuit puis la journée du lendemain étaient vite passés alors que Kuro restait devant son ordinateur à faire des recherches. Il voulait tout savoir sur ce Wyndham et ce qu'il trouva le rassura un peu.

Les muscles engourdis à force d'être devant l'écran, le jeune hackeur se prépara pour aller courir. Il faisait déjà nuit, mais cette période de la journée lui convenait. N'oubliant pas d'attacher son mini-ordinateur à sa ceinture, il prit des écouteurs et parcourut la ville en courant, de la musique plein les oreilles. Le jeune homme traversa les rues, se dirigeant vers la plage.

Voir une telle étendue d'eau le ravissait toujours, lui qui avait passé un an enfermé en prison. Kuro courut encore un peu sur le sable. Il ne se souciait pour une fois guère de croiser des gens. Il faisait assez sombre pour qu'on ne reconnaissent pas ses traits. Un peu fatigué d'avoir tant couru, en sueur, il s'arrêta près de rochers pour respirer.

Ses yeux innocents se portèrent une nouvelle fois sur l'eau et brillèrent d'un ravissement enfantin. Il avait envie de se baigner. Tournant un p eu la tête pour voir s'il y avait du monde, il commença à se déshabiller. Otant ses chaussures, il vit alors une silhouette assise près de lui. Ils étaient seuls sur la plage.

Jurant à mi-voix de ne pouvoir se baigner, le hackeur secoua sa tête dans l'énervement, faisant tomber son précieux ordinateur près de l'inconnu. Préférant ne pas parler, Kuro s'avança lentement et s'accroupit pour prendre son ordinateur, un peu craintif.

Kuro avait peu des humains qui l'entouraient, mais il n'avait pas pensé qu'on l'agresserait ainsi. Plaqué par terre, un couteau sous la gorge, il ne chercha même pas à se débattre, trop abasourdis. Et puis, il n'avait pas la force nécessaire, c'était son cerveau qu'il utilisait normalement, pas ses muscles !

L'ordinateur fut posé auprès de son propriétaire qui fut à son tour libéré. La phrase d'avertissement n'atteignit pas tout de suite Kuro qui vérifiait que le sale n'avait rien abîmé et que l'homme en appuyant sur n'importe quel bouton n'avait rien provoqué. Heureusement, tout semblait aller bien sauf...un ou deux fichiers, mais il en avait les copies et c'était dû au choc.

" Je m'excuse. Dites quand vous ne connaissez pas la personne, on vouvoie normalement, non ?"

Il n'y avait aucun sarcasme dans sa voix. C'était une question innocente. Kuro n'avait parlé qu'à peu de personne depuis son enfance, il ne savait pas vraiment comment s'y prendre. Allumant la webcam de son ordinateur, il photographia celui qui l'avait ainsi attaqué et lança une recherche dans le réseau d'informations mafieux. Il le pouvait à présent. Un nom s'afficha.

* Yoru Yamada*

Kuro ne prit pas le temps de tout lire, conscient que c'était impoli et surtout dangereux. Il se contenta de sauvergarder sa collecte et releva les yeux vers le visage du dénommé Yoru. On voyait son visage, mais il s'en fichait. Un criminel ne le dénoncerait pas, si ?

" Hey !"

Se faire arracher son ordinateur était quelque chose que Kuro détestait. Pourtant à part son exclamation, il ne bougea pas, trop malin pour comprendr que s'il faisait un geste, c'était lui qui allait en payer les frais. Plutôt que d'invectiver l'homme, il se reprocha d'avoir été si imprident. Ouvrir un dossier devant une autre personne ça ne se faisait pas !

" Ouch..."

Pris par le poignet, plaqué contre la paroi, Kuro ne put retenir l'exclamation de douleur. Ill tremblait légèrement, finalement, il avait bien raison de craindre les êtres humains. LE couteau sous sa gorge en était la preuve. Entendre son ordinateur tomber ainsi le fit grimacer. Mince quoi ! ça coutait pas rien ces petits ordis ! Il commença à protester mais se tut vite pour écouter l'autre.

" Ah ? Mais comment on sait au moment où l'on aborde la personne s'il faut la respecter, la flatter ou la tutoyer ?"

Il n'y avait toujours pas l'ombre d'une insolence en lui. De toute manière, dans la position où il était. Il avait peur...mais voyait que l'autre devait aussi être effrayé. Obligé de regarder l'autre, il hésita à se présenter puis murmura son pseudonyme :

" Kuro Tenshi."

