'Cause playing with fire is so exciting [PV Nico Sawada]

Wait a seconde.
Des années en arrières. Un passé presque oublié. Cela remontait à quand il était enfant, qu’il vivait encore avec ses deux parents. Des scènes familiales banales… Du moins quand son père était à la maison avec lui. Chose plutôt rare vu qu’il préférait partir en mer que restait avec sa famille. Quoique, Toshyo n’en a jamais rien su, de ce que pouvait éprouver son père vis-à-vis d’eux. Trop souvent absent, et puis lui-même était trop jeune. Des flashs, des images, qui se matérialisaient parfois entre deux rêves quand il prenait le temps de dormir. Il se souvenait de son visage, carré, dur, les traces d’années passées en mer à braver vents et tempêtes qui se lisaient sur sa peau tirée, ridée, des cheveux toujours en bataille qui retombait en carré autour de son visage. Des yeux marron, aussi froid que les flots. Pas quelqu’un à qui on a envie de parler quand on le voit comme ça, une allure austère. Pourtant, de ce qu’il se souvenait, c’était un homme aimant… Tout du moins avec sa famille. Et mis à part qu’il battait sa femme mais, étrangement, Toshyo ne lui en voulait pas du tout. Aurait-il été en âge de comprendre à cette époque, il l’aurait même encouragé. Il s’était toujours mieux entendu avec son père, et il aurait préférer partir avec lui quand celui-ci à quitté la maison que de rester avec sa mère. Dommage.

When you can’t breathe, something wrong…
Il s’était réveille en sursaut. Pour une fois qu’il revenait dormir chez lui… Enfin chez lui. Ce n’était pas vraiment chez lui, même s’il le considérait comme tel. C’était son lieu de travail… Le restaurant de Lorenzo. Mais bon, d’un certain coté c’était un chez lui, ouais. Vaut mieux se dire ça qu’autre chose. Et pour une fois qu’ile st là, même si ces derniers temps il revient assez régulièrement vu qu’il n’a pas grand-chose pour le moment… Et bien voila, faut que ses souvenirs ressurgissent. Il suffit de pas grand-chose parfois, une rencontre anodine dans un bar, une discussion qui prend des tournures étrange, et le subconscient se remet à travailler. Il est pas du genre à rêver dans son sommeil pourtant, et généralement quand ça lui arrive, ce n’est jamais bon signe… La preuve. Toshyo resta assis sur son lit un long moment à observer la faible lueur qui étincelait de la fenêtre, à reprendre un souffle qu’il ne se souvenait pas avoir perdu. Le drap du lit collait à sa peau en sueur. Ouais… Y’a des choses dont on aimerait ne pas ne souvenirs. Il finit par se relever, vêtu d’un simple boxer pour aller dans la salle de bains e passer la tête sous l’eau froide. Un sentiment d’oppression soudain. Le cœur qui bat dans la poitrine. La pâleur de son reflet dans la glace accentuée par la nuit. Il a toujours eu la peau pâle pour un asiatique.

But life going on, over and over.
Et après le départ de son père, la vie avait suivi son cours. Il était devenu incontrôlable, faisait connerie sur connerie. Plus il grandissait, plus elles étaient grande… Il se retrouva à faire des nuits de garde à vue assez régulièrement. Et puis un jour il finit en tôle sur un coup de tête… Un simple défi. Il en rit encore aujourd’hui. Sur deux simple mot, il avait limite foutu sa vie en l’air. Et le pire, c’est que si quelqu’un lui refaisait le même genre de coup aujourd’hui, il recommencerait. Dire que ses potes n’étaient pas venus le voir une seule fois… Bah il ne leur en voulait pas. C’était… Pas vraiment des amis. Des mecs et nanas avec qui trainer, avec qui faire des conneries. Oh il s’entendait bien, mais dans le fond, ce n’était pas des amis. Il se demandait aussi ce qu’ils avaient pu devenir… La vie est parfois étrange, tant d’interrogations pour pas grand-chose. Lui qui étai condamné à passer sa fin de jeunesse en prison pour avoir buter un type, un inconnu était venu l’en sortir.

Un coup d’œil dans le miroir en face de lui. Des mèches de cheveux mouillés collées ses joues, pour un peu il ne se reconnaîtrait pas. Il attrapa un élastique à porter de main et finit par les attacher en revenant dans sa chambre, se sortant un pantalon et une chemise. Besoin de prendre l’air, il ne retrouvera pas le sommeil ce soir, il le sait. S’habiller en face du miroir de la chambre… Son corps a bien changé n cinq ans. Ses années de prison, ses années avec Lorenzo… Ouais il en avait vu de tous les couleurs.

