Viens dans ma cave que je te viole xD (Shine)

Mais oui Shine ne recroisera jamais ce drôle d'individu sur une plage il ne faut pas s'en faire, voir il l'oubliera bien vite. Ce n'est qu'une rencontre parmi d'autres, un soirs parmi des milliers de soirs. C'est sympa comme prénom Shine c'est le même qu'une des candidates de secret story dont le secret était je me suis échappée d'une secte. Hm bref on est au Japon pas en France xD Puis un prénom...on choisit pas toujours, mais parfois on peut. Quand on donne un faux nom. Regardez Lorenz, sans compter celui qu'il a donné à Shine et bien même Lorenz ce n'est pas son vrai nom, pourtant tout le monde le connait sous ce nom là et personne n'ira jamais imaginé que cela puisse être un faux nom évidemment. Si quelqu'un trouvait son vrai nom il se poserait de sérieuses questions, notamment parce que Lorenz est sensé être un individu mort. Donc un mort doit rester parmi les mort, il n'a rien à faire dans le monde des vivants, tandis que Lorenz lui il a plein de chose à accomplir. Plein de chose à faire, de grands projets, de grandes ambitions dont il fera tout pour les réaliser. Mais se soir restons simple, il est avec un gamin qui a l'air de tout sauf de simple d'esprit, c'est rassurant non ? Shine...oui ce nom ne lui disait à priori rien, mais peut être y avait il plusieurs Shine dans cette ville. Oh le nom de Nico par contre ça il savait qui c'était oui mais Shine... pas plus que ça. Après tout il était nouveau dans cette ville, il connaissait pas tous les gosses non plus. Il hocha légèrement la tête à l'annonce de son nom mais sans plus. Pas de enchanté , ça serait hypocrite. Juste un signe de ok pour Shine. Bon et bien le Shine si il rentrait chez ses parents maintenant hm ?

Et là l'inconnu de la plage lui sorti une phrase bien étonnante. Qu'un père travaille beaucoup c'est une chose mais qu'ils mettent plusieurs jours à se rendre compte de la disparition de son fils s'en est une autre. Il dut regarder le jeune homme un peu bizarrement à ce moment là mais ne fit aucune remarque. Y a des parents bizarre dans ce pays. Est ce que ça voulait dire que le jeune homme était livré à lui même ? Pas de mère ? Pas de bonne rien. C'est craignos quand même. C'est comme ça qu'il y en a qui tourne mal. Ses propres parents à lui...ils ne se doutaient pas de ce que faisait Lorenz de ses journées mais tous les soirs ils avaient leur fils à diner. Oh oui il n'aurait pu disparaître comme ça. Ses parents avaient beau travailler beaucoup les repas de famille était toujours là. Avec la mère, ou le père voir les deux. Mais il y avait toujours quelqu'un oui. Et quand ses parents n'étaient pas là il était prié de manger chez sa tante. La famille ça peut être grand. Ses parents...parfois il repensait à eux, et il lui manquait. Mais il y pensait le moins possible, d'autres chose en tête . Alors à quoi bon se torturer ? Ils ne reviendront pas, puis il se retrouveront sûrement au paradis.. ou peut être pas. Les croyances et ce qui se passe réellement après la mort sont surement deux choses différentes. Donc Shine avait juste un père il en concluait, un père qui travaillait. C'était exagéré de se dire que le père voyait pas son fils, s'en foutait mais après tout...il y a des parents comme ça, il faut croire que ça existe. Il attendit sa réponse, et bien...la soirée promettait d'être longue, ou plutôt la nuit. Mais il ne peut s'en prendre qu'à lui même, il n'a qu'à pas faire des propositions aussi tordues.

« Allez venez petit... »

Ce n'était pas méchant de dire petit, c'est un diminutif affectueux. Si si tout à fait. Marche vers la route pour l'emmener chez lui. Un quartier pas loin du train. Oh pas un quartier de riche ça non, les poubelles étaient dehors. Foutu éboueurs pas encore passé, ça donnait l'impression de vivre dans un endroit sale. Plusieurs petits restaurant caché entre deux immeubles, des petites épiceries aussi et puis une porte. Une porte coincé entre deux restaurant. Une porte qu'on ne voit pas mais qui pourtant est bien là. Une vieille porte dans le béton qui n'a rien de neuve et qui ne promet pas beaucoup mieux derrière. Mais il est encore temps de faire demi tour. Sort la clé de sa poche pour ouvrir la porte. Allumer la lumière et la seule chose qu'on voit c'est un couloir en béton avec des marches au bout. De la saleté et des toiles d'araignée. Sans lumière on aurait peur de se faire violer dans ce trou à rat. Regarde Shine et lui sourit, oui il l'emmène dans un repère de psychopathes, dans une cave pour le violer et le tuer tout à fait. Mais non juste que malgré que l'endroit fasse lugubre et bien, au moins ce n'est pas cher. Il n'a pas trop de fric pour se payer un bel appartement en ville que voulez vous. Bon c'est un escalier un peu de travers, l'architecte a très mal conçu l'endroit, un endroit très vieux, des trous dans le béton par endroit mais bon.

« J'habite au cinquième étage. »

Qu'il suive ou non bah, commence à monter l'escalier un peu raide. Pas d'ascenseur non plus. Pour monter des courses lourdes c'est pas la joie. Mais ce qui compte c'est d'avoir un toit pour dormir non ? Monte silencieusement jusqu'à arriver devant sa porte, enfoncer la clé, elle est dure à ouvrir cette foutue porte , tout est si vieux la dedans. Mais une fois à l'intérieur par contre dieu merci ça ne ressemble plus à un taudis. C'est propre, des murs avec un papier blanc dessus, du carrelage marron claire, des meubles neufs. Un petit truc avec juste une cuisine, une chambre salon. Son canapé se transforme en lit la nuit c'est pratique et une salle de bain. Le laisse rentrer et referme simplement la porte derrière lui. Non il ne l'enferme pas un clé, ce n'est pas un psychopathe qui va sortir la tronçonneuse et le découper. Il en a pas d'ailleurs. La cuisine est tout petite avec le stricte nécessaire, le salon est plus grand avec plus d'espace, traverse la cuisine pour rentrer dans le salon avec donc son canapé qui peut servir de lit, table basse, pas de télé c'est trop cher. Un cadre sur la table de chevet avec la photo d'une jolie femme. Oh il y avait un tableau dans la cuisine aussi avec la femme et lui. C'est sa femme, seule décoration de l'appartement avec une rangé de cactus sur la commode de différentes formes. C'est classe les cactus il adore.

« La salle de bain est ici, je vous sors des vêtements propre ou un peignoirs en attendant que vos vêtements sèchent ? . » Lui sort ce qu'il faut, petit truc pour étendre les vêtements dans la salle de bain c'est pratique. Hop une serviette aussi. « Voilà je vous laisse faire je vais mettre le thé à chauffer. »

Retourne dans la cuisine juste mettre la bouilloire en route, sortir une théière et mettre du thé dedans. Shine a le droit de regarder ce qu'il fait dès fois qu'il aurait peur d'être empoisonné ou autre. Il met que des feuilles de thé rien d'autres. Mais cela dit ça ne veut rien dire puisqu'en réalité Lorenz est un expert en herbe. Les meilleurs poisons sont ainsi fait fabriqué. La magie des plantes permet beaucoup de chose. Bon avoir une tante herboriste ça aide aussi il ne nie pas. Verse l'eau bouillante dans la théière puis met le tout sur un plateau pour venir le déposer sur la table basse, même le droit à un sucre et un chocolat. C'est pas un voyeur lui, il laisse le monsieur se changer dans la salle de bain. Même si ils sont du même sexe ça le gênerait de voir un corps nu étranger qui plus est chez lui. S'assoit sur le fauteuil en face du canapé et verse le thé dans la tasse après avoir remué un peu. Juste une tasse oui, lui il en boit pas. Il préfère sa bière voilà o/ . Il a rien de plus à dire, c'est franchement malin de ramener un inconnu chez sois, surtout quand c'est pas pour la baise résultat ils font quoi ? Ah Lorenz mon vieux c'est pas ta journée.

Shine se renfrogna au terme « petit », sans s'arrêter de suivre silencieusement l'inconnu. Petit... petit... il n'était pas si petit que ça ! A dix-huit ans, il était entré de plein pied dans le monde des adultes... une moue triste, presque imperceptible, se dessina pourtant sur son visage. Il se mentait à lui-même, et il le savait pertinemment. L'âge n'était rien d'autre qu'une norme définie par les humains, après tout. Dans sa tête, l'espion restait le gamin effrayé et sans repères que Nico avait ramassé. Les blessures ne s'effaçaient pas aussi facilement qu'un trait de craie blanche sur le tableau noir. La plupart de ses plaies avaient été pansées par le mafieux... mais la plus grosse subsistait toujours, malgré les efforts répétés pour la colmater. Une fardeau avec lequel il devait vivre, et sûrement jusqu'à la fin de ses jours.
Oui... au fond il demeurait un adolescent capricieux et en mal d'affection. Mais quoi de plus normal, après ce qu'il avait vécu ? Et son père, qui semblait le délaisser depuis quelques temps... toute son existence semblait marquée par la trahison, l'annihilation d'une confiance donnée naïvement, et l'abandon.
Si le Sawada venait à l'oublier, à le chasser... le garçon ne savait pas s'il serait capable de s'en relever. Cet homme était son seul pilier, celui qui lui avait amené un peu de lumière. Le seul a avoir regagné sa confiance, depuis que ses vrais parents avaient brisé celle qu'il leur avait accordée.

Un mètre derrière l'étranger, Shine ne dit pas mot. Plongé dans ses pensées, il ne manqua quand même pas d'observer les alentours, histoire de savoir a peu près où il allait mettre les pieds. Et de repérer les différentes voies de sortie, au cas où quelque chose déraperait et qu'il devait s'enfuir. On était jamais trop prudents.
Ils arrivèrent devant une petite porte, située entre deux restaurants, dans une petite rue étrange. Rien de très rassurant. Mais l'espion ne prit pas peur pour autant. Il s'était déjà rendu dans des endroits bien plus lugubres. Et il avait vécu enfermé dans une cave sombre pendant bien trop longtemps pour être effrayé. Tant qu'il était libre de ses mouvements, tout allait bien. Il préférait surveiller le comportement de son compagnon du moment, plutôt que de s'attarder sur l'aspect miteux des lieux.

L'escalier, raide, lui fit pousser un soupir silencieux. L'architecte qui avait fait les plans de cet endroit avait vraiment mauvais goût. Mais bon. L'erreur était humaine. Le gamin monta les escaliers, marche par marche, jusqu'à enfin atteindre l'appartement de Yoshida. La porte ouverte, Shine hésita quelques instants à pénétrer dans l'appartement. Il se connaissait, quand il était dans cet état vulnérable émotionnellement. Murphy lui collait aux fesse, et du coup, il avait une fâcheuse tendance à s'empêtrer dans des situations pas possibles, dont il lui était bien difficile de se sortir complètement indemne.
Finalement, il fit le pas qui le séparait de l'intérieur. Décidant de se fier à son instinct, il relâcha un tant soit pas sa garde. Ses muscles demandaient de la détente. Il leur accorda un minimum de répit. Comme à son habitude, Shine observa méticuleusement les lieux. Par curiosité, aussi. C'était un endroit assez accueillant au final, simple, sobre, tout comme son propriétaire. Calme.
L'espion s'approcha de la rangée de cactus, effleurant les épines du bout des doigts, puis reporta son attention sur le tableau suspendu au dessus de la commode. La femme de l'inconnu ? Probablement. Alors pourquoi un appartement vide de toute autre présence ?

L'adolescent sursaute légèrement à la voix de l'étranger. Il avait presque oubliait qu'il était là. Il se retourna et sourit faiblement.

« Oui... merci. »

Un peu gêné par la situation, pour une raison obscure, Shine se réfugia dans la salle de bain. Croisant son reflet dans le miroir, il lui tourna le dos. Il ne désirait pas voir ses cicatrices lorsqu'il se changeait. Elles hantaient déjà assez sa vie, pas besoin de les raviver dans sa mémoire.
Ses habits enlevés et étendus, le gamin enfila les vêtements que lui avait gentiment prêté son hôte. Il flottait un peu dedans, mais dans l'ensemble, ça allait très bien.
Des larmes se mirent à couler sur ses joues. Merde. Ce n'était pas le moment de craquer ! Calquant sa respiration sur un rythme aussi apaisant que possible, le Sawada réussit à stopper le flot de gouttes salées. Il passa de l'eau froide sur ses yeux, mais ne parvint pas à tout à fait effacer les rougeurs qui les habitaient. Tant pis.
Il mit bien dix minutes de plus avant de sortir de la pièce, le visage un tant soit peu recomposé, même si toujours reflet de ses tourments. C'était vraiment pas sa soirée. Il détestait, quand il était incapable de cacher ses émotions. Cela lui arrivait rarement, face à quelqu'un d'autre que Nico. Très rarement. Mais ce soir-là... il était incapable de tout maîtriser.

Il rejoignit Lorenz et s'assit sur le canapé, en face de lui. La tasse de thé appela son regard, et il porta le liquide chaud à ses lèvres. La sensation de chaleur dans ses entrailles lui fit du bien, et il finit le breuvage en deux temps trois mouvements. Il engouffra ensuite le chocolat, son pêché mignon. Puis le silence commença à devenir pesant... Que pouvait-il bien dire ? Il était nul en relation humaines. Un cas social. Alors entretenir une conversation avec un parfait inconnu ? C'était au dessus de ses moyens. Et comme l'autre ne semblait pas très bavard...

Pas très à l'aise, l'espion se leva, sans réel but que de faire quelque chose pour briser l'ambiance un peu trop vide à son goût... sauf que son pied s'accrocha dans le tapis et il bascula vers le sol. Il s'étala par terre, son dos heurtant le coin de la table au passage, créant une entaille plutôt profonde dans son dos. Un juron traversa ses lèvres. Et voilà. C'était la preuve irréfutable qu'il n'aurait jamais du se lever ce matin-là. Un filet de sang s'écoula le long de son dos. Il ne manquait plus que ça. Foutue journée !

Fallait pas grinchonner parce qu'on l'appelait petit voyons, c'était un terme très affectueux. Il aurait dit viens bébé là à la limite il aurait compris que Shine le prenne mal. Bébé il va retourner voir Alice au pays des merveilles et laissez les adultes entre eux. Non il avait dit petit parce que dans la nuit il avait l'impression que Shine était un adolescent, 14 ans...ou 16 ans peut être. On sait jamais trop à cet âge là, y en a qui font plus jeune et d'autres plus vieux. C'est comme ça quand il y en a qui arrivent à faire croire qu'ils sont majeur et peuvent aller acheter de l'alcool pour tous les petits copains. Mais bon.... dans tous les cas Shine n'était pas majeur, il n'avait pas encore atteint la vingtaine donc Lorenzo ne se trompait pas tant que ça, peut être plus un gamin mais un très jeune homme encore. Et puis les garçons de son âge commence tout juste à découvrir la vie non ? Bon certes sauf quand on est un peu spécial. Lui a 18 ans il n'était plus vraiment à l'école, il ne sait plus trop où il était. Le temps passait bien vite, les années surtout. Des années qu'il n'avait plus de parents, qu'il était officiellement mort à la guerre, qu'il avait quitté le système scolaire pour rentrer dans la mafia, qu'il avait quitté la mafia... Oui il en avait fait du chemin depuis son adolescence. Un bon bout de chemin, et pas que au niveau de ses activités, un sacré bout de chemin en amour aussi. Pourtant il était encore très jeune mais tout s'était enchainé et à trente ans il se sentait vieux, lassé de beaucoup de chose. Par moment il se sentait...fatigué. Mais juste quelques secondes, après il retournait à son activité d'espionnage et les problèmes disparaissaient. C'est surtout quand il allait voir son fils qu'il se sentait un peu... vieux, le petit bout de chou grandissait tellement, mais ça serait toujours son bébé quel que soit son âge.

Les moues même imperceptible sont toujours visibles pour quelqu'un qui a l'oeil le plus observateur qui puisse. Quand il était petit il passait des heures et des heures à essayer de voir chaque détail, même ce qu'on est pas sensé voir. Il a habitué ses yeux à voir beaucoup de chose et à mémoriser ses choses. Avait il vu cette moue un peu triste ? Peut être...Mais peut être pas, il faisait sombre, se soir il était...il n'était qu'un éboueur pas au meilleur de sa forme, autant dire pas grand chose. Quand bien même il l'aurait remarqué de toute façon il n'aurait rien dit. Il ne connaissait pas Shine, c'était un inconnu, alors pourquoi se soucierait il de le vexer ? Je vous le demande. Il s'en moquait un peu, il se montrait gentil parce que cette nuit il avait décidé de faire preuve d'un peu de compassion pour lui éviter d'attraper une pneumonie mais ça s'arrêtait là. D'ailleurs Shine ne devrait pas tout miser sur une personne comme ça, c'est malsain, surtout quand on sait qu'il y a plein d'autre gens, il connait pas le chiffre exact d'habitant sur terre mais un sacré paquet pour qu'on ne se retrouve pas tout seul quand même. Ça fait mal de perdre un être cher et d'être trahit oui...mais on est jamais seul. Quand Lorenz avait perdu, enfin...quand sa futur femme l'avait trahit il avait eu très mal et puis il avait Toshyo et son fils et sa tante...alors il était resté debout, beaucoup de haine en lui , il l'avait tué. Il n'aimait pas penser à elle, c'était mieux de se concentrer sur autre chose. Il n'aimait pas qu'on joue avec ses sentiments. Mais vraiment pas. Personne n'aime ça en même temps.

Il en mettait du temps à se changer dis donc. Lorenz ferma la porte au passage. Pas pour l'empêcher de partir, le verrou se tournait de l'intérieur. Mais parce que quand elle n'était pas fermée elle s'ouvrait tout le temps, inutile de faire entrer le froid dans la pièce, ça coute assez cher comme ça l'électricité quoi. Donc non il n'enfermait pas Shine, quand celui aura envie de repartir il aura juste à retourner le verrou ouvrir la porte et sortir. Bon il pouvait sortir par la fenêtre pour rejoindre les toits m'enfin c'était un peu casse cou quand même. Sûrement faisable mais casse cou. Il n'avait jamais essayé, n'en avait jamais eu le besoin il faut dire. Vous connaissez beaucoup de gens qui tentent de sortir par leur fenêtre ? Pas tant de monde que ça au final, à part quand il y a le feu pour sauver sa peau éventuellement... Lorenz tourna légèrement le thé, ça lui donnait envie de faire un vrai truc avec ses petites herbes, un truc qui détendrait l'adolescent. A force d'être crispé il allait avoir mal partout, les muscles ont besoin de se détendre parfois. Mais bon non pas de petites herbes se soir ou pas d'herbes méchante, juste celle qu'on trouve dans le earl grey. Faut arrêtez de vouloir empoisonner tous ceux qu'il rencontre quoi, puis le père de gosse serait surement pas très content si on abusait de son fiston chéri...Ou pas chéri d'ailleurs m'enfin. Faut pas toucher aux enfants voilà tout, lui il ne supporterait pas qu'on touche au sien et il deviendrait très violent, mais vraiment très violent comme une bombe humaine. Il regarda le jeune homme revenir, il avait pas l'air très bien le pauvre c'est un enfant battu si ça se trouve. Oui enfin il va pas se taper l'incruste à vie c'est juste pour quelques heures, Lorenz c'est pas mère Thérésa.

