Alors comme ça, elle avait osé... il lui avait pourtant dit qu'il ne voulait plus en entendre parler. Que plus jamais il n'aimerait quelqu'un, que plus jamais il ne s'abaisserait à baisser sa garde, comme ça ! Alors pourquoi lui avait elle envoyer ceci ! Il savait qu'elle pensait à son bien mais là, non !
Pendant deux mois il n'avait fait que ce plaindre auprès de son ex femme, celle qu'il aimait, celle pour qui il aurait put tout abandonner. Il ne pouvait lui donner l'amour qu'un homme porte à une femme au sens charnel du terme, mais plus dans un amour platonique sans borne.
Deux mois pendant lesquels il avait retourner le sujet dans tout les sens, pleuré sur son épaule jusqu'à épuisement, pour finir par s'entendre dire que de toute façon il avait été odieux par certains côtés et surtout naïf par d'autres. Que s'il avait fait un tant soit peu plus attention aux sentiments de ce jeune écrivain, dont elle connaissait maintenant tout les livres, Shuei aurait put connaitre maintenant l'amour avec un grand A. Depuis le temps qu'il ne s'accordait aucun répit coté coeur, il avait tout gâché par son côté jaloux, puéril et soupe au lait.
Alors pourquoi lui envoyer un exemplaire de son nouveau livre !!!!!! Il le jeta sur le canapé, sans un regard. Le livre atterrissant lourdement sur les coussin moelleux fini sa course sur la dernière de couverture... une petite photo de Lexian apparaissait dans un coin du texte. Il le trouva égal à lui même, surement une photo ancienne, car il aurait du perdre au moins 10 kilos et être cerné de n'avoir put dormir pendant deux mois... Car lui il avait perdu 10 kilos, n'avait pas fermé l'œil pratiquement de toutes les nuits !
Toute la journée, le livre lui fit de l'œil, toute la journée il tourna autour, sans lui adresser un regard. Et pourtant, l'envie le rongeait, il connaissait ses livres, il savait de quoi il en retournait et cette fièvre qui ne l'avait pas quitté en deux mois. Pas une fois il n'était aller trouver un soulagement quelconque, pas une fois il avait répondu à l'appel de ce bar si particulier, ou l'amour pouvait se concrétiser si rapidement, si anonymement...
Ce n'est qu'aux alentours de 18h qu'il céda. Se jetant sur le livre tel un affamé. Se fermant totalement au monde extérieur, il dévora les premières page suivit des cent autres. Tout ce désir, cette sensualité, ce sexe parfois cru, mais tellement vrai, il le vivait à travers ses lignes. Parfois hésitant à penser qu'il s'agissait de lui, par pure vanité, il frissonnait à chaque pages qui se tournaient.
Sa main s'égarant de temps en temps, il oublia toute retenue et dans un frisson général il se libéra à criant son prénom. Un plaisir immense, une frustration effacée de deux mois, il retomba lourdement sur le canapé souillé. Lentement il repris pied et ouvrit à nouveau le livre, apaisé. Ce n'est que deux heures plus tard qu'il ferma le livre, finit.
Un petit papier tomba alors de la couverture, l'heure et l'endroit ou devait se tenir une dédicace. Elle était définitivement perverse ! Elle aurait du se contenter du livre, et rien d'autre..
Samedi,14h, librairie du Parc.....
Jeu 12 Mai - 10:14