Keep your head high.
Lorenzo lui avait offert une nouvelle vie. Oh ce n’était pas gagné… Toshyo n’aime pas avoir de supérieur, n’aime pas suivre les ordres. Un refus de l’autorité permanent chez lui. Il avait fallu du temps… Et pas mal d’emmerde pour que finalement tout se mette en place tel que c’était aujourd’hui. Maintenant ça lui convenait. Plus que quelque chose qu’on le forçait à faire, il défendait une cause qui lui tenait à cœur. Enfin, plus que la cause, c’était la personne qui en était à l’origine qu’il suivait et épaulait. Certaines personnes attirent parfois. Comme les papillons qui sont toujours attirer par la lumière jusqu’à s’en brûler les ailes. Ca arrivera un jour. Il aura trop joué ça finira par lui retomber dessus. Ca avait déjà failli le faire… il ne comprend toujours pas comment il a eu la force de s’en sortir. Et l’autre idiot qui était venu le chercher… Quel inconscient, vraiment. Et il sait que si c’était à refaire il le referait. Son corps avait eu du mal à s’en remettre… Cela ne l’handicapait plus maintenant, mais parfois, quand il faisait des efforts intenses sur des durées prolongées, il pouvait sentir la fatigue de ses muscles. Ca finirait par passer. Des moments qu’il aimerait bien oublier… Que son subconscient se faisait un plaisir de lui rappeler.

Il attrapa son paquet de clope et quitta sa chambre. Il allait aller faire un tour… Quoi que. Non il n’a pas envie de grand-chose. Retrouver ses esprits encore un peu embrouillé. Passer par le bureau… Comme d’habitude, Lorenzo était en train de travailler. A croire qu’il ne prenait pas même le temps de dormir. Discuter quelques minutes et puis il le laisse travailler. Se retrouver dans les rues…. Il alluma sa cigarette, petit point rouge au milieu des lampadaires. Laisser le tabac brûler sa gorge avec plaisir. La fraicheur de la nuit lui faisait du bien. Il n’avait pas pris de veste… Tant pis. Il se mit à vagabonder dans les rues de la ville, observant le peu de monde qui trainait ici et à derrière la fumée de sa cigarette. Pas vraiment envie de finir dans un bar… Il s’enfonçait de plus en plus dans les rues quand une lumière vive attira son attention. Le casino… Il observa un instant le trafic, les gens qui entraient et sortaient du bâtiment. Quelle magnifique idée.

And don’t forget… Everyone must die one day.
Il réajusta sa chemise et finit par passer devant le civil, se mêlant à la foule pour pénétrer dans le lieu. Il n’avait pas de raison d’être arrêté, il n’avait pas l’air d’un clochard, avait du liquide sur lui… Non vraiment aucune. Le bruit et la lumière lui agressèrent un instant les sens avant qu’il ne s’y habitue. Les gens qui râlaient parce qu’ils perdaient, ceux qui gagnaient, ceux asse expérimentés pour savoir se faire petits et stratèges… Il s’arrêta à quelques tables, une petite partie de poker en observant la foule. Des gens intéressant, des gens un peu moins… Il connaissait quelques têtes. Les gens importants… Même si leur nom ne lui revient pas toujours en tête. Abattre les cartes, payer ce qu’on doit, recevoir ce qu’on gagne et une nouvelle partie. Il se retire… Continue à tourner. Il en a complètement oublié ce qu’il est venu faire ici. Et puis… Un homme qui attire son attention. Une tête qui lui rappelle vraiment quelque chose. Vraiment quelque chose. Il tourna un peu en rond. Essayer de se rappeler son nom… Se remet à jouer à une table en gardant un œil sur lui… Finit par demander à son voisin discrètement s’il connait le nom de ce type, il a envie de réussir à mettre un nom sur ce visage. Bon il aurait pu prendre une photo et l’envoyer à Lorenzo, mais de une, pas sûr d’avoir une réponse immédiate et de deux, c’était très, très peu discret…

Nico Sawada. Ah oui, pas étonnant qu’il connaisse ce nom. Personne importante de la mafia… Bien, bien. Rien d’étonnant en effet il avait lu des rapports rapidement, ou en avait entendu parler un jour où un autre. Intéressant… Quitte sa machine à sous, passant de table en table pour parfois s’y attarder et parfois juste le suivre de loin… Sans jamais le perdre de vue. Amusant de croiser ce genre de personne ici… Peut-être que la fin de soirée ne serait pas aussi mauvaise que le début. Au moins ça commençait à devenir réellement intéressant.