« Ça fait du bien non ? »

Rooh il a bu son thé comme ça, c'est flatteur mais ça devait être bien chaud. Il s'est pas brûlé la gorge ? Non ça à l'air d'aller. Boit une longue gorgée de sa bière en s'affalant dans le fauteuil , certes il n'y avait pas grand chose à dire. Il se voyait mal lui demander pourquoi ses yeux rouges. Il devrait peut être appelé le père dès fois que...enfin si ses parents c'étaient rendu compte de sa disparition et avait appelé les flics einh ? Ça serait bien ennuyeux. On va l'accuser de kidnapping après. En même si les dit parents ne s'en sont pas rendu compte il va les réveiller et les explications n'en finiraient pas. Ça puait l'embrouille à plein nez tout ça vraiment. Dans deux heures il le fout à la porte c'est dit. Le regarde se lever, déjà finit, bien. Il aurait du mettre le peignoir ça lui aurait éviter de flotter dans des vêtements d'ailleurs. Il suivit sa chute oO quelques seconde même pas et voilà que son invité était à terre entrain de saigner. Ben c'est très malin ça vraiment...très très malin. Se lève. Oui euh... il devrait peut être appeler le samu là. Ça va lui retomber dessus, il le sent. Non pas le samu non... pas envie d'expliquer pourquoi un inconnu se blesse chez lui. On pourrait l'accuser de dieu sait quoi alors que Shine est juste un boulet. C'est quoi ses manières de venir pour se blesser franchement.

« Ne bougez pas je... je devrais avoir une trousse à pharmacie en théorie. Ma femme en avait fait une quand on avait emménagé. »

Juste le temps de la retrouver, file dans la salle de bain, allons c'est juste une entaille, un pansement ça suffira non ? Prend la petite malette dans un placard et revient avec s'agenouillant près de Shine, bon y a quoi la dedans, des ciseaux...génial. Il va le recoudre comme un boucher hahaha. Non c'est pas le moment de rire un peu de sérieux. Et il est entrain de faire une tache sur son vêtement avec son sang là. On lui a jamais appris à prendre soin des affaires des autres tsss. De la bétadine...Oh bien...ça a l'air d'être un genre de désinfectant.

« Retire ton haut je vais...te mettre un pansement et ça ira. »

Soyons positif mais oui, attend qu'il retire le dit haut et tut tut tut on fait pas de difficulté. Pas de protestation c'est un ordre du grand Lorenz, ouais ouais calme mais autoritaire. Puis il s'en fiche que monsieur ait des cicatrices. Mon dieu c'est un gosse battu il le savait, une cicatrice de plus ou de moins. Verse la bétadine, trouver un coton, tain c'est rouge ce truc ça fait encore plus rouge. Il va vomir. Un peu maladroitement il essait de désinfecter la plaie, c'est que ça saigne, il est hémophile ou quoi. Trouve un genre de pansement génial, le genre de truc qui fond dans la peau et aide à cicatriser, c'est tout collant, matière étrange, lui en met plusieurs pour finir par mettre un vrai pansement en forme de croix. C'est un massacre, il a pas l'art de faire des beaux bandages. Il aurait peut être du appeler le samu ça ressemble à rien ce qu'il a fait là. Oh en vérité il sait très bien soigner, à l'époque quand il allait sur le terrain il savait se faire des trucs d'urgence, même si c'était très moche et en réalité volontaire il savait qu'au moins le sang arrêterait de couler et qu'il cicatriserait. Le jeune homme était hors de danger. Bon à voir le pansement qu'il lui avait fait on pourrait penser qu'il a plus qu'une égratignure mais en réalité ce n'était pas bien méchant.

Il avait beau fouiller, creuser encore et encore dans tous les recoins de son esprit mal foutu... Shine ne se souvenait pas avoir été aussi peu maître de ses émotions. En tout cas pas dans un passé proche, c'était certain. Non mais, c'était vrai quoi ! Sa tête ressemblait à un gros fouillis émotionnel, une champ de bataille où ses quelques neurones restants guerroyaient pour savoir s'il allait fondre en larmes, ou plutôt sourire comme un imbécile. Il n'y avait pas de mots assez fort pour décrire cet état... un désastre, purement et simplement un désastre. Une catastrophe sentimentale. Un déluge d'actions plus incongrues les unes que les autres.
Franchement, c'était à en rire. Il y avait de quoi se moquer, et bien plus. Le gamin s'efforçait d'énumérer les actes qu'il avait commis depuis le début de cette journée, et rien, rien du tout, ne semblait porter le moindre sens. Ce n'était qu'une succession d'absurdités à en vomir. Une honte pour quelqu'un de son rang, même si peu de gens savaient qui il était réellement.

Tout d'abord, il avait été blessé par l'indifférence de Nico – ce qui était déjà irrationnel en soi, étant donné que l'héritier Sawada paraissait maître dans l'art de l'ignorer ces derniers temps- puis il avait fuguée. Bon, d'accord, rien d'étrange là-dedans... c'était quelque chose qu'il faisait souvent, caprice d'adolescent pour attirer l'attention et récolter l'affection qui lui manquait encore. Mais ensuite... ensuite... la déroute. La déchéance.
Se rendre sur la plage, en plein milieu de la nuit. Plonger dans l'eau glacée au risque de s'y noyer, ou de chopper une pneumonie dont n'importe qui se souviendrait toute sa vie. Perdre ses moyens devant un inconnu, et pire encore, rester près de lui, et accepter son invitation à se rendre dans son appartement. Plus il y pensait... plus Shine se disait qu'il avait perdu la tête. Oui. C'était la seule explication possible. Il tournait complètement barjo. Peut-être une surdose d'entraînement à la sauce Nico Sawada, ou alors un peu trop de ces livres de biologie si barbants.

Et puis après... ce n'était pas bien mieux. Sur le chemin, il aurait pu revenir à la raison. Changer d'avis et s'enfuir, rentrer chez lui. Mais non. Non. Comme si c'était tout à fait normal, il s'était invité dans le salon de ce parfait étranger, pour finir par chialer comme un gosse dans sa salle de bain, et comble du comble pour un espion de sa trempe... s'encoubler sur le tapis et s'entailler le dos sur la table. C'était... comment dire... une honte. Ridicule Pathétique. Ou plutôt, tout ça en même temps. Et encore...
Voilà qui alimentait la théorie du gamin, selon laquelle les émotions étaient encombrantes. Oui. C'était la preuve irréfutable que les sentiments se mêlaient de situation qui ne les regardaient pas. Dans son état normal, il n'aurait jamais fait tout ça. Dans le pire des cas, il se serait retrouvé comme un con, trempé, face à l'inconnu, pour finir par partir rapidement. Mais jamais il ne l'aurait suivi. Ni ne lui aurait adressé la parole.

Assis par terre, une douleur lancinante dans le dos, Shine secoua la tête, désespéré par son attitude. Mais finalement, il ne pouvait rien y faire. Quand les émotions régnaient sur la raison... la seule chose é faire, c'était d'attendre que l'orage passe, puis de reprendre le contrôle de ce corps qui l'avait trahi, encore une fois. L'humain était si faible...

Préoccupé par son comportement inacceptable, il n'entendit même pas son hôte lorsque celui-ci lui adressa la parole, puis quitta la pièce à la recherche de la trousse à pharmacie. Ses oreilles ne captaient plus les sons provenant de l'extérieur. L'espion était bien trop occupé à se fustiger mentalement, à se traiter de tous les noms d'oiseaux qui lui passaient par l'esprit. Et en plus, cette blessure lui faisait un mal de chien. Zut !

Il sortit de sa torpeur lorsque l'homme, apparemment trop impatient pour attendre qu'il enlève son haut lui même – ce qu'il n'aurait de toute façon jamais fait - , ne le fasse passer par dessus sa tête, dévoilant son dos voilé de cicatrices. Le gamin se crispa, et son souffle se coupa quelques secondes, comme si on venait de lui donner un grand coup dans le plexus solaire, à la manière de Nico, parfois, lorsqu'il était très, très très en colère. Trop affaibli, il ne se retourna pas violemment comme à chaque fois que ce genre de situations advenait. Et de toute façon, il était parfaitement conscient que lutter dans sa situation ne servirait strictement à rien. A la place, il se recroquevilla sur lui-même, le coeur serré, la mâchoire contractée. Les poings fermés, crispés sur son pantalon, il essaya de penser à autre chose, alors que l'inconnu s'affairait à nettoyer et bander sa petite plaie. Mais il ne parvenait pas à détourner son attention des doigts qui effleuraient sa peau souillée, et surtout, du regard qui balayait certainement les anciennes blessures qui ornaient sa peau. Le Sawada ne pouvait pas supporter cette pensée. Il n'avait jamais pu. C'était son secret, sa douleur, sa culpabilité. Et personne, mis à part son père adoptif, ne pouvait les toucher ou les regarder. Personne.

Et pourtant... cette nuit-là, il n'était plus lui-même. Il se faisait l'effet d'être retourné des années en arrière, quand ses parents l'utilisaient sans relâche pour faire tourner le commerce familial. Quand il ne savait même plus ce qu'espoir signifiait. Si vulnérable, si impuissant. Il lui suffirait de se lever et de s'échapper, par la porte. Une simple action. Si simple, mais trop compliquée pour lui alors que le pansement achevait d'être posé.

Alors que les mains se retiraient, le jeune homme craqua. Pendant ces quelques minutes qui lui avaient parues interminables, il avait tenu. Et maintenant, toute sa peur, et surtout, son dégoût de lui-même s'échappait. Pitoyable. Les larmes roulaient sur ses joues, tel des torrents déchaînés.
Pauvre Lorenz. Il devait vraiment regretter de l'avoir accueillit chez lui. D'une soirée paisible sur la plage, il se retrouvait avec un pleurnichard sur les bras.

Secoué de pleurs silencieux, Shine resta sur le sol, la tête cachée dans ses bras. Il se sentait sale, ridicule, répugnant. Il fallait qu'il parte. Vite. Vite, avant de perdre la raison.
Son corps n'accorda pas grâce à son esprit, et ne bougea pas d'un pouce. Le gamin ne put que souffler un « merci » à son hôte entre deux sanglots, parce que quand même, il l'avait soigné, et ne paraissait pas lui vouloir de mal. Mais, malgré cette certitude, la peur et le dégoût ne daignaient pas s'en aller. C'était toujours comme ça, quand sa plus grande honte se trouvait dévoilée aux autres. Même s'ils s'en foutaient. Même si cela les laissait indifférents. C'était personnel.

Sur que pour quelqu'un sensé être un espion être aussi peu maître de sois...c'était un manquement à la discipline, à la profession tout du moins. Les émotions humaines, le point faible, la bête noire de bien des humains. Celui qui arrive à les contrôler obtient une véritable supériorité sur ceux de son espèce. Comme si il devenait en quelque sorte intouchable. Lorenz voulait se croire de cet espèce mais il savait au fond de lui qu'il ne l'était pas. Quand il avait découvert la trahison de sa femme il était devenu fou, Toshyo avait été là pour le retenir, l'aider à ne pas agir sous le coup de la colère. C'était tellement stupide en y repensait. Oui il n'aimait pas repenser à cet instant de faiblesse. Même le plus calme des hommes à sa faiblesse , et c'était le métier de Lorenz que de trouver les faiblesses des autres, ce qu'il appelait leurs cartes pour mieux les faire tomber. Il sait bien que si quelqu'un trouve sa propre carte il sera perdu, il a mis énormément de barrière pour la protéger mais...On est jamais complètement à l'abri malgré tout. Jamais à l'abri non, se soir Shine craquait. Il se montrait faible c'est vrai mais il apprendrait à devenir plus fort, parfois certaines étapes sont inévitable pour se renforcer et malgré le regret avec le recul on peut se dire qu'au final ce fut une bonne chose. On ne pouvait pas prédire l'avenir après tout. Pour l'instant un gamin qui pleure sur son tapis....ça ne paraissait pas être quelque chose qui pourrait engager d'importante conséquence. Tout au plus il se montrait pathétique mais rien de plus. Shine ne faisait pas parti des victimes de Lorenz, c'était un gamin qui se trouvait ici par hasard. Même si le hasard fait bien les choses parfois il faut le reconnaître. Oui pour l'instant cela ne paraissait pas avoir des répercussions futurs...mais on ne sait jamais. Certains actes même anodin changent parfois un destin, malheureusement ou bien heureusement cela dépend.

Lorenz l'observa un instant, un peu pris au dépourvu par cet accès d'émotions violentes. Euh... ça avait fait si mal que ça le désinfectant ? Roh tout au plus juste piquer un petit peu non ? Enfin il a des dolipranes si il veut sinon einh mais bon. Il resta une demi seconde interdit à le regarder avant de réagir. Il avait pleines vu sur son dos, sur ce corps recroquevillé entrain de sangloter. Vilaines cicatrices vraiment mais tous ses hommes en avaient. Enfin pour un gamin c'est bien triste d'avoir déjà un corps dans un mauvais état. Il se leva et l'attrapa doucement pour le soulever sans le moindre effort apparent. C'est qu'il est musclé, on dirait pas comme ça. Il le posa sur le canapé avec douceur. Il ne se moquait pas non....Pas le moins du monde. Passe un doigt sous son oeil pour lui enlever une larme. Voyons... faut pas se mettre dans des états pareils enfin.

« Calme toi ça va aller d'accord... »

Lui sourit doucement, les mots que l'ont sort toujours à un enfant même si en fait c'est faux et que non ça ne va pas aller. Il lui intima l'ordre de ne pas bouger et alla remettre la trousse à pharmacie dans la salle de bain lui laissant une petite minute pour se resaissir. La soirée promettait d'être longue. Il se regarda dans le miroir de la salle de bain une seconde, se faisant une moue à lui même. Bravo et il faisait quoi maintenant de son chiot errant ? Il l'aidait à se calmer déjà et ensuite...rah il avait pas prévu de passer la nuit là lui. Sort son portable, super portable vraiment design et de la plus haute technologie qui soit, petit portable qui ne réagissait qu'à ses empruntes, merveilleuses choses qui l'informait de ce qui se passait un peu partout. Il était averti quand il y avait des mouvements près de la maison de son fils, des tas de détecteurs de mouvements et de petites caméras un peu partout. Ça le rassurait, il avait toujours un oeil sur son fils ainsi en quelque sorte. Oui son portable était magique, un véritable objet magique, tactile. Il envoya en moins de 2 secondes un sms à Toshyo pour dire qu'il rentrerait sans doute pas de la nuit et de ne pas s'inquiéter. Enfin l'air de rien, il n'avait pas mis plus de quelques secondes, il revient avec une couverture dans le salon pour venir entourer Shine avec. Cacher ce vilain dos et puis qu'il ne prenne pas froid. Lui resserre une tasse de thé, lui apporte la plaquette entière de chocolat et met une musique, détendre l'atmosphère un peu. La musique de lui et sa femme, ''Will you love'' de Connor Desai. Le son pas fort, juste un bruit de fond agréable quoi et revient s'asseoir près de Shine, l'observant attentivement.

« C'est une musique qu'on écoutait ensemble ma femme et moi....maintenant elle me rend nostalgique quand je l'écoute mais elle m'apaise en même temps... »

Hausse les épaules et attrape sa bière, fallait bien dire quelque chose. Il était pas là pour agresser son chiot abandonné qu'il avait recueilli. Quand on recueille un chiot faut lui parler calmement, lui dire n'importe quoi, même un truc sans intérêt pour qu'il ne soit pas effrayé. Bon ok Shine n'est pas un chiot mais ça marche un peu pareil non. Il va juste éviter la petite caresse sur la tête promis. Pas encore assez intime pour ça xD Bon l'autre solution....appeler le maitre du chiot. En l'occurrence son père. Il était bien embêté oui. Il n'allait pas le laisser repartir dans cet état, en même temps si son père le battait le renvoyer chez lui...c'était mieux d elui proposer un lit pour la nuit. Mais c'était pas ses affaires si il était battu ou autre. Il n'avait pas de coeur lui >< Mais Yoshida était sensé en avoir un. Rah casse couille ce type einh ! Lui donne un mouchoir pour essuyer ses yeux. Il n'y a pas de honte à avoir ça arrive à tout le monde.

« J'ai beaucoup pleuré quand ma femme est partie aussi.... il n'y a pas de honte à ça.

Se sont les nerfs qui lachent, ton corps à besoin que tu prennes soin de lui et que tu sois à son écoute.

Si tu veux en parler tu peux, ça fait du bien en général.... ça restera entre ses quatre murs. Mais tu peux aussi te détendre et te reposer. »

Quel que soit le problème, un chagrin d'adolescent ou autre et bien... il pouvait déballer son sac et repartir ensuite sur un bon pied en sortant de chez Lorenz. Non les murs n'ont pas d'oreille chez lui. De toute façon il ne connait pas le père de Shine, il ne sait même pas le nom de famille du jeune homme. Et puis il peut déballer son sac sans donner de nom. Il a une multitude de possibilité. Ou juste fermer les yeux, s'endormir sur le canapé et se réveiller avec un corps frais sans penser à ses vilaines choses qui le font craquer. Parce qu'il y a forcément quelque chose, une accumulation de petit détails ou juste UN gros détail. Après c'est peut être juste une mauvaise période parce que l'été est finis... le froid, le gris d'automne ça joue sur le moral parfois. Il n'est psychologue après tout. Je ne vous cache pas que le but c'est qu'il se dévoile un peu. Après tout Lorenz en dit un peu sur sa femme, c'est très intime comme détail. Il va pas s'étendre dessus d'ailleurs parce que il va finir par boire plus qu'une bière...

Vous connaissez ce sentiment de ne plus être maître de son corps et de son esprit ? De ne plus pouvoir contrôler les émotions qui vous envahissent, suite à un choc trop violent, ou à une situation qui vous paraît insupportable ? C'était l'état dans lequel se trouvait le Sawada, recroquevillé sur le sol, les bras placés comme un bouclier autour de lui. Les larmes ne cessaient de rouler sur ses joues, alors que sa volonté criait au scandale. Non, il ne voulait pas pleurer. Il avait assez laissé échapper de chagrin auparavant. Mais avec un mental aussi faible, du moins à l'instant, le gamin ne pouvait pas lutter contre les sensations qui le submergeaient. Son esprit semblait enfermé dans un cercle vicieux, revenu quelques années en arrière, lorsqu'il vivait au dépend de la cruauté de ses parents. La réalité s'éloignait à grandes enjambées, le laissant seul derrière, encerclé d'images qu'il voulait tant oublier... sans jamais y être parvenu.
La main tendue, il ne l'effleurait même pas, cette nouvelle vie qu'il avait obtenue. Il redevenait l'enfant utilisé et mal-aimé qu'il avait été. Pathétique. Pourquoi ne pouvait-il pas revenir à des pensées saines ? Pourquoi devait-il craquer, comme ça, chez un inconnu ?