Mais il garda le silence sur sa profession. Le jeune homme n'avait pas envie d'être renvoyé en prison alors qu'il venait d'en sortir. Grâce à la mafia en plus.

Kuro fut un peu soulagé quand il vit Yoru ranger son couteau. Il se détendit légèrement, mais fut entraîné au sol, ce qui ne contribua pas à lui faire reprendre confiance. L'atterrissage ne fut pas de la première des douceurs et pourtant, Kuro ne réagit pas face à cette nouvelle brutalité. Il avait pris cette habitude avec son oncle.

La demande lui fit légèrement détourner la tête et le hackeur se maudit d'être venu courir sur cette plage. L'information quant au vouvoiement l'intéressa et il le nota en lui, profitant pour apprendre. Une autre question lui vint alors à l'esprit :

" Que vous soyez aussi brutal, c'est normal ?"

L'ange noir se demandait, après tout, son oncle avait été comme ça avec lui, ses gardiens de prison et maintenant ce tueur. Seul Wyndham avait fait l'exception. Mais une exception confirme la règle, non ? A nouveau la question lui fit détourner la tête. Il ne voulait pas répondre.

Se faisant déshabiller, il eut un hoquet de surprise, mais ne se débattit pas. Kuro se référait à ses anciennes expériences, ainsi le mot humilier l'intrigua :

" Je dois être humilié parce que vous m'avez ôté mes vêtements ?"

Le jeune homme fronça les sourcils. En prison, il avait dû se déshabiller devant de nombreuses personnes. C'est vrai que ce n'était pas agréable alors...se sentir humilié s'était ça ? Pour lui, une humiliation c'était une défaite...donc en perdant ses habits, il avait perdu quelque chose. Kuro réfléchit un instant comme ça suivant le cours de son raisonnement, oubliant Yoru. Il avait trop été habitué à réfléchir sous la pression et il réussissait désormais à l'oublier.

" Donc si je comprends bien. Le fait que vous m'ayez déshabillé montre que vous me dominez. Et si je suis dominé c'est que j'ai été vaincu...et donc je suis humilié. D'accord, là, j'ai compris."

Mais non, même s'il avait compris pourquoi il devait se sentir humilié et que ce sentiment perçait en lui, il ne parlerait pas. Qu'était cette petite humiliation face à des années de prison ? Mais le hackeur n'osait imaginé ce que Yoru pouvait lui faire. Il avait un tueur professionnel en face de lui ! Avec un ordinateur, Kuro aurait pu combattre à armes égales, mais pas dans cette situation. Donc, il biaisa.

" Je suis désolé. Mais je ne peux pas répondre à votre question."

Aussitôt après, il eut la pensée fugitive qu'il devrait améliorer ses contacts humains. Parce que là, il ne savait pas comment allait réagir Yoru, et c'était dangereux. Inhabituel aussi, de ne pas pouvoir prévoir plusieurs coups d'avance.

Kuro réfléchit deus secondes à la réponse de l’autre et admis que Yoru pouvait se sentir en danger et que donc, l’agressivité était une des réactions possibles. L’ordre lui fit pencher la tête sur le côté et il acquiesça :

« Très clair. »

En le voyant toucher à son ordinateur, Kuro eut un frémissement. Plus encore lorsqu’il le vit le manipuler et entrer dans des fichiers. Ne devant pas bouger, il soupira, se concentrant sur les paroles de l’autre pour éviter de se ruer sur son portable.

« Effectivement. Vous êtes la troisième personne à qui je parle depuis longtemps. »

Kuro ne craignait pas vraiment de donner ce genre d’informations sur lui-même. De toute manière, il avait assez de preuves à présent pour faire emprisonner Yoru en même temps que lui si ce dernier s’avisait de le dénoncer.

La proposition lui fit hausser un sourcil. Un marché comme ça ? Ce n’était pas vraiment un marché valable pour Kuro. Le hackeur avait une dette envers la famille Sawada, il ne pouvait décemment pas la trahir ainsi. En plus, s’il acceptait, il était mort ou en prison dès que ça se saurait. Une autre idée lui vint et il décida de parler un peu plus.