Le stylo frôla dangereusement le verre pour la énième fois. Pour la énième fois, une vague de crispation saisit les serveurs entourant le manieur. Ce dernier retint un sourire satisfait. Dans sa colère, l'anxiété des subordonnés était un ressenti extatique. Il aurait pu s'en nourrir s'il avait été un vampire psychique. Malheureusement pour lui, le talent de manipulation ne lui avait pas été offert. Oh, il s'en approchait grâce à sa longue pratique, mais jamais il n'aurait le pouvoir des vampires de Dan Simmons. Dommage. Nico se l'avouait, il aurait volontiers vu le petit ministre prétentieux en face de lui se renverser du champagne sur son pantalon. Avoir gagné plusieurs fois d'affilée dans ce casino n'accordait à aucun la permission de regarder de haut l'héritier Sawada. Surtout sur son propre domaine. Le jeune homme pesta dans un murmure. Il n'avait jamais aimé le jeu. Trop de hasard, pas assez de tactique. Parce que même si certains le prétendaient, il n'avait jamais été capable de voir l'ombre d'une intelligence derrière les jeux de hasard.

Le mafieux délaissa le jeu en cours pour regarder la jeune femme assise à ses côtés. Il l'avait prié de l'accompagner pour distraire ledit ministre et au vue du rire cristallin, elle avait complétement oublié l'objectif premier de sa présence. Néanmoins, sa détente naturelle et accessoirement le fait qu'elle vienne de perdre une somme assez colossale, semblait attirer suffisamment de regards pour qu'un voile d'inattention obscurcisse le regard vif des joueurs. Rien d'étonnant. Sa fiancée, car s'était elle, s'ingéniait à charmer le croupier. N'importe quoi. Amusé, Nico se laissa aller à observer la scène avant d'écraser doucement l'escarpin de la jeune libertine lorsque la comédie frôla un peu trop la réalité. Libre à elle de le tromper par derrière, il faisait de même, mais ensemble, il y avait une certaine étiquette à observer.

« Ciaira, je te laisse un instant, un téléphone... »

Son excuse typique en cas d'ennui. Coup de fil à passer. Sa compagne le regarda, un léger air de reproche dans sa moue. Il hocha la tête sans y répondre. Oui c'était un de leur rare moment de détente, mais il n'aimait pas ça. Son passe-temps favori restait et resterait toujours le vol. Ciaira soupira intérieurement et retourna à ses activités. Elle le savait, Nico n'appréciait pas les sorties. Sa tête était trop connue, son rang trop lourd à tenir pour espérer un peu de calme. Mais bordel, qu'est-ce que c'était chiant ! Sur cette pensée, la gamine agita sa main nerveusement en signe d'accord, parfaitement consciente que son fiancé s'était d'ors et déjà enfui. Enfin si on pouvait appeler une fuite discrète ce qui avait été un embarras protocolaire.

Déambulant à travers le labyrinthe des tables pour se diriger vers une zone plus calme, l'héritier n'eut pas besoin du rapport de ses hommes pour constater qu'on le fixait discrètement. Sa nuque restait un excellent détecteur et lorsque sa peau commençait à brûler, Nico se savait observé. Il n'y prêta aucune attention. Après tout, on était en soirée et il était qui il était. Le drôle devait sans doute avoir reçu une éducation des plus limitées et le Sawada ne se sentait pas l'âme d'un instituteur.

Quoique. Il s'ennuyait et avait envie de jouer un peu. Un chat affamé, tant pis pour la souris. Tournant tranquillement un moment pour repérer sa cible, il eut le droit à plusieurs saluts agaçants de formalité avant de croiser le regard d'un jeune homme. A son goût. S'il avait eu la tête aux conquêtes. D'une demande, un siège lui fut libéré. Empressement, révérence. Ennui. Vaëm l'avait trop habitué aux effronteries, de telle sorte que le reste du monde lui paraissait désormais atrocement gris.

« Enchanté, permettez que je partage ce jeu. »

Une demande qui restait un ordre. Les yeux bleus sondèrent la tenue du jeune homme. Négligée, mais correcte. Bien coiffé. Amusant. Satisfait de son observation, Nico se retourna vers le croupier sans s'être présenté.

When you love playing…
Le croupier se fit un plaisir de lui rappeler la partie qu’il était en train de jouer. Perdu dans quelques contemplations et quelques pensées qui dérivaient ici et là assez souvent, il en oubliait la partie, et c’est avec un simple hochement de tête qu’il demanda une nouvelle carte. Vingt et un. Partie gagnée. La mise du black jack qu’il avait misé lui revint. Restant assis, il se remit à miser, continuer sa partie tout en gardant un œil sur l’home qu’il suivait des yeux depuis un moment déjà. Après tout, il devait certainement avoir l’habitude de ce genre de choses dès qu’il sortait en public… Il y a des choses qu’on ne peut pas éviter. Il se concentra un instant sur son jeu. Pas très compliqué, les règles du Black jack étaient plutôt simple, un des premiers jeux qu’on apprend en tant que croupier. Faire un vingt et un avec les cartes… Avoir de la chance. Mais savoir compter sur les probabilités et l’anticipation. Et come tous les jeux, savoir observer… Le croupier, les adversaires. Ca lui plaisait, ce genre d’endroits, vraiment. Il ne trichait que rarement, n’étant pas forcément un professionnel, pour éviter de se faire avoir, mais ça perdait de son intérêt, comme un défi personnel qu’il se lançait. Le genre de paris stupides bien évidemment mai son s’amuse avec ce qu’on peut. Il lâcha un peu son observation, jugeant les aléas des partis qui se souvient les unes après les autres autour de la table de jeu. Quelques coups d’œil de temps en temps…