Des bras le soulevèrent, et ses muscles se crispèrent. Dans son délire larmoyant, il ne reconnaissait pas le personne qui cherchait à l'aider. L'illusion tentait de forcer la forteresse bâtie autour de son coeur, afin de l'envahir tout entier. L'espion luttait, pour ne pas perdre le peu de rationalité qui subsistait dans sa tête. Il refusait de lâcher le petit rayon lumineux auquel il s'accrochait de toutes ses forces. S'il tenait bon, peut-être que cette attaque sournoise de son passé cesserait, ne laissant qu'un arrière-goût amer au creux de son ventre.
Allongé sur ce qui paraissait être un canapé, il secoua la tête, essayant de chasser les démons qui revenaient le hanter. Les oreilles fermées à tout appel extérieur, il ne distingua pas les mots de son hôte, juste l'absence soudaine de cette présence à laquelle il tentait de se cramponner. Pas trop longtemps heureusement. Il fut bientôt recouvert d'une couverture chaude. De la chaleur... son corps se détendit au fil des secondes, apaisé par cette sensation agréable. Puis une musique, qui résonnait en bruit de fond. Une musique qui lui donnait envie de sourire. Egaré au fond de ce tunnel sombre, Shine discerna enfin une lueur qui grandissait, lui indiquant le chemin pour fuir de ce cauchemar. Ses jambes s'actionnèrent, et il courut, courut, courut, à en perdre haleine. Encore et encore, même si son souffle manquait à bien alimenter ses poumons. Courir, courir, et effacer l'horreur qui s'étendait devant son regard. Ses doigts tendus en avant touchèrent la lumière, et aussitôt, son esprit revint à la raison.
Soudain, le visage de Yoshida lui apparut beaucoup plus net, et sa respiration saccadée se calma. Mais ses sanglots ne se tarirent pas pour autant. Non, car la blessure dans le coeur du jeune homme saignait abondamment, et elle n'était pas prête de se refermer. Lui qui ne recherchait qu'un peu d'affection, l'avait trouvée lorsque son père adoptif l'avait recueilli. Cet homme aurait aussi bien pu le tuer, ou le lâcher dans la nature. Mais il l'avait pris sous son aile. Peu importait si cela n'avait aucune valeur aux yeux de Nico. Pour le gamin, c'étaient des souvenirs précieux, que personne n'avait le droit de lui enlever. Il avait enfin connu ce que c'était, le bonheur. Une bonheur un peu spécial, certes... mais une émotion transcendante, quand même.
Et maintenant... maintenant qu'il avait grandit, tout s'effondrait devant ses yeux. Il ne désirait pas grand chose, pourtant. Juste un peu de considération, de tendresse. Un tout petit peu. Juste assez pour qu'il sache que tout ceci n'avait pas été un rêve. L'héritier Sawada ne le traitait plus comme avant... une distance s'était installée. De plus en plus insurmontable. Peut-être que c'était normal... après tout, il approchait de l'âge adulte. Il devait grandir, et ne plus dépendre que de lui-même. Mais... il ne pouvait pas. Voir s'éloigner celui qu'il considérait comme son sauveur... c'était comme si un sadique le poignardait sans cesse sans qu'il ne puisse s'enfuir. Ces sentiments semblait égoïstes, puérils... mais être abandonné par la seule personne a qui il a réellement accordé sa confiance...

Une nouvelle vague de larmes s'invita dans ses yeux rougis, souillant sa peau pâle au fur et à mesures qu'elles s'en échappaient. Il la réprima du mieux qu'il peu, en vain. Le garçon avait juste envie de s'enfoncer dans le canapé et de disparaître, afin que personne ne voie à quel point il était encore faible. Si son père le voyait... oh, il ne voulait même pas imaginer sa réaction. Et la douleur qui l'accompagnerait.

Son hôte lui adressa à nouveau la parole, d'une voix calme. Et, dans son état, vulnérable au possible, il ne put qu'avoir envie de se confier. Même s'il ne parlait jamais aux autres humains, mis à part Nico. Même s'il savait que c'était une erreur, et qu'il détestait entretenir des relations allant plus loin qu'un simili de bonjour avec un étranger. Juste là, il avait besoin de parler, malgré que ce désir soit irrationnel. Complètement irresponsable. Mais l'homme était le seul présent pour l'écouter. Et l'y invitait, en plus. Les mots se heurtèrent tout d'abord à ses lèvres closes, qui hésitaient à s'ouvrir. Ses doigts s'enfonçaient dans la couverture, signe de sa nervosité. Puis le coeur surpassa la raison... sa voix sortit comme un souffle, rauque, entrecoupée de quelques sanglots.

« Je... je ne veux pas être seul... Je ne veux pas qu'il m'abandonne... »

Ces paroles ne devaient pas faire de sens pour Yoshida. Il aurait aussi bien pu parler de son amant, d'un ami... bien entendu, il s'agissait de son père. Celui qui l'avait sauvé, et qui tenait aussi le rôle du bourreau. Parce que s'il venait à le laisser derrière lui... le gamin n'aurait plus personne à qui s'accrocher. Il se retrouverait perdu au milieu d'un océan de chagrin, sans bouée pour ne pas se noyer. Une lente agonie.

« Je hais la mafia... tout ça, c'est de leur faute. »

Oui, si seulement elle n'existait pas... tout serait tellement plus simple.

Shine avait l'air vraiment pas bien, comme si il était très loin, vraiment très loin. Il n'était plus dans cette pièce. Ce qui faisait dire ça à Lorenz c'était qu'il n'avait pas son regard. C'est drôle cette sensation de parler à quelqu'un qui est à des kilomètres. Il eu d'ailleurs un instant un doute si l'inconnu chez lui l'écoutait vraiment. Il s'attendait limite à un gros blanc et aucune réponse de sa part. Enfin il n'avait pas vraiment posé de question mais il s'attendait à des paroles quand même, il l'avait invité à parler voilà, sans aucune obligation ni rien. Donc bon même si il l'avait écouté , il n'était pas obligé de dire quelque chose. Mais il semblait de nouveau un peu plus présent. Mais ou se baladait donc l'esprit de ce petit. L'observe attentivement d'un air bienveillant. Non il n'y aurait pas de gros silence, les choses se font parfois calmement, sans précipitation. Le temps de se reprendre, parce que quelqu'un qui parle tout en pleurant on a du mal à comprendre, d'ailleurs la voix de Shine était entrecoupée de sanglot. Il pouvait attendre une minute ou deux encore avant de parler , après tout n'avaient ils a pas en quelque sorte la nuit devant eux ? Il n'y avait aucune contrainte de temps. Bon Lorenz ne désirait pas forcément le garder toute la nuit certes, mais il allait pas le mettre dehors à coup de balai non plus. C'est pas un type sans coeur, enfin Yoshida n'était pas un type sans coeur. C'était un type très à l'écoute de tout le monde, il refusait jamais de bavarder. Il n'était peut être pas bavard mais...un pauvre éboueur... il a pas grand chose de sa vie mais il a des oreilles. C'est très utile mine de rien. C'est fou le nombre de gens qui ont besoin de trouver une oreille, ils sont riches, ils ont tout ce qu'ils veulent mais ils n'ont pas d'oreille. C'est tellement utile de pouvoir se confier de temps en temps, ça fait un bien fou mine de rien, plus que de gagner au loto si si. L'argent n'apporte que des choses futiles qui ne sont pas nécessaires dans le fond. L'homme pour vivre à juste besoin d'un toit, de nourriture et des autres, il ne peut pas être seul et les riches le sont très souvent mais je m'égare ce n'est pas le sujet, il y a aussi les adolescents avec leur chagrin d'amour ou autre qui ont besoin d'une oreille. Oui il s'attendait à une histoire banale de la part de Shine. Pas envie d'être seul, que sa copine le quitte il pouvait très bien comprendre.

Enfin pas sa copine mais son copain peut être. C'est pas grave, il n'est pas homophobe. Il ne faut pas hésiter à lui confier ses petits tracas. Surtout ce genre de chose, vivre une sexualité un peu différente...surtout au lycée ça peut être très dur. Assumer ou ne pas assumer...le cacher, ne pas le cacher bref... ça peut créer foule de problème. Oui vraiment. Il n'avait pas connu ça, il n'avait pas connu réellement le lycée, l'école mais... il sait que pour détruire quelqu'un les mots suffisent parfois, une attitude aussi. Lui il joue dans la cour des grands, il détruit des gens aussi... Il les détruit psychologiquement, enfin indirectement. Il ne fait que donner des informations après ce qu'elles deviennent et la façon dont elles sont utilisées.. ce n'est pas son problème. Ça l'amuse..énormément. Non il n'est pas du genre à rentrer quelque part et exploser la tête d'un type, lui extorquer des informations sous la menace. Des méthodes de mafieux ça. Pas très délicat, se sont des brutes les mafieux =w=. En parlant de mafia.... Ce mot, ce petit mot qu'il détestait venait de sortir de la bouche de ce.. de cet innocent. Il aurait pu perdre le contrôle le temps d'une seconde mais il se contenta de prendre une longue gorgée de bière. Son cerveau devait fumer là. Il sentait ce petit picotement dans son orteil droit. Mauvais signe, très mauvais signe. Lorenzo serait devenu agressif ou bien... il n'était pas Lorenz, il était Yoshida. Il devait réfléchir avec cet esprit. Mon dieu mais que penserait Yoshida de ses paroles...

« Calmez vous.... »

Allons faut pas pleurer pour...quelque chose qui relève de la fiction hm ? Glisse une main sur son front doucement.

« Vous avez du prendre froid...reprenez donc un peu de thé ça va vous faire du bien. »

Il avait pris froid c'est ça. Il délirait complètement là. La mafia...et pourquoi pas les extraterrestres tant qu'on y est ? Le monsieur est peut être qu'un éboueur mais faut pas lui raconter d'histoire. Si il a pas envie de se confier c'est son froid mais qu'il aille pas mythoner dieu sait quoi à la place. Alala à cet âge là ça regarde trop de film. Puis dans les films la mafia c'est toujours des méchants non ? En réalité y en a sûrement des gentils n'est ce pas ? Lorenz... ne savait trop quoi penser alors qu'il laissait la bière couler dans son corps après avoir resservi de thé Shine et mit la tasse entre ses mains de force si il le faut. La mafia...oui il savait que la mafia était présente dans cette ville. Il avait pris garde de l'éviter jusqu'à présent. Shine ne lui disait rien. Il pensait savoir qui était les membres de la mafia. Nico Sawada bien sur, qu'il aurait reconnu à des kilomètres à la ronde. Plusieurs hypothèses s'offraient à lui. Il n'en faisxait pas parti et lui..ou sa famille avec eu des mailles avec la mafia. Une victime parmi d'autres, la mafia en faisait tellement après tout.. ça n'aurait rien de surprenant. Mais peut être... peut être en faisait il parti, Lorenz n'avait il pas été recruté dès son plus jeune âge ? Ça passait tellement inaperçu les gamins, c'était innocent, c'était mignon.. Dans ce cas Shine sacré bon acteur jouait la comédie à Lorenz. Mais pour obtenir quoi ? Personne ne savait qu'il se trouvait sur cette plage. Puis la mafia... enfin si dans le fond, si la mafia se doutait que Lorenz était un ancien membre. Si il les évitait c'était pas par lacheté. Non, rien ne lui faisait peur. Ce n'était pas vraiment de la peur. Il savait qu'il y avait des limites, il y en a toujours, des limites à ne pas franchir. La mafia se renseignerait sur Lorenz, fouillerait, creuserait, chercherait et si il venait à découvrir qui il était... que l'ancien Lorenz n'était jamais mort. Que se passerait il à ce moment là ? Oui voilà bien une raison pour l'approcher, il n'était pas parano mais bon il n'avait pas fait croire à sa mort pour tout perdre, il était enterré , il n'existait plus. Rentrer dans la mafia c'est facile, en sortir... c'est autre chose, il n'y a que la mort comme solution. Du moins aux yeux de Lorenz.

« Quand ça ira mieux il serait bien que j'appelle votre père, ça serait plus raisonnable d'accord ? … prenez un autre chocolat. »

Lui tend la boite. Il parlait doucement. Ouais si il avait de la fièvre et qu'il délirait, appeler le papa pour qu'il vienne chercher son rejeton ça valait mieux quand même. Et puis fallait que je la sorte xP Allez le chocolat ça réchauffe le cœur, le thé le corps. Il ne peut qu'aller mieux. Puis si il veut délirer sur une histoire abracadabrante de mafia Yoshida ne l'en empêchera pas et Lorenz écoutera peut être bien très attentivement. Son regard sur le gamin venait subitement de changer. Il était passé de pauvre petite chose à .. inconnu à se méfier et chercher à se renseigner sur qui c'était du coup. Qu'il soit dans son camp ou non on ne peut jamais être sur, entre les agents double et tout. Son instinct ne lui faisait pas se sentir en danger pour l'instant, les larmes paraissaient sincère. Mais il faut toujours être sur ses gardes et observer encore avec plus d'attention le moindre détail qui contredirait cette sincérité. Oh oui il allait être prudent, il l'était de manière général tout le temps mais bon encore plus de prudence ça ne faisait jamais de mal. Le hasard amène parfois de drôle de chose, il n'aurait jamais cru que sa soirée se passerait ainsi. Il pensait rester sur la plage à essayer de redevenir l'homme d'affaire et plus le papa dingue de son fils , puis retrouver Toshyo. Lui demander ce qui s'était passé dans la journée, les nouvelles, passer au bureau. Puis se coucher, baiser avec Toshyo si il est là et si il avait envie... oui sa soirée n'était pas sensé finir dans cet apart avec un inconnu qui avait un lien quelconque avec la mafia. Mais bon ça ferait bizarre de le jeter maintenant, ou comment attirer encore plus l'attention sur sois. Non il avait un minimum de bon sens, heureusement qu'il savait tout contrôler même la surprise. Ce monde est vraiment fou alala...

Le gamin ne se rendait pas compte. Non, pas du tout. Il n'avait plus vraiment conscience d'où il se trouvait, avec qui, pourquoi... et ses paroles s'échappaient, traversant la barrière de ses lèvres... des mots qu'il n'aurait jamais du prononcer. Encore heureux que le nom de son père n'aie pas franchit sa gorge. Autant dire qu'à ce stade, c'en aurait été fini de lui. Il aurait tout autant bien pu prendre un couteau et se trancher la gorge lui-même. Une solution plus rapide et sûrement moins douloureuse que le sort que lui réserverait Nico quand il saurait.
Mais là, juste là, Shine n'avait plus conscience de rien. De ce qu'il devait dire, ne pas dire, ce qu'il pouvait faire ou pas. Il se sentait juste perdu, mal et... bien trop seul. Et c'était trop tentant de se confier à la première personne qui voulait bien l'écouter. Il avait envie d'en dire plus, de tout lâcher, de laisser se déverser le flot de rancoeur qui pesait sur son âme... mais sa voix, fatiguée par les pleurs, ne lui permis pas de continuer. Les sanglots reprirent alors le dessus, révoltant encore plus le garçon contre ses propres faiblesses.
La mafia... tout était de leur faute. Oui. Tout, du début à la fin. Même les sévices subits durant son enfance... avaient été provoqués, indirectement, par cette organisation. Ses parents, trop avides de pouvoirs, l'avaient exploité de la pire des manière pour qu'il recueille des informations, auprès d'hommes plus dégoûtants les uns que les autres. Et comble du comble, il avait été sauvé des griffes de ses géniteurs... par l'héritier de la mafia. Quelle ironie. Toute son existence n'était qu'une grosse blague, en fait. Une succession d'évènements plus pitoyables les uns que les autres. Même s'il était remonté à la surface, grâce à l'aide de celui qui aurait dû être son pire ennemi, il se sentait sombrer à nouveau, allongé sur ce canapé, les larmes dégringolant sur ses joues, pour finir leur course folle sur le coussin déposé sous sa tête.
Mais que pouvait-il faire, lui, le frêle gamin, contre ce destin qui s'acharnait à le faire souffrir ? C'était une bataille inégale, il ne possédait pas les armes nécessaires pour lutter correctement. Il était juste... une faible petite chose, une créature vulnérable, à l'image d'un nouveau-né.

Une main se posa sur son front, et l'espion reporta son attention sur Yoshida. Il accueillit la tasse de thé sans rechigner dans ses mains, et la porta à sa bouche, avalant quelques gorgées du liquide brûlant. Encore de la chaleur... de la chaleur au milieu de ce monde glacial. Il ferma les yeux un instant, régulant sa respiration, essayant de calmer ses pleurs du mieux qu'il pouvait. Petit à petit, le chagrin parut s'estomper.
C'était vrai qu'il avait toujours eu des talents pour jouer la comédie et manipuler les gens. Après tout, il avait fait ça pendant toute son enfance, et le faisait encore parfois au service de Nico, mais sans aller aussi loin. Combien de fois avait-il séduit des hommes, ou joué à l'enfant dévasté devant des yeux trop naïfs pour résister à l'illusion ? Des larmes, il en avait versé par milliards, autant de vraies que de feintes.
Cependant... cette fois-ci, la peine était bien réelle. Il ne se trouvait pas dans cet appartement pour une mission, pour récolter des informations. Non. C'était un pur hasard, s'il avait rencontré Yoshida. Et il n'avait aucune idée de ses liens passés avec la mafia. Il était juste un pauvre gamin perdu dans le labyrinthe de l'existence.

Shine saisit un chocolat du bout des doigts, puis un autre, puis un autre... jusqu'à ce que la boîte soit vide. Cette saveur lui procurait un peu de bien-être, ce qui ne faisait pas de mal, dans ce monde de brutes. Appeler son père ? Oui, bien sûr. Quelle bonne idée. Autant se jeter sous la guillotine directement. Ou plutôt sauter d'un pont, ce serait plus facile à trouver. Il y en avait un pas loin, si ses souvenirs ne le trompaient pas.
S'il appelait Nico maintenant, dans cet état... couic. Aurevoir, monde cruel. Et puis, même s'il ne rentrait que le lendemain matin, le mafieux saurait voir à travers son pseudo-masque que quelque chose s'était passé. Et oui... le garçon si doué pour se jouer des autres... était incapable de mentir à son paternel. Encore une médaille du type pathétique à ajouter à sa collection. Un palmarès à en chialer pendant des heures.
L'espion se redressa et entoura ses jambes de ses bras, posant son menton sur ses genoux. Son regard paraissait vide de toute émotion, sauf une grande mélancolie qui transparaissait tellement qu'elle ferait fuir la plupart des gens. Le pauvre, il faisait vraiment peine à voir. Peur aussi, un peu. Un léger rire, rauque, s'éleva dans les airs. Appeler Nico... c'était prendre un billet sans retour pour l'enfer.

« Non, il n'est sûrement pas là, de toute façon. »

Mensonge éhonté. Avec toute la paperasse qui l'attendait, le Sawada devait être penché sur son bureau depuis un moment, déjà. Les larmes avaient cessé de couler sur ses joues, et il poursuivit dans un murmure.

« Et en plus, ce n'est pas vraiment mon père. »

Il disait ça sous le coup de la colère. Et de la tristesse. Il n'était qu'un enfant adopté, et pour quelles raisons ? Il ne le savait même pas. Mais ce n'était sûrement pas par affection. Il devait représenter un quelconque gain aux yeux de l'héritier, à l'époque. Et maintenant, la bonne âme devait sûrement s'en mordre les doigts.

Au final Shine n'avait pas dit grand chose, et n'avait pas l'air prêt à en dire plus. C'était frustrant. Allons faut arrêter de pleurer et tout raconter à tonton Lorenz. Il saura prendre grand soin de ses paroles. Faut lui faire confiance allons... ou pas. Le regarde se remettre à chialer. Bon c'était pas simple tout ça. Il avait beau être papa , il n'était pas doué avec les enfants. D'abord son fils il pleurait jamais, c'était une petite merveille. Enfin il devait bien pleurer dès fois mais pas quand il voyait son papa. Normal il le voyait rarement en même temps. Mais il aime l'idée qu'il a un fils parfait qui ne pleure jamais alors chut pas faut briser ses illusions. Son fils c'est le plus beau, le meilleur du monde etc... une petite merveille quoi. Il est peut être un peu gaga c'est vrai. En même temps vaut mieux un parent gaga que violent qui déteste son fils. Il ne comprenait pas comment on pouvait détester son enfant. La chair de sa chair. Il avait beau détester la mère, l'enfant n'y était pour rien. Non vraiment il ne pouvait pas détester son propre fils c'était impossible. Lorenz regarda la personne devant lui se demandant un peu quoi faire. Un coup de baguette magique et hop les larmes sont séchées ! Il n'avait pas l'habitude de voir chialer quelqu'un. Ou du moins pas dans ce contexte, chialer pour implorer la pitié de l'autre...mais là. Si son thé miracle et ses chocolats ne faisaient rien... il lui restait pas grand chose d'autre. Ou juste attendre qu'il se calme tout seul.

En tout cas les chocolats avaient l'air de vraiment lui faire plaisir au final puisqu'il vida la boite sous les yeux de Yoshida. Les enfants aiment les sucrerie, c'est le meilleur remède à leurs malheurs. Il retient , il retient. Quand même il n'était pas obligé de vider la boite, enfin c'était fait pour être mangé me direz vous. Il posa la boite vide sur la table basse. Si ça lui avait fait un peu de bien alors tant mieux. Ce n'était que des chocolats il en rachètera. Des larmes feintes ou non... en vérité Lorenz ne craignait pas grand chose. Il était mort il y a bien des années maintenant, et les morts ne peuvent pas ressusciter. C'est malheureux mais c'est ainsi. Même Toshyo son homme le plus proche n'aurait su dire qui était Lorenz à part.. Lorenz quoi. Oh il savait des choses oui, quand on fréquente quelqu'un jour et nuit jusqu'à partager son lit on finit toujours par apprendre des choses, une discussion, un détail.. bien sur. Mais Lorenz avait confiance en son homme de main, il sait qu'il ne le trahira jamais. C'est drôle cette fois inébranlable quand on sait que dans le fond l'être humain est tout sauf un être digne de confiance, comme si il était voué à retourner sa chemise. Mais certaines personnes sont différentes, exceptionnelles... du moins c'est ce qu'il a envie de croire et pour l'instant il n'a jamais été déçu de Toshyo donc il continu de le croire oui.

C'est drôle comme le père de Shine était passé d'un homme dans son bureau occupé à faire de la paperasse à un homme absent qu'il était inutile d'essayer de joindre. Bon en résumé il avait là un adolescent qui rejette une faute quelconque sur la mafia, adopté, avec un dos plein de cicatrices et un tuteur très occupé. C'est à la fois beaucoup d'éléments et pas grand chose en même temps. C'est que oui ça éveille la curiosité de Lorenz un minimum. Mais bon ne dit rien pour l'instant. En fait il fit quelque chose de tout à fait surprenant. Le brun vint s'asseoir à côté de Shine pour l'attirer contre lui dans une étreinte. Il n'était pas quelqu'un de très tactile mais face à un si grand chagrin c'était la seule chose qui lui semblait à faire. Il n'essayait pas de profiter de lui einh. C'était comme quelque chose de naturel. Quand on réconforte quelqu'un et qu'on le prend dans ses bras. Il pouvait pleurer sur son épaule et ça irait mieux après. Puis Shine pouvait toujours se dégager après tout, c'est normal de pas aimer se faire toucher par un inconnu, il ne lui en voudra pas. Le tient contre lui avec une grande douceur et passe une main doucement dans ses cheveux.

« Ne vous en faites pas....je ne peux pas appelez votre père si vous n'êtes pas d'accord. Je n'ai pas son nom ni son numéro et je ne peux pas vous forcez à me le donner. Je pense juste que ça serait plus raisonnable.... même si ce n'est pas votre vrai père et votre tuteur , c'est qu'il s'occupe de vous. »

Mais ils verront ça quand le petit se sentira mieux. Le garde contre lui en faisant attention à la tasse de thé , c'est qu'il ne voudrait pas se retrouver ébouillanté. Lui nuit allait être longue. Qu'est ce qui lui avait pris de proposer à un inconnu entrain de crever de froid de venir se sécher chez lui. Vraiment il fait des choses bizarres. On va dire qu'il est dans un bon jour voilà. Il écouta la musique sans lâcher Shine jusqu'à ce qu'elle se termine et que le silence revienne dans la pièce. C'était tellement irréaliste tout ça. Desserre son étreinte un peu gêné soudain pour reprendre sa bière et boire une longue gorgée. Néanmoins il resta assis à côté de lui.

« C'est bizarre tout ça.... à vous entendre on a l'impression que la mafia à tué vos parents et ensuite...quelqu'un vous a adopté...peut être eux et vous leur en voulez.... J'ai de l'imagination n'est ce pas ? Vous voulez d'autre thé ? Vous pouvez vous reposer sinon.. vos vêtements ne vont pas être secs tout de suite. »

Une grande imagination.... non mais faut qu'il arrête. La mafia ne tue pas tous les parents qui existent sur cette terre. C'est pas parce que les siens sont morts, que Shine est adopté qu'il lui est arrivé quelque chose de similaire. Il se sent plus là. En fait le jeune homme a pris froid et est entrain de lui transmettre sa maladie. Lui aussi il commence à délirer. Il finit sa bière pour se lever et aller en chercher une autre. Ouais se reposer c'est encore ce qu'il y aurait de mieux à faire. Il va prêter sa chambre à Shine pendant que lui prend le canapé et quand il se réveillera le lendemain il n'y aura plus de jeune garçon ramassé sur la plage, tout ça n'aura été qu'un rêve, une hallucination. Bon il est pas sujet aux hallucinations mais bon. D'ailleurs Shine c'était sûrement un pseudonyme en y réfléchissant. La plupart des japonais normaux se présentait sous leur nom de famille, c'est ce qu'avait fait Yoshida...mais Shine...juste un nom...

Pourquoi fallait-il que tout remonte d'un coup, toutes ces blessures qu'il avait si bien réussit à cacher jusqu'à maintenant ? Franchement, il aurait pu choisir un autre moment, et pour d'innombrables raisons. D'ailleurs, c'était un miracle si son hôte ne l'avait pas encore foutu dehors. Parce que lui, s'il s'était retrouvé avec un couard qui chialait sans discontinuer sur les bras... bah... il l'aurait jeté par la fenêtre, sans ménagements. En même temps, le gamin était tellement peu doué pour les relations humaines... surtout quand ça touchait à l'affectif... que la chute vertigineuse depuis sa chambre serait peut-être moins douloureuse qu'une tentative de réconfort de sa part.
Enfin, le pauvre gosse se trouvait toujours recroquevillé sur le canapé d'un parfait inconnu, entrain de lui raconter sa vie sans le faire vraiment. Une drôle de situation. Si on lui avait dit qu'il se retrouverait dans cet état, à confier ses états d'âmes à un type qu'il ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam, il aurait bien ri. Mais finalement, ce n'était pas si étonnant. Son humeur n'avait fait que descendre depuis quelques semaines, pour finir par côtoyer les abimes de la dépression. Alors... qu'il se retrouve à pleurer sur son sort ne consistait pas en un acte inattendu de sa part. Par contre, qu'il le fasse chez quelqu'un qu'il n'avait jamais rencontré auparavant, ça, c'était bien plus improbable. Irrationnel. Totalement absurde.

Shine avait envie de cracher sa colère contre Nico. De lâcher tout ce ressentiment qui lui donnait des nausées. Peut-être qu'après, il se sentirait mieux ? Mais en même temps, il avait regagné assez de ses esprits pour ne pas ses perdre dans des élucubrations d'adolescent déprimé, et révéler une information compromettante. Et il espérait que son attention ne se relâcherait pas. Car l'envie de tout déballer grondait au creux de sa poitrine.
L'espion sursauta en sentant le canapé flancher sous le poids de l'inconnu. Sous l'effet de la surprise, et les réactions de toute façon ralenties par sa condition mentale misérable, il n'eut pas le temps d'éviter les deux bras qui vinrent l'entourer. Tétanisé par le contact, et trop faible pour protester, l'espion ne put empêcher tous ses muscles de se crisper dans un cri sourd et apeuré. Il lâcha la tasse de thé, qui, par chance, tomba sur la table et ne se renversa pas. Ouf.
A la fois rassuré et effrayé par l'étreinte avec Yoshida, le gamin perdu s'agrippa à la chemise de son hôte et ferma les yeux. A vrai dire, il ne savait plus où il en était. Ce qu'il devait faire, ce qu'il avait envie de faire. Tout était mélangé dans sa tête, formant un espèce d'amas d'informations contradictoires, qui ne l'aidaient en rien à se décider.
Oui, c'était vrai. Sa haine contre son père se faisait grandissante, mais ce n'était que le contre coup d'un sentiment d'abandon qu'il ne voulait pas s'avouer. Et au fond de lui, il savait ce qu'il valait, aux yeux du mafieux. Il e souvenait, de ces petits gestes, de ces paroles cachées. Mai la rancoeur les avait petit à petit reléguées dans une pièce cachée de son esprit... et effacées, pour faire place au doute. Peut-être était-il temps qu'il aille s'expliquer avec l'héritier ? Poser cartes sur tables et tout lâcher face à l'homme qui était cause de ses tiraillements intérieurs... c'était une solution. Mais pour le moment, il se sentait encore trop fragile. Il avait besoin d'encore une ou deux heures. Ou un peu plus. Encore quelques heures pour se remettre d'aplomb... et aller affronter son destin.

Les bras se firent plus léger autour de son corps, pour finalement s'en aller. Mais Shine ne bougea pas. Il resta contre Yoshida, presque blottit, les paupières toujours closes, le souffle maintenant presque revenu à un rythme normal.

Et oui. Quelle ironie. Son père adoptif avait tué ses parents, et l'avait adopté par la suite. Yoshida avait tout juste, même s'il n'obtint aucune confirmation de la part du gamin. En tout cas pas immédiatement. Car il finit par parler, ans tout autant lâcher d'informations claires.

« Non, je ne lui en veux pas d'avoir tué mes parents... il m'a sauvé d'une mort certaine. Je lui en veux de m'abandonner maintenant. »

Enfin... n'importe quel personne pourrait en déduire que son père adoptif faisait donc partie de la mafia. Et Yoshida avait sûrement fait le lien, d'ailleurs.

Ses yeux se rouvrirent, et il observa un moment son hôte, puis demanda d'une petite voix:

« Je peux... rester dormir ici ? »

L'envie de rentrer chez lui ne l'avait toujours pas pris à la gorge, et, il fallait l'avouer, il ne désirait pas rester seul. Lui qui privilégiait la solitude, mis à part la présence de Nico, ne se voyait pas passer la nuit seulement accompagné du bruit du vent. Non, pas ce soir. Il avait besoin d'une présence... juste pour se dire que tout n'était peut-être pas perdu.

Lorenz senti Shine se raidir dans son étreinte mais pourtant il ne le repoussa pas. Brave petit chiot abandonné, pour un peu il était prêt à lui tapoter le dos mais il se retint. Il avait peur que Lorenz le frappe ou quoi ? Rooh il a jamais tué personne....enfin si mais euh c'était des personnes méchantes, de mauvaises personnes oui voilà. Il n'aime pas la violence gratuite, ou du moins celle infondée. Lorenz est un homme violent parfois, on dirait pas comme ça. Il peut se montrer très détestable et autoritaire. C'est le cas quand il se paye un gigolo, aucune tendresse rien. En même temps c'est leur métier, c'est juste du sexe pas comme si...c'était une relation entre deux amants. Par exemple avec Toshyo il est très tendre, il en prend soin et c'est pareil quand ils baisent, il n'est pas brusque du tout. Il ose espérer qu'il est un bon amant, oui ses chevilles vont bien, il ne s'estime pas être un mauvais coup. Mais je dérive un peu beaucoup. Donc il n'est pas violent dans le sens ou il frappe pas tout ce qui lui tombe sous la main et il va pas frapper ce pauvre gosse en larme quoi. Aucune raison. Il n'a pas d'information à lui soutirer, ce n'est pas un ennemi... bref oui aucune raison de se mettre à l'étrangler sans prévenir, aucune raison qu'il le viole non plus. C'est un vrai gentleman, un hôte prévenant et puis sans parler de Lorenz le personnage qu'il interprète est tout sauf violent. N'oublions pas que se soir c'est Yoshida dans cette pièce et pas un autre. Yoshida c'est mister oreille, prêt à écouter tous les chagrins, à réconforter et donner des bonbons aux enfants à la sortie de l'école. Arhgh non ça fait pédophile ça. Juste un inconnu qui sert à pas grand chose mais si on est désespéré on peut se confier à lui voilà. Le destin, le hasard...ce que vous voulez, c'est comme ça.

Enfin...les calins ça durent jamais longtemps, d'ailleurs c'était juste une étreinte. Sauf que donner de l'affection à un chiot et il en redemande. Limite quoi. Shine resta contre lui. Mais comment dire...non. Ça le gène dans ses mouvements ça va pas du tout. Le regarde faire. Bon euh... si il bouge pas trop ça peut aller. Il est mignon comme ça, en plus il ne pleure plus. Comme ça il va pas mouiller son t-shirt. Il a envie de clope avec tout ça c'est bien beau mais puh...Tiens il se remet à parler. Pose sa bière vide sur la table basse tout en ayant une oreille grande ouverte.

Lorenz senti soudain son coeur s'arrêter. Pardon ? Il a loupé une étape là... il délirait tout seul. Shine était pas sensé confirmer ses dires. Pour un peu il va faire un malaise, un énorme malaise. Shine...Shine...parents..tué...mafia. Non c'est juste un gosse qui se raconte trop d'histoire, un orphelin qui imagine des tas de choses pour expliquer son malheur, la mort de ses parents. C'est tout naturel, tous les enfants font ça. Son petit sur qu'il racontait qu'il avait un papa aventurier explorateur ou astronaute et que c'est pour ça qu'il en avait pas et que sa maman était au pays des fées...et ouais non il aimerait pas qu'on raconte qu'il a été par la mafia, même si c'est ce qui risque d'arriver un jour. Oh mon dieu. Repousse le jeune homme très doucement lui remettant bien la couverture dessus, self contrôle mon petit Lorenz, le moindre faux pas te serait fatal.

« Je vais rechercher à boire... »

Besoin d'un sérieux remontant là. Se dirige vers la cuisine pour ouvrir le frigo. Pour un peu il se mettrait à parler aux aliments. Oui voilà beurre que penser de cette situation ? Il le fout dehors. Il fait quoi bordel ? Attrape la bière lentement en inspirant profondément. Il était bien seul là. Seul avec des souvenirs, seul avec...un enfant de mafieux. Un fils adoptif de mafieux. Nom de dieu. Il devait être chéri. Les mafieux adoptent pas des enfants sans raison. Quel talent avait il ? Celui de comédien. Non...un comédien n'aurait pas laché des détails pareil. Sauf si c'était faux. Dans tous les cas il avait un lien avec la mafia. Il avait enlacé un type qui était de la mafia. Mais qu'est ce qui tournait pas rond chez lui ? Regarde le beurre d'un air interrogateur comme si il allait lui répondre. Allons bon il y avait forcément quelque chose qui tournait pas rond. Il voulait pas lui dire ? Très bien. Referme la porte du frigo d'un air brusque. Et voilà qu'on lui demandait l'asile. Il fouilla dans ses placards pour trouver d'autre chocolat sans rien répondre. Oh mais c'était hors de question. Ses vêtements il va les reprendre vite fait et repartir avec. Et qu'il chope la pneumonie il mérite rien de mieux ! Quand bien même son histoire était vrai, qu'il détestait la mafia, Lorenz ne l'aiderait pas. Il devra s'en tirer par lui même. Dieu merci il était pas attiré par les plus jeunes et n'avait pas tenté de coucher avec, c'était au moins ça. L'idée de trouver des chocolats c'était un prétexte, besoin de réfléchir à ce qu'il allait faire. Il y a des décisions qu'on ne peut pas prendre sur le vif. Ne trouve pas les chocolats, normal il en a plus, il le savait mais bref... revient avec juste sa bière et soupire.

«Je suis désolé je n'ai plus aucun chocolat c'était mes derniers en fait... mais reprend du thé y en a autant que vous voulez. »

C'est juste de l'eau chauffée après, retourne s'asseoir mais pas à côté. Oh non il ne l'approche plus à moins d'un mètre. Le fils de quel mafieux pouvait il être... Un petit mafieux peut être. Il ne connaissait pas d'enfant à Nico Sawada mais peut être n'avait il pas bien cherché. Il avait été négligent dans ce cas. Regarde Shine avec un petit sourire , ah oui il attend une réponse. Non il est pas attardé mental il tourne juste un peu beaucoup au ralenti là. Comment lui dire casse toi de manière polie. C'est qu'il veut pas de représailles. En fait il devrait peut être dire oui. Si il le contrarie quelle conséquence cela peut il avoir.

« Eh bien....je n'ai pas l'habitude de ce genre de demande.... c'est un peu gênant... »

Hoche un peu la tête en buvant sa bière, de vieux souvenirs...à l'époque où il était lui même un mafieux. La moindre contrariété et certain pétait les plombs, c'était effrayant. Enfin lui ça l'effrayait pas, c'était signe de pouvoir. Après tout qui ne rêve pas d'avoir le monde à ses pieds, de pouvoir tuer quelqu'un juste parce qu'il s'est montré incorrect. Lui il était du bon côté de la barrière il ne risquait rien. Mais maintenant...maintenant qu'il était du côté des communs mortels en apparence. Shine ne semblait pas avoir d'arme sur lui, ne semblait pas dangereux. Encore un enfant oui... il pouvait se montrer serviable. Tousse un peu sans le quitter des yeux.

« Je continue de penser qu'il vaudrait mieux que vous rentriez chez vous pour ne pas inquiétez vos..euh..tuteurs mais si vous tenez vraiment... peut être que..oui il doit bien y avoir une petite place pour que vous puissiez vous reposer. »

Voilà c'est pas trop mal dit ça non ? He..il est fier de lui. Enfin non...ça lui apprendra à ramener des inconnus dans sa piaule ==. De toute façon la nuit est bien avancée, ils vont dormir et demain adieu. Finit la discussion il ne veut pas en entendre plus. Il l'héberge et il le vire façon de parler. Il a une bonne excuse, il est éboueur ne l'oublions pas. Ses gens qui passent le jour à peine levée quand d'autres dorment encore. Ouais ouais... bon en réalité il ira retrouver le confort rassurant de son bureau pour méditer à cette rencontre qui sera désormais dans la catégorie à éviter . Il baisera la première pute venue parce que le stress c'est mauvais pour la santé vraiment. Comment voulu vous qu'il dorme avec un danger potentiel sous son toit ? Je vous demande moi, il va être sur ses gardes durant le peu d'heure qui reste. Il pourra même pas en parler plus que ça à Toshyo, à personne d'ailleurs... cte plaie la mafia, saleté de mafia. La prochaine fois il choisit une ville ou y a pas de mafia <_<.

« Je me lève très tôt demain par contre, mon boulot commence à 6h... »

Donc maintenant il faut se coucher, puis il part. Se relève et s'étire paresseusement.

« Je vais vous laissez ma chambre, elle est juste à côté. Vous m'excuserez j'ai besoin d'une douche avant de dormir. »

Ouais histoire de s'y noyer... de se maudire, de faire le point aussi tout en étant enfermé dans une pièce sure =_=.

Doucement, les mains de Yoshida le repoussèrent, alors qu'il commençait enfin à se sentir à l'aise dans cette esquisse d'étreinte. Il avait eut le temps de reprendre un peu ses esprits, et nota le changement d'attitude. Ses réflexes d'espion s'activaient enfin. Il ne manqua pas la légère crispation des muscles, qui ne dura qu'une fraction de secondes. Oui, il en était certain. Son hôte avait réagit à ses paroles. Et c'était plutôt une réaction négative, des mots qui n'inspiraient rien de bon à cet homme. Mais... qu'est-ce qu'il avait dit déjà ? Shine fouilla dans sa mémoire. Il avait parlé sans réfléchir, laissant ses lèvres s'ouvrir et se refermer au rythme de son chagrin. Quel imbécile ! Et merde, qu'est-ce qu'il avait laissé échapper ? Une information cruciale ? Non, il n'avait quand même pas été aussi imprudent ?
Ses neurones se mirent à sauter dans tous les sens alors que Yoshida quittait le canapé.

« Je vais chercher à boire... »

Il n'écouta même pas ce que lui disait l'autre, plongé dans ses pensées. Petit à petit, quelques mots lui apparurent, et au bout de quelques longues secondes, il put reconstituer ses dernières phrases. Puis tout ce qu'il avait raconté, lorsqu'il était plongé dans cette sphère auto-destructrice. Un soupir lui échappa. Encore fébrile, il ne possédait pas toute sa lucidité. Mais il savait reconnaître quand il avait fait une grosse bourde. C'était le cas. Et pas qu'un peu. Le gamin secoua la tête, désespéré par sa propre faiblesse. Mais quel con ! C'était pas possible ! A ce stade, le type qui l'avait recueilli avait sûrement déjà déduit qu'il faisait partie de la mafia. Heureusement qu'il était revenu sur terre avant d'avoir lâché le nom de son paternel. Sinon... autant dire que c'en était fini de lui.
Et si Yoshida se mettait à fouiner, pour une quelconque raison ? Il ne trouverait pas de lien de parenté avec les Sawada, c'était certain. Cette information n'était connue que d'un nombre très restreint de personnes. Le genre de personne qu'on ne fait pas parler, même sous la pire des tortures. Par contre, il pouvait découvrir qu'il était le garde du corps de l'héritier. Et avec une bonne dose de soupçon... penser à l'impensable. Ce qui serait un véritable désastre.

Son hôte apparut dans la pièce et vint s'assoir, mais plus loin de lui. Une distance s'était installée entre eux. Le gamin pouvait sentir comme un mur invisible qui s'était dressé entre eux. Il n'aurait jamais du fuguer. Il n'aurait jamais du suivre cet inconnu et atterrir dans cet appartement. Et, par dessus tout, il n'aurait jamais du perdre ses moyens au point de fondre en larmes dans les bras d'un pauvre homme qui voulait juste passer une soirée tranquille sur la plage. Mais en fait... qu'est-ce qui lui disait que ce type n'était pas lui aussi un espion, ou autre chose du genre ?
Son visage devint livide. Si c'était le cas... il n'avait plus qu'à prendre ses jambes à son cou et déguerpir loin, très très loin. Pour ne plus jamais revenir.

Shine n'était pas dupe. Plus maintenant. Même si Yoshida ne montrait aucune émotion sur son visage, enfin, aucune émotion en contradiction avec son comportement jusqu'ici, il le voyait bien. Que l'homme ne voulait plus de sa présence ici. Ou en tout cas, il imaginait que c'était ce à quoi pensait son sauveur du soir. Peut-être qu'il se trompait. Mais en bon masochiste, il choisissait toujours les solutions les plus désavantageuses pour son état mental. Celles qui touchaient le plus à son égo et son manque chronique d'affection. Ou comment remuer soi-même le couteau dans la plaie.

La meilleure solution serait de partir de cet appartement. Mais... malgré qu'il ait retrouver l'usage de ses neurones, il n'avait toujours ps envie de rentrer chez lui. Alors, pourquoi pas rester à cet endroit ? Il ne risquait plus de lâcher de paroles compromettantes maintenant, et il n'aurait qu'à rester sur ses gardes durant la nuit, au cas-où. C'était toujours mieux que de pourrir dehors, avec des habits encore à moitié trempés. De toute façon, Nico avait déjà milles raison d'être en colère. Une de plus ou une de moins, ça ne changerait pas grand chose, au bout du compte. La balance pencha vite du côté du pour, et l'espion décida de rester sur place, faute de mieux. Et puis, même si c'était complètement irrationnel, il se sentait bien aux côté de Yoshida. Sans se fier aux apparences de l'homme, il lui était reconnaissant de ne pas l'avoir foutu dehors rapidos lorsqu'il s'était entaillé sur la table basse du salon pour finir par chialer comme un morveux.

Le gamin ne répondit pas à son hôte, il se contenta de hocher la tête, le regard aiguisé au moindre geste, au moindre signe de danger. Il le suivit du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse dans la salle de bains. La porte refermée, le silence s'installa dans la pièce. Le Sawada ne bougea pas d'un poil, malgré l'invitation de l'inconnu à se servir de sa chambre. Il était bien là, sur ce canapé, emmitouflé dans une couverture bien chaude. Pas question de bouger. Et ses yeux commençaient à s'habituer au salon, tandis que la chambre, il n'en connaissait rien. Il se sentait donc plus en sûreté, là où il se trouvait.

Ses pensées couraient dans sa tête. Que faire ? Que dire ? Il n'en savait rien. Pourquoi ne pas juste profiter d'être confortablement installé pour la nuit, et ensuite rentrer chez lui comme si tout ceci n'était jamais arrivé ? Un mauvais rêve, une broutille. Malheureusement, il ne pouvait pas. Parce que si tout cela avait des répercussions sur Nico, il s'en voudrait à vie. Et son père adoptif ne le lui pardonnerait sûrement jamais. Quelle galère.

Il attendit, attendit, attendit... jusqu'à ce que Yoshida sorte de la salle de bains, après une douche étrangement longue. L'homme allait-il 'attaquer ? Ou le foutre dehors, après avoir réfléchi et changé d'avis, avec raison ? Il devait faire le premier pas. Devenir maître de la situation. Un peu pris de cours et pas encore pleinement maître de toutes ses capacités mentales, il posa une question à son hôte. Cash, comme ça. De but en blanc.

« Vous avez eu un lien avec la mafia ? »

Niveau discrétion... c'était à retravailler. Mais vu la réaction que le type avait eue avant... c'était une prédiction logique. A voir si elle allait être vérifiée. La nuit promettait d'être longue.

Lorenz se rendit dans la salle de bain et ferma la porte à clé derrière lui avec précaution. Bon... va allumer l'eau de la douche et revient près de la porte comme pour écouter. Shine ne semblait pas bouger. En même temps il avait le bruit de la douche ça voulait rien dire. Soupire intérieurement et sort son portable. Fuck quel merdier, mais un beau merdier alors. Il avait remarqué que Shine s'était resaissit. Larmes de son cul oui, il avait été assez bête pour y croire. Le regarde de Shine était très aiguisé. Maudit gamin. Un peu comme lui plus jeune. Non...il ne devait pas laisser ses sentiments l'emporter, ni des considérations aussi futile. Regarde un instant si son fils va bien, brave enfant entrain de dormir. Cette simple image l'aida en tout cas à reprendre ses esprits. Il était armé de toute manière en cas de besoin. Il vaut mieux être trop vigilant que pas assez. Shine était seul...et encore jeune. En cas de problème il n'aurait sûrement pas besoin d'aide. Sauf si... se déshabille pour aller sous la douche tout en réfléchissant au multitude de scénario possible, envisagé toutes les hypothèses, les traiter une par une, ne rien oublier. Il y a toujours un détail qu'on oublie. Se refilme la scène depuis le début, la rencontre, sa crise de larme...tout. Oui ce fut une douche longue mais à raison et puis il avait besoin de détendre ses muscles. Il n'allait pas se mettre en peignoirs c'était chose sure, vallait mieux rester habillé et armé.

Un temps nécessaire. Mais quand Lorenz revint dans la pièce c'était bel et bien Yoshida qui se retrouvait là. Il a des besoins à exprimer sous la douche quand il y est. C'est très naturel après tout. C'est pas parce qu'il a un invité qu'il doit laisser son corps frustré. Surtout quelqu'un qu'il ne connait pas. Mais chut c'est un secret. La douche est un moment privé très intime. Et puis on se sent tellement mieux après. Lorenz n'est pas certain de ça d'ailleurs mais passons. Il l'a jamais fait mais en théorie on doit se sentir mieux. Yoshida se sent mieux en tout, il en a décidé ainsi. Revient en souriant dans la pièce, habit propre quand même ça fait mieux, plus décontracté aussi dans un sens. En même temps il l'était déjà. Shine est toujours sur son canapé. Oh ça ne veut pas dire qu'il n'a pas bougé ça. Il va devenir parano mais il s'en fout. C'est la meilleure des protections.

« Je vois que vous avez l'air un petit peu mieux... c'est bien. »

Les larmes ont toujours un début et une fin après tout. Lui sourit tout en allant reprendre sa bière. Non pas d'arme rien. Il est calme. C'est le même homme qu'avant. Il se fait des idées le petit voyons. Il n'a qu'un éboueur qui vit dans un petit appartement pourris, rénover du mieux que possible enfin bref. Rien de très glorieux, il n'a pas une vie de héro il en a peur. La question de Shine frappa les oreilles de Yoshida. Était ce vraiment le même gamin que tout à l'heure. Il éclata légèrement de rire en buvant une longue gorgée de sa bière, serein. Vraiment c'était une drôle de question.

« Bien sur... je suis le grand patron. D'ailleurs tout ça n'est qu'une couverture. Mais ça sera notre petit secret d'accord ? »

Lui fait un clin d'oeil. Il va pas lui reprendre sa température. Si ça l'amuse de fuguer et de s'inventer tout un film après tout. Par contre euh...il lui proposera plus de le ramener étrangement, ni d'appeler son père einh. Il va peut être éviter. Mais il peut rentrer dans son jeu. Après tout un orphelin adopté ça a besoin d'aventure. Ah la jeunesse de nos jours, c'est plus ce que c'était franchement. Boit une gorgée de sa bière et revient près de lui. Il devrait peut être le frapper. Mais non les mafieux sont une grande famille il va l'embrasser. Tient sa bière dans sa main, l'autre derrière son dos. Le regarde droit dans les yeux. Il a bien le droit de s'amuser un peu. Bouge son bras avec sa main caché dans son dos pour le lever et... c'est juste sa main rien d'autre qui vient se glisser une seconde dans les cheveux de Shine. Il teste ses nerfs 8D enfin bref euh... ou il en était déjà ?

« Il est temps d'aller se reposer je crois.... ça ira mieux demain je suis sur. Je vous montre la chambre, à moins que vous soyez tombé amoureux de mon canapé. »

Allez finis les bêtises. Il a plus 15 ans pour jouer aux gendarmes et aux policiers. Demain il se lève pour bosser. Mais c'était marrant de tenter de changer les idées du vieil homme qu'il est. Il en a assez entendu pour se soir. Et notez bien qu'il ne pose aucune question à Shine, ça prouve pas que c'est pas un espion ? Parce qu'un Lorenz normal aurait cherché à en savoir plus. Mais peut être qu'il avait ce qu'il lui fallait, pas besoin de plus. Ses hommes feront le reste à merveille. D'ici une semaine il ne doute pas de savoir qui est Shine. Un garde du corps ? Oh qu'importe les versions officielles. Quand on a dit avoir été adopté, quand on parle de mafia. Tous les scénarios sont envisageables. Il faut aller au delà des apparences officiels. Mais cela dit il n'y a pas à s'inquiéter. Peut être que Lorenz ne cherchera pas plus. Il a ce qu'il faut et il ne veut rien savoir de la mafia alors bon ils sont quittes. Attend qu'il se lève pour lui montrer l'endroit ou il va dormir. Et bien la soirée aura été... constructive dans un sens. Ça change de l'ordinaire on va dire ça.

Shine fixa son vis-à-vis, étudiant la moindre modification sur son visage. Est-ce que sa question allait causer quelque chose sur ces traits impassibles et détendus ? Il guetta chaque détail, chaque réaction, même la plus infime. Mais rien de ce à quoi il s'attendait n'advint. Un éclat de rire qui semblait des plus sincères, hop, une petite gorgée de bière, et pas un tremblement dans la voix. Soit cet homme était réellement inoffensif, soit il jouait son rôle à la perfection. Et dans le deuxième cas, il s'avérait un adversaire très dangereux. Les manipulateurs, les excellents comédiens... c'était toujours les ennemis les plus fourbes.
Enfin... le gamin ne se sentait toujours pas en danger. Probablement ses neurones qui dansaient encore la roumba dans sa tête au lieu de travailler. Il avait l'impression que tant qu'il restait dans cet appartement, rien ne lui arriverait. Que son hôte, ami ou ennemi, ne tenterait rien qui pourrait lui porter préjudice. En tout cas pas dans l'immédiat. Peut-être plus tard, un coup de couteau par derrière.
De tous les scénarios, il préférait largement celui de gentil môssieur qui l'avait accueillit chez lui par pure bienveillance. Il était fatigué de se battre sans cesse. Mais, étant un espion, il savait qu'il ne devait jamais relâcher ses défenses. Ce qu'il avait déjà fait, et à un degré dévastateur, ce soir-là. Maintenant qu'il était à nouveau lucide... il n'avait plus d'excuses, obligé de surveiller tout élément suspect.

Après quelques secondes d'une grand réflexion, il décida d'entrer dans le jeu de Yoshida. Ou plutôt, de ne pas allumer la mèche, au risque de faire flamber tout ce qui se trouvait autour. Plus facile, plus reposant, et l'envie de fouiller les pensées de cet homme n'était pas dominante. Le besoin de se reposer se faisait largement ressentir. Alors tant pis. Dans cet appartement, il était Shine, un pauvre gosse en mal d'amour qui ne demandait qu'à passer une nuit tranquille. Et si quelque chose d'assez louche pour éveiller son attention se dévoilait à son regard à l'affut, et bien... soit, peut-être qu'il switcherait en mode espion.

Une main se glissa dans ses cheveux et Shine sursauta légèrement. Les contacts physiques... c'était toujours pas sa tasse de thé. Et vu ce qu'il avait vécu... cela ne le serait sûrement plus jamais. Il en avait eu sa dose, et jamais ils ne les avait ressentis comme agréables. Il s'était rendu de cauchemar en cauchemar, pour rentrer à chaque fois au petit matin, harassé, sous le regard avide de ses parents. Et puis hop, enchaîné au fond de cette cave sombre et froide... pour se replonger dans le même enfer le lendemain. Pas étonnant que ce gosse soit traumatisé de la présence des autres. Il avait déjà touché le fond dans ce domaine, en matière d'horreur et de dégoût.

La proposition de Yoshida laissa le garçon de marbre. Il ne bougea pas, toujours enfoncé dans les coussins du canapé. Et il n'avait pas l'intention de bouger. Il leva les yeux vers son hôte et lui offrit un petit sourire, sincère. Malgré sa méfiance, il était quand même un minimum reconnaissant envers cet homme. Il l'avait sauvé d'une méchante pneumonie et d'une nuit à pleurer tout seul dans une ruelle sombre.

« Je préfère rester ici... si ça ne vous dérange pas bien sûr. »

Pour appuyer ses propos, il s'enroula un peu plus dans la couverture tout en fixant toujours son compagnon, mais pas de manière insistante ou intrusive. Juste comme un gamin.
Il fallait changer de sujet, avant que la situation ne dérive en une sorte de bataille mentale. Il ne voulait pas s'engager la dedans. La fatigue se faisait sentir, mais il ne désirait pas dormir, non plus. Ne restait plus qu'à engager la conversation, vite, sur autre chose, quelque chose de banal.
L'espion n'était pas doué pour ça. Habituellement, il restait muet comme une carpe en compagnie d'autres humains. Ou alors il leur lançait des piques glaciales, ce qui avait pour résultat d'instaurer un silence tendu. Il se lança quand même après une minute ou deux, espérant que cela suffirait à lancer un dialogue qui durerait un moment. Le temps de divertir son esprit et de dégager l'atmosphère.

« Pourquoi vous vivez seul ? Vous avez une femme non ? »

Il désigna la photo qui représentait Yoshida et une femme de la tête. Voilà, il avait trouvé de quoi rassasier sa curiosité, et se changer les idées. Non, il n'avait vraiment pas envie de dormir. Vraiment pas. De toute façon, il était bien incapable de fermer l'oeil chez un étranger.

Ah Shine lui résistait ? Mais personne ne résiste à Lorenzo. Non non il ne va pas rester ancré sur son canapé y a pas moyen ><. Il va dans la chambre, en plus y a un grand lit double, c'est super confortable. C'est à dire que...il veut pas laisser le loisir à Shine de fouiller son appartement au milieu de la nuit. Si Shine dort dans la chambre et Lorenz sur le canapé et bien l'espion verra le jeune homme se lever et passer devant lui. Alors que l'inverse non. Bon de toute façon il n'y a pas grand chose à trouver un surface. Il faudrait détruire certaines parties de l'appartement pour trouver des choses. Mais bon quand même, il aime pas laisser quelqu'un seul chez lui, surtout un étranger. D'habitude les étrangers dorment dans son lit avec lui. Il attendit un moment debout , bon euh.... bien. Finit par se rasseoir sans répondre au sourire du jeune homme. Il l'avait contrarié là. Réellement. Franchement pourquoi le canapé ? Il était même pas si moelleux que ça. Y avait sûrement des mites à l'intérieur. Tire un tiroir de sous la table basse pour en sortir un cendrier et le poser. Bon et bien puisque monsieur était pas prêt de se coucher, autant faire un truc utile. Sort ensuite le paquet de clope et le briquet.

« La fumée ne vous dérange pas ? »

Son appartement ne sentait pas le tabac froid, sans doute qu'il aérait régulièrement, ou bien fumait à la fenêtre en général. Porte une clope à ses lèvres et l'allume en regardant Shine. Quel drôle de garçon n'empêche. Finit par se lever pour aller lui chercher une deuxième couverture et un oreiller. Il aurait bien eu envie de répondre que ça le dérangeait mais bon. Il est poli et puis si ce petit est de la mafia et tient absolument à dormir sur le canapé dans le fond... il ne va pas le lui interdire n'est ce pas ? Revient déposer le tout sur le bord du canapé la clope entre les lèvres, hop laisser tomber la cendre dans le cendrier un coup avant de se rasseoir. Il resta longuement silencieux suite à sa question son visage se faisant légèrement plus dur. On ne lui a jamais dit que la curiosité était un vilain défaut ? Que l'indiscrétion est un vilain défaut également. D'abord il vit pas seul il a ses cactus. Se sont des êtres vivants si si. Pas des humains certes mais des êtres vivants quand même. Faut en prendre soin sinon ils crèvent les pauvres. Il finit par tourner la tête vers la photo qu'il savait que Shine avait désigné.

« Elle est belle n'est ce pas ? »

Enfin de son point de vu c'était la plus belle femme du monde. Elle était brune les cheveux long, le regard rieur et un sourire à faire perdre la tête. Une femme naturelle, pas pleine de maquillage non. Elle était très simple. La voix de Yoshida était basse, très douce. Il n'aimait pas vraiment se rappeler ses vieux souvenirs. Il retourna sa tête vers Shine après avoir observé le portrait. Cet enfant manquait cruellement de discernement. Quand il avait évoqué sa femme un peu plus tôt n'avait il pas parlé au passé ? C'était un détail c'est vrai , sans doute le jeune homme ne l'avait il pas perçu d'ou cette question formée de manière peu convenable. Peut être n'écoutait il pas Yoshida à ce moment là aussi... c'était sûrement ça, parce qu'il lui avait également dit un peu plus tôt qu'elle était partie. Il écrasa la fin de sa clope dans le cendrier et attrapa sa bière pour la finir. Voilà il était triste de repenser à tout ça, au départ de sa femme, oui il était seul maintenant. Pour ça qu'il allait trainer dans des bars souvent et...la vie n'est pas drôle tout simplement.

« Elle m'a quitté... »

Voilà, se sont des choses qui arrivent. Il n'était peut être pas le prince charmant enfin de compte. Il n'était qu'un looser qui n'avait pas su retenir sa femme. Fiou partie, plus là. Il gardait l'espoir qu'elle revienne mais dans le fond il savait bien que c'était définitif. Il ne restait rien de ses affaires, juste une photo. C'était pathétique. Oh bien sur en réalité elle était morte et n'avait jamais eu le temps d'épouser Lorenz mais ça... c'était une traitresse qui avait cru bon pouvoir se jouer de lui. Bon ok elle avait réussi et c'est grâce à Toshyo que le complot avait pu être révélé mais.... hm il préférait ne pas se souvenir de ça. Plus jamais il n'y aurait de femme dans sa vie, c'était vraiment des pu***. La première avait faillis tuer son fils avant de l'abandonner fin bref... heureusement qu'il avait pu le récupérer, et la seconde n'était qu'une espionne. Franchement il n'avait pas eu de chance. Reste un instant dans ses pensés et secoue la tête avant de se relever.

« Reposez vous...même si vous n'arrivez pas à dormir ça vous fera du bien. Je me lève vraiment tôt demain et je préfère maintenant allez me coucher. Néanmoins si vous avez besoin de quoi que se soit vous pouvez me réveiller, je vais laisser la porte ouverte, la chambre est juste là. »

Il n'y avait pas d'autre pièce de toute manière. Il alla juste ranger les deux bouteilles avant d'aller dans sa chambre après un petit signe à Shine et un bonne nuit, le minimum quoi. Il laissa la porte à demi ouverte et alla se faufiler sous les couvertures. Quelle nuit ! M'enfin dès demain les choses reprendront leurs cours. Fiu en plus Shine s'était blessé chez lui, pourvu qu'on lui mette pas cet incident sur le dos, il regardera demain si c'est pas trop moche au pire et essayera de faire un pansement plus discret. Maintenant il était temps de laisser son corps se reposer pendant que son esprit guettait les moindre mouvements du reste de la nuit.

Le gamin observa son hôte, le moindre de ses déplacements. Il n'était même pas particulièrement à l'affût d'un geste suspect, ou d'un mot qui échapperait à la vigilance de l'homme... non. C'était juste une habitude qu'il avait gardée de son passé désastreux. Et de son statut d'espion. Vu qu'il enchaînait les missions de récolte d'informations pour le grand Nico Sawada... il ne pouvait qu'être conditionné à tout détailler, juste par habitude. On ne savait jamais ce qu'il pouvait arriver, après tout, et dans n'importe quelle situation. Combien de fois, quand il n'était encore qu'un gosse, un vrai de vrai, n'avait-il pas cru à l'amour de ses parents ? Et bien les situations qui paraissaient innocentes au départ s'étaient bien vite dévoilées teintées de cruauté. Le mal pouvait se cacher partout. Vraiment partout. C'est que ce salaud savait se déguiser à la perfection, pour ne se montrer qu'au dernier moment, quand il était déjà trop tard pour l'esquiver totalement. Et encore, il fallait avoir des réflexes, pour réussir à ne pas s'y embourber de la tête aux pieds. Ça, Shine l'avait appris à force de se prendre des coups dans la figure. De désillusions en désillusions, il s'était forgé une idée de ce qu'était réellement l'existence sur cette terre. Des mensonges qui voyageaient dans toutes les bouches, doux rêves qui finissaient toujours par se faner tôt ou tard.

Il secoua la tête lorsque Yoshida lui demanda si la fumée le dérangeait. A vrai dire, oui, ça le dérangeait. Ça lui rappelait bien trop sa mère, toujours une cigarette au bec, alors que son regard acéré et sans pitié se posait sur lui. Mais bon, le noiraud était déjà bien sympathique de l'accueillir chez lui. Il n'allait pas non plus critiquer tous ses faits et gestes à tout va. Ça ne se faisait pas, et malgré son manque d'éducation, le garçon savait se retenir et se comporter de manière plus ou moins civilisée, avec un peu de bonne volonté. Il prit la couverture et le coussin supplémentaire avec un sourire sincère, chose rare chez lui. Tellement rare qu'on pouvait se demander si on avait pas rêvé, quand on avait la chance d'apercevoir ce phénomène sur son visage d'habitude impassible.
Il avait toujours été maître dans l'art de feindre le soulèvement de ses lèvres, d'une manière si réalistes que ses proies s'y laissaient prendre, à chaque fois. Les sourires... une arme bien pratique, qui permettait de se sortir des situations les plus précaires. Un sourire, bien placé et bien dosé, ça pouvait régler un nombre conséquent de problèmes.

Shine attendit sagement la réponse à son indiscrétion. Preuve qu'il n'était encore qu'un enfant, sa curiosité arrivait encore à le surprendre lui-même. Et au vu de sa fébrilité du moment.. pas étonnant que des questions aberrantes franchissent la barrière que formaient ses lèvres, en temps normal.
Yoshida finit par briser le silence lourd qui s'était installé, prenant l'espion un peu au dépourvu. Il n'était pas à l'aise avec les sujets personnels, et ne s'attendait pas à une interrogation posée en retour. Il se contenta de hocher doucement de la tête, parce que c'était vrai, cette femme paraissait magnifique. Belle dans sa simplicité. Cela changeait des poupées peinturlurées qui peuplaient les rues à longueur de journée, et les bars pendant la nuit.
L'éclair de tristesse qui traversa le regard de son hôte fit détourner la tête du gamin. Avec son tact habituel, il avait encore posé le doigt là où il ne fallait pas. Non, vraiment, les relations humaines, les discussions, tout ça, c'était définitivement pas fait pour lui. Il se demandait d'ailleurs comment son père adoptif avait pu survivre jusque-là. Un petit miracle.
Malgré le fait que l'homme soit doué pour cacher les émotions dans sa voix et sur son visage, Shine n'était pas dupe. Mais il n'avait rien à dire là-dessus. Chacun possédait des peines enfouies, plus ou moins grandes, et ce n'était pas des sujets sur lesquels on se plaisait à s'étendre pendant des heures. Seuls les masochiste aimaient remuer le couteau dans la plaie de leurs propres mains. Et encore, fallait quand même être sacrément dérangé pour le faire. Comme lui, en y réfléchissant. C'était ce qu'il faisait, tout le temps, en se remémorant tous les petits détails qui lui procuraient une douleur incontournable.

Plongé dans ses pensées, le Sawada remarqua à peine la lumière qui s'éteignait, et il eut à peine le temps de souhaiter une bonne nuit à son hôte avant qu'il ne disparaisse dans l'embrasure de la porte. Quelques minutes plus tard, le silence envahit l'appartement, et le gosse se sentit à nouveau seul. La vague de sentiments honteux menaça de revenir le hanter. Il serra les poings. Maintenant qu'il avait réussi à dépasser sa mélancolie, pas question de la laisser revenir. Même s'il savait que ses plaies finiraient par se rouvrir encore une fois, et reprendre le dessus sur sa volonté. Mais pas maintenant... pas...

Il s'enfouit sous les couvertures, cherchant déséspérement les bras accueillants de Morphée. Il ne trouva qu'une crainte grandissante, au creux de son ventre. Il se tourna, se retourna, encore et encore. Rien à faire. La fatigue semblait s'être envolée. Au final, les nerfs à fleur de peau, il s'assit sur le canapé, puis finit par se lever, les peau tremblante. C'était qu'il faisait pas chaud dans l'appartement, sans les couvertures. Sans vraiment savoir ce qu'il faisait, il se dirigea vers la chambre de Yoshida, et y pénétra après avoir hésité quelques secondes. Qu'est-ce qu'il venait chercher dans cette pièce ? Du réconfort ? De belles paroles ? Tsss... ridicule. Le destin devait bien rire, de le voir tomber aussi bas. Il recula de quelques pas, mais se trouva bien incapable de quitter l'endroit, le regard posé sur le corps supposément endormi de son hôte. Il ne savait pas quoi faire... mais ce qui était sûr, c'est qu'il ne parvenait plus à penser correctement. Encore ces foutues émotions qui tenaient les reines. Saletés !

Résigné à n'être qu'un foutu crétin jusqu'à ce que le jour se lève, Shine s'approcha du lit, sans quitter l'homme du regard. Lorsqu'il frôla le matelas, il s'immobilisa, incapable de bouger plus loin. Il ne pouvait pas partit, ni aller plus loin. Parfait. Il n'avait plus qu'à rester planter là, jusqu'à ce que le soleil se décide à bouger ses fesses pour se lever. Ses dents s'enfoncèrent dans sa lèvres inférieure. Il faisait vraiment un bel imbécile.

Lorenzo se coucha juste en t-shirt et boxer au final. Dormir nu avec un inconnu ça le tenait pas et habillé non plus. C'était pas très confortable de dormir habillé même si ça permettait de garder une arme sur sois plus facilement de manière discrète et bien tant pis, il prenait le risque. Il en avait une sous l'oreiller en cas de problème de toute manière, de plus il ne dormait que que sur une oreille donc au moindre mouvement... hop il zigouille. Enfin pas réellement. Puis lui Morphee il le trouve sans problème, bon bien sur il préfère quand c'est un Morphee en chair et en os mais il est capable de s'endormir sans. Son corps a besoin d'un minimum de sommeil désolé mais c'est comme. Il ne fait pas parti de ses gens a qui 2h de sommeil par jour ça suffit. Bien sur il peut faire des nuits blanches, mais il aime bien dormir, même si ce n'est qu'un demi sommeil et bien il s'enfonce rapidement dans un autre monde. A demi conscience de ce qui se passe et à la fois complètement ailleurs. C'est une sensation étrange. Il entend ou sent inconsciemment la présence de Shine qu'il associe au début de son rêve. Il a la respiration calme de quelqu'un qui dort. Il dort et ne semble pas bouger alors qu'il y a une présence dans sa chambre. Une présence qu'il a intégré dans son inconscient. Il rêve de son fils....seul avec son fils. Pourtant il n'est plus seul, comme si il y avait un regard...une ombre qui vient se mettre entre lui et son fils. Le mot danger résonne à son oreille. Lorenz tente d'attraper son fils mais l'ombre l'en empêche, les éloigne. Il entend le mot papa résonner, il tente d'écarter l'ombre mais elle est comme une barrière entre. L'espion se réveilla brutalement.

Il faisait vraiment des rêves débiles. Faut qu'il arrête d'angoisser comme ça pour son gosse. Réveil brutal mais il n'avait pas fait un bon de dix mètres ni rien. Il avait juste ouvert les yeux d'un seul coup. C'est assez flippant en fait à voir mais comme il fait sombre bon. C'est un peu comme le mort qu'on regarde et paf tout d'un coup il ouvre les yeux et sort de son sommeil de mort, de quoi avoir une crise cardiaque. Lorenz resta un moment comme ça sans bouger, laissant ses yeux s'habituer à l'obscurité. Il ne s'était pas réveillé sans raison. Il repéra aussitôt la présence de Shine. Allons bon ce foutu gosse ne pouvait pas rester couché. Qu'est ce qu'il fabriquait ? Reste silencieux . Si il avait besoin de chaleur humaine c'était même pas la peine d'essayer. Il va pas coucher avec un type de la mafia c'est mort. Il veut bien être gentil mais y a des limites. Ouais bon... il n'avait pas l'air de tenter quoi que se soit pour abuser de lui non plus...ça collait pas. Ou alors il était timide. Les enfants parfois c'est timide. La seule façon de le savoir c'était de lui demander de toute manière. Raisonner calmement. Comme si c'était un enfant. Il a peut être fait un cauchemar...ou autre chose.

« Qu'est ce qu'il y a ? »

Se redresse sans brusquerie pour le regarder. Il avait murmuré pour ne pas troubler la nuit. Peut être que comme il se sentait pas bien tout à l'heure. L'angoisse avait du reprendre le jeune homme. Pourtant quand il l'avait laissé dans son canapé il semblait beaucoup plus calme et légèrement mieux. Il aurait du lui donner un thé avec des somnifères en fait c'est ça ? Franchement dans le genre je fais chier un inconnu chez qui je passe la nuit on peut pas trouver mieux. Déjà qu'il avait eu la connerie... qu'il avait été assez bon pour accepter de l'héberger. Franchement venir l'observer dans son sommeil. Ok il a dit qu'il laissait la porte ouverte en cas de besoin...mais ça voulait pas dire vient voir mon corps de dieu pendant que je dors. Tend la main pour allumer la petite lampe de chevet à côté et scruter le jeune homme. Peut être avait il eu l'intention de l'égorger dans son sommeil.. pensée pas très rassurante. Plus jamais il laisse quelqu'un venir comme ça chez lui dis donc. Bon quand c'était un amant passons encore. Mais là c'était...il ne sait même pas ce que c'était. Un étranger voilà. Finit par écarter le drap à côté de lui.

« Allez venez... »

Après tout il y avait de la place et si ça le rassurait d'être à côté de quelqu'un. Qu'est ce qu'il pouvait faire de plus. Il était si bien dans ce monde des rêves avant qu'il vienne tout foutre en l'air par sa simple présence à côté de lui. Vu l'heure qu'il était de toute manière il ne lui restait plus vraiment d'heures pour dormir. Il imaginait bien la scène tiens, le réveil qui sonne alors qu'il réussit tout juste enfin à s'endormir. Ce gamin était peut être juste un extraterrestre. Il avait l'air si innocent tout en ne l'étant pas. Il veut pas se faire tripoter, ni regarder pendant qu'il essaye un minimum de dormir. Au pire il lui disait dodo et c'est tout mais bon....si le jeune homme n'avait aucune mauvaise intention ça ferait un peu ridicule et puis c'est lui le premier qui venait de l'inviter dans son lit franchement. Donc pas de commentaire.

« Tachez de vous reposer maintenant, vous en avez grand besoin après tant d'émotions... »

Cest vrai quoi, ça fatigue de chialer normalement. Il est sensé s'endormir comme une masse non ? Pourquoi les choses ne suivent elles jamais leur logique je vous jure. Un léger sourire , et puis il va réteindre la lumière pour se rendormir hm ? Ou va t'il vraiment devoir passer une nuit blanche. Son ex se fouterait bien de sa gueule si elle le voyait. Sa jolie femme.... sur qu'elle ne comprendrait pas son mari et pourquoi il ramène un gamin jusqu'à la faire dormir à côté de lui. Oh non elle ne comprendrait pas... mais comme elle n'était plus là ça n'avait pas grande importance après tout.

Immobile à l'image d'une pauvre statue de pierre, les genoux frôlant le lit, Shine n'arrivait pas à se décider. Les gains et les pertes encourues suite aux deux choix qui s'offraient à lui s'entrechoquaient dans sa tête... les délibérations n'avançaient pas. Une chose était sûre: ces putains d'émotions lui jouaient vraiment un sale tour, cette nuit-là. Indécis au possible, il ne bougea pas d'un poil pendant de longues minutes. Même avec la plus grande volonté du monde... ses deux jambes ressemblaient à des blocs de bétons, impossibles à déplacer, ne serait-ce que d'un centimètre. Faute de pouvoir s'occuper à autre chose, il observa son hôte alors que celui-ci semblait dormir plus ou moins paisiblement. Enfin, jusqu'à ce que le corps inerte ne commence à s'agiter, signe d'un rêve pas forcément agréable.

Le gamin détourna le regard, et recula d'un pas. Trop tard. Pris en flagrant délit, il ne pouvait plus fuir sans être vu.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

Bonne question. Oui, qu'est-ce qui ne tournait pas rond dans son cerveau dégénéré ? Il aurait mieux fait de ne pas se lever, de rester tranquillement dans son lit toute la journée, à ruminer sur son état émotionnel désespérant. Quelle idée aussi, de fuguer. Il le savait, pourtant, qu'à chaque fois qu'il prenait ce genre de décision erronée, sur un coup de tête, rien de bon n'en ressortait jamais. Que des ennuis, des peines en plus, et des mots tranchants jetés par son père.
Pris au dépourvu par le réveil soudain de Yoshida, le gosse se figea et se mura à contempler le sol. Ses mains se lièrent, les doigts s'entremêlant en signe de gêne et d'impuissance. Il se trouvait tellement ridicule... et pourtant, il ne parvenait pas à lutter contre ses désirs d'enfant perdu. Ses sentiments inacceptables pour quelqu'un de son rang, revenaient au grand galop, alors qu'il avait réussi à s'en débarrasser avant, après avoir pleurer tout son soûl sur ce canapé. Pathétique. Mais il ne pouvait rien faire contre ça. Son coeur se serrait étrangement, l'empêchant de supporter une solitude qu'il chérissait d'habitude. S'il pouvait se l'arracher, cet organe insensé... nul doute qu'il le ferait. Mais il n'était pas encore désespéré au point de se donner la mort. Ou peut-être qu'il avait déjà dépassé ce stade, et que même l'envie d'en finir l'avait quitté, laissant juste place à un grand vide que rien ne paraissait pouvoir combler.

Malgré sa tête baissée et ses cheveux cachant son visage, Shine entendit le bruit des draps qui étaient repoussés, pour lui permettre de se glisser dans le lit. D'un côté, il crevait d'envie d'aller se réfugier près de cet inconnu. Désir tout à fait irrationnel et contradictoire avec sa nature. Mais cette nuit... il faisait tellement de choses aberrantes avec son caractère que plus rien n'arrivait à l'étonner. Il était juste... blasé. De l'autre côté... il avait peur. Une peur en accord avec son passé tumultueux. Qu'il ne pouvait jamais réprimer, dans ce genre de situations. Ce n'était pas pour rien qu'il évitait tout contact avec les autres. C'était juste... trop dur. Impensable. Insoutenable. A part quant, par un dérèglement de ses sens, il se trouvait à avoir envie d'une présence. Comme à ce moment. Et là, le dégoût s'effaçait un petit peu, rendant l'effleurement d'un autre corps supportable, juste un peu.

Hésitant, le jeune homme finit par céder à son coeur, laissant de côté la raison. Au point où il en était, un acte absurde de plus ou de moins... ça ne changerait pas grand chose au fait qu'il était un crétin fini. Les jambes tremblantes, et sans dire mot, il monta sur le matelas et se glissa sous le drap. Il finit par souffler un vague merci, mais tellement doucement que c'était un miracle si Yoshida l'avait entendu.
Pas du tout à l'aise. Le gamin se recroquevilla tout au bord du lit, à la limite de tomber par terre, tournant le dos à son hôte. Les yeux grands ouverts, il fixait l'obscurité. Le sommeil se refusait à lui, de toute façon. Et encore plus qu'avant, il était bien incapable de dormir, couché à moins d'un mètre d'un homme qu'il connaissait à peine. Tant qu'il ne serait pas tout à fait à l'aise, ou alors trop épuisé pour rester conscient, il ne pourrait pas dormir. Mais au moins... au moins, il ne se sentait plus aussi seul. La présence de Yoshida le rassurait un peu.
Un soupir s'échappa de ses poumons, libérant un peu de la pression qui régnait dans son corps. Roulé en boule tout au bord du lit, il devait vraiment passer pour un pauvre gosse. Tant pis. Son esprit se calmait peu à peu, et il commençait à s'habituer à la présence du noiraud. Peut-être qu'il parviendrait à somnoler une petite heure, avant que le jour ne se lève ?