« Vous me proposez quelque chose qui risque d’entraîner ma mort dans les prochains jours. Et si j’acceptais ce marché, je ne pourrais vous donner aucune information sur la famille mafieuse de cette ville. »

Le jeune hackeur soupira et bougea un peu. Cette position devenait inconfortable. En plus l’ordinateur sous son nez le narguait désagréablement. Kuro leva la main et tenta de l’attraper, il le voulait cet ordinateur, c’était son gagne-pain après tout. Soupirant une nouvelle fois, il s’expliqua :

« Regardez bien mon visage et souvenez-vous d’il y a à peu près une année. Si vous faisiez attention à la criminalité de l’instant, vous avez dû voir mon visage à la télévision. »

Une autre idée lui parvint en tête. En même temps, même si en acceptant ce marché, il trahissait en quelque sorte la famille qui l’employait, il s’agissait d’un joli défi. Rester incognito des hackeurs mafieux.

« Le défi d’incognito me semble par contre intéressant. Mais je vous pose une condition. Cet ordinateur contient un grand nombre d’informations, vous avez pu le constater. Il vous suffirait de me tuer pour y avoir accès éternellement. Ce serait limité, mais comme vous l’avez dit, c’est déjà une mine d’or. Donc, j’ai un autre marché. Je vous efface de toutes les archives, votre acte de naissance, votre vie passée votre casier judiciaire. J’efface tout et vous me laisser vivant. »

Kuro devenait plus loquace tout à coup. Mais on touchait à son domaine, l’informatique. Il devenait beaucoup moins naïf sur ce genre de sujet et si les relations humaines lui étaient étrangères, les contrats illégaux, il connaissait.

« Protégez-moi en plus de la famille Sawada et j’accepte. »

Le jeune homme mentait effrontément. Il allait jouer un parfait double jeu. Jamais il ne pourrait trahir le clan qui l’avait libéré. Il s’arrangeait juste avec ce Yoru pour pouvoir vivre. Voilà pourquoi il s'était autant dévoilé, pour mieux rebondir ensuite.

Il avait tapait dans le mille pour les relations humaines de Kuro mais il ne s'était pas assez méfier. Ce type était plus malin et plus intelligent qu'il ne le croyait. Il écouta sans rien dire les propositions du jeune homme. Il adressa un sourire hypocrite à Kuro avant que son visage se transforme. Il était défigurait par la colère et la méchanceté.

- Ne me prends pas pour un idiot dans ce cas là tu gagnes sur tous les tableaux. De toute façon si tu as peur des Sawada je n'en ai que faire. J'ai rencontré Tatsuya Sawada ce n'est pas une grande menace, juste un gosse pommé qui est incapable de tenir son rang. Le reste de la famille je peux la tuer avec une facilité d'enfant. Et puis je n'ai que faire de cette famille, elle va juste servir mais intérêt comme tous mes autres employeurs.

Sa voie était cinglante, dure et froide. Le tueur se calma quelque peu et resta silencieux pendant un long moment. Il avait rangeait l'ordinateur dans sa poche. Et réfléchissait à un nouvel accord.

- Très bien je te propose autre chose. Tu ne trahiras pas les Sawada mais pour toutes mes cibles en dehors des Sawada tu me délivreras des infos. Bien sûr tu effaces les informations sur moi et quand je n'ai pas besoin de toi tu n'existeras pas pour moi. En échange je te protégerais dès que tu en auras besoin.

Son ton était ferme mais beaucoup plus doux. Son visage avait reprit forme humaine. Puis le tueur attrapât la veste de Kuro pour le recouvrir.

- Et puis je ne regarde pas la télé je trouve ça inintéressant. Alors que pense tu de ma proposition? As-tu quelque chose à redire?

Kuro fut effrayé par l'expression de Yoru et le regarda, détaillant ses traits, se rendant compte qu'on ne houait pas d'un humain comme d'un programme. En tout cas pas en position de face à face. Il écouta la tirade froide et nota tout cela en lui, se promettant de rajouter ça au dossier qu'il allait constituer sur cet homme. Un dossier que personne ne verrait hormis lui.

La seconde proposition était plus raisonnable que la première, même si Kuro n'apprécia pas de voir son ordinateur disparaître dans une des poches du tueur. Les fichiers ne lui posaient guère de problèmes, même si il avait fait des copies, mais le reste... Recevant la veste avec bonheur car la température se refroidissait, il répondit.

" Très bien. J'accepte. Juste un détail, ce n'est pas des Sawada dont j'ai peur. Vous pourriez me passer mon ordinateur deux minutes s'il vous plaît ? Vu que vous songez apparemment à vous l'approprier, je voudrais copier mes fichiers musicaux. Et enlever certaines protections, ça vous sera sûrement utile."