Dangerous way is the only way of feeling alive.
Jusqu’à ce que finalement, leurs regards se croisent. Oh pas très longtemps, quelques secondes seulement. Un sourire de la part de Toshyo, l’air de rien, avant qu’il ne retourne à son jeu. Il ne pensait pas forcément que quelques instants après, ce dernier viendrait s’imposer à sa table entre deux parties, délogeant un de ses adversaire du moment. Un mince pincement de lèvre agacé. Il n’aime pas qu’on le dérange comme ça, même si en l’occurrence ce n’était pas vraiment lui qu’il avait dérangé, mais plutôt la personne qui avait du partir à cause de son arrivée. Il observa les hommes autour de lui. Révérence, salut, politesse. Pas impressionnant le moins du monde… Un monde qu’il n’aimait pas. Ca aurait été comme ça avec Lorenzo, ça ne serait jamais devenu ce que c’était aujourd’hui. Il n’aimait pas les commodités, les soi-disant codes de politesse…. Ce pouvoir qui n’est qu’éphémère et que tout le monde convoite et craint à la fois. Amusant, vraiment. Tapotant des doigts sur la table, il posa enfin ses yeux sur l’homme qui venait de s’asseoir à la table sans sourire, l’air plus contrarié qu’autre chose en vérité.

« Je n’ai visiblement pas vraiment le choix vu votre attitude. Pratique, vraiment… »

Voix froide, tranchante. Peu importe la personne à qui il parle, un ami, un ennemi, n’importe qui, il ne se privera pas de dire ce qu’il pense, surtout quand ça peu l’amuser. Oui, c’était très intéressant comme situation. Enfin maintenant qu’il était installé, ils allaient pouvoir reprendre la partie c’est bien. Tout de suite dès qu’on a un rang on se croit tout permis, c’est incroyable… Ecraser les autres, tout le temps. Pas sûr que ça prenne avec Toshyo… Quoi que. Tout dépendait de ce qu’il voulait, l’un comme l’autre, il savait se la fermer quand l’enjeu en valait la chandelle. Beaucoup de possibilités tournaient dans son esprit alors qu’il observait le déroulement de la nouvelle partie, la distribution des cartes. Unr est a silencieux un long moment, observant ses cartes sans vraiment réfléchir à ce jeu là. Un huit… Une nouvelle carte. Un sept… puis un cinq… S’il tombe sur une figure ou un dix c’est foutu pour le vingt et un. On a l’esprit joueur ou on ne l’a pas… Lui il l’a. Annoncer une nouvelle carte. Un valet. Pas de chance, jeu perdu, il perd la mise. Un haussement d’épaule alors qu’il apprête de nouveaux jetons.

« Il y a des jours on gagne, des jours on perd… Et vous, pourquoi êtes-vous venu aujourd’hui ? »

Un sourire presque narquois sous un revers poli. Remiser pour recommencer une partie, une mise plus importante que la première. Attendre les premières cartes. Un as… Ah les choses commencent mieux qu’à la première partie. Un léger sourire amusé. L’espoir fait vivre comme on dit les espoirs d’un blackjack sont peu nombreux. Continuant à tapoter des doigts sur la table, les uns après les autres avec lenteur, observant la carte, le croupir, l’homme assis en face de lui en silence, faisant attendre. Il pourrait doubler la mise avec une amorce pareille. Oh il sait déjà ce qu’il va faire au fond. Le jeu de l’indécision… Mesurer ce qu’il a à gagner, ce qu’il a à perdre. Beaucoup et peu de choses… Au fond ce n’est qu’un jeu come un autre.

« L’avenir est comme un jeu de carte… On joue avec quels que soient nos atouts en croyant pouvoir tout contrôler… Jusqu’à ce que la prochaine carte se retourne. »

Dieu on aurait pu croie entendre Lorenz avec ses histoires de cartes… Si son patron l’entendait ça lui arracherait peut-être un sourire, qui sait… Va falloir qu’il arrête de raconter des conneries sur les cartes ce n’est pas son rôle. Lui il permet d’avoir les cartes, les choses sont différentes. Il finit par déposer quelques jetons en plus sur la table avec ceux qu’il avait déjà posé, relevant les yeux sur le croupier.