Perturbé.... ce gamin avait vraiment un problème. En plus il venait littéralement de lui foutre un gros vent. C'est pas grave il va continuer de parler dans le vide. Il regarda l'inconnu se mettre dans son lit mais vraiment bien au bord. Il était pas obligé d'accepter si ça le gênait franchement. Mais c'était quoi son foutu problème. Un corps d'adulte...une âme d'enfant. Le regarde longuement sans bouger. Il pouvait le laisser comme ça et s'endormir enfin jusqu'à ce que le foutu réveil sonne ou bien.... essayer de le détendre un peu, sans aucune arrière pensée bien entendu. Il était sûrement encore puceau en plus et ne devait pas connaître les relations charnelles. Non mais c'est quoi ses pensées =='. Éteint la petite lampe de chevet qu'il avait allumé mais ne se rallonge pas immédiatement, continuant de regarder la forme à l'autre bout du lit. Il n'y avait aucun mal à être puceau de toute manière, faut une première fois à tout. Toshyo avant Lorenz il ne connaissait que les femmes, et après Lorenz...il ne connaissait que Lorenz quand il s'agissait d'être passif. Ça avait quelque chose.... oui Lorenz était un peu orgueilleux d'avoir ce privilège et si quelqu'un venait à détruire ça il le bute. Enfin peut être pas mais bon. C'est vrai qu'il y a de quoi être fier quoi. Etre le premier...le dernier. Le premier en tout cas oui et personne pourrait changer ça. De même que si Shine n'avait jamais eu personne il pourrait être le premier, c'est comme prendre la virginité d'une femme, ça a quelque chose de jouissif. Enfin bref.... il n'avait pas l'intention de faire quoi que se soit. Les enfants doivent garder leurs innocences après tout. Peut être que Shine avait peur de lui...pour ça qu'il se mettait comme ça à l'autre bout du lit, mais dans ce cas pourquoi venir dans sa chambre et accepeter de rentrer dans son lit. Non décidément quelque chose lui échappait et il ne comprenait pas. Or dur de savoir quoi faire quand on ne comprend pas, quelle attitude adopter ?

« Détendez vous petit... »

Ce n'était pas bon autant de tension pour un corps si fragile. Il pouvait la sentir, se rapproche de lui doucement et effleure son épaule très doucement pour poser sa main dessus. Un simple contact mais rien de plus. Il essaye juste de le rassurer. Il ne va pas le frapper de toute manière. Il ne faut pas avoir peur comme ça. Yoshida n'est pas quelqu'un de mauvais. Il n'a jamais eu d'enfant mais il sait que les enfants ont besoin d'être rassuré pour pouvoir dormir. Voilà il va le considérer comme un enfant malgré son corps d'adulte et tout ira bien. Bon peut être qu'il se montrera un peu maladroit mais tant pis. Il va pas le laisser comme ça, dormir avec une feuille qui tremble à côté de sois, façon de parler, c'est un peu dérangeant. Puis de toute façon sa nuit est foutue depuis qu'il l'a croisé sur la plage, donc il n'est plus à une heure près. Cherche un peu quoi dire. Il doit bien y avoir des paroles magiques pour qu'il se détende complètement non ? Il était où le mode d'emploi franchement. Retire la main de son épaule. Vrai qu'il se tend encore plus quand on le touche. Dieu sait ce qu'il avait du vivre. Il est sur que c'est la mafia qui le frappe >< Ouais il aime tout mettre sur leur dos. Bien que frapper ses employés ou ses enfants c'était pas....pas très logique. Ses patrons ne l'avaient jamais touché après tout. Enfin bon ça ne veut rien dire, ils sont pas de la même génération après tout. Shine faisait encore jeune, il n'arrivait pas à lui donner d'âge mais vraisemblablement que c'est à peu près au même âge que Lorenz travaillait pour la mafia, il n'avait pas été adopté mais bref... c'était une mauvaise chose.

« Je ne sais pas ce que vous avez vécu mais essayer de ne pas y penser. Vous ne risquez rien ici, personne ne sait que vous êtes là. Imaginez que vous êtes dans l'endroit de vos rêves...que vous êtes l'homme que vous aimeriez être. Quand j'étais plus jeune je rêvais de vivre en Suisse, je me disais que c'était la bas le paradis des riches. Quand je m'endormais je m'imaginais la bas...entouré de belles femmes, un cigare à la bouche....et le temps de quelques heures je m'échappais de la réalité. »

Mon dieu mais où il allait chercher toutes ses conneries. La Suisse ? Mais n'importe quoi franchement. Parle très doucement, au pire il s'endort bercé par ses paroles. Désolé il ne connait pas de berceuse, d'ailleurs il ne sait pas chanter. Sauf quand il a beaucoup bu mais ça doit pas être très juste, ni des chansons forcément très...belle à écouter. Enfin bon....il aura essayer de faire en sorte que le petit à côté de lui se détende et si son truc marche pas tant pis. S'allonge bien à sa place, il n'a plus vraiment envie de dormir c'est con. Mais il va se reposer quand même. Ferme les yeux laissant son corps se détendre, mais son esprit c'est pas trop ça. Il ferait mieux de mettre ses conseils à exécution tiens. Il ne sait pas trop ça serait quoi l'endroit de ses rêves, une petite maison à la campagne avec son fils ? Ouais sûrement.... ça serait son endroit à lui. Petit il rêvait de travailler à la mafia, aujourd'hui il peut plus les voir....comme quoi les choses changent. De toute façon le paradis ça n'existe pas, on peut juste l'imaginer. Le jour ou il est parti à la guerre il a perdu beaucoup d'illusion, tuer, être tué.... de toute façon c'est la nature de l'homme. ET il préfère être dans le camps des gagnants.

Toujours recroquevillé au bord de lit, comme hésitant entre tomber du précipice ou se retourner vers un avenir tout aussi incertain, Shine ne bougeait plus du tout. Du tout. Un sorte de statue, ou une poupée de chiffon, à choix. Parce que malgré tous les efforts qu'il faisait, la peur s'insinuait quand même dans ses veines. A chaque fois qu'il se retrouvait dans le lit d'un inconnu, à chaque fois, c'était la même chose.
Les yeux ouverts, fixant le mur, il se sentait... vraiment comme un gosse, un gosse perdu qui n'osait pas bouger de crainte qu'on lui fasse du mal. C'est fou, ce que le coeur peut dérailler parfois, alors que la raison crie que tout ça, c'est des conneries. Oui, sa raison lui hurlait qu'il était pitoyable et que le fait de bouger le petit doigt n'aurait d'autre effet qu'une absence de réponse de la part de son hôte. Mais son organe, faible partie de l'humain, gagnait la bataille et l'étreignait de pensées plu qu'aberrantes. Pffff... il n'y avait plus qu'à l'arracher, et peut-être que ses neurones pourraient se connecter d'une manière correcte.

Se détendre ?

Se... détendre ?

Oh que oui, le gamin aurait voulu pouvoir se détendre, comme ça, youpla boum, en moins d'une seconde. D'un petit coup de baguette magique. Sauf que là... c'était la réalité. Et dans la réalité, et bah... il ne pouvait pas être détendu, allongé dans le lit d'un étranger qui pouvait tout aussi bien se révéler être un pervers psychopathe récidiviste. Enfin, là, c'était encore le coeur et ses idées saugrenues qui parlait.
Décidé à essayer, une tentative de plus qui ferait un flop, mais bon... il inspira un grand coup, silencieusement, et essaya de caler sa respiration sur un rythme calme. Calme. Zen. Calme.

AH !

Une main venait de se poser sur son épaule. Ce simple contact suffit à éradiquer les infimes progrès sur l'état de ses muscles. Et son souffle se coupa soudainement, si bien que le garçon du faire preuve de beaucoup de volonté pour ramener un mince filet d'air dans ses poumons et ne pas mourir d'asphyxie. Tout ça sans bouger, car trop paralysé par une sorte de terreur infondée.
Après quelques secondes, ou des minutes, voire des heures interminables, la main se retira.

Tu ne crains rien.

Rien.

Rien du tout.

Puis les mots glissèrent des lèvres de Yoshida. De toute façon incapable de faire autre chose, le jeune homme écouta, se raccrochant aux paroles pour ne pas tomber dans un paranoïa trop poussée. Qui ne tente rien n'a rien, pensa le Sawada en exécutant les conseils de son hôte. Il se plongea dans sa tête, et ouvrit une porte, cachée tout au fond, une porte qu'il osait si peu ouvrir, parce que le retour à la réalité, ensuite, semblait bien trop brutal. Et cruel. Il plongea dans un monde illusoire, un monde dans lequel il avait toujours vécu aux côté de Nico. Pas d'enfance où l'affection avait été remplacée par la violence. Pas de mafia. Rien d'autre que lui et son père adoptif. Heureux. Souriants. Pas de danger à l'horizon.
L'atterrissage fut moins rude qu'à l'habitude, parce qu'il ne se trouvait pas chez lui. Il ne pouvait donc pas constater directement les différences insurmontables qui existaient entre son rêve et son existence actuelle. Des différences bien trop vraies pour être endurée facilement.

La ruse de Yoshida semblait avoir fonctionné. Ses muscles s'étaient détendus un tant soit peu, et ses entrailles paraissaient ne plus jouer aux montagnes russes, le plus gros de ses peurs ayant fui. Un soupir d'aise traversa ses lèvres. Il hésita quelques instants, puis se retourna, lentement, observant avec précaution l'ombre formée par le corps de son voisin. Sans toutefois quitter l'extrême bord du lit, il s'exprima pour la première fois depuis un long moment.

« A quoi ça sert de s'échapper de la réalité, si c'est pour se le prendre en pleine face au réveil ? »

Toujours ce goût amer qui traînait dans sa bouche. Le goût d'un gamin qui n'arrivait plus tant à se faire des illusions. Il savait tous les mensonges. Et en même temps... lui non plus, ne pouvait pas s'empêcher de tomber dans le piège, et souvent de la plus bête des façons.

« C'est vrai que ça soulage, sur le moment. Mais la réalité est cruelle, et ça, même le plus beau des rêves n'y changera jamais rien. »

C'était bien plus simple pour lui, de considérer le monde comme un enfer. Ainsi, même la plus insignifiante des bonnes nouvelles arborait un doux parfum de victoire. Et les déceptions paraissaient moins dure à avaler.

Mais de quoi pouvait il bien avoir peur dans cet appart' de pouilleux ? Franchement Yoshida n'allait pas sortir soudainement une hache pour tenter de le découper en petit morceaux. Faut vraiment arrêter de regarder des films c'est mauvais pour la santé. SI il veut on peut laisser une petite lumière allumée, comme pour les enfants qui ont peur du noir. A croire que la petite lumière arrive à elle seule à chasser tous les monstres de la pièce, une simple lumière peut être une arme tellement efficace dis donc. Enfin bon bref il attendit dans le silence en regardant le corps du jeune homme qui finit par se retourner. C'était un premier pas. Bien sur les problèmes et les peurs ne disparaissaient pas comme ça d'un coup de baguette magique, ils étaient toujours là...mais au loin. Tenter de les oublier quelques minutes ça fait du bien, au corps et à l'esprit. La preuve c'est que pour Shine ce n'était pas encore ça et il ne semblait pas vraiment convaincu par la méthode de Yoshida. Il retient un quelconque geste, pas la peine de le tendre à nouveau. Il n'osa même pas se rapprocher c'est dire. Il resta calmement allongé la tête sur son oreiller. L'écouter, ça faisait un moment qu'il n'avait pas parlé après tout. Si il préférait ça à dormir. Cela dit c'était des questions intéressantes. Pas sur qu'il ait la réponse mais bon. Il n'avait jamais vu les choses comme ça. Pourquoi y a des gens qui se cassent la tête à chercher la petite bête au lieu de simplement profiter des choses ? Il se le demande franchement. Il réfléchit un instant, considérer le point de vu de Shine. Un peu négatif tout ça quand même.

« Et bien....pourquoi se la prendre en pleine face. Faut se réveiller en douceur pour faire la transition. »

Les réveils brusques ça ne doit pas aider c'est certain. Il ne sait pas trop de quoi il rêve la nuit, si au départ il s'endort une une idée positive , un lieu ou bref...quand il se réveille d'un,e part il ne se souvient pas de ses rêves et d'autre part c'est souvent le réveil qui le tire du sommeil comme ça sera le cas dans une heure. Sauf que là il ne dormira pas. Bon ok c'est nul ce qu'il vient de dire, personne se réveille en douceur. Il tentait juste un peu d'humour. Faut se détendre peace and love. C'est surtout le temps de trouver une réponse qui puisse être satisfaisante parce qu'il se doute bien que celle là ne va pas convenir mais sur le coup il n'avait rien d'autre sous la main. Soupire légèrement et se met sur le dos pour regarder le plafond.

« Il faut savoir profiter de ce qu'on a... ne pas penser négativement tout le temps.

Le monde est dur oui, on est pas au pays des bisounours et ça s'appelle grandir tout simplement. Et pouvoir s'échapper peut aider à tenir le coup sinon on finit par s'écrouler...

Je ne considère pas que quand je me réveille je me prend la réalité en pleine face. Chacun à sa manière de penser et de voir les choses mais on peut changer ça. On est pas voué à être négatif toute sa vie. Chaque matin le lit à côté de moi est vide et me rappelle que celle que j'aime n'est plus là... je dois faire avec et si j'ai rêvé d'elle la nuit et bien au moins pendant quelques heures j'ai été heureux avant de retrouver ce triste vide.... »

Euh hem...c'est un peu triste de dire ça. Mais vrai que le matin....c'est se lever avec la tristesse au ventre, une boule dans la gorge et la colère parce que tout ça n'était qu'un rêve. Mais bon...sur le coup il était content dans son rêve. Il y avait de la chaleur et tout. Ouais dès fois on aimerait ne jamais sortir de son rêve, retourne son visage vers Shine et sourit un peu tristement. Allons faut pas avoir des conversations déprimante, puis il a pas assez bu avant de se coucher ça ne va pas du tout ça >_< Franchement ce gosse devrait aller voir un psy, ça l'aiderait à s'en sortir, exprimer ses angoisses, ses peurs pour pouvoir les affronter et tout. Faut pas tout laisser enfermer à l'intérieur de sois, faut laisser les choses sortir voilà. D'ailleurs il peut même les laisser sortir maintenant, Yoshida l'a dit il est une bonne oreille. Ça sortira pas de ses murs promis.

« Il n'y a pas 36 solutions. S'échapper trop souvent serait une mauvaise chose. Il faut vivre aussi dans la réalité et l'affronter. Se battre. Se sont de belles paroles...je ne me bats pas et... peut être qu'un jour la tristesse m'emportera... mais peut être, peut être que je me reprendrais en main. Soit on est actif soit on est passif... mais on est seul maitre de son destin. Toujours.... »

Yoshida ne se battait pas oui. Il préférait aller dans des bars et boire jusqu'à n'en plus finir pour oublier. Il préférait rester mou en quelque sorte. La vie se faisait sans lui, il ne décidait rien. Il se levait parce qu'il fallait se lever pour aller travailler mais n'avait aucune réelle motivation. Les journées se succédaient sans qu'il n'y ait de réel changement. Le changement ça se provoque, ça ne vient pas tout seul. Lorenz lui il s'était battu. Il était seul maitre de son destin. Un homme fort qui ne se laissera pas marcher sur les pieds. Les obstacles il fera en sorte de les éliminer. Et puis dire qu'on ne peut pas, qu'on y arrivera pas ben....c'est juste se laisser faire, se trouver des excuses. Lorenz avait réussi à se débarrasser de la mafia. Bon à un certain prix c'est vrai. Il étaiot convaincu que c'était cette putain de mafia qui avait tué ses parents. Il ne croyait pas à la thèse de l'accident. Que ça soit vrai ou faux qu'importe, il ne s'était pas écroulé dans la douleur de la perte d'être cher, il avait continué d'avancer.

Ses mots peut être un peu trop tranchants pour un gamin de son âge restèrent suspendus un moment dans les airs, rapidement suivis par un lourd silence. Peut-être avait-il été un peu trop loin ? Cela ne serait pas le première fois, que son pessimisme forcené déstabiliserait quelqu'un. A force de mots trop réalistes pour être entendus sans en subir certains dégâts, les gens finissent par ne plus vouloir vous écouter. Voire vous côtoyer tout court. Ma fois, l'espion n'avait jamais appris à être optimiste. Et la seule personne à lui en avoir donné l'occasion, c'était Nico. Mais l'étincelle d'espoir n'avait pas brûlé longtemps, vite soufflée par le poids de la mafia. Cette organisation ne permettait pas de place à l'utopie. Seulement son père. Avec lui, il se laissait aller à de grands rêves. Des élucubrations nappées de crème pâtissière. Tout ce que cela lui apportait, c'étaient déceptions, tristesse. Parfois de la joie, mais si peu... si peu qu'elle était vite oubliée. Et puis, l'humain étant ce qu'il est... Shine savait parfaitement que les bon souvenirs s'effaçaient aussi facilement qu'un trait de craie sur un tableau, alors que les mauvaises expériences restaient ancrées dans la tête, un tatouage indélébile sur la peau. Comme ses cicatrices. Ces blessures qui ne guériraient jamais complètement, que ce soit physiquement ou mentalement. Il ne s'en débarrasserait jamais. Elles faisaient partie de lui, de son histoire, qu'il le veuille ou non. Il devait vivre avec. Point barre. Pas de discussion possible.

Muet, le gosse écouta Yoshida lorsque celui-ci se manifesta, brisant le silence. Tout au long du discours, entrecoupés de pauses plus ou moins longues, il ne fit rien d'autre que de s'abreuver de l'avis de cet homme. Il avait tant cherché de réponses à ses doutes, sans jamais la trouver, qu'il s'accrochait à chaque nouvelle explication, espérant y trouver le détail qui changerait tout. La pièce manquante d'un puzzle qu'il tentait de compléter depuis de trop nombreuses années. Jusqu'ici, il avait toujours été déçu.
Chaque silence était accompagné d'un regard appuyé de Shine sur son hôte, encouragement à continuer. Le sourire triste, l'intonation, tout était analysé. Avec les yeux d'un enfant perdu en quête d'une clé qui lui ouvrirait la porte du paradis.

Le flot de parole terminé, un soupir las s'échappa des poumons du Sawada, qui s'enfonça un peu plus dans le matelas. Lui avait toujours été négatif. Par nécessité. Et à force, il ne voyait plus trop l'utilité de voir les choses du bon côté. Quand il le faisait, la réalité se faisait un malin plaisir de lui rappeler que jamais rien n'était acquis, et surtout pas le bonheur. Rapidement, la plupart du temps. Alors pourquoi allumer une flamme de joie, si elle s'éteignait au moindre souffle ? Pourquoi ériger des forteresses d'euphorie si elles s'effondraient aussi facilement que des châteaux de cartes ? Il n'en pouvait plus des défaites incessantes. Alors, à défaut de voir ses ambitions détruites au fur et à mesures qu'elles apparaissaient, il poursuivait juste son chemin, essayant de donner au destin le moins de prises possibles sur son existence. Peut-être qu'il avait tord. Qu'il se trouvait dans l'erreur. Mais ses expériences passées l'avaient pousser à subsister de cette façon... une sorte de réflexe de survie. Il n'avait jamais connu d'autre mode de fonctionnement. Ce qui ne l'empêchait pas d'avoir des faiblesses. Plein même. Une caractéristiques propre à l'être humain.

Quant à se battre... à vrai dire, il en avait marre. Ras-le-bol. Il n'avait fait que ça, se battre pour exister, se battre pour ne pas sombrer complètement dans la folie et la solitude. Même pieds et poings liés, il avait lutté, encore et encore... pour quoi ? Pour quel résultat ? Devenir un gamin qui préférait largement la solitude à tout présence humain, misanthrope de nature. Développer une sorte de double personnalité: celle avec son père, son vrai lui, et l'autre, la façade pour se protéger. C'était dur, de ne pouvoir être soi-même qu'en présence de son protecteur. Ou alors dans de grands moments de faiblesses, et encore, il ne se dévoilait jamais entièrement. Même pas à l'héritier Sawada. Et cette incapacité à dévoiler ce qu'il ressentait, en tout cas de manière compréhensible par les autres... voilà à quoi cela l'avait mené, de se battre. Oui, il devait l'avouer. Lutter lui avait sûrement permis de survivre. Mais à quel prix ? Au final, peut-être qu'il aurait mieux fait de se laisser tomber au fond du trou. Il n'existerait sûrement plus, mais toutes ces souffrances seraient déjà loin derrière lui.

« Dès fois, on a beau être actif, ça ne change rien. »

Oui, cette phrase reflétait parfaitement son désarroi. Il s'était battu, comme un diable, contre la cruauté de ses parents. Contre l'indifférence qu'ils lui vouaient à la place de l'amour qu'il aurait du recevoir. Est-ce que cela l'avait empêché de se faire battre et enfermer ? Non. Est-ce que cela avait pu éviter les longues nuits dans les bras d'étrangers, en mission pour ses démons de parents ? Non.

« Mais au final, peut-être que j'ai juste été lâche. »

Il secoua doucement la tête. Non, il n'avait pas été lâche. Il n'avait pas été faible. Autrement, il n'aurait pas dépassé l'âge de douze ans. Il ne serait pas ici à pleurer sur son sort.

« On a pas toujours les armes pour lutter. Quand on est un gosse de dix ans et que ceux qui nous abusent sont nos propres parents... à moins de ne ressentir aucune émotion, on ne peut pas se libérer de ses chaînes. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé. »

La voix de l'espion s'étouffa sur la fin, alors que les souvenirs remontaient. Malgré toute l'aversion qu'il pouvait vouer à ses géniteurs... une partie de lui n'avait jamais pu se départir d'un amour qui s'était agrippé à ces parents indignes, faute d'une autre présence.

Yoshida aurait pu parler des heures mais cela n'aurait pas forcément aidé le garçon enfin de compte. Quoi qu'il dise, la clé ne se trouve pas dans les paroles d'un inconnu, elle se trouve dans son coeur. Peut être l'aiderait il à trouver le chemin mais il en doutait et puis à quoi bon ? L'aube allait se lever et il allait partir, il ne le reverrait jamais et sûrement que ses paroles seraient oubliées. Après tout les paroles ne sont que des mots qui s'envolent dans le vent non ? Certes il y a cdes mots qui touchent directement le coeur, c'est parfois bon parfois mauvais. En fait il fallait savoir entourer son coeur d'une barrière pour que les mots ne fassent que ricocher et ne l'atteignent pas. Ça pouvait éviter bien des blessures. Lorenz avait ouvert la barrière de son coeur quelques fois, et il l'avait amèrement regretté. Oui vraiment mieux valait laisser cette barrière fermer à tout jamais. Quitte à passer à côté du grand amour, on évite un grand bonheur mais on évite aussi une grande souffrance donc au final.... il ne sait pas ce qui était le mieux mais il avait fait son choix c'est ainsi.

Il l'écouta soupirer et senti le matelas s'enfoncer un peu. Il était attentif quand même à ce jeune inconnu. Jeune inconnu dans son lit quand même mais bon. C'était juste pour cette nuit. Cela dit il avait besoin de se reposer. Il ferma les yeux en l'écoutant attentif aux vibrations de l'air. La vue ne fait pas tout il faut savoir utiliser ses autres sens parfois. Il resta comme ça un moment, non il ne dormait pas, il est pas si malpoli pour s'endormir alors que quelqu'un à côté se...euh se confie mettons. Oui il sentait le moindre mouvement comme lorsqu'il secoua sa tête parce que forcément ça faisait bouger le matelas. Il sentit l'étouffement dans sa voix aussi. Il aurait pu ressentir de la pitié à ce moment là, n'importe quel être humain serait sûrement envahis de ce sentiment en entendant ça. Abusé par ses parents... Non Lorenz ne ressentait aucune pitié. Il n'était pas quelqu'un qui avait beaucoup de sentiment. Peu de chose le touchait réellement. Peut être trouvait il cela triste... Oui. C'était une histoire triste mais bon il ne pouvait pas y faire grand chose. C'était pas son histoire, c'était du passé alors bon aussi triste que cela sois c'était la vie il avait envie de dire. Bon il n'était pas sans coeur il n'allait pas dire ça. D'ailleurs Yoshida avait beaucoup de peine pour ce pauvre petit.

« Les armes on les a toujours. Seulement parfois elles sont vraiment très bien cachées et on ne les trouve pas. »

Après tout ce n'était pas donné à tout le monde de pouvoir se battre. C'était tellement plus facile de subir malgré toute la protestation interne que l'on peut ressentir. Il était d'accord sur le fait que c'était sûrement de la lâcheté plus qu'autre chose. Se battre était un mot fort, lourd de sens. Oh oui ce n'était pas juste se rebeller. C'était beaucoup plus compliqué que ça. Pour certain se battre ça consistait juste à donner des coups. Si l'être humain avait un cerveau ce n'était pas rien. Un vrai soldat ne ressent plus rien. Oui être un soldat c'était ça dans le fond, un soldat dont on était le commandant. Pas une mince affaire. Peut être que Lorenz pensait mal. On a tous des préjugés. Il y avait des faibles et des forts dans ce monde. Il se considérait comme un fort et n'avait aucune compassion pour les faibles estimant que c'était de leur faute, comme si ceux là n'avaient pas de réelle volonté. Ça peut paraître horrible mais il était comme ça. La vie n'est facile pour personne, ça sert à quoi de se plaindre franchement ? Rien. Il avait perdu ses parents, il s'était fait trahir par sa future femme. Peut être que c'était rien comparé à d'autres forme de crime plus atroce comme le fait d'être abusé par ses parents. Il ne pouvait pas comprendre peut être...sûrement il n'avait pas vécu ça et ne le vivrait jamais. M'enfin bon peut être Lorenz était un brin cruel intérieurement mais pas tant que ça la preuve , il rouvrit les yeux, regarda Shine doucement et vint glisser une main douce sur sa joue pour la caresser légèrement.

« Chh....c'est à vous de construire votre histoire maintenant et de dépasser ça »

Il ne fallait pas ressasser de mauvais souvenir comme ça. Bon cela dit fort ou pas il se savait très faible sur un certain point. Si il artrivait malheur à son fils, si il venait à mourir Lorenz deviendrait fou. Il ne supporterait pas une telle douleur. Son coeur était peut être entouré d'une barrière mais à l'intérieur de cette barrière il n'était pas seul. Oui son fils remplissait son coeur entièrement. Un tel amour était inimaginable. Peut être était ce le propre de chaque parent aimant son enfant. Il n'en sait rien. Il ne pouvait expliquer cet amour qui le tenait tout entier. C'était quelque chose d'indestructible, c'était le souffle de sa vie. Il n'y avait pas de mots pour décrire ce qu'il ressentait.

« Arrêtons de parler maintenant. Je n'ai jamais fait de nuit blanche et je ne suis pas sur de pouvoir tenir au boulot demain. Je ne peux pas me permettre de me faire virer je n'ai rien d'autre. »

Une manière de mettre fin à la conversation. Il retira sa main et referma les yeux. De toute façon le réveil allait sonner d'ici peu alors laissez le reposer son cerveau quelques minutes ça ne lui fera pas de mal. Même si c'était moins d'une heure, c'était mieux que rien. Oui il fallait que le calme se fasse et que son corps se détende quelques instant avant d'être pris dans le tourbillon de la journée. Quand on est fatigué on est moins sur ses gardes et ça peut se révéler fatal. Il n'est pas parano mais bon....parfois si.

Les mot amers lâché, le gosse retomba dans le silence, pas sûr d'avoir bien fait de se confier de la sorte. Mais putain... ça faisait du bien, quand même, de laisser s'échapper la rancoeur de temps en temps. Même face à un inconnu.
Il n'avait pas eu les armes pour lutter. Il en était persuadé. Autrement, nul doute qu'il se serait débattu, jusqu'à se libérer de ses chaînes. Mais bon, tout dépendait du point de vue qu'on prenait. S'il y réfléchissait d'un autre côté, il pouvait aussi n'y voir qu'un lâcheté enfantine, un abandon concédé trop tôt alors qu'une petite poussée de plus aurait suffit à briser ses entraves. Lui, il ne le voyait comme ça. Il avait été impuissant, et seul, n'aurait jamais pu s'en sortir. Peut-être était-ce une stratégie mentale pour se protéger contre la dure réalité: il n'était qu'un gamin dénué de courage qui avait laissé tomber avant même d'avoir essayé. Pathétique.

« Les armes on les a toujours. Seulement parfois elles sont vraiment très bien cachées et on ne les trouve pas. »

Un léger rire sortit de sa gorge, guttural. Bien cachées, hein ? L'espion trouvait cette théorie amusante dans sa cruauté. Comme s'il avait eu le temps de chercher, de fouiller pour trouver la solution. Non. Jamais. La vie avait été bien plus assassine, lui laissant à peine le temps de reprendre son souffle entre deux coups. Comment aurait-il pu avoir seulement l'énergie de chercher une échappatoire, lui qui se battait déjà corps et âme pour conserver un semblant d'humanité ? Cela lui paraissait juste.... absurde. Et en même temps... encore ce doute qui l'étreignait toujours. Et s'il avait essayé, juste encore un peu ? Un jour de plus aurait-il changé la donne ? D'un grognement significatif, il chasses ces pensées dérisoires de sa tête. Ressasser le passé de cette manière, ça ne servait strictement à rien. Ce qui était fait était fait. Il ne possédait pas le pouvoir de revenir en arrière pour changer les choses. Les erreurs étaient incrustées dans sa peau à l'encre indélébile, et jamais il ne saurait ce qu'il serait advenu de sa personne s'il avait décidé de se rebeller une fois de plus. L'issue aurait peut-être été la même. Ou pire. Ou meilleure. C'était un avenir qui n'avait pas existé, et dont le dénouement ne s'écrirait pas.

Une main se glissa sur sa joue, et cette fois-ci, le jeune homme ne se crispa pas. Trop plongé dans ses pensées pour s'inquiéter du contact humain. En d'autres circonstances, il se serait probablement retiré avec violence.
Alors qu'il s'apprêtait à sortir une de ses répliques cinglantes, bien teintée d'une ironie qui macérait sans cesse dans sa tête, Yoshida brisa le court silence qui avait accompagné les délibérations mentales de l'adolescent. La bouche ouverte du garçon se referma, les mots se brisèrent au bord de ses lèvres, sans franchir ce dernier obstacle. Il avait encore tellement de choses à dire. Tellement de colère, de chagrin a déverser. Mais la bonté de son hôte semblait avoir une fin, ce qui était compréhensible. Coupé dans son élan, Shine retint son envie de protester et se tourna face à l'inconnu, s'enroulant un peu plus dans la couverture.

Construire son histoire... dépasser son désespoir... c'était plus facile à dire qu'à faire. A force de désillusion, le gosse ne croyait plus trop en la victoire. Un doux rêve qui ne se réaliserait jamais. Une chimère qui ne faisait que le faire saliver, sans jamais dévoiler son goût triomphant. Un mirage après lequel il courrait sans cesse, et qui disparaissait à chaque fois qu'il l'effleurait du bout des doigts. Juste un espoir vain. Il était fatiguée de croire, et en même temps ne pouvait s'en empêcher, à chaque fois qu'un événement éveillait quelque chose en lui. Ce quelque chose qui faisait qu'il ressentait encore des émotions, en compagnie de certaines personnes.
La peur de la trahison ne le lâchait par contre pas. Chaque geste, chaque mimique, il les analysait, y décelait autant de preuves de mensonges qu'il y arrivait. A force, tout prenait le goût acre du mensonge, autour de lui. Les mots, les attitudes, les comportements, les sourires délivrés à tout va... peu de ces manifestations était réelles. La plupart du temps, de mauvaises intentions se cachaient derrière la bonne volonté des hommes. A quoi bon croire dans une espèce qui était corrompue, pourrie jusqu'à la moelle ? Parce que... certaines personnes sortaient du lot. Et méritaient qu'on croie en elles. Mais c'était dur à admettre, que tout n'était pas perdu d'avance. Parce que cela incluait qu'il fallait se battre, encore.

Ses paupières s'abaissèrent, annihilant la vue de la silhouette sombre de Yoshida. Les dédales du sommeil s'ouvrirent à lui, et petit à petit, il s'y engouffra. Ses sens s'endormirent un à un, seule son ouïe fonctionnait encore un minimum, par habitude de dormir tout en étant près à réagir à n'importe quel danger en une seconde. Mais au final, la fatigue le rattrapa, et même son esprit aiguisé d'espion mafieux dut s'avouer vaincu. Sa conscience se réduisit au maximum, l'entraînant dans un sommeil profond, et réparateur. Sa respiration, se fit calme et profonde, preuve parfaite de sa somnolence.

Shine s'était enfin tu...un peu de calme dans l'appartement ce n'était pas si mal. Il laissa ses pensées dériver pour enfin s'apaiser. C'était un gros méli mélo dans sa tête, il avait besoin de ce calme pour y mettre de l'ordre. On aurait dit qu'il dormait mais avec tout ce qu'il venait d'entendre c'était bien difficile. Dans quelques heures il cherchait tout ce qu'il peut sur la mafia dans la ville, dans ce qu'il savait déjà... pourtant Shine avait échappé à ses recherches. Il n'avait pas du être assez méticuleux. Hm il détestait cette sensation, que quelque chose lui a échappé. Que craignait il ? Pas grand chose dans le fond mais...On ne sait jamais. Il ne pouvait pas se permettre une erreur, le temps de sa chute n'était pas arrivé. Et n'arriverait jamais. Parfois on s'entoure d'illusion c'est fatale enfin bon. Il regarderait quand même du côté de Sawada, c'est de ce côté que ça pue le plus. Il ouvrit un oeil un instant pour observer le jeune homme dans son lit. Il paraissait encore si jeune.... si innocent. Même si ce n'était sans doute que des apparences. Plus que sans doute d'ailleurs. Si la mafia l'avait adopté ce n'était sûrement pas pour lui chanter des berceuses tous les soirs. Oh non d'une manière ou d'une autre le garçon devait leur être utile. Il devait les servir vraisemblablement. Oui c'était l'âge idéal pour berner les gens. Un âge ou on croyait beaucoup de chose, ou pas... dans son cas il ne semblait plus croire en rien enfin bon... Ce n'était pas son problème, il ne s'occuperait pas du Shine. C'est vrai que...Si il n'y avait pas eu cette histoire de mafia, d'adoption il se montrerait plus enclin à l'écouter, à l'aider pourquoi pas après tout. Lorenzo aimait bien les enfants et en prendre un sous son aile ne le dérangerait pas tant que ça.

Il se souvint de sa rencontre avec Toshyo. C'était encore un gamin à l'époque. Un sale gamin rebelle et désobéissant. Mais avec de la patience il avait réussi à l'apprivoiser et maintenant c'était un homme, c'était son amant aussi mais ça ce n'était pas vraiment prévu au départ. Non au départ il voulait...il voulait un homme de main, un second en quelque sorte. Quelqu'un qui l'aiderait dans son ascension. Mais Toshyo ne semblait pas... pas être fait pour ce rôle. Il n'en faisait qu'à sa tête, il préférait travailler seul. Il allait et venait comme un chat sauvage et au final lui rapportait plus que ce que Lorenz demandait. Oui le temps avait fait les choses. Tout ne s'était pas fait du jour au lendemain. Et maintenant c'était son associé. Mais il était bel et bien ce qu'on pouvait appeler son second. Lorenz avait douté de son choix plus d'une fois mais plus aujourd'hui. Aujourd'hui il avait une confiance inébranlable en son homme. Ce n'était pas de l'amour. L'amour détruirait une relation plus qu'elle ne la renforcerait. Non c'était plus que ça. De l'amitié sans doute oui... il le tuerait sans hésiter si il le fallait même si ça lui ferait mal au coeur de le perdre mais oui il le ferait. Peut être se mentait il , peut être pas... il espère juste que ça n'arrivera pas et qu'il n'aura pas de raison de commettre un tel acte. Le réveil se mit à sonner...et oui déjà. D'un geste vif il se retourna et l'éteignit. Même pas le temps de laisser sonner. Juste une sonnerie et pof il était éteins, rapide la guêpe.

Il regarda Shine et se leva tout doucement. Le temps de se rhabiller et il sorti de la chambre pour aller préparer le petit déjeuner. Passer dans la salle de bain. Ah les vêtements étaient sec, revient dans la chambre pour les lui donner en lui disant de se lever. Ouais désolé de couper court à son sommeil qui devait juste commencer mais il n'a pas l'intention de le laisser chez lui aujourd'hui et dans une demi heure il est parti bosser. Ben ouais les poubelles ça n'attend pas. Enfin pas exactement les poubelles mais si ça faisait parti de son boulot. Se passe un vague coup de brosse dans ses cheveux en pagaille. Lui le matin c'est juste une tasse de thé et une biscotte histoire de caler son estomac mais c'est tout. Pour ça qu'il est pas gros sans doute. Bien sur en bon hôte qu'il était il proposa tout un tas de truc à Shine, une pomme, du beurre , du chocolat.... bref. Histoire que son invité ne meurt pas de faim , ou ne fasse pas de malaise en sortant de chez lui ça serait pas mal. Il regarda sa montre, les cernes sous les yeux et soupira.

« Je suis désolé je ne peux pas me permettre d'être en retard...nous devons y aller. Vous voulez que je vous raccompagnez chez vous au passage ? »

Il prit son blouson en cuir qu'il portait la veille. Fallait qu'il aille retrouver sa moto près de la plage d'ailleurs. Raah c'est d'un pratique je vous jour. Enfin bon c'est comme ça quand on a des imprévus. Il laissa le jeune homme sortir. Oui oui il le fout à la porte. Il referma la porte à clé derrière lui. Allumer la lumière pour descendre les escaliers miteux. Grince un peu tout ça, à croire que tout va s'écrouler d'une minute à l'autre enfin bon. Non il lui propose pas de repasser quand il veut pour la simple et bonne raison qu'en réalité il n'est jamais là. Enfin si de temps en temps ça arrive. Peut être que la prochaine fois il sera avec un amant entrain de s'envoyer en l'air comme pas possible et là ça détruirait son image d'homme marié dépressif quoi. Non si Shine le cherche … hm il vaut mieux chercher dans un bar. C'est là qu'il aura le plus de chance. Oh tiens il réalise d'ailleurs qu'il a oublié de regarder son dos si ça allait mieux ce matin. Avec le nombre de pansement qu'il a foutu sur sa blessure ça devrait aller en théorie. Enfin bref il était temps qu'il aille retrouver le cours de sa petite vie. La rencontre d'un soir, d'une nuit était terminée et c'était sans lendemain. C'est ainsi. Du moins Lorenz voyait il les choses comme ça, l'avenir lui donnerait raison ou tord.

» Shine Sawada
» A Deux dans une chambre. ( PV Ameaki)
» Magasin de meuble dans les galleries
» Fautes d'orthographe dans les descriptions
» Bienvenue dans mon magasin [Pv Libre]