Les derniers mots avaient été prononcés avec sarcasme ; depuis le début de la conversation, c'était la première fois qu'il en usait. Le jeune hackeur osa se relever de manière à s'asseoir, ne supportant plus cette position couchée.

" Alors ?"

Kuro n'essayait plus de tirer tous les avantages. Il éternua, mais ne détacha pas son regard de celui de Yoru. Une lueur d'estime, petite, mais présente commençait à briller en lui pour cet homme. Désormais, s'il le vouvoyait, ce n'était plus par précaution, mais par respect.

Kuro prit le carnet et regarda un instant le stylo. Tout cela lui semblait bien archaïque, mais lui-même utilisait le papier pour bien des choses. C’était inpiratable comme ça ! Le néologisme qui s’était formé ainsi dans sa pensée le fit sourire et il nota tout, son adresse, réelle comme une de ses virtuelles, son numéro de téléphone et de mobile. Puis à la question, il répondit en haussant les épaules, les menaces d’impatience, il connaissait ça pa cœur.

« Très clair. Mais je vous préviens, pirater un système pour avoir des infos peu prendre du temps. »

L’ordinateur ainsi tendu le nargua une fois de trop et il le prit brusquement. Effectivement, ça coutait cher mais plus que ça, Kuro y tenait. C’était le premier truc qu’il s’était acheté à sa sortie de prison. La remarque lui fit hausser un sourcil. On disait vraiment ça ? Retrouvant son innocence, il répéta, nuançant quelque peu :

« Merci monsieur d’avoir accepté le marché et de me rendre mon ordi. C’est ça ? »

Le commentaire sarcastique qui suivit coula sur lui. Le hackeur se releva et passa sa veste plus correctement. La plage n’était pas un des lieux les plus réchauffés qui existait. Sérieusement, il répondit :

« Les bonbons ne me tentent guère. Et puis, je n’aime pas les contacts avec les êtres humains. Je vous évite en général. »

Le jeune homme remit ses habits rapidement, ainsi que ses chaussures de course. Il n’avait pas fait son heure journalière, mais les événements de la soirée plus le fait de ne pas avoir dormi depuis 24heures l’avait crevé. Il rentrerait volontiers chez lui. Décidément il comprenait mieux un système informatique que l'homme et ses réactions.

Kuro leva les yeux pour regarder Yoru. Pourquoi était-il en colère ? Il semblait au plus jeune qu'il n'avait rien dit de mal. Il n'avait pas menti, ni faussé les cartes. Les paroles froides le firent frissonner. Mais ce qui le fit le plus réagir ne fut pas la menace, mais la critique de la technologie :

" Je sais que dans des mains novices, la technologie est vicieuse, trompeuse. Mais pour qui sait la dompter et la contrôler, elle peut être un atout redoutable. Mettez-moi un couteau dans la main, je suis capable de me couper. L'informatique, l'électronique, c'est pareil. Sauf que c'est mon domaine."

Le jeune hackeur n'avait pas apprécié qu'on critique ce qui, en quelque sorte, l'avait sauvé. Quoique, le début de tous ses problèmes s'y trouvait aussi. Mais il ne dit plus rien à ce sujet. Par contre, pour la phrase, il baissa les yeux comme un enfant prit en faute. Kuro ne savait pas ce qu'il était juste de dire ou non et il croyait avoir blessé Yoru en ne répétant pas correctement.

" Pardon."

Le voyant glisser au sol, le jeune homme regarda le tueur, un peu intrigué par l'affirmation. Rangeant son ordinateur dans une de ses poches, souriant au simple contact du plastique sur sa main, il demanda :

" Pourquoi ? Vous êtes un hominidé, homo sapiens sapiens...non ?"

Kuro ne comprenait pas vraiment. Son sens de la loi et de la justice était... disons peu commun. Se couchant à nouveau sur le sol, le jeune hackeur observa les étoiles un moment. Il avait encore une demande mais ne savait pas si elle était de trop...Haussant les épaules, il se redressa :

" Je...je peux enregistrer votre voix s'il vous plaît ? C'est juste une précaution histoire de ne pas être trompé par un arrangement..."

L'ange noir prenait beaucoup de précautions, presque trop. Mais il ne pouvait pas se permettre d'etre trop confiant. Ca lui avait coûté trop cher la dernière fois.

Kuro regarda Yoru, puis ses yeux repartirent observer les étoiles. Il n'aurait donc pas eu besoin de s'excuser ? Ses mains montèrent à sa tête et la massèrent lentement. Décidemment, les relations sociales étaient trop compliquée...