« Carte. »

Nouvelle carte qui s’abat sur la table… bonne ou mauvaise pioche, seul le destin et la chance peuvent le dire. Oui il faut savoir prendre des risques pour avancer…

Des mains rapides caressèrent leurs couteaux à la réplique effrontée du joueur. Un doux bruit métallique, comme le sifflet d'un oiseau amoureux. Conquis, Nico laissa un instant la sonorité se propager en lui avant de regarder le plus haut gradé de son escorte. Pas d'esclandres ce soir. L'interdiction du port d'armes à feu dans le casino ne trouvait qu'une exception en la personne de son frère. Question de sécurité, mais surtout de confort. Pistolet ou revolver, les deux puaient l'ammoniac après usage, sans parler de la pollution auditive. Non, dans ce lieu de luxe, les intrigues devaient rester orales et psychologiques. Discrètes. Comme le croupier lui indiquant que le jeu continuerait sans lui. Une carte de trop. Une perte en plus.

Perdre dans son propre casino n'avait rien d'un cas de conscience. Personne ne lui réclamerait jamais de l'argent. Aucun challenge. La véritable partie se déroulait peu à côté de la table, entre son jeune voisin et lui. A se demander qui était le plus âgé d'ailleurs. Parler à un parfait inconnu ravissait le Sawada. A un inconnu impoli et inconscient l'émerveillait.

« La plupart trouve cette attitude bien pratique. Le manque de choix arrange bien des gens. Au moins peuvent-il se déresponsabiliser ou jouer les martyrs. »

Sa voix fit écho à la teneur froide entendue. Sans intention, Nico ne parlait qu'ainsi. Avec de rares écarts pour les intimes. Une voix polaire, mais honnête. Le mafieux n'avait jamais rompu aucun de ses engagements et était fort respecté pour cette éthique dans son milieu. Son monde. Les métèques ne pourraient jamais comprendre la douleur du pouvoir et n'en voyait que le positif. Certes la puissance permettait de nombreux caprices et désirs, mais le prix à payer n'en était que plus fort. Aucune vie sociale ou intime, la mort à tous les tournants. Eduqué dès son plus jeune âge, l'héritier supportait parfaitement la haine et les jalousies des autres. Le genre de sentiments qu'affichaient la majorité des joueurs. Gain de la partie.

« Des pertes et des gains, quoi d'autres ici. »

Joli sourire. Ses doigts jonglaient tranquillement avec les jetons, provoquant un léger son de cloche à chaque rencontre avec la chevalière. L'autre ne s'était pas présenté. Un manquement à l'étiquette assez agréable en somme. Cet homme l'agaçait et lui plaisait. Dommage qu'il dusse mourir. Oui...dommage...on ne pouvait manquer de respect à l'héritier en public sans en souffrir. Loi stupide, mais loi quand même. A la limite, un passage à tabac suffirait. L'homme ne l'avait pas directement insulté, ni rien fait de très alarmant. Peut-être ne savait-il même pas à qui il avait à faire. Quoique son regard insistant laisse penser le contraire.

« Veuillez m'excuser, mais le regard de ma fiancée semble tirer au noir. Elle est horriblement effrayante énervée, je ne veux pas courir le diable. »

Nico fit signe à la concernée de venir prendre sa place et de délaisser le ministre. Ce dernier n'était qu'un problème mineur après tout qui n'avait aucune résistance à voir son manque de concentration. Galant, il se leva à l'arrivée de la jeune femme et lui tira un siège, souriant. Il n'avait plus à se soucier du jeu à présent, Ciaira s'en chargerait. Elle avait un don étrange avec les cartes, à croire qu'être cocu apportait vraiment de la chance. Enfin pour elle, parce que lui s'était raté.

« Ciaira, je te présente un bel inconnu. Il a l'air charmant. »

Sa voix voit avait atteint des tonalités plus chaudes et plus agréables à l'oreille. Au vu de son regard pénétrant profondément ledit inconnu , on aurait pu croire qu'il le draguait. Devant sa femme en plus. Ce n'était pourtant qu'un jeu de plus entre les deux fiancés. Nico était d'humeur à détruire la soirée, le passe-temps favori du jeune couple.

Il ne faisait pas vraiment attention à son environnement. Son attention était focalisée sur les hommes qui étaient venus se joindre à la partie. Enfin, l’homme qui était venu, et ceux qui l’avait suivi. Un air dégagé, concentré sur ses cartes, alors que le reste de ses sens écoutaient, sentaient ce qui se passait de ce coté là. Il ne réagit pas au bruit des lame dans leur fourreaux, faisant mine de ne pas les avoir entendus. Qu’ils viennent donc, ça ne lui faisait pas peur. Au moins il savait à quoi s’attendre en sortant d’ici. Et la présence rassurante de la petite lame dissimulée dans le montant de sa chaussure ne lui donnait qu’un excès de confiance de plus. Confiance qui l’avait pourtant déjà trahi mais qu’il gardait quoi qu’il arrive. Il connaissait ses capacité, n’avait pas peur des combats, n’avait pas peur des défis, et rechercher juste à mettre un peu de piment dans sa vie. Oui au final il n’était pas grand-chose. Un mercenaire, qui se vend au plus offrant. On chercherait son visage, les lieux où il a vécu, il s’état fait connaître ainsi dans l’ancienne ville où il était avec Lorenz. Différentes missions, pour différentes personne, tout dépendait de combien on le payait, à plus ou moins long terme. Pas de chance, pas mal des personnes chez qui il avait bossé n’étaient plus là aujourd’hui. Ce n’était pas le cas de toute, mais si on se renseignait, on trouverait que c’était quelqu’un d’efficace, qui s‘impliquait… Ouais, le petit homme de main parfait qui parfois s’était trouvé bien plu qu’un homme de main. Il verrait bien comment ça se passait ici. Toutes les villes sont différentes, mais il suffit de savoir jongler et de savoir prendre des risques. C’est ça qui paye la plupart du temps après tout.

« Les gens sont faibles. Avoir des responsabilités ne me dérange pas je ne fais pas parti des personnes que vous citez. Il en faut bien. »

Il ne fit pas fi de la tonalité froide de la voix de son interlocuteur. Après tout, lui-même l’avait plus ou moins agressé oralement quelques instants auparavant. Mais il avait pris le soin de se calmer, revenant à des tons plus posés, plus calmes. Il en profita pour revenir à la partie quelques instant, remportant la manche qu’il venait d’entamer en sortant un vingt et un. Il attendit que le tour de table se finisse, observant les attitudes de quelques joueurs, celles de son voisin également avec une attention particulière derrière son air désintéressé. L’air du personne lasse de jouer, qui ne l’aura fait que trop et qui ne souhaite réellement s’attarder que par ennui. Il entama un nouveau parti lorsque le croupier revint vers lui, laissant les cartes sortir les unes à la suite des autres d’un air presque blasé. Oui, il pouvait effectivement donner cet air.

« Quoi d’autre ? Beaucoup à qui sait voir et couter. »

Il lui rendit le même sourire, à cela près qu’il y a jouta un léger air sarcastique. Il était en quête d’apprentissage. Des endroits qui grouillent de monde, où il est si simple de passer inaperçue dans la foule, de se faufiler dans le dos des gens, d’écouter des conversations à voix basses en faisant mine d’être concentré sur une partie, d’être pris par le désespoir de la perte et ne penser qu’à jouer, rejouer jusqu’à pouvoir se refaire. Un homme désespéré ne se mêle pas des affaires des autres et pourtant il peut tout entendre… Toshyo releva cependant les yeux lorsqu’il énonça sa fiancée, suivant les des yeux la personne qui s’avançait pour s’asseoir à la place de son ex voisin. Il agrémenta sa nouvelle partenaire de jeu d’un sourire tout ce qu’il y a de plus aimable. U peu de galanterie avec les femmes même si au fond, il détestait profondément ces dernières. Une haine qu’il leur vouait depuis son adolescence, pour des raisons personnelles. Il y a des choses qu’on n’a pas envie de changer, et cette colère du marin envers les femmes en faisait parti. Des créatures qui, pour lui, ne servait qu’à la reproduction, qui ne l’intéressait aucunement pour le moment, et qui étaient donc presque inutiles. Et qui n’apportaient, en prime, que des problèmes. Mais les apparences étaient tout autre et rien dans son attitude ou dans ses expressions ne laissaient ressortir els émotions qui lui vrillaient les tripes.

« Me voila enchanté de jouer avec une aussi belle dame, c’est un honneur. »

Il ne s’inclina pas, mais inclina la tête respectueusement. Tout en recommençant son jeu jusqu’à ce que la partie ne se termine. Nouvel échec. Le bilan de la soirée était donc négatif pour ce soir. Quelle importance il ne jouait pas pour l’argent, même si son air plutôt déçu semblait afficher le contraire. Il rendit les jetons qu’il avait à rendre, se retrouvant… avec rien. Ayant épuisé toutes ses ressources, il se leva, libérant la chaise pour qu’un nouveau joueur vienne s’installer à sa place. Il aura manqué de chance ce soir, ou de discernement. Peut-être même des deux. A s’occuper des autres personne on en perd forcément le rythme. Tout est question de rythme, il suffit juste de synchroniser le sien à celui du jeu. Peut-être allait-il partir, peut-être allait-il simplement changer de jeu. Ou peut-être d’autre chose. Il réajusta les plis de sa chemise l’air de rien avant de s’incliner respectueusement vers la fiancée de l’intéressé qui avait rejoint la table une partie auparavant avant de regarder l’homme qui avait quitté la partie, un léger sourire en coin.

« Je vous abandonne, ma chance m’aura trompé ce soir. »

Après moult essais, Nico ne parvenait toujours pas à trouver un intérêt au poker. Certes le jeu de manipulation était intéressant, distrayant, mais il reproduisait trop ce qui faisait son train train quotidien. Pas d'émotion si ce n'était pour tromper son monde, la recherche de l'arnaque parfaite, l'envie de manipuler...Non. Son quotidien apportait déjà son lot de malhonnêteté, aucun besoin d'en rajouter. Les probabilités étaient une autre issue de secours, mais le mafieux n'avait pas la tête aux raisonnements. Il n'aimait pas les soirées. Aucun intérêt pour lui si ce n'était les multiples révérences et autres signes de déférence. Les regards emplis de colère, d'envie et de mépris à son passage le fatiguaient plus qu'autre chose.

« Ciaira...Tu ne t'ennuies pas ici ? »

Murmure doux pour sa compagne. Une femme qu'il respectait énormément et connaissait depuis son enfance. Gamine, la demoiselle n'en avait pourtant pas moins de capacités. Un léger sourire pour détromper Nico sur son ennui apparut sur le doux visage avant d'être remplacé par un air enthousiaste suite à la distribution des cartes. Factice ou vrai. La dernière solution sembla la plus raisonnable puisque l'impoli s'excusa, ayant perdu la partie.

« Quel dommage... »

Ciaira afficha une petite moue déçue avant d'incliner la tête face au salut. Salut que ne reçut pas Nico, au grand contentement de ce dernier. Chouette. Il avait enfin une réelle raison d'envoyer quelques uns de ses hommes secouer un peu ce jeune insolent. Ne voulant pas laisser s'échapper sa proie, il la fit entourer par ses gardes, la forçant à se déplacer dans leur direction.

« Soyez sûr que votre présence nous manquera. Nous allons également nous retirer. Voulez-vous profiter de notre véhicule ? »

Question vaine, l'homme n'avait pas le choix, entouré comme il l'était. Sa main passa doucement sur l'épaule de sa fiancée, l'incitant à se lever. La soirée était terminée, il était temps de rentrer. Présentant son bras, Nico les fit ensuite passer devant leur adversaire du soir. Un petit défi d'amusement. L'héritier ne pouvait décemment pas prendre au sérieux un homme aux habits passables, malgré les répliques. L'intelligence et l'insouciance était peut-être présentes, mais pas la puissance. Un sorte de Vaëm en plus terne.

« Vous ne fuyez donc pas vos responsabilités...j'imagine que vous n'évitez pas non plus les conséquences que doit vous faire subir votre comportement ? »

La légère menace avait été lancée du ton badin de l'habitué. L'aîné Sawada franchit la porte ouverte par les domestiques, se permettant un regard bien plus amusé. Maintenant qu'ils étaient à l'abri des regards, l'héritier se sentait mieux et plus maître de ses actions. Le vêtement d'apparat tombait pour un masque bien plus rigide et cruel. La main de sa fiancée se serra un peu plus sur son bras, lui rappelant sa présence. Inutilement. Il ne l'avait pas oubliée et prendrait soin de la mettre en sécurité avant que les hostilités ne se déclenchent. Si elle se déclenchait un jour.

Il n'avait pas récupéré l'argent de ses jetons. Un petit oubli sans conséquence, après tout le casino lui appartenait. Pas sur contrat, il l'avait offert à son frère, mais derrière Kenji, Nico surveillait et dirigeait, s'assurant que son jeune frère n'en fasse pas trop à sa tête. Une ombre peut-être pesante.

« Puis-je enfin connaître votre nom ? »

Détail idiot et inintéressant, mais la question meublait la conversation. L'étranger allait sans doute lui donner une fausse identité, ou s'avancerait à lui dire la vérité. Qu'importe. Ils n'auraient sans doute plus jamais affaires ensemble, à moins que cet homme ne soit un expert en mafieuseries, ce dont Nico doutait fortement. Un voyou doué, sans doute, mais il en avait déjà une pleine armée sous ses ordres. Rien d'intéressant donc.

_____

Désolé de l'attente >_<

A peine quittait-il la table et ses compagnons de jeu que le jeune homme se faisait entouré de quelques uns de ses… congénères. Du moins congénères, de la même race que lui mais cela devait bien se limiter à cela. Il s’arrêté immédiatement, un pied en suspension dans l’air qu’il s’empressa de reposer bien à plat sur le sol. Le chemin devant lui était bouché, il n’attendit que quelques infimes fragments de seconde avant de pivoter soigneusement vers l’homme qui était à l’origine de cette petite mascarade avec un léger sourire empreint de fausse innocence qu’il ne cherchait même pas à dissimuler. A la question purement rhétorique, il se contenta de légèrement pencher la tête sur le coté comme le ferait un imbécile face à une langue étrangère, jouant du mouvement des quelques mèches libre de ses cheveux.

« Comment pourrais-je refuser une telle proposition si aimablement et soigneusement demandée. »

Contraint ou de son propre gré, qui sait dans quel état d’esprit Toshyo suivi contentieusement ce qui lui était indiqué sans plus de résistance que ça. Il laissa échapper ce qui pouvait ressembler à un vague éclat de rire à la phrase suivante. Responsabilités, conséquences. Jouerait-il les imbéciles cette fois o garderait-il son air sérieux ? Il se posait de plus en plus la question, mais le peu d’instinct de survie qu’il pouvait encore parfois lui rester freinait son envie d’amusement. Il attendrait de voir. Encore un peu. Jusqu’où tout cela pouvait mener.

« Comportement ? Je ne me rappelle pas avoir eu un quelconque comportement déplacé. Mais soit, disons que j’en accepte malgré tout les responsabilités et… les conséquences. »

Il insista sur les derniers mots. A bas la raison, vive l’inadéquation. Comme un homme qui n’aurait pas décelé la légère modification de ton. Plus ferme, plus… menaçant. Quelque chose qui ne l’effrayait pas. Il le suivit à l’extérieur, jouant avec le paquet de cigarette qui se trouvait dans la poche de son pantalon. Ou peut-être autre chose, qui sait. Il le va les yeux vers le ciel, les plissant légèrement sous la soudaine luminosité. La journée était fade. Se terminerait-elle de la façon dont elle avait commencé ou bien ferait-il en sorte de la rendre plus intéressante ? Il baissa les yeux quand on lui posa une nouvelle question. Son nom. Il le fixa un long moment. Avait-il un nom sous la main à lui vendre, tel le parfait petit acteur de théâtre qu’il était censé être. Tourner les fiches, s’arrêter sur un nom. Réel ou inventé, qui s’en souciait réellement, dans le fond. Le nom ne fait pas l’homme.

« Je me nomme Yamato Toshyo… » Une légère courbette, un sourire toujours ironique sur le coin de ses lèvres, faisant faux bons à ces fausses bonnes manières qu’il affichait trop excessivement pour être honnête.»

Le nom de ne fait pas l’homme, non, mais l’homme fait le nom. Un simple fou parmi les fous qui tente de voir jusqu’où les rouages peuvent l’amener ? Peut-être bien. Il se redressa, droit comme un i sur ses deux jambes, les mains dans les poches dans une décontraction des plus totale pour fixer de nouveau son interlocuteur. Avait-il entendu parler de lui ? D’un coté c’était un petit test, pour voir sa popularité, celle de Lorenz aussi, par un biais plus détourné. Enfin, dans tous les cas, ce n’était pas réellement important. Que pourrait bien faire un homme pareil d’un mercenaire comme lui ? Mercenaire qui commençait à faire un peu de vague, mais mercenaire malgré tout. Une question qui pouvait se poser. Parfois on voit des opportunités là où on ne s’y attend pas.

Légèrement perdu dans ses pensées sans détacher ses yeux de l’homme, il se passa le pouce sur le bord des lèvres. Il retint un léger éclat de rire. Cette situation, quand on y regardait de plus près, était quand même tout particulièrement grotesque. Si Lorenz savait il n’approuverait sûrement pas. Une pensée qui lui arracha un sourire amusé. Il n’y avait pas de raison pour qu’il le sache de toute façon, à moins qu’il ne lui dise lui-même.

« Sur ce, à moins que mon nom ne vous intéresse particulièrement, ce dont je doute fortement vu le peu de temps que vous devez avoir de libre… »

Il fit une légère pause dans son discours avant de reprendre sur le même ton calme et posé, toujours empreint de cette pincée d’amusement provocateur, présent en trop petite quantité pour être vraiment sûr qu’il soit réellement là

« Je pense que vous devez avoir d’autre chats à fouetter pour vous occuper d’un bien simple joueur de Black Jack amateur, je me trompe ? »

S’intéressait-il ou ne s’intéressait-il pas ? Allait-il laisser tomber le jeu pour vaquer à ses occupations. Il se passa une main dans les cheveux, en regardant autour de lui. Toujours entouré. Il ne chercherait pas à s’enfuir quoi qu’il en soit, autant ne pas attirer à ce point l’attention pour une chose aussi futile qu’un simple coup de tête.

_______
[HRP] : Vraim vraiment désolé pour le temps de réponse T_T *s'agenouille pour être pardonné*

» Nico Sawada [Validée]
» Relations de Nico Sawada
» Un petit verre? [ pv Nico Sawada]
» Rapport de mission (pv Nico Sawada)
» Absence pour Nico et Kuro