" Je n'ai pas dis ce que vous vouliez...ce n'était pas une formule de politesse ?"

Le jeune hackeur se sentait un peu perdu. Voilà pourquoi il préférait rester chez lui. L'explication de Yoru quant à sa nature humaine, puis non-humaine, lui fit tourner un peu la tête. Et puis aussi ces divers mots dont il ne connaissait que les définitions théoriques du dictionnaire.

" Mais...si c'est du point de vue moral, c'est subjectif...donc personne ne peut juger si vous êtes humain ou monstre...non ? Et puis...si vous aviez une bonne raison de la faire souffrir, vous n'êtes pas en tort...oh...oubliez, je ne comprends plus rien."

Le "oh" était arrivé au moment où Kuro se plongeait dans sa reflexion, devenant de plus en plus enthousiaste. Le jeune homme s'était juste rendu compte qu'il parlait de choses qu'il ne connaissait pas et avait préféré se taire ; d'où le " oubliez."

Kuro s'empressa de ressortir son ordinateur lorsqu'il eut l'autorisation. Il l'alluma, laissant passer en silence le temps d'enclenchement. Ceci fait, il ouvrit un programme puis alla brancher les hauts-parleurs de son portable. Ceux-ci serviraient de récepteurs...Tout aussi rapidement, pianotant sur son clavier, il ôta les parasites qui apparaissaient déjà, faisant régner virtuellement un silence autour d'eux. Le bruit de l'eau suffisamment atténué, il hocha la tête en direction de Yoru

" Voilà..."

Quelques mots suffisaient. Kuro sentaient ses yeux se fermer. D'ailleurs, il ne verrouilla même pas son ordinateur lorsque l'enregistrement pris fin. Il avait envie de dormir et son cher café n'était plus là pour le soutenir. Lentement, il reposa sa tête sur le sable et ferma les yeux. Il n'avait plus vraiment en peur d'être en présence de Yoru, ou plutôt, la fatigue prédominait sur sa méfiance.

Kuro n'avait vraiment aucune expérience des humains. Il n'eut pas la force de lui expliquer plus en détail c'était beaucoup trop long. Il ouvrit grand les yeux quand le jeune homme l'interpella. Il lui donna un léger coup dans le flan du bout du pied.

- Tu ne devrai pas t'endormir ici sinon tu vas faire la connaissance du vice humain.

Yoru ce força à se lever et s'approcha de Kuro qui était prêt à s'endormir. Le tueur se baissa puis l'attrapa pour le remettre sur pied.

- Rentre chose toi et vas dormir dans un lit. D'un tu vas attraper froid et de deux y a des gens qui traine la nuit dans les rues et sur la plage. Et c'est personne ne sont pas toujours gentil.

Il fit pivoter Kuro qu'il posa sur son épaules. Il le portait comme un sac sans aucune délicatesse. Kuro n'était pas très lourd même très facile à porter pour le tueur somnolant. Il avança doucement vers la civilisation. Arriver sur le ponton il déposa au sol le jeune homme.

- Parfois on a aucune raison de faire des choses ce que j'ai fait il n'y avait aucune raison valable.

Il se racla la gorge pour parler d'un ton plus ferme.

- Maintenant tu rentre chez toi, brosse toi les dents et au lit gamin. Ai-je été clair, Kuro?

Le léger coup de pied fit bouger un peu Kuro qui rouvrit ses yeux fatigués pour les porter sur Yoru. Le jeune hackeur reprit son odinateur et le mit dans une poche avant d’être levé par le tueur. Il ne poussa même pas un hoquet de surprise tant son corps était crevé. Son cerveau aussi d’ailleurs. A moitié perdu dans le sommeil, il murmura pour lui :

« Ca existe des humains gentils ? »

Le trajet sur l’épaule du mafieux le réveilla un peu plus. Il écouta Yoru et se releva du sol où il avait été déposé. L’ordre ou le conseil le fit sourire doucement puis rire un peu. Il avait 21 ans quand même…mais en fait c’est vrai qu’à y réfléchir, il n’avait pas pû acquérir la maturité qu’apportent les échanges humains. Il hocha donc la tête.

« Oui…bonne nuit. »

Il fit un petit signe. Ca il savait qu’on le disait, son oncle le lui avait appris quand même. L’ange noir secoua sa tête violemment pour se réveiller et se remit à courir. Il ne s’arrêta pas une seule fois avant d’être rentré chez lui et de s’affaler tout habillé sur son